Stratégies de lutte contre la tique Amblyomma variegatum et contre les glossines en Afrique de l’Ouest

Les TAA (trypanosomoses animales africaines) et les infestations du bétail par les tiques Amblyomma variegatum et l’hémoparasitose associée (la cowdriose) sont des contraintes majeures pour les bovins en Afrique de l’Ouest (Itard et al., 2003). Parmi les tiques parasites des bovins en Afrique de l’Ouest, Amblyomma variegatum est la tique la plus nuisible pour le bétail par les blessures qu’elle inflige aux ruminants, notamment au niveau de la mamelle, avec perte de trayons possible mais aussi par les pertes de productivité que la spoliation sanguine entraîne. Enfin, elle transmet la cowdriose et favorise la dermatophilose. Les ruminants de race exotique y sont particulièrement sensibles. Les glossines sont les vecteurs cycliques des TAA qui sont endémiques dans 37 pays africains et qui sont responsables d’une diminution de 2 à 10% de la production agricole intérieure brute (Itard et al., 2003) par les mortalités entraînées, les pertes de poids, de production laitière et les moindres performances en reproduction. De nombreuses stratégies de lutte ont été développées contre ces acariens et ces insectes par les éleveurs d’abord, puis par la recherche et enfin de manière conjointe. Contre les tiques, seul le contrôle est envisagé. En ce qui concerne les glossines, deux objectifs de la lutte anti-vectorielle s’Ont possibles: la réduction en dessous du seuil de transmission ou l’élimination définitive (Bouyer, 2006).

Lutte contre la tique A. variegatum

Méthodes n’utilisant pas de produits acaricides

Arrachage manuel
Traditionnellement, les éleveurs pratiquaient l’arrachage manuel des tiques au moment de la traite ou dans les parcs de nuit. Cette méthode, qui ne demande ni matériel ni dépense financière, est fastidieuse et longue et une contention est nécessaire. Elle n’est pas aisée car les mâles A. variegatum sont difficiles à arracher et des blessures ne peuvent être évitées. Les éleveurs y préfèrent des méthodes chimiques, moins fastidieuses et notamment celles qui font se détacher les tiques de l’animal.

Méthodes écologiques de prévention de l’infestation
Des méthodes de prévention de l’infestation sont expérimentées mais ne sont pas encore diffusées. Dans les zones où la pluviométrie annuelle est supérieure à 500 mm de pluie, certains pâturages sont plus infestés que d’autres. Les adultes sont présents trois à six mois avant la saison des pluies (SP) sur les pâturages et restent statiques (diapause comportementale) dans leurs caches avant de s’activer en début de saison des pluies. Une méthode basée sur la rotation des pâturages en fonction de l’écologie de la tique pourrait permettre de réduire les infestations (Stachurski, 2000b). Les pâturages très fréquentés par le bétail en saison sèche seront plus infestés par les tiques (nymphes puis adultes). Donc un retour vers le nord et vers le Sahel en début des pluies réduit l’infestation par les tiques..

Traitement épicutané du bétail

L’application de produits acaricides sur le corps des animaux peut être réalisée de différentes manières et vise généralement à éliminer les tiques déjà fixées sur les sites de fixation définitifs de l’hôte (fig. 1) (Stachurski, 2005). Le traitement du corps des bovins peut être complet ou ciblé.

Bains détiqueurs et douches

Le bain détiqueur ou dipping est une méthode ancienne, utilisée depuis plus d’un siècle pour traiter les très grands troupeaux de ranchs, aux Etats-Unis, en Australie, Afrique du Sud, ou au Zimbabwe. La balnéation est totale puisque l’animal saute dans un bac de plusieurs mètres cubes d’une solution acaricide-insecticide, généralement une émulsion. Les installations sont coûteuses à la construction (plusieurs millions de Fcfa) et sont aussi onéreuses à l’utilisation car un bovin emporte avec lui environ 5 L de formulation à chaque passage (pour un bain de 20000L, il faut ajouter initialement 20L d’acaricide). Ces bains sont peu utilisés en Afrique de l’Ouest. Le système de douchage des animaux nécessite la construction d’une infrastructure moins chère que le bain mais encore très chère, de l’ordre du million de Fcfa avec la pompe. Les animaux passent dans un couloir de douche où un système de tubulure et de sprays vaporise par le haut et les côtés l’émulsion acaricide-insecticide de manière à tremper complètement les animaux. Il y a un système de récupération et de recyclage de la solution. Bien sûr cette installation requiert de l’électricité et l’entretien est difficile; aussi, cette méthode est peu adaptée aux élevages d’Afrique de l’Ouest.

Dépôt dorsal ou pour-on

Ce sont des formulations huileuses déposées sur la ligne du dos en petites quantités et qui diffusent dans la couche lipidique de l’épiderme. En théorie, cette diffusion est totale, sur tûut le COI pS de l’animal mais les concentrations du principe actif peuvent êtn; plus faibles sm les parties éloignées du dos (extrémités des membres). Cette méthode ne demande ni matériel ni installation: seule une légère et rapide contention de l’animal est nécessaire. Ces produits sont bien tolérés, faciles à appliquer (pas besoin de technicité) et dans n’importe quel lieu. Les éleveurs apprécient leur efficacité contre les tiques et leur rémanence importante qui leur permet d’attendre un mois avant de traiter à nouveau. Mais le prix élevé de chaque traitement (environ 500 Fcfa par animal) est un obstacle important à son emploi.

Aérosol acaricide
Un traitement ciblé par un aérosol acaricide permet d’éliminer les tiques de leurs sites définitifs de fixation. Une telle présentation a été développée par une firme de produits chimiques en collaboration avec le CIRDES. Cette méthode est peu onéreuse car elle consomme une faible quantité de produit mais elle est surtout adaptée aux petits troupeaux et aux animaux de trait car elle doit être répétée souvent.

Pulvérisation
La pulvérisation de solution acaricide-insecticide est la méthode la plus utilisée actuellement en Afrique de l’Ouest. En effet, le matériel nécessaire, le pulvérisateur ou pompe est un matériel très fréquent dans le milieu rural en Afrique de l’Ouest et dont la technicité est maîtrisée par de nombreuses personnes. Ce matériel utilisé largement par les agriculteurs a bien diffusé notamment grâce aux achats à crédits des coton-culteurs. C’est une méthode mohile; pel.! chère, Pour que le traitement soit efficace, il faut que l’éleveur respecte la concentration conseillée par le fabricant, que l’animal soit complètement trempé (environ 2 L pour un bovin adulte) et que le traitement soit réalisé à intervalles réguliers en fonction de la formulation. Bien sûr il est nécessaire, comme pour les autres méthodes, que le produit sèche avant exposition à la pluie ou l’eau des rivières. L’existence de produits frauduleux, dilués avec des dérivés du pétrole et vendus par des marchands ambulants, fait de cette méthode la moins chère car ces produits sont vendus à des prix dérisoires, en petites unités (à 700Fcfa) et ils sont très bien diffusés en brousse (service de proximité !). Par contre, ils entraînent des défauts d’efficacité et des problèmes de toxicité.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
Chapitre 1 Stratégies de lutte contre la tique Amblyomma variegatum et contre les glossines en Afrique de l’Ouest
1.1 Lutte contre la tique A. variegatum
1.1.1 Méthodes n’utilisant pas de produits acaricides
1.1.1.1 Arrachage manuel
1.1.1.2 Méthodes écologiques de prévention de l’infestation
1.1.2 Traitement épicutané du bétail
1.1.2.1 Bains détiqueurs et douches
1.1.2.2 Dépôt dorsal ou pour-on
1.1.2.3 Aérosol acaricide
1.1.2.4 Pulvérisation
1.1.2.5 Pédiluves acaricides-insecticides
1.2 La lutte contre les glossines
1.2.1 Lutte chimique
1.2.1.1 Traitement de l’ environnement.
1.2.1.2 Traitement des animaux ou « live-baits »
1.2.2 Piégeage
1.2.3 Lutte biologique
1.2.4 Lutte parla technique des insectes stériles (SIT)
1.3 Recommandations pour la lutte intégrée par les éleveurs traditionnels au Burkina Faso
1.4 Conclusion
Chapitre 2 Cadre conceptuel: l’innovation
2.1 Définitions
2.2 Apports de la Recherche-Développement
Chapitre 3 Méthode
3.1 Zone d’étude
3.2 Recueil des données
3.3 Traitement statistique
Chapitre 4 Résultats
4.1 .. Contribution des variables descriptives à l’inertie
4.2 Correlations entre variables
4.3 Description des 3 groupes par rapport aux variables importantes
4.4 Localisation spatiale des éleveurs
4.5 Description de l’adoption dans les 3 groupes
Chapitre 5 Discussion, conclusions et perspectives
5.1 Pratiques, savoirs et adoption
5.2 Adoption et estimation du risque par les éleveurs
Conclusion
Références

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *