STRUCTURE ET EVOLUTION DE LA POPULATION CAPTIVE MONDIALE

A CLASSIFICATION DES PRIMATES

Prédateurs et réactions de défense 

Contrairement aux lémuriens du Parc National de la Montagne d’Ambre, les lémuriens d’Ankarana sont relativement peu effrayés par l’Homme. En effet, ces derniers sont protégés par un taboo local interdisant leur chasse. Des fèces de Fossa, comportant de la fourrure grise et des os cassés (apparentés à ceux du L. coronatus), ont été découverts. Ceci nous amène donc à considérer le Cryptoprocta ferox comme un prédateur de lémuriens à Ankarana. Le Fossa est le plus grand carnivore de Madagascar, capable aussi bien de chasser dans les arbres que sur le sol. Fréquemment observé près de la Grotte de la Seconde Rivière, sa présence déclenche l’alarme et l’agitation chez les lémuriens. Ainsi, ces derniers le fixent du regard, tout en émettant des cris d’alarme, et en balançant leur queue d’un mouvement pendulaire ; les lémuriens peuvent aussi se mettre à déféquer et à uriner à l’unisson. Alors, alertés par les vocalisations, les lémuriens s’abreuvant dans la grotte, vont prendre rapidement la fuite vers les hauteurs. Cependant le L. coronatus est plus souvent inquiété par les menaces aériennes, fuyant vers le bas, et quelques fois atteignant presque le niveau du sol. Dans ce cas, la réponse initiale est la fuite, et non plus la fixation du regard, les vocalisations et le balancement de queue. Etant donné la vitesse à laquelle certains oiseaux attaquent leurs proies, ce comportement semble plus approprié. Pourtant le risque semble faible en ce qui concerne un lémurien adulte, ce qui n’est pas le cas des jeunes lémuriens. Ainsi, le plus grand des rapaces d’Ankarana a été vu s’envoler avec un rongeur quatre fois plus grand qu’un nouveau-né de L. coronatus, soit pas beaucoup plus petit qu’un jeune d’un an. Enfin, lors de leurs attaques aériennes, la plupart des oiseaux ne font que froisser des feuilles ou descendre en piqué bruyamment, sans mettre en danger les lémuriens, comme le Falculea polliata, le Coracopsis vasa et même la colombe Tortue de Madagascar. Mais le L. coronatus semble incapable de différencier ces oiseaux inoffensifs et bruyants, des oiseaux réellement dangereux, tels que les rapaces, au contraire des autres espèces de lémuriens.

SA CONSERVATION EN MILIEU NATUREL

Situation générale

Selon les observations de WILSON et al. (1989), les frontières forestières du site d’Ankarana, petite réserve isolée, sont restées quasiment intactes durant ces cinquante dernières années. Malheureusement, la plupart des autres forêts de cette région sont aujourd’hui très amoindries, en comparaison des vastes forêts existant il y a cinquante ans. En effet, le Parc National de la Montagne d’Ambre au Nord, et la réserve d’Analamera à l’Est, ont beaucoup souffert, et souffrent encore, de la déforestation, du défrichement par le feu et du surpâturage. Les échanges entre les différentes populations de lémuriens, qui étaient encore possibles lorsque les forêts étaient avoisinantes, sont alors de moins en moins fréquents au fur et à mesure du recul des frontières forestières aux alentours d’Ankarana. De plus, la déforestation subie par la Montagne d’Ambre menace le cours de la rivière Anoranotsisilona, qui draine le versant sud de la montagne, pour approvisionner ensuite les rivières souterraines d’Ankarana qui irriguent les forêts des canyons.
En outre, le défrichement local rend les forêts d’Ankarana plus accessibles, et par conséquent, plus exploitables pour les promoteurs du commerce du bois. Et inversement, les incursions dévastatrices de ces derniers fournissent de nouvelles voies d’accès à la population locale, brûlant de nouvelles zones boisées pour servir de pâtures, comme on a pu l’observer au Sud de la réserve d’Ankarana. Ainsi, une fois que les forêts des plus grands canyons auront totalement disparu, les inaccessibles forêts du massif ne suffiront plus à subvenir aux besoins, et à assurer la viabilité, des populations de lémuriens. Actuellement, on ne trouve plus de Lemur coronatus qu’au Nord de la rivière Fanambana, et la réserve d’Ankarana est considérée aujourd’hui comme la limite occidentale de leur répartition géographique.
Situation particulière du site d’Ankarana
Le site d’Ankarana est un spectaculaire massif de calcaire aux reliefs accidentés. Et les canyons et les grottes y délimitent des zones de forêt isolées, dont certaines, inaccessibles, n’ont encore jamais été visitées par l’Homme. Cependant, malgré l’hostilité du terrain, la plus grande des zones de forêt à feuilles caduques y est facilement accessible par une vieille piste utilisée par les bûcherons. Ainsi, le déboisement, les feux de brousse mal contrôlés et la pâture des troupeaux laissés en liberté, constituent une perpétuelle menace pour la réserve d’Ankarana [FOWLER et al., 1989].

Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie LES FEMELLES LEMUR CORONATUS

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Table des matières

INTRODUCTION
Ière PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : PRESENTATION DU LEMUR CORONATUS
I MOTIVATIONS DU CHOIX DE CETTE ESPECE
II SA PLACE DANS LA CLASSIFICATION DES PRIMATES
A) Ordre des Primates : taxonomie
B) Sous-ordre des Prosimiens
1. Appartenance à l’ordre des Primates
2. Particularités anatomiques et physiologiques
3. Les différentes superfamilles
III SA MORPHOLOGIE
IV SA REPARTITION GEOGRAPHIQUE
V SON ECOLOGIE EN MILIEU NATUREL
A )H a b i t a t
1. Répartition selon le type de végétation
2. Répartition selon le niveau de végétation
B) Ressources : eau et nourriture
C) Activités et rythme de vie
D ) V i e d e   l o c o m o t i o n
E )V i e d e   r e p r o d u c t i o n
F) Structure sociale
1. Relations intraspécifiques entre groupes
2. Relations entre membres du groupe
G) Densité de population
H) Prédateurs et réactions de défense
VI SA CONSERVATION EN MILIEU NATUREL
A )S i t u a t i o n     g é n é r a l e
B) Situation particulière du site d’Ankarana
C) Une espèce menacée d’extinction
D) Statut de conservation des réserves
E) Situation sur le terrain
F) Solutions proposées
VII STRUCTURE ET EVOLUTION DE LA POPULATION CAPTIVE MONDIALE
A) Historique de la population captive mondiale de L. coronatus
B) Structure de la population captive mondiale de L. coronatus de 1955 à déc 1998
C) Situation de la population captive mondiale de L. coronatus en déc. 1998
D) Reproduction dans la population captive mondiale de L. coronatus
1 .F é c o n d i t é
2. Natalité
E) Mortalité dans la population captive mondiale de L. coronatus
CHAPITRE II : PHYSIOLOGIE REPRODUCTRICE
I PHYSIOLOGIE REPRODUCTRICE CHEZ LE LEMUR CORONATUS FEMELLE
A) Particularités morphologiques de l’appareil génital femelle
B) Données actuelles concernant leur physiologie reproductrice
C) Variations morphologiques et cytologiques au cours du cycle oestral
II PHYSIOLOGIE REPRODUCTRICE CHEZ LE LEMUR CORONATUS MALE
A) Particularités morphologiques de l’appareil génital mâle
B) Variations morphologiques aux cours d’une saison de reproduction
III ETUDES COMPARATIVES AU SEIN DE LA FAMILLE DES LEMURIDES
A) Durée du cycle et durée de gestation
B) Nombre de cycles par saison de reproduction
C) Synchronisation des cycles
D) Déterminisme de l’entrée en saison de reproduction
IV DONNEES DE COMPARAISON CHEZ DIFFERENTES ESPECES DE P R O S I M I E N S
A) Etudes hormonales de la fonction de reproduction
1. Etude morphologique et hormonale chez le Lemur catta mâle
2. Etude hormonale durant le cycle oestral pour les femelles, et tout au long de l’année chez les mâles, dans trois espèces différentes de Lémuridés
3. Données concernant les variations des hormones sexuelles et leurs effets comportementaux chez le L. catta f e m e l l e
4. Effet du vieillissement sur le comportement sexuel et la fonction gonadotrope du m â l e
M i c r o c è b e
B) Etudes histologiques : variations saisonnières du cycle de l’épithélium séminifère
1. Chez le Microcebus murinus
2. Chez l’Eulemur fulvus mayottensis
PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : ANIMAUX, MATERIEL ET METHODES
I ANIMAUX
A) Description des sujets d’étude
B )H é b e r g e m e n t
C) Alimentation et abreuvement
D) Facteurs d’ambiance
II PROTOCOLE EXPERIMENTAL
A) Modifications morphologiques
1 .Chez les femelles
2 .Chez les mâles
B) Frottis vaginal
1. Capture et contention
2. Prélèvement
3 .E t a l e m e n t s u r l a m e
4. Fixation
5 .C o l o r a t i o n
6. Interprétation
C) Dosages hormonaux sériques
1. Contention
2. Prélèvement
3. Centrifugation et congélation
4. Méthodes d’analyse
5. Interprétation
D )H i s t o l o g i e
1. Méthode de biopsie testiculaire
2. Méthode de prélèvement post mortem
3. Méthode de préparation des lames histologiques
4. Interprétation
CHAPITRE II : RESULTATS
I CHEZ LES MALES LEMUR CORONATUS
A ) E t u d e g é n é r a l e
1. Variation de la taille testiculaire
2. Variation du taux de testostérone sérique
B ) E t u d e s p é c i f i q u e 8 0
1. Variation de la taille testiculaire
2. Variation du taux de testostérone sérique
3. Coupes histologiques testiculaires
II CHEZ LES FEMELLES LEMUR CORONATUS
A ) E t u d e g é n é r a l e
1. Modifications morphologiques de l’appareil génital externe femelle
2. Modifications du frottis vaginal
3. Variations des hormones sexuelles femelles
B ) E t u d e s p é c i f i q u e 9 8
1. Modifications morphologiques de l’appareil génital externe femelle
2. Modifications du frottis vaginal
3. Variations des hormones sexuelles femelles
4. Coupes histologiques ovariennes et utérines
CHAPITRE III : DISCUSSION
I CONTRAINTES DU CHOIX DES SUJETS D’ETUDE
A) Faible nombre de sujets d’étude
B) Faible nombre de prélèvements
C) Intérêt de l’analyse de selles
II LIMITES ET COMPARAISON DES RESULTATS DES MALES L. CORONATUS
A) Intérêt de l’analyse de sperme
B) Etude comparative
1. Taille testiculaire
2. Variation du taux de testostérone sérique
3. Etudes histologiques
III LIMITES ET COMPARAISON DES RESULTATS DES FEMELLES LEMUR CORONATUS
A) Le cycle oestral
1. Nombre de cycles oestraux
2. Synchronisation des cycles
B) Durée de gestation
C) Variations des hormones sexuelles femelles
1. Variation du taux de progestérone
2. Variation du taux d’œstradiol
IV GESTION DE REPRODUCTION : APPLICATION SUR LE TERRAIN DES RESULTATS DE NOTRE ETUDE
A) Au Zoo de Mulhouse
1. Cas de Lulu
2. Cas d’Aline
3. Cas de Sérapis
4. Cas d’Eloi
5. Cas de Julie et Félix
B) A l’Université de Strasbourg
1. Cas de Peter et Deborah
2. Cas de Roy et Kim
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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