Stratégie inefficace de la lutte contre le tourisme sexuel

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BASE FONDAMENTALE DE LA STRATEGIE TOURISTIQUE

La gestion de la stratégie répond à l’attente des responsables d’une organisation en vue de l’efficacité et de la prospérité. Il n’est pas facile de s’entendre sur la véritable signification du terme stratégie. Pourtant il est avantageux d’en disposer sous divers points de vue. Cette sous section relative à la notion de stratégie nous résume ses dimensions fondamentales et ses composantes.
La stratégie touristique à Madagascar correspond aux connotations de MINTZBERG (1982) :
– plan ou programme d’action consciemment défini .
– manœuvre ou stratagème .
– ensemble de comportements cohérents dans le temps .
– position ou localisation d’une organisation dans son environnement .
– perspective ou façon de percevoir et considérer le monde.
Ainsi, les deux dimensions fondamentales de la stratégie touristique sont :
* la stratégie touristique comme positionnement .
* la stratégie touristique comme perspective.
La stratégie comme positionnement s’explique par les typologies dont le point commun est de qualifier stratégiques ce qui correspond à la définition du cadre de fonctionnement.
ANSOFF H.I. est l’un des premiers à avoir développé une conception qui a fait véritablement école. Cet auteur considère qu’au plan décisionnel, le problème consiste à donner à la transformation des ressources l’orientation qui lui permettra le mieux d’atteindre ses objectifs (ANSOFF H.I., 1988). Il précise qu’il existe une interdépendance et une complémentarité entre les différentes décisions d’exploitation (décisions opérationnelles, décisions stratégiques, décisions administratives). Nous reconnaissons ici que la conception est vraiment étroite et tend à sous-estimer le poids des données organisationnelles internes sur les comportements stratégiques.
A leur tour, MILES ET SNOW avance une conception plus large de la stratégie. Une typologie de décisions qui soutient qu’une adaptation efficace à un contexte dépend de la capacité des dirigeants à traiter les problèmes (MILES et SNOW in MARTINET A.C.,1984).
Ils ont même soutenu que les ajustements les plus rapides et les plus efficaces sont souvent ceux qui ont été précédés de changement administratifs appropriés. Cette configuration organisationnelle est très importante. Elle constitue à la fois un outil de mise en œuvre de la stratégie touristique présente et un cadre de vocation des stratégies futures. Donc, sans elle, la stratégie n’est qu’une intention, et par elle, l’adaptation stratégique est largement prédéterminée. La stratégie touristique peut être considérée comme perspective si nous faisons référence aux différentes définitions de la stratégie. Nous trouvons qu’il y a des différences entre elles. Mais si nous analysons ces définitions plus en profondeur, nous pouvons constater qu’il existe quand même un thème qui leur est largement commun. Cela consiste à considérer la stratégie à travers laquelle les problèmes touristiques sont repérés et interprétés et dont découle le flux de décisions. Vu sous cet angle, SENEQUE a déjà même fait remarquer qu’il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il veut aller (SENEQUE in GODET M., 1992). Effectivement, sans stratégie, il n’y a pas véritablement de possibilité d’action collective, car la stratégie sert aussi à donner un sens aux actions d’une nation et à celles des acteurs extérieurs.
Tout ceci amène donc RHENMAN dans l’ouvrage de GODET M. à dire « qu’une organisation sans buts internes ni externes est sans véritable organe de direction.»
Nous sommes d’accord avec MINTZBERG (1982) que la stratégie doit remplir de multiples fonctions symboliques, dans le sens qu’elle contribue tout d’abord à indiquer le chemin, la direction à suivre, à canaliser les efforts des participants et à promouvoir la coordination de leurs actions. Pour remplir ses fonctions, la stratégie est formée de plusieurs composantes, aussi importantes les unes que les autres.
Quant aux composantes de la stratégie, elles sont constituées d’une mission certifiée par des buts, des objectifs et des politiques.
La mission est une tâche fondamentale dévolue à des leaders et qui n’est pas du tout facile. De façon générale, la mission doit permettre de satisfaire les clients touristiques.

Lacune au niveau de la réalisation de la lutte

Tout d’abord, il est nécessaire de constater que la réalisation d’un projet dans le cadre d’un programme d’investissement public est assurée par une Direction bien déterminée. En ce qui concerne le projet de lutte contre le tourisme sexuel, la gestion du budget et la réalisation du projet pour l’année 2007 ont été confiées à la direction des études, de programme et de la planification. L’objectif de la mission est de freiner la prolifération du tourisme sexuel afin d’atteindre l’objectif global du développement du secteur tourisme. Pour y arriver, le responsable envisage de réaliser trois activités interdépendantes telles que l’étude et la recherche, la sensibilisation et l’élaboration d’un plan d’actions de lutte contre ce fléau. Les résultats prévus se résument à la constitution d’une base de donnée du tourisme sexuel et à la motivation les personnels cibles.
A cause de l’insuffisance de budget, le Ministère n’avait pas encore le moyen financier pour faire face à ce fléau. Suite à l’atelier National appuyé par le BIT sur la « Contribution du secteur touristique à la lutte contre le tourisme sexuel, l’exploitation sexuelle des enfants et le VIH/SIDA » à Nosy-be en novembre 2002, et afin d’atteindre l’objectif de 500 000 touristes en 2007 et la promotion de l’image de Madagascar dans la relance du secteur tourisme, il a décidé de faire une proposition de budget pour pouvoir entreprendre une action de lutte contre le tourisme sexuel.
La ligne de crédit du Ministère chargé du tourisme relative à la lutte contre le tourisme sexuel a été incluse pour la première fois dans le projet de loi de finances 2003. Le budget destiné pour faire l’étude et la recherche s’élevait à ce temps à 80 000 000 fmg ou 16 000 000 ariary, jusqu’ à maintenant, ce montant n’a reçu ni une augmentation ni une diminution.
Cependant avec 16 000 000 ariary, le Ministère n’arrive pas à finir la première phase d’étude et de recherche. Or la base de la réussite du travail est la première phase. Ce qui a obligé les responsables à transférer le budget à d’autres activités et à se contenter des informations reçues des autres entités ayant le moyen financier l’initiative de réaliser l’enquête.
Non seulement, la lacune se situe au niveau de la réalisation du projet de lutte mais également au niveau de la sensibilisation de la cible concernée.

Manque au niveau de la sensibilisation

Avant d’entamer, expliquons le sens du mot « sensibilisation » surtout en matière de tourisme sexuel. La sensibilisation en matière de tourisme sexuel doit se fonder sur une communication pour un changement de comportement. La pratique du tourisme sexuel apparaît aux yeux des victimes comme un avantage. De plus les coutumes existant à Madagascar permettent aux touristes de légitimer leurs actes. Enfin la loi régissant le secteur tourisme ne sont pas respectés correctement. Dans le cadre de la réduction des problèmes liés au tourisme sexuel, normalement une campagne de sensibilisation doit être menée avec performance. La réalisation de cette dernière permet de changer le comportement ou plus précisément une habitude. La campagne de sensibilisation se mène d’une part à l’endroit des opérateurs et des acteurs touristiques et d’autre part à l’endroit des touristes et de la communauté locale.
Le Ministère a déjà entamé une campagne de sensibilisation selon les axes suivants :
*Sensibilisation à l’endroit des opérateurs/ Acteurs touristiques :
-pour faire comprendre le danger que représente le tourisme sexuel en essayant par exemple de citer les problème liés à ce fléau .
-pour encourager à interdire les actions ou activités visant à entreprendre dans leur domaine le tourisme sexuel.
*Sensibilisation à l’endroit des touristes et de la communauté locale :
– faire comprendre le danger du tourisme sexuel par la population .
– faire connaître aux touristes l’existence des lois relatives au droit de l’enfant, au proxénétisme etc.
– cibler et convaincre tous les leaders d’opinion afin qu’ils s’intègre dans la lutte (femme, parents, religieux, enseignants, groupes ou association communautaire, etc…).
Les supports de sensibilisation sont nombreux tel que les dépliants, les autocollants, les affiches etc…Mais ce qui est important c’est de savoir adapter ces supports aux besoins recherchés. Ainsi dans le cadre de la lutte contre le tourisme sexuel, les supports doivent être attirants, convaincants, faciles à comprendre etc….Le Ministère au cours des sensibilisations menées pendant l’année 2003 et 2004 a rencontré quelques problèmes plus ou moins graves au niveau des supports utilisés. En effet, certaines des personnes cibles n’arrivent pas à comprendre les supports distribués par les animateurs. Mais ne nous détrompons pas. Ce n’est pas seulement la cible qui ne comprend pas les messages mais les sensibilisateurs non plus ne maîtrisent pas complètement leur tâche.

Insuffisance de compétence des sensibilisateurs

Au-delà de l’insuffisance du budget, le Ministère rencontre d’autres problèmes qui lui empêchent de réaliser l’étude et la recherche sur le tourisme sexuel, c’est l’absence de compétence.
La réalisation de l’étude et de la recherche nécessite la capacité technique des participants afin d’avoir des résultats fiables. Concernant le tourisme sexuel, l’obtention des informations est souvent difficile pour différentes raisons que nous allons citer ci-après.
-Premièrement, les gens victimes du tourisme sexuel ne sont pas prêtes à dévoiler leur secret. Le fait qu’une fille sorte avec un homme ou plus précisément avec un étranger beaucoup plus âgé qu’elle pour obtenir de l’argent avait parfois reçu le consentement des parents. De plus la prostitution que se soit enfantine ou autres est considérée comme une source d’intérêt pour une fille quelconque. Il en est de même pour les autres activités liées au tourisme sexuel.
-Deuxièmement, les opérateurs ainsi que les secteurs touristiques, lesquels sont considérés comme sources principales d’information ne sont pas convaincus de relater les évènements relatifs à la pratique du tourisme sexuel, qui se manifestent dans leurs propres hôtels, restaurant ou agence de voyages etc…. En effet ils ne sont pas en mesure de dénoncer leurs clients, car sans ces dernières, leurs activités risquent d’être en déclin.
L’incompétence en matière de sensibilisation effectuée par le Ministère se fait constater d’une part, par la sensibilisation incomplète elle-même et d’autre part elle ne permet pas de rendre la lutte efficace et efficiente.
-L’efficacité se manifeste par l’aptitude à atteindre la bonne gestion. Ici, nous parlons de gestion de lutte contre le tourisme sexuel au sein du Ministère et dont l’Objectif est de freiner la prolifération de ce fléau. Or nous nous apercevons qu’une sensibilisation incomplète est source de non efficacité .
-L’efficience se traduit par l’aptitude à tirer au mieux les ressources. D’après les enquêtes menées au sein du Ministère, la sensibilisation effectuée pendant l’année 2003 et 2004 est insuffisante. En effet, les supports distribués n’arrivaient pas à couvrir la totalité de la région visitée et le nombre de personnes que nous devions cibler. Cette lacune est due aux mauvaises répartitions des ressources financières dans la réalisation des supports.
Cependant, les résultats des activités réalisées par la Ministère pour faire face au tourisme sexuel ne sont pas encore évalués. Cela peut être dû au manque de concertation entre les diffèrents responsables chargés de cette mission. D’ailleurs, le responsable de la lutte concernée au sein du Ministère change d’une année à l’autre. En l’année 2003 par exemple, la cellule de lutte contre le tourisme sexuel, l’IST/SIDA, la pédophilie et la drogue a envisagé de faire pour l’année 2004 les activités ci après :
– une sensibilisation auprès des agents du Ministère du tourisme .
– une conception de support de communication .
– une mise en place de stratégie de banalisation de la distribution de préservatif .
– une sensibilisation des personnels du centre médico-social pour l’utilisation de préservatif .
– implantation et/ou renforcement des cellules de lutte au sein du Ministère, ect.
Au cours de l’année 2004, la cellule a disparu et de nouvelles activités apparaissent. Un atelier de sensibilisation a été organisé par le Ministère de la Culture et du Tourisme et l’UNICEF. Le responsable envisage de faire d’autres activités entièrement indépendantes des activités antérieures.
Alors, il n’existe ni une évaluation ni une continuité des activités. C’est peut être pour ces raisons que le Ministère se trouve actuellement dans l’incapacité de mesurer et de situer l’évolution du tourisme sexuel à Madagascar. D’ailleurs, nous constatons que la lutte déjà entamée demeure sans résultats. De plus, les données statistiques ne sont pas toujours actualisées.

Statistique touristique Malgache non fiable

Le logiciel de traitement utilisé par le Ministère est efficace et la technique est bien maîtrisée. Mais les problèmes se posent au niveau de la collecte. En effet, la plupart des opérateurs font souvent de fausses déclarations, d’autres ne rendent même pas leurs fiches et de temps à autre une partie de ses fiches peut être perdu en route. Par conséquent le Ministère ne traite que les données arrivées lesquelles sont parfois incomplètes et non précises.
Les contenus des fiches (fiche d’évaluation journalière, fiche de récapitulation mensuelle, fiche spécifique) sont en général incomplets et ne permettent pas d’avoir les informations nécessaires à la réalisation des statistiques. Il dépend des disponibilités des opérateurs.
En ce qui concerne la statistique à la frontière, le Ministère se contente d’utiliser les informations provenant de la police de frontière, de la douane, de la compagnie aérienne, du port.
Alors, les résultats sont non fiables et les vraies recettes obtenues des activités touristiques restent indéterminables.
L’insuffisance de statistique touristique fiable favorise le tourisme sexuel. Les chiffres enregistrés à la suite des différents enquêtes menées par le gouvernement et les organismes non gouvernementales ont montré que le nombre de personnes vivant avec le VIH n’a cessé d’augmenter depuis 1987 (année à laquelle le premier individu infecté par le VIH a été détecté) jusqu’à ce jour (pourcentage passé de 0,02 à 1,4).
Par rapport aux nombres des arrivées touristiques, le nombre de personnes confirmé séropositif est assez considérable. Le chiffre enregistré atteint déjà 0,19% du nombre de visiteurs en 2006 contre 0,15% en 1999 (Source : INSTAT).
Nous remarquons alors qu’il existe une faiblesse qui nécessite une solution rapide dans l’élaboration des bases de données statistiques sur le tourisme au sein du Ministère. Cette faiblesse peut anéantir l’effort entrepris pour la promotion du tourisme « sain » par rapport au tourisme sexuel. La pratique semble déjà confirmée par ce que nous avons développé précédemment et dont la promotion se construirait de bouche à oreille.
Nous apercevons ainsi qu’à Madagascar, une partie importante du commerce du sexe y compris celui impliquant les enfants se développe en relation avec le tourisme. Les touristes deviennent en effet les clients cibles préférés des travailleuses du sexe. Certains établissements et professionnels relevant du secteur touristique se constituent en facilitateurs privilégiés des rencontres. Cette situation entraînant des gaspillages est causée par l’inefficacité de la stratégie adoptée.

GASPILLAGES DES RESSOURCES DUS A L’INEFFICACITE DE LA STRATEGIE

En cette ère de la mondialisation, le déplacement d’un pays vers un autre est devenu une nécessité. L’arrivée des provenant des différents pays a changé la mentalité du peuple malgache. En effet, la majorité de la population locale abandonne actuellement la culture et la valeur ancestrale. Cette section nous permet d’apprécier à quel point se dégrade notre culture, a quel point nos enfants sont victimes. Le tout couronné par la politique qui nous empêchent de mener une lutte efficace.

GASPILLAGE DES RESSOURCES HUMAINES

Le secteur touristique se trouve dans une situation de vulnérabilité extrême au regard du tourisme sexuel. L’exploitation sexuelle des enfants, la prolifération des maladies sexuellement transmissibles et la dégradation de la société en font la preuve. Aussi, des « gaspillages » de la société malgache évoluent en parallèle avec le tourisme sexuel.
Au-delà des IST/SIDA, un autre spectre menace les jeunes malgaches en matière de sexualité, il s’agit de la prostitution. Ce phénomène ne concerne pas l’ensemble de la population malgache mais une forte proportion de cette dernière se trouve actuellement dans la prostitution : un moyen de pallier leur détresse économique, familial et psychologique.
Selon les statistiques, il est recensé près de 2300 femmes prostituées légalement et ayant des cartes à Antananarivo. Nous ne parlons plus de celles des provinces et de celles qui n’ont pas de carte.
De nombreuses filles mères sont obligées de se prostituer pour subvenir aux besoins de sa famille. D’ailleurs la prostitution, si mauvaise qu’elle puisse être, n’est pas encore punie par la loi à Madagascar. Selon les études, la prostitution est en relation étroite avec le tourisme sexuel. En effet, prostitution et tourisme sexuel sont complémentaires. Les pauvres prostitués cherchent à survivre et les riches touristes à satisfaire leur besoin.
Les conséquences de la pratique de ce vieux métier sont nombreuses : à part les problèmes psychologiques, le risque de grossesse non désiré est très élevé. Ce qui amène la mère à avorter ou à abandonner l’enfant.
Le proxénétisme est l’impact de la prostitution. Selon l’article 334 du code pénal, sera considéré comme proxénétisme, celui ou celle
– « qui d’une manière quelconque aide, assiste, ou protège sciemment la prostitution d’autrui ou le recollage en vue de la prostitution .
– qui sous une forme quelconque, partage les produits de la prostitution d’autrui ou reçoit des subsides d’une personne se livrant habituellement à la prostitution .
-qui vivant sciemment avec une personne se livrant habituellement à la prostitution ne peut justifier de ressources suffisantes pour lui permettre de subvenir seul à sa propre existence .
-qui embauche, entraîne, ou entretient même avec son consentement une personne même majeure en vue de la prostitution ou la livre à la prostitution ou à la débauche .
-qui fait office d’intermédiaire à un titre quelconque entre les personnes se livrant à la débauche et les individus qui exploitent ou rémunèrent la prostitution ou la débauche d’autrui ».
D’après les enquêtes menées auprès des services des mœurs et des mineurs de la police nationale, ce sont les agents de l’hôtel, de Restauration, des boites de nuits et d’autres endroit notamment fréquentés par le touristes qui pratiquent ce dit proxénétisme. Le pire dans tous ces cas est de savoir que les prostitués ne se sentent victimes de rien. Ce n’est pas seulement au niveau des prostitués mais également au niveau de nos enfants.

Exploitation sexuelle des enfants liée au tourisme

Madagascar ne peut plus ignorer le phénomène inacceptable de l’exploitation sexuelle des enfants en lien avec le développement des voyages dans notre pays. En effet, l’exploitation sexuelle des enfants a pour conséquence la détérioration de l’avenir des enfants victimes.
L’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciaux peut être définie comme « l’utilisation d’enfants à des fins sexuelles par les adultes en contre partie d’une rémunération en espèces ou en nature versée à l’enfant, ou à un tiers, elle constitue une forme de contrainte et de violence à l’encontre des enfants, outre qu’elle équivaut à du travail forcé et à une forme moderne d’esclavage, ce phénomène inclut la prostitution, la pornographie, le trafic et la vente d’enfants ainsi que d’autres modes d’exploitation sexuelle » (Convention de l’Organisation Internationale du Tourisme en 1982)
D’après l’UNICEF, voici les aspects d’exploitation sexuelle des enfants à Madagascar :
· prostitution enfantine :
– par l’utilisation d’un enfant pour des activités sexuelles en échange d’une rémunération ou de toute autre forme de rétribution .
-une partie des enfants sont actuellement utilisés par des personnes (malgache ou étrangère) pour satisfaire leur besoins charnels.
· Tourisme sexuel organisé :
– à Madagascar, on n’arrive pas à avoir des preuves tangibles sur le tourisme sexuel impliquant les enfants mais en naviguant sur l’Internet on peut dénicher des sites mentionnant l’existence de ce phénomène .
– l’exploitation sexuelle d’un enfant par un ou plusieurs personnes se trouvant à l’extérieur de leur région en contre partie d’une rémunération en numéraire ou en nature.
• Pornographie mettant en scène des enfants : toute présentation par quelque moyen que ce soit d’un enfant se livrant à des activités sexuelle explicites, réelles ou simulées ou tout autre représentation des organes sexuels d’un enfant à des fins principalement commerciaux(photo,vidéo).
• Trafic d’enfant à des fins d’exploitations sexuelles : A Madagascar, ce phénomène reste marginal, mais il existe des cas d’enfants transportés d’une ville ou d’une région à une autre (Tana à Nosy-Be par exemple).
• Pédophilie : Il existe pas mal des cas à Madagascar tel le viol d’un enfant âgé de moins de 13 ans par son père ou son oncle. Cela fait référence à des troubles mentaux d’une personne qui est attirée sexuellement par des enfants jeunes, qui n’ont pas encore atteint la puberté.
• Abus sexuel : Participation d’un enfant à un acte sexuel. L’enfant étant incapable de donner en connaissance de cause son accord car il ne comprend pas l’acte en question.
D’après le groupe de développement, voici les problèmes causés par l’exploitation sexuelle sur les enfants victimes :
– psychologiques (sentiment de culpabilité et de honte, attitude craintive).
– physique (trouble du sommeil grave, grossesse non désirée précoce).
– comportementales (comportement dérangeant en classe, prostitution,…).
– études (baisse de capacité de concentration, manque de déboucher).
– vie sexuelle (masturbation manifesté ou excessive, curiosité sexuelle exagérée, trouble organique, relation sexuelle douloureuses).
D’après les analyses faites par les différentes entités, Madagascar est menacé par la prolifération de l’exploitation sexuelle des enfants, surtout que la majorité de la population malgache sont des jeunes et des enfants.
D’après les enquêtes, il existe des familles qui se font piéger par des personnes (malgaches ou touristes) qui proposent du travail aux enfants et versent une avance d’argent aux parents. En réalité, ces enfants se trouvent dans des bars, restaurant, hôtel ou d’autres endroits en vue d’attirer des clientèles (touristes), parfois ces enfants sont exploités dans la prostitution mais aussi de plus en plus dans la pornographie.
L’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciaux a pour but essentiel de garder l’intérêt des adultes. En effet, l’enfant est devenu une marchandise qui s’achète, se vend, se loue et s’engage. La majorité des exploiteurs sont des touristes en collaboration avec des nationaux tels que parents, opérateurs touristiques, etc…
A Madagascar, la politique touristique conduit à l’interdiction d’une pratique du tourisme sexuelle. Aussi les politiques en matière de développement s’avèrent inefficaces devant l’application (répressive) de la législation touristique. Nous n’avons pas encore mis en place des alternatives ou des mesures d’accompagnement crédibles (sur le plan social).
Concernant les gaspillages de ressources humaines cités ci-dessus, la politique est aussi responsable de la pauvreté.

GASPILLAGE DES RESSOURCES INDUIT PAR LES POLITIQUES

Le gaspillage peut être aussi induit par les politiques mises en œuvre par l’autorité publique. Ces politiques sont à l’origine défavorables. La pauvreté en est l’ultime conséquence. En effet, les troubles politiques engendrent une crise économique et financière perçue au niveau national. La crise atteint les différentes couches de la société et plus particulièrement le monde rural.
Les périodes de crise signifient toujours, à Madagascar comme dans bon nombre de pays en voie de développement, malheurs, famines, épidémies. Dans le monde rural, en dépit de la situation sans issue, les agriculteurs essayent de surmonter la crise en impliquant un changement dans leur mode de vie. Très souvent, ils innovent dans la mise en valeur de leur terroir ou sur d’autres choses, ce qui leur permet de survivre. Les zones rurales et même urbaines paraissent être prises dans le cercle vicieux de la pauvreté.
Côté revenu de la population, la fuite des investisseurs a marqué les périodes de crise, d’où un taux de chômage très élevé. Toutes les couches sociales ont été atteintes et plus particulièrement les plus démunies.
En étudiant le cas de la Colombie, J. HEATH et H.P BINSWANGER (1996) concluent qu’il existe de nombreuses autres options de politiques. Elles consistent en l’élimination des politiques négatives qui ont comme conséquences cumulées la réduction de l’efficacité économique, l’augmentation de la pauvreté et la dégradation des ressources naturelles. Cette élimination entraînera ainsi une situation de gain à cent pour cent dans laquelle les mêmes changements de politiques entraîneront plus de croissance, moins de pauvreté, et une gestion plus durable des ressources naturelles. Ceci favorise le tourisme.
Nous constatons ainsi qu’une crise politique atteint gravement l’économie du pays. En effet, sa durée s’étale sur une longue durée. Elle se manifeste sur tous les plans, touchant ainsi toutes les couches de la société. La politique choisie est une source de gaspillages des ressources humaines, économiques et naturelles.
Les faits évoqués ci-dessus placent Madagascar dans une voie touristique en péril. Aussi, l’importance de réguler cette situation trouve sa justification. Nous allons aborder ce sujet dans le prochain chapitre.

Diminution du taux de fréquentation d’école

A Madagascar, scolariser un enfant aura pour résultat d’augmenter le capital humain de l’enfant. Mais comme les coûts sont associés à la scolarisation, cette décision se solde par une baisse de la consommation d’autres biens et des services par le ménage. D’une manière générale, le pays traverse actuellement une crise économique de plus en plus forte et ces crises entraînent l’accroissement du nombre de malgaches vivant dans la pauvreté.
D’après les enquêtes menées dans la société malgaches, la pauvreté est fondamentalement l’une des facteurs qui empêche les parents à faire partir leurs enfants à, l’école.
Selon l’INSTAT, l’effectif d’élève entrant en classe ne cesse de diminuer du niveau supérieur. La moyenne de scolarisation du secondaire est beaucoup plus faible que celle de l’enseignement primaire. Cela apparaît très évident car c’est à partir de ce niveau que les filles et les garçons commencent à s’épanouir et que leurs besoins s’élargissent fortement.Il en est de même pour le niveau superieur.
Par conséquent la majorité de la population malgache sont pauvres et mal éduquées.

Malgache : libéré sexuellement

A Madagascar, la polygamie existe. En effet, le sexe a une représentation libre pour le peuple malgache. Il entre en jeu dès la puberté des natifs. D’ailleurs certains coutumes et cultures poussent les jeunes à se libérer sexuellement.

Coutume et culture Malgache

En matière de sexualité, Madagascar a ses propres coutumes. D’abord la précocité des rapports sexuels est un phénomène récurant à Madagascar. Les premiers rapports ont le plus souvent lieu avant l’âge de 15 ans pour les filles comme pour les garçons.
De plus, les parents favorisent les rapports de leurs filles avec les hommes dès qu’elles sont en âge de comprendre, souvent même avant l’âge de puberté. Les jeunes filles peuvent à leur grès se livrer à qui bon leur semble, sans avoir à craindre de ne pas être mariée plus tard, car plus une femme à d’enfant plus elle est recherchée.
Ainsi les peuplades des côtes de l’Ile retiennent toujours ces coutumes. Les enfants dorment dans des cages séparées des parents à partir de l’âge de 12 ans. De plus, nombreuses ethnies malgaches considèrent comme un grand honneur que leurs filles sortent avec des vazaha. Donc, certains parents donnent leur consentement aux sorties nocturnes de leurs progénitures, même étant mineurs.
Par conséquent, les relations sexuelles considérées comme un acte naturel laissent croire aux touristes que les services sexuels qu’ils achètent auprès des natifs sont normaux. Ceci n’entant pas dans ce cadre d’exploitation sexuelle d’autant plus qu’il y a rémunération.
Une méconnaissance de la culture associée à l’incompréhension de se classer parmi les touristes sexuels, ces derniers se croient innocents. En ajoutant le fait que les enfants ont des relations assez précoces et sont mariés jeunes. Cela peut créer un contexte dans lequel le touriste légitime ses actes d’exploitation sexuel par les coutumes et la culture locale.
Donc, certaines coutumes et tradition malgaches sont des barrières pour lutter contre le tourisme sexuel. L’arrivée des étrangers a encore forgé la mentalité du peuple malgache.
En effet, les relations entre locaux et étrangers favorisent une perte partielle de la valeur morale et culturelle.

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Table des matières

CHAPITRE I : CONTEXTE ET PROBLEMES LIES AU TOURISME SEXUEL
SECTION I : Aperçu global du tourisme à Madagascar
I1 : Historique
I2 : Types de Tourisme et sites touristiques
I3 : Base fondamentale de la stratégie touristique
SECTIONII : Stratégie inefficace de la lutte contre le tourisme sexuel
II1 : Lacune au niveau de la réalisation de la lutte
II2 : Manque au niveau de la sensibilisation
II3 : Insuffisance de compétence des sensibilisateurs
II4 : Statistique touristique Malgache non fiable
SECTION III : Gaspillages des ressources dus à l’inefficacité de la stratégie
III1 : Gaspillage des ressources humaines
III2 : Gaspillage des ressources induit par les politiques
CHAPITRE II : POURQUOI FAUT-IL REGULER CETTE SITUATION PAR UNE STRATEGIE EFFICACE ?
SECTION I : Augmentation des taux de prostitution
I1 : Fermeture des Entreprise Franches
I2 : Diminution du taux de fréquentation d’école
SECTION II : Malgache : libéré sexuellement
II1 : Coutume et culture malgaches
II2 : Comportement des jeunes
SECTION III : Stratégies relatives aux problèmes liés au tourisme sexuel
III1 : Stratégies relatives aux coutumes et cultures malgaches
III2 : Elaboration d’une nouvelle réglementation avec des mesures d’accompagnement
CONCLUSION
ANNEXES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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