Soutenance mémoire
STRUCTURE ET CARACTERISTIQUES DE LA DEMANDE TOURISTIQUE
LE FLUX TOURISTIQUE
Toute étude sur le tourisme implique celle du flux qui arrive dans les régions touristiques. Les caractéristiques de ce flux touristique déterminent des types de comportements bénéfiques ou négatifs pour les populations locales.
L’âge des touristes, varie entre la classe des moins de 20 ans à celle de [60ans et + [. La prédominance de la classe [40- 60ans] est remarquée à Cap Skiring et représente 37.5 %. Cette classe est suivie de celle de [60ans et + [ qui fait 18,4% ; puis de celle de [20-40ans [ qui représente 17,6%. La tranche d’âge moins de 20 ans est très faible au niveau du Cap Skiring avec seulement 4 % de l’effectif enquêté. Ces statistiques issues de nos enquêtes sur le terrain mettent en évidence, le fait que le tourisme à Cap Skiring présente une offre spécialement tournée vers le balnéaire. Cette forme de tourisme est très prisée par les personnes âgées.
Au niveau de Ziguinchor par contre, d’après nos enquêtes, les données recueillies auprès des touristes dans les réceptifs de Kadiandoumagne, Néma Kadior et Ndary Khassoum principalement, montrent que ceux de la tranche d’âge [20-40ans [ sont plus importants et représentent 48,33%. Cette classe est suivie de la tranche d’âge [40-60ans] qui constitue 35% de la population enquêtée. Une comparaison entre ces deux localités montre qu’une population relativement jeune visite Ziguinchor pour des motifs d’affaires (travail, famille, santé), alors qu’une autre plus ou moins vieillissante s’intéresse aux activités balnéaires (plage, soleil, sable) proposées par les opérateurs touristiques de Cap Skiring.
Catégorie Socio-Professionnelle (CSP)
Le penchant des hommes d’affaires et des retraités à visiter la Basse Casamance. A Ziguinchor, sur un groupe de 60 touristes enquêtés, les 23 sont des hommes d’affaires suivis de ceux qui exercent dans les professions libérales et des fonctionnaires. A Cap Skiring par contre, les retraités et les travailleurs libéraux sont les deux catégories socio professionnelles les plus représentées. Soit respectivement 22 et 21 touristes sur les 80 enquêtés soit un pourcentage de 53,75% pour les deux C.S.P.
Caractères généraux du flux touristique
En 2006, les arrivées globales des touristes au Sénégal sont de 477 955 contre 467 611 en 2005 soit une hausse de 02,2%. Les nuitées globales enregistrées en 2006 sont de l’ordre de 1 603 749 contre 1 594 488 en 2005 soit une légère hausse de 00,6 %. Pour sa part, la Basse Casamance a enregistrée en 2006 : 25 899 arrivées pour 121 018 nuitées.
Les arrivées des non résidents au plan National en 2006
L’évolution du tourisme international selon les marchés émetteurs, montre que la France demeure de loin le marché le plus important.
– Le marché français avec 184 376 arrivées constitue 45,4% du total des non résidents. Il est en baisse de 3,8% par rapport à 2005 et demeure le premier marché pourvoyeurs de touristes du Sénégal.
– L’Afrique, avec 26,2% du marché des non résidents, occupe la deuxième place avec 106 396 arrivées et enregistre une hausse de 21,5 %.
– Le Benelux avec 05,9% des non résidents, enregistre une hausse consistante de 10,1% et compte 23 896 arrivées.
– L’Espagne elle, avec 17 021 arrivées, représente 4,2% des non résidents et enregistre une hausse de 10,9%.
– L’Italie avec 13 705 arrivées enregistre une hausse spectaculaire de 19 ,2 et occupe 03,1% du marché des non résidents.
– Les USA avec 12 404 arrivées connaissent une hausse de 11,9%.
Les six marchés totalisent à eux seuls 88,2% des non résidents, suivi du marché Allemand avec 02,1%. Enfin, les marchés Britannique 01,4% et Canadien 00,4% ferment le podium. Ces statistiques 2006 du Ministère du tourisme et des Sénégalais de l’Extérieur, montrent à quel point le Sénégal est tributaire du marché Français. Malgré l’émergence de certains marchés émetteurs comme l’l’Afrique, le Benelux, l’Espagne etc. la Suisse et le Benelux, la France reste de loin le premier pays émetteur de touristes au Sénégal. Le pourcentage élevé des touristes français s’explique par la main mise des promoteurs et des Tour-operators français dans la gestion et la promotion des réceptifs. D’une manière générale, le développement du tourisme au Sénégal et plus particulièrement au Cap Skiring, dépend étroitement des mécanismes de fonctionnement du système commercial français. Le moyen de transport, le mode d’organisation du voyage et l’accueil sont le plus souvent assurés par les professionnels du tourisme français depuis la France jusqu’à Dakar. Il en résulte une homogénéité de la clientèle, du produit offert et une standardisation excluant directement ou indirectement l’existence de créneaux pouvant recevoir des clients d’autres pays.
Cette dépendance vis-à-vis d’un seul pays émetteur rend le tourisme Sénégalais vulnérable. Il suffit d’un changement de direction de flux touristique ou d’une crise financière mondiale pour faire échouer les espoirs placés dans le tourisme ; d’où la nécessité des autorités du tourisme de diversifier d’avantage l’origine de la clientèle.
Les arrivées des non résidents en Basse Casamance
Les statistiques 2006 font état de 25 899 arrivées touristiques pour 121 018 nuitées. Ces statistiques sont moins bonnes que celles de l’année 2005 qui sont respectivement de 26 941 pour les arrivées et 125 156 nuitées. Cette baisse de la fréquentation des touristes est due surtout au fait que le Sénégal ne diversifie pas trop sa clientèle touristique par la recherche de nouveaux créneaux au niveau des pays émetteurs. A cela s’ajoute, « la cherté du billet du transport aérien. Celle-ci est consécutive à l’augmentation des cours du baril de pétrole, qui entraine une hausse du prix du Kérosène ». De plus, les potentiels touristes Européens, privilégient de plus en plus les voyages de courtes distances ; voyages qu’ils effectuent non loin de leurs lieux de résidence. Les pays bénéficiaires de cette nouvelle donne touristique sont surtout les nouveaux adhérents à l’Union Européenne c’est-à-dire des pays comme la Pologne, la Hongrie, l’Estonie, Chypre etc.
Il faut signaler, qu’à cette période, les plus grands réceptifs de la zone qui se trouvent à Cap Skiring ferment pendant toute la basse saison qui coïncide avec l’hivernage. C’est le phénomène de la saisonnalité qui est selon plus de 75% des personnes interrogées (acteurs touristiques et population) le problème prioritaire à résoudre au niveau de la Basse Casamance. Selon eux la saisonnalité handicape plus le développement du tourisme que l’insécurité que connaît la région ; bien que celle ci reste aussi une question essentielle pour la survie du tourisme dans toute la Casamance.
Les arrivées des non résidents par région touristique en 2006 en Basse Casamance
En 2006, la France a été le principal pays pourvoyeur de touristes au niveau de la Basse Casamance. Avec 11 998 arrivées sur un total de 21 818, la France occupe de loin la première place avec 54,99%. Elle est suivie par l’Afrique avec 2 939 arrivées et loin derrière suivent respectivement les marchés espagnol avec 1 538, Italien avec 1 403, britannique avec 1 260, bénéluxien avec 1054, américain avec 362. Ces arrivées influencent directement le nombre de nuitées enregistrées pour chaque pays au niveau de la Basse Casamance.
Sur 121 018 nuitées enregistrées en Basse Casamance, la France compte 78 626 nuitées soit 64,97%. Le Bénélux et l’Afrique suivent très loin derrière avec respectivement 5 961 et 5 675 nuitées. Dans un réceptif comme les Hibiscus, les 60% de la clientèle annuelle sont constitués de français. Dans les autres réceptifs, existent une primauté des TO français. Plus de 75% de la clientèle du club Med sont acheminés par des TO comme jet tours, nouvelles frontières .
Les préférences déclarées des touristes
Les motivations
L’essentiel des touristes enquêtés se disent attirer par le charme naturel de toute la région sud. Le climat, la mer le soleil et la plage sont les éléments les plus appréciés au niveau de Cap Skiring ; 49% des touristes se prononcent en faveur de ces éléments. En effet, c’est une zone où le climat est très favorable car se trouvant sur le littoral avec l’effet de la mer. Les coutumes, traditions, folklore et modes de vie sont cités en tête des éléments attractifs par plus 42% des touristes rencontrés à Ziguinchor. Toutefois, c’est l’hospitalité, la politesse et l’amabilité des populations autochtones qui ont fait l’unanimité chez les touristes dans les deux sites. Tous ceux qui ont été interrogés, déclarent que les populations casamançaises sont d’une gentillesse extraordinaire. Parmi eux, certains confient être à leurs cinquième visite du fait du calme et de la gentillesse des populations locales.
Les autres motivations évoquées sont : la faune et la flore, la cuisine Casamançaise, les activités sportives traditionnelles telle que la lutte, le paysage etc.
Mode de vacance et activités pratiquées par les touristes
Selon que l’on se trouve à Cap Skiring ou à Ziguinchor, les touristes passent de différentes manières leurs vacances. A Ziguinchor, plus de 39% des enquêtés préfèrent faire la découverte en faisant des excursions dans les sites historiques de la ville mais également en visitant les villages comme Enampore, Djifanghor, Mlomp, Cap Skiring, Djembéreng, Kafountine, Abéné etc. A Cap Skiring, les touristes préfèrent aussi aller à la rencontre des populations autochtones par le biais des excursions dans les mêmes lieux précités. Seulement ils sont moins importants à Cap Skiring 28% contre 39% de la population enquêtée à Ziguinchor. Les sites les plus visités sont la case à » impluvium » d’Enampore et la case à étage à Mlomp. Il faut dire que ce sont deux bijoux de l’architecture locale car ils mettent en évidence tout le génie diola en matière d’innovation, d’adaptation et de création.
A Ziguinchor ce sont quelques 23% des touristes qui décident de rester à l’hôtel, tandis qu’à Cap Skiring ce sont plus de 52% qui profitent des activités de plage et de mer et autres activités proposées au sein des réceptifs d’hébergement. Les sports nautiques, la marche, la pêche, etc. sont également d’autres activités auxquelles s’adonnent les touristes.
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Table des matières
Introduction
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE BASSE CASAMANCE
Chapitre I : LE MILIEU D’ACCUEIL
Chapitre II: SITUATION ET EVOLUTION DES SECTEURS SOCIO -ECONOMIQUES DE LA REGION
DEUXIEME PARTIE : L’AMENAGEMENT ET LES ACTIVITES TOURISTIQUES
Chapitre I : L’AMENAGEMENT TOURISTIQUE
Chapitre II : LES IMPACTS DU TOURISME SUR LE DEVELOPPEMENT LOCAL
TROISIEME PARTIE : STRUCTURE DE LA DEMANDE TOURISTIQUE ET CONTRAINTES DU TOURISME
Chapitre I : STRUCTURE ET CARACTERISTIQUES DE LA DEMANDE TOURISTIQUE
Chapitre II : LES CONTRAINTES DU TOURISME A CAP SKIRING ET A ZIGUINCHOR
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Annexes
