STRESS LIE A L’INFERTILITE

Fertilité et fécondité

      La fécondité est un fait et la fertilité, une potentialité. La fertilité est l’aptitude concevoir un enfant [8]. La fécondité est la capacité de concevoir, elle correspond au fait d’avoir déj eu un enfant [8]. La fécondabilité est la probabilité de concevoir par cycle. Elle correspond aux pourcentages de chance qu’a une femme d’être fécondée au cours d’un cycle [8]. L’infertilité est une affection caractérisée par l’échec de conception d’une grossesse clinique après 12 mois de rapports sexuels réguliers non protégés ou liée l’incapacité de la personne se reproduire en tant qu’individu ou avec son partenaire [9]. L’infertilité est dite primaire lorsque le couple n’a jamais conçu. Dans le cas inverse, il s’agit d’une infertilité secondaire [10].

Infertilité tubaire

        Les désordres tubaires incluent des lésions ou obstructions tubaires ainsi que des adhérences péri-tubaires. Les lésions les plus fréquemment observées sont les obstructions tubaires proximales ou distales. Les germes les plus fréquemment en cause sont Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhae [20]. L’endométriose est également une cause fréquente d’o struction tu a ire [21].

Prise en charge en assistance médicale à la procréation (AMP)

       L’attente de l’enfant génre une vive inquiétude qui perture la vie intime du couple. Le processus des techniques d’aide la procréation sont souvent longs et se déroulent en plusieurs étapes [31]. Le bilan pré-AMP comporte des examens biologiques, de bactériologie et d’imagerie [32]. Ils ont à la fois un intérêt diagnostique, thérapeutique et pronostique. Les étapes de l’insémination intra-utérine comprennent une stimulation ovarienne mono-folliculaire, une préparation du sperme (Figure 1) permettant de reproduire la capacitation in vivo des spermatozoïdes et enfin une insémination l’aide d’un cathéter usage unique, introduit au niveau de l’utérus (Figure 2) [32]. Au cours de la fécondation in vitro, une stimulation multi-folliculaire est réalisée l’ aide de protocoles bien définis associés à une surveillance biologique et échographique [32]. Les follicules sont ponctionnés (Figure 3) après déclenchement de l’ovulation afin de prélever les ovocytes. Les ovocytes prélevés sont mis en fécondation avec les spermatozoïdes du conjoint ou d’un donneur selon une technique de FIV classique (FIVc) (Figure 4) ou d’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) (Figure 5). Les embryons sont ensuite cultivés en microgouttes sous huile dans des incubateurs à 37 °C jusqu’au jour du transfert, soit 2 6 jours post-ponction. Au cours de cette culture embryonnaire, la morphologie embryonnaire est minutieusement évaluée l’aide d’un microscope inversé, l’objectif étant de définir la qualité embryonnaire de manière non invasive et d’appréhender le potentiel implantatoire de chaque embryon. La majorité des laboratoires utilisent la classification de Gardner qui prend en compte le degré d’expansion de l’embryon (taille du lastoble), l’aspect du trophectoderme et de la masse cellulaire interne (figure 6) [33]. Les embryons obtenus sont alors replacés dans l’utérus où ils pourront effectuer leur nidation [34].

Aspects sociaux de la fertilité en Afrique

         L’infertilité constitue un problème social dans le monde entier. Elle est difficilement tolérable par les sociétés qui en font plusieurs interprétations. En Afrique on lui accorde souvent une cause surnaturelle. Celle-ci peut être une punition divine, un mauvais sort jeté par une tierce personne l’une des coépouses (dans les mariages polygames), ou une furie des ancêtres, des esprits suite à une transgression des lois sociales [10]. Les personnes atteintes par ce drame social sont confrontées à des difficultés allant de la stigmatisation l’exclusion de leur groupe d’origine selon les cultures. La féminité est également directement corrélée à la maternité. Selon les cultures, les femmes sans enfants sont soumises à des difficultés d’adaptation dans leur milieu. Au Cameroun, [15] chez les Béti, elles sont exclues de certains rituels où ne peuvent participer que les femmes qui ont fait preuve de leur fécondité. Seules ces femmes sont initiées à certains rites. Chez les Bamiléké toujours au Cameroun, la maternité permet aux femmes d’acquérir certaines responsabilités politiques ou sociales. Chez les Joola au Sénégal, les femmes stériles étaient exclues des activités sociales et des associations de femmes car étant jugées immatures [35]. Fassin [35] relate une pratique à laquelle sont soumises les femmes Joola, appelée le « kagnaalen ». Ce rituel est destiné aux femmes qui ont perdu plusieurs enfants, qui ont fait plusieurs fausses couches spontanées ou qui demeurent infécondes. Il s’agit d’un rituel de « dégradation de sa personnalité » auquel la femme doit se plier pour ne pas être accusée du déc s de ses enfants ou d’être responsa le de son infécondité. Au cours de ce rituel la femme doit s’exiler dans un autre village ou quartier et des noms obscènes lui sont attribués : kaloti (vagin), efont (pénis), wunoor (qui ne retient pas le sperme), jundo (qui capte le pénis). Ce rituel peut durer plusieurs années. Une pratique similaire est retrouvée chez les Yoruba au Nigéria à travers un rituel de « dissimulation socialement organisée de la mère et de son enfant » [36]. Une femme jugée stérile par la société perd toute sa dignité et fait l’objet de railleries. Certaines dénominations leurs sont consacrées : en Tanzanie, on les nomme « Ngumba » ou « tasa » selon qu’elles aient déja eu un enfant ou pas [37]. Au Sénégal la différence est faite par les termes « Yaradal » (perte d’enfants en a s âge) et « djassir » (stérile) [5]. En effet, dans l’essentiel des sociétés africaines la maternité constitue la voie essentielle pour accéder au stade de maturité en passant par le mariage. Être mer est un rêve que l’on retrouve chez l’essentiel des femmes. La grossesse et la maternité sont fantasmées dès le jeune âge par les filles et ceci se reflète à travers leurs jeux avec la préférence aux poupées. Tous les soins que leur portent leurs mères sont répétés sur ses bébés imaginaires [10]. Afin de conjurer le mauvais sort, les enfants ayant une fratrie affectée par la mortalité périnatale portent le nom de « Amoul Yakar » (sans espoir), « Ken Bougoul » (personne n’en veut).

Impact sur Sexualité

      La plupart des auteurs s’accordent sur le fait que l’infertilité du couple impacte la sexualité avec une perte de qualité, un émoussement du plaisir, du désir et une diminution de la fréquence des rapports sexuels, ceci avant même le premier diagnostic [44]. Ces aspects sont fréquemment abordés dans des études, l’aide de questionnaires ajustés ou d’échelles de mesure spécifiques notamment le « Golombok-Rust Inventory of Sexual Satisfaction » (GRISS) développé en 1986. Cette échelle évalue l’insatisfaction, l’appréhension toucher le partenaire, la rareté des rapports, la non-communication des sentiments et l’évitement du partenaire [44]. Keye [45] souligne que lorsque la sexualité devient le moyen, et uniquement un moyen, de parvenir à une grossesse, les préoccupations du couple peuvent mener l’un des deux partenaires une demande excessive de rapports sexuels dont les effets seraient délétères. Le partenaire risque de répondre à la demande au mieux par la colore, ou le ressentiment, au pire par l’indisponibilité ou le refus [45]. La démarche visant à privilégier les rapports sexuels en période ovulatoire, suggérée ou non par le médecin, aurait des effets désastreux sur la sexualité du couple. Elle enclenche le double processus de la dégradation du désir masculin et de la mutation du désir féminin [42].

Déroulement des interviews

         L’anonymat, le consentement et la confidentialité étaient assurés aux patients. Après explications concernant le déroulement et l’objectif de l’étude, un consentement était demandé. Dès lors que le consentement était obtenu, il leurs était proposé selon le niveau d’étude, soit le questionnaire SRQ-20 aux patients non scolarisés ou ayant un faible niveau de scolarisation (niveau primaire) soit le MSP-25B. Dans cette enquête le questionnaire d’auto-évaluation MSP-25B concernait les patients ayant une bonne compréhension et un bon niveau d’instruction en langue française. Les consignes étant clairement décrites sur le questionnaire, le questionnaire MSP-25B était remis au couple et pouvait être rempli sur place dans un bureau annexe ou à domicile et rapportée à la consultation suivante. Le questionnaire SRQ-20 était rempli pour tous (tes) les patients (es) par l’intermédiaire de deux interviewers qui délivraient les mêmes explications.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE: REVUE DE LA LITTÉRATURE
1. Définitions
1.1. Fertilité et fécondité
1.2. Concept de stress psychologique
2. Épidémiologie
3. Étiologies de l’infertilité du couple
3.1. Infertilité féminine
3.1.1. Dysovulation et anovulation
3.1.2. Infertilité tubaire
3.1.3. Anomalies utérines
3.1.4. Endométriose
3.2. Infertilité masculine
3.3. Infertilité inexpliquée
4. Prise en charge en assistance médicale à la procréation (AMP)
5. Aspects psychologiques de l’infertilité
5.1. Aspects sociaux de la fertilité en Afrique
5.2. Poupées africaines de la fertilité
5.3. Stress et infertilité : genèse et impact
5.3.1. Genèse
5.3.2. Impact sur Sexualité
5.3.3. Psychopathologie
6. Outils de mesures du stress psychologique
DEUXIÈME PARTIE : RÉSU TATS DE ’ÉTUDE 
1. Objectifs
1.1. Objectif général
1.2. Objectifs spécifiques
2. Contexte d’étude
3. Cadre d’étude
3.1. Hôpital Aristide Le Dantec
3.1.1. Centre pilote
3.1.2. Personnel
3.1.3. Activités
3.2. Hôpital Dalal Jam
3.2.1. Infrastructure
3.2.2. Personnel
3.2.3. Activités
4. Méthodologie
4.1. Type et durée d’étude
4.2. opulation d’étude
4.2.1. Crit re s d’inclusion
4.2.2. Critères de non inclusion
4.2.3. Crit re s d’exclusion
5. Outils de mesure psychométrique
5.1. Self Reporting Questionnaire-20 (SRQ-20)
5.2. La Mesure du Stress Psychologique (MSP-25B)
5.3. Déroulement des interviews
6. Collecte, saisie et analyse des données
7. Paramètres étudiés
8. Contraintes et biais de notre étude
9. Résultats
9.1. Profil des patients
9.2. Résultats du SRQ-20
9.2.1. Niveau de stress et âge
9.2.2. Niveau de stress et sexe
9.2.3. Distribution du stress selon le régime matrimonial
9.2.4. Distri ution du stress selon le niveau d’étude
9.2.5. Niveau de stress selon le type de cohabitation des conjoints
9.2.6. iveau de stress et type d’infertilité
9.2.7. Niveau de stress et durée d’infertilité
9.2.8. Niveau de stress et durée des explorations
9.2.9. Différentes manifestions de l’état de stress
9.3. Résultats du MSP-25B (Tableau IX)
9.3.1. Distribution suivant le sexe
9.3.2. Distribution suivant le régime matrimonial
9.3.3. Distri ution suivant le type d’infertilité
9.3.4. Distri ution du stress suivant la durée d’infertilité
9.3.5. Distribution du stress suivant la durée des explorations
9.3.6. Distribution du stress suivant la présence ou non du mari
10. Discussion
10.1. Profil sociodémographique des patients
10.2. Distribution du stress
10.3. Populations vulnérables
10.4. Manifestations du stress
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
RÉFÉRENCES

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