Structure et fonction de la mamelle

Structure et fonction de la mamelle 

Morphologie de la mamelle 

La mamelle est un organe glandulaire, d’origine ectodermique, propre aux femelles des mammifères placentaires et marsupiaux. Considérée également comme glande annexe de l’appareil reproducteur, elle est spécialisée dans la fonction de sécrétion du lait et du colostrum. Elle constitue, par ailleurs, la plus remarquable caractéristique des mammifères (BARONE, 1978).

La vache possède deux paires de mamelles qui forment quatre quartiers. L’ensemble forme le pis qui est en position inguinale, ses dimensions et son poids varient beaucoup suivant la race, l’individu et l’état fonctionnel (Figure 1). Bien que confondus extérieurement, les quatre quartiers du pis sont indépendants les uns des autres car ils sont séparés par un ligament médian de fixation (ligament suspenseur du pis) et par des ligaments latéraux (profonds et superficiels). Ces ligaments, qui les attachent à la paroi abdominale et au bassin, constituent un appareil de suspension particulièrement puissant. Les quartiers avant et arrière sont séparés par une fine membrane conjonctive peu perceptible.

Chaque quartier est formé d’un corps mammaire qui porte à son sommet une papille mammaire couramment nommée tétine ou trayon (BARONE, 1978).

Le parenchyme mammaire est le principal constituant du corps de la mamelle. Ce parenchyme est soutenu par une charpente conjonctive importante qui continue à la périphérie avec l’appareil suspenseur de la glande. Cette charpente constitue des septa qui cloisonnent l’organe en plusieurs lobes puis en de nombreux lobules. Chaque lobule est formé d’éléments sécréteurs tubulo-acineux : les alvéoles associés à un canal intra lobulaire et disposés en petites grappes (BARONE, 1978). Ces alvéoles (ou acini) baignent dans un stroma plus ou moins abondant et sont les unités de production du lait. Elles sont constituées par un épithélium reposant sur une basale et comportant deux couches cellulaires :

– des cellules épithéliales glandulaires cubiques ou pyramidales à noyau sphérique et central : les lactocytes.
– des cellules myoépithéliales contractiles ou cellules de Boll aplaties, interposées entre les cellules épithéliales et la basale.

Les alvéoles sont drainés par des conduits ou voies d’excrétion du lait (Figure 2). De l’alvéole vers l’extérieur, il y a les conduits alvéolaires qui se rejoignent pour former les conduits intralobaires. Ces derniers sont drainés par les conduits interlobaires qui rejoignent des conduits lactifères. Ces derniers s’unissent à la base de la papille en une dilatation anfractueuse : le sinus lactifère. De ce sinus, part le conduit papillaire qui communique avec l’extérieur. En somme, le trayon draine un sinus lactifère unique, volumineux dans lequel convergent les canaux galactophores provenant des différents lobes de chaque quartier. La paroi du trayon est assez rigide, riche en fibres musculaires lisses, en collagène et en fibres élastiques. Les fibres musculaires forment le sphincter qui, disposé autour du canal papillaire, assure les rôles de fermeture et d’ouverture du trayon. L’on y retrouve également des corpuscules tactiles de PACINI qui interviennent dans l’entretien de la lactation.

Physiologie de la glande mammaire

La glande mammaire a pour rôle la production du colostrum et du lait destiné principalement à nourrir le petit, de sa naissance au sevrage. A l’exception du fer totalement absent de sa composition, le lait satisfait pleinement les besoins de survie et de croissance du petit jusqu’à ce qu’il acquiert la capacité de digérer d’autres aliments (TCHASSOU, 2009). L’obtention, grâce à la sélection génétique de races hautes productrices de lait, vient ajouter un aspect économique très marqué à l’importance biologique de la sécrétion lactée. Ces races assurent, en effet, des revenus considérables aux éleveurs spécialisés dans la production laitière (TCHASSOU, 2009). Au niveau de la mamelle, la production du lait se fait en deux phases : la lactogenèse (ou déclenchement de la sécrétion du lait), et la galactopoïèse (ou entretien de la sécrétion lactée).

La lactogenèse décrit l’ensemble des phénomènes et des facteurs associés à l’initiation de la lactation et la synthèse du lait. Elle caractérise la première phase de l’activité de la glande mammaire. Elle donne naissance au colostrum qui est différent du lait par sa composition et le mécanisme de sa production ; il s’agit d’une sécrétion mérocrine (libération par exocytose). La lactogenèse est rendue possible par la disparition de l’équilibre hormonal de la gestation qui permet à la prolactine d’agir sur la glande mammaire. En effet, la parturition s’accompagne d’une baisse importante de la progestéronémie, d’une élévation du taux plasmatique du 17ß-œstradiol, d’une augmentation de la prolactinémie et d’un pic de glucocorticoïdes qui déclenche la parturition chez les ovins et les bovins grâce à une intervention fœtale (CONCANNON et al. 1978). Ces modifications hormonales entraînent une synthèse abondante de lait. La sécrétion est ensuite maintenue par les tétées ou les traites quotidiennes : c’est la galactopoïèse.

La galactopoïèse: se produit après la mise bas, la production de lait par les glandes mammaires se maintient grâce à la tétée ou à la traite (arc reflexe dont le point de départ correspond aux corpuscules tactiles de PACINI). La galactopoïèse est la phase d’entretien de la lactation. L’excitation de la glande est à l’origine de deux réflexes : le réflexe galactopoïétique qui favorise la production du lait et le réflexe galactocinétique qui provoque la vidange des mamelles indispensable à la poursuite de la sécrétion lactée.

Les mécanismes de défense de la mamelle 

En cas d’agression, la mamelle fait intervenir de nombreux mécanismes de défense aussi bien spécifiques que non spécifiques impliquant non seulement l’organe lui-même mais aussi l’organisme animal.

Au niveau du trayon 

A l’invasion de la glande mammaire par les microorganismes, le canal du trayon constitue la barrière naturelle, et sans doute la plus efficace, qui s’oppose aux infections de la mamelle (POUTREL, 1985). Ainsi, les moyens de défense locale sont représentés par :
-le sphincter : il est formé de fibres musculaires lisses, disposées autour du canal papillaire. Il joue le rôle de fermeture et d’ouverture du canal du trayon et s’oppose ainsi à la pénétration des germes.
-l’ubiquitine est une protéine bactéricide produite par la rosette de Fürstenberg.

La rosette de Fürstenberg sert également de point d’entrée des leucocytes dans la glande mammaire.

-La kératine tapisse la paroi du trayon et a une action bactéricide par la captation des bactéries. Les protéines basiques et les lipides de la kératine du canal auraient aussi un pouvoir bactériostatique ou bactéricide (DUPONT, 1980 ; POUTREL, 1985).
-L’éjection du lait est un phénomène qui s’oppose à la progression des bactéries. En effet, la traite, par son effet vidange, jouerait un rôle important en réalisant un nettoyage des parties distales du trayon.

En dehors des moyens dont la mamelle dispose, l’organisme animal réagit aussi lors de l’infection mammaire par un mécanisme de défense générale.

Au niveau de la glande mammaire

Une fois la barrière locale franchie, la glande en elle-même, relativement désarmée, assure la plupart de ses moyens de défense par l’intermédiaire de la réaction inflammatoire. Celle-ci mobilise des protéines plasmatiques, comme les immunoglobulines et la transferrine puis les cellules sanguines telles que les polynucléaires neutrophiles, les cellules lymphoïdes et les macrophages. La synthèse locale de la transferrine est également stimulée (RAINARD, 1985). L’augmentation de la perméabilité vasculaire qui accompagne l’inflammation permet le passage des immunoglobulines du sang (Ig-G1, Ig-G2, Ig-M), simultanément à la sérumalbumine qui est un bon indicateur de l’amplitude de la réaction vasculaire. A noter qu’en dehors de la période colostrale, le lait de vache est relativement pauvre en immunoglobulines. -les immunoglobulines du type Ig-A n’interviennent que lorsque la mamelle est déjà le siège de l’infection (DUPONT, 1980).
-les polymorphonucléaires neutrophiles (PMNN) de la glande mammaire représentent plus de 90% des cellules dans la sécrétion lactée lors de mammite (RAINARD, 1985). Ils jouent un rôle essentiel dans la protection de la glande et l’élimination de l’infection en participant, d’une part, à l’induction et à l’entretien de la réaction inflammatoire et d’autre part, à la phagocytose des bactéries.
-les macrophages sont des cellules capables de phagocytose, mais elles sont peu efficaces pour combattre les microorganismes pathogènes, car la phagocytose des microorganismes est plus active en présence des opsonines, des immunoglobulines et du complément qui font habituellement défaut dans la mamelle. L’activité phagocytaire des macrophages est faible, mais elle est renforcée par diverses substances sécrétées (prostaglandines, leucotriènes, cytokines) qui attirent des neutrophiles dont les activités sont stimulées (RAINARD, 1985).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1.Structure et fonction de la mamelle
I.1.1.Morphologie de la mamelle
I.1.2.Physiologie de la glande mammaire
I.1.3.Les mécanismes de défense de la mamelle
I.1.3.1.Au niveau du trayon
I.1.3.2.Au niveau de la glande mammaire
I.2.Les mammites
I.3.Importance des mammites
I.3.1.Importance médicale des mammites
I.3.2.Importance sanitaire des mammites
II.3.3.Importance économique des mammites
I.3.4.Importance technologique des mammites
I.4.Etiologie et dynamique de contamination des mammites
I.4.1.Etiologie
I.4.2.Dynamique de contamination des mammites : contamination et évolution clinique
I.5.Paramètres indicateurs des mammites : La prévalence, l’incidence, la persistance
I.6.Facteurs de variations des indicateurs des mammites
I.6.1.Facteurs liés à l’animal
I.6.1.1.Stade de lactation
I.6.1.2.Mamelles
.I.6.1.3.Nombre de lactation
I.6.2.Facteurs liés à l’espèce bactérienne
I.6.3.Facteurs liés au logement
I.6.4.Facteurs liés à la traite
I.7.Diagnostic des mammites
I.7.1.Culture bactériologique
I.7.2.Comptages cellulaires somatiques individuels
I.7.2.1.Définition
I.7.2.2.Comptages cellulaires somatiques et mamelle saine.
I.7.2.3.Comptages cellulaires somatiques et mamelle infectée
I.7.3.Facteurs de variation des comptages cellulaires
I.7.3.1.Comptages cellulaires et stade de lactation
I.7.3.2.Comptages cellulaires et intervalle entre traites
I.7.3.3.Comptages cellulaires et rang de lactation
I.7.3.4.Comptages cellulaires et production laitière
I.7.4.Corrélation entre comptages cellulaires et bactériologie
I.7.5.Comptages cellulaires et méthode de détection des mammites
I.7.5.1.Choix d’un seuil de détection
I.7.5.2.Méthode quantitative ou semi-quantitative
I.7.6.Autres indicateurs de l’inflammation mammaire utilisables pour la détection des
I.7.6.1.mammites. NAGase
I.7.6.2.Haptoglobine et Serum Amyloïd A
I.8.Conductivité électrique du lait
I.8.1.La conductivité électrique du lait comme moyen de détection des mammites chez la vache
I.8.1.1.Définition de la conductivité électrique
I.8.1.2.Conductivité électrique et composition du lait
I.8.1.3.Conductivité électrique du lait de vache saine
I.8.1.3.1.Héritabilité mammites
I.8.1.3.2.Corrélation génétique de la conductivité et des mammites
I.8.1.3.Autres facteurs que les mammites influençant la conductivité du lait
I.8.1.3.1.Température
I.8.1.3.2.Numéro de lactation
I.8.1.3.3.Stade de lactation
I.8.1.3.4.Fraction du lait
I.8.1.3.5. « Race »
I.8.1.3.6.Alimentation
I.8.1.3.7.Intervalle entre traites
I.8.1.3.8.Stade physiologique et maladies générales
I.8.2.Mammites et conductivité du lait
I.9. Composition du lait cru de vache commercialisable en matières grasses et matière protéiques
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODE
II.1 Site d’étude
II.2.Description et mode d’emploi des appareils utilisés pendant notre étude
II.2.1.Le 4X4QMAST
II.2.1.1.Description
II.2.1.3.Fonctionnement de l’appareil
II.1.2.4.Méthode de test des animaux
II.1.2.Miris ® FMA (farm milk analysis)
II.1.2.1.Description
II.1.2.2Fonctionnements de l’appareil
II.1.2.3.Mode opératoire
II.1.3.Le Bain marie SW-23 à agitation. (Numérique)
II.1.3.1.Description
II.1.3.2.Fonctionnement de l’appareil
II.2.Troupeau expérimental
II.2.1.Les traitements alimentaires et de santé
II.2.1.1.L’alimentation
II.2.1.2.Le traitement sanitaire
II.3.La traite
II.4. Mode opératoire
II.4.1 Protocole au cours de chaque séance
II.4.2. Prélèvement des échantillons de lait résiduel
II.4.3.L’analyse des échantillons du lait résiduel avec Miris ® FMA (Farm Milk Analyser)
II.4.3.1.Conditionnement des échantillons
II.4.3.2.L’analyse du lait au laboratoire
I.5.L’analyse des données
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
III.1.Résultats
III.1.1. Prévalence des mammites dans les fermes
III.1.2 Lien entre la traite et les mammites subcliniques
III.1.3. Efficacité de la méthode de traite dans les fermes et son lien avec les mammites.
III.2.Discussion
III.2.1.Conditions d’élevages et mammites
III.2.2. Comparaison des fermes et les trayons par rapport à la méthode de traite.
III.2.2.1.Comparaison des trayons
III.2.2.2. Comparaison des fermes
III.2.3.Lien entre l’efficacité de la traite et les mammites subcliniques
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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