Stratégies de sélection et de collection des études primaires

Stratégies de sélection et de collection des études primaires

Informations factuelles à propos des victimes d’agression sexuelle (VAS)4

Prévalences, incidences et coûts associés à la victimisation sexuelle

Concernant les chiffres, il s’avère intéressant de constater une contradiction concernant l’amplitude du phénomène de l’agression sexuelle à travers le monde. D’une part, certains affirment que l’ampleur des agressions sexuelles commises est relativement grande à l’échelle mondiale et ce, peu importe les caractéristiques sociodémographiques distinguant les VAS (Organisation Mondiale de la Santé [OMS], 2002). On rapporte que la victimisation sexuelle varierait entre 15,3% et 25% selon diverses villes, provinces et pays à travers le monde et aurait un prix humain et économique dépassant des centaines de millions de dollars par an en frais de soins de santé, en frais de justice, en absentéisme au travail et en perte de productivité. Cela dit, les études internationales disponibles sur la prévalence, l’incidence et les coûts de l’agression sexuelle sont plutôt hétérogènes en raison de la disparité dans la définition des termes, l’hétérogénéité des populations à l’étude, des cultures, des lieux et des durées d’enquête, de la diversité des sources et de leurs utilisations (celles issues des services de protection de la jeunesse, celles des services policiers, celles issues des enquêtes populationnelles, etc.) (Darves-Bornoz, 2000). Par conséquent, les études épidémiologiques actuelles sous-estimeraient l’ampleur de la victimisation sexuelle en raison des points soulignés précédemment, mais aussi parce que certaines cultures entretiennent, encore de nos jours, des idéologies où la femme ou l’enfant est perçu comme un simple objet duquel le pourvoyeur de la famille peut disposer comme bon lui semble. Cela peut être dû également en raison d’une banalisation de la violence sexuelle qualifiée «d’affaire privée» dans la plupart des pays sousdéveloppés (OMS, 2002). De surcroît, plusieurs experts dans le domaine de l’agression sexuelle stipulent que la sous-estimation de cette ampleur serait due à des facteurs qui rendent difficile le dévoilement d’un abus (peur, culpabilité, honte, confusion ressenties chez la victime et tabous en lien avec la sexualité) (London, Bruck, Ceci, & Shuman, 2005). De façon générale, la prévalence associée à une révélation d’une victimisation sexuelle serait encore plus sous-estimée chez les hommes étant donné l’existence des mythes et des fausses croyances véhiculées dans la société quant au rôle sexué typiquement masculin (i.e. la valorisation de l’homme sexualisé, fort et viril) (Dorais, 2008). Selon une méta-analyse réalisée par Stoltenborgh, Van Ijzendoorn, Euser et Bakermans-Kranenburg (2011) auprès d’un échantillon international totalisant 10 millions de participants entre 1980 et 2008, les cas d’auto-déclarations des abus sexuels subis durant l’enfance sont moins fréquents chez les hommes (76/1000) que chez les femmes (180/1000). Par ailleurs, l’estimation mondiale globale de la prévalence des abus sexuels subis durant l’enfance était de 127/1000 dans les études reposant sur les auto-déclarations et de 4/1000 dans les études reposant sur des informateurs.
D’autre part, des sources nord-américaines rapportent une diminution constante des taux d’abus sexuel envers les enfants. Aux États-Unis, entre 1992 et 2013, on indique une baisse de 64 % passant de plus de 70 cas à 25 cas par tranche de 10 000 enfants (Finkelhor, Saito & Jones, 2015). Au Canada, on constate un phénomène semblable avec une diminution de plus de 50% entre 1998 et 2008, soit de 8,9 à 4,3 cas par 10 000 enfants (Collin-Vézina, De La Sablonnière, Silva & Tourigny, 2011). Au Québec, à partir des données recueillies des services de protection de la jeunesse, un portrait similaire se dessine : 8,1/10 000 enfants en 1998 et 5,5/10 000 enfants en 2008 (Collin-Vézina et coll., 2011). À la lumière de cette tendance encourageante, il demeure important tout de même de se questionner à savoir si ces taux officiels sont fiables et représentatifs de la réalité clinique. Ainsi, tel que suggéré par Mme Daigneault (2012), les études de prévalence réalisées auprès des adultes VAS renseignent sur leurs abus sexuels vécus antérieurement durant l’enfance et/ou l’adolescence. À ce sujet, l’étude de Tourigny, Hébert, Joly, Cyr & Baril (2006) auprès d’un échantillon représentatif des adultes québécois(es) a montré qu’environ un homme sur 10 (9,6 %) et près d’une femme sur quatre (22 %) rapportaient avoir été victime d’au moins une agression sexuelle avec contact avant l’âge de 18 ans, représentant 16 % de la population québécoise. Ces chiffres sont appuyés, car ils sont comparables à ceux provenant d’études nordaméricaines (Tourigny & Baril, 2011 ; Gorey & Leslie, 1997). Dans un même ordre d’idées, la méta-analyse de Stoltenborgh et coll. (2011) indique que les autorités actuelles sous-estiment vraisemblablement de 30 fois le nombre de cas réels d’abus sexuel vécus à l’enfance lorsqu’on les compare aux taux de prévalence autorapportés par les VAS adultes (18% des femmes et 7,6% des hommes rapportaient avoir vécus l’abus sexuel durant leur enfance). En ce sens, un sondage québécois révèle que 21,3% des adultes VAS durant leur enfance indiquent n’avoir jamais dévoilé l’incident à personne avant l’étude et plus de la moitié ont attendu plus de cinq ans après l’agression avant de la dévoiler (Hébert, Tourigny, Cyr, McDuff & Joly, 2009). Pour les taux de victimisation sexuelle rapportés à partir de la mi-adolescence jusqu’à l’âge adulte, les données de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2009 ont permis d’estimer que 677 000 Canadiens de 15 ans et plus avaient été victimes au moins une fois d’agression sexuelle (dont 472 000 étaient des femmes), et ce, uniquement au cours de l’année précédant l’Enquête. Cela correspond à un taux de 24 cas d’agression sexuelle par 1000 habitants de 15 ans et plus (Statistique Canada, 2010).
En somme, diverses variables en viennent à créer un phénomène qualifié de la «pointe de l’iceberg» par la psychologue-experte Isabelle Daigneault (2012). Cette analogie s’explique par le fait que seuls les cas connus d’abus, les pratiques mises en place de rétention des signalements et de corroboration des faits d’agression sexuelle par les services policiers et de protection de la jeunesse ainsi que la volonté des VAS à révéler l’abus sont pris en compte dans les statistiques actuelles. D’une part, certains experts tendraient à percevoir « l’iceberg » dans son intégralité en mentionnant l’ampleur certaine (en termes de taux de prévalence, d’incidence et de coûts) que prend la victimisation sexuelle, alors que d’autres y indiqueraient une tendance vers la baisse. Ainsi, on semble présenter la partie mineure émergeante du problème au détriment de la partie majeure des abus sexuels restant encore dans l’ombre, dans l’attente qu’un jour les VAS affronteront les obstacles liés au dévoilement.
 Caractéristiques des victimes d’agression sexuelle (VAS)
Une victime d’abus sexuel est définie comme le protagoniste non-consentant faisant l’objet d’attaques sexuelles avec ou sans contacts physiques de la part de l’agresseur. Les recherches dans le domaine de la victimisation sexuelle ont mis en évidence certains facteurs pouvant être associés à une plus grande probabilité d’être VAS. Toutefois, il n’existe aucun portrait-type des victimes étant donné la diversité des caractéristiques intra et interindividuelles présentes chez elles, chez l’agresseur ainsi que dans la relation existante entre l’agressé et l’agresseur. Cela dit, certaines données rapportées renseignent sur les caractéristiques individuelles, le contexte ainsi que la nature de l’agression sexuelle vécus par les enfants, les femmes et les hommes VAS (INSPQ, 2012).
Les enfants et les adolescents sont le groupe d’individus le plus souvent touchés par la victimisation sexuelle. En 2010, ils représentent 66% de toutes les infractions sexuelles déclarées aux services policiers (Ministère de la sécurité publique du Québec, 2012). En 2008, une étude canadienne (ÉCI)5 portant sur les caractéristiques juvéniles des cas d’agression sexuelle fondés fait ressortir certaines tendances générales (Agence de santé publique du Canada, 2008). La grande majorité des cas sont des victimes juvéniles de sexe féminin (78%). Environ la moitié d’entre eux ont été perpétrés au début de l’adolescence envers tout sexe confondu (12-15 ans). Environ 51% des cas comportaient des épisodes d’agressions sexuelles multiples. La moitié des cas corroborés sont des attouchements. Selon le Ministère de la Sécurité publique (2012), les données recueillies des services policiers révèlent que les filles sont majoritairement VAS (61 %) au début de l’adolescence entre 12 et 15 ans alors que les garçons sont VAS principalement durant l’enfance (62%). Quant aux différences inter-sexe, les victimes juvéniles de sexe féminin sont davantage la proie d’agresseurs intrafamiliaux alors que celles de sexe masculin subissent davantage l’agression extrafamiliale (Tourigny & Baril, 2011). Également, les garçons subiraient l’agression sexuelle sur une période circonscrite dans le temps alors que les filles feraient l’expérience d’incidents d’abus sexuels répétitifs sur une période beaucoup plus longue (Wolfe, 2007). Les agressions sexuelles armées (niveau 2) ou graves (niveau 3) représentent 1% des infractions sexuelles envers les enfants et adolescents. De plus, 87 % des VAS infantiles / juvéniles connaissaient l’auteur de l’agression et, dans la moitié des cas, il s’agissait d’un abus sexuel intrafamilial (48 %). Par ailleurs, il y a davantage (65%) de VAS enfants (11 ans et moins) qui se sont faites abusées par un membre de la famille immédiate ou éloignée alors que c’est le cas de 36% des VAS adolescentes. Enfin, en plus de l’événement potentiellement traumatique qu’est la victimisation sexuelle, on rapporte qu’entre 25% et 50% des mineurs québécois et canadiens vivraient une autre forme de maltraitance (abus physique, abus psychologique, négligence ou exposition à la violence conjugale) (Tourigny, Hébert, Joly, Cyr & Baril, 2008 ; Trocmé, Fallon, MacLaurin, Daciuk, Felstiner, Black et al., 2005).

Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie Caractéristiques des victimes d’agression sexuelle (VAS)

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Table des matières

RÉSUMÉ
ABSTRACT
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET DES SIGLES
REMERCIEMENTS
1. INTRODUCTION AU PROJET DE MÉMOIRE DOCTORAL
1.1. Prologue (définitions, distinctions et sous-types de l’agression sexuelle)
1.2. Informations factuelles à propos des victimes d’agression sexuelle (VAS)
1.2.1. Prévalences, incidences et coûts associés à la victimisation sexuelle
1.2.2. Caractéristiques des victimes d’agression sexuelle (VAS)
1.3. Cadre théorique
1.3.1. Conséquences de l’agression sexuelle
1.4.1.1. Cauchemars
1.4.1.2. Perturbations de sommeil
1.3.2. Traitements employés
1.4.2.1. Traitements pharmacologiques
1.4.2.2. Traitements psychologiques
2. MÉTHODOLOGIE
2.1. Objectif général et objectifs spécifiques
2.2. Questions de recherche
2.3. Hypothèse principale et hypothèses secondaires
2.4. Opérationnalisation des variables d’intérêt
2.5. Critères d’éligibilité
2.6. Stratégies de sélection et de collection des études primaires
2.6.1. Utilisation des banques de données électroniques
2.6.2. Exploration de la littérature grise
2.6.3. Poursuite des références
2.6.4. Contacter les laboratoires travaillant sur le sujet
2.6.5. Autre(s) stratégie(s) employée(s)
2.7. Évaluation de la qualité méthodologique des études primaires
2.8. Extraction et codification des données des études primaires
2.8.1. Mesure de fidélité inter-juge
2.8.2. Processus décisionnel à la suite de la codification
3. SYNTHÈSE DES RÉSULTATS
3.1. Synthèse des caractéristiques des échantillons cliniques
3.2. Synthèse des caractéristiques méthodologiques des études primaires
3.3. Synthèse des caractéristiques inhérentes des traitements recensés
3.4. Retour sur l’évaluation du risque de biais méthodologiques des études primaires
4. DISCUSSION
4.1. Implications pour la recherche
4.2. Implications pour la clinique
4.3. Implications légales et gouvernementales
4.4. Forces et limites de la recension systématique
5. CONCLUSION
RÉFÉRENCES
ANNEXES
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