Sources d’information et stratégie de recherche documentaire

Migration, précarité et accès aux soins

Selon Wresinki (1987): La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l’emploi, permettant aux personnes et familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, qu’elle devient persistante, qu’elle compromet les chances de réassumer des responsabilités et de reconquérir ses droits par soi-même, dans un avenir prévisible (p. 6). Les personnes migrantes se retrouvent dans la plupart des cas face à des difficultés importantes qui les mènent souvent vers une précarité et une vulnérabilité notable. Selon le monitoring de l’état de santé de la population migrante (GMM II,) mené en 2010 en Suisse (N=3000), « leur état de santé est toutefois moins bon que celui des autochtones », ceci dû à leurs conditions de vie difficiles (OFSP, 2015).

En effet, ce sont des personnes qui peuvent avoir un passé construit sur des expériences de violence, de guerre et de misère, ce qui peut influencer négativement leur adaptation dans le nouveau pays d’accueil (Phaneuf, 2013). De plus, la plupart de ces personnes, de par leur statut, sont souvent sans emploi ou ne peuvent prétendre qu’à des emplois précaires où les conditions de travail sont difficiles et les salaires bas. Une situation financière instable et fragile ne permettant pas toujours l’acquisition d’une assurance-maladie, a une influence sur leur santé (Phaneuf, 2013). L’impact de conditions de vie précaire sur la santé facilite l’apparition de maladies chroniques somatiques ou psychiques. Ce sont souvent des personnes qui sont éloignées de leurs proches ou de leur famille et très souvent touchées par la stigmatisation, la pauvreté et la discrimination, ce qui favorise l’isolement social et parfois un déficit au niveau de leur santé. Ajoutées à cela, les différences linguistiques et culturelles sont un frein à l’accès au réseau socio-sanitaire (Aide Suisse contre le Sida, 2012).

C’est une population qui a tendance à se retirer du système de santé pour ne réapparaître que quelque temps plus tard dans un état qui est malheureusement qualifié de catastrophique, mettant sérieusement en péril leur qualité de vie, augmentant le risque de complications de leur capital de santé ainsi que le coût de leur prise en charge (Bouchaud, 2014). Il est en effet plus difficile pour les populations migrantes « d’adopter un comportement favorable à la santé et d’accéder de façon adéquate à notre système de santé à cause des difficultés de compréhension et des barrières socioculturelles. » (OFSP, s.d.). Les difficultés rencontrées par une personne migrante ayant un statut légal sont déjà non négligeables, mais il paraît vraisemblable qu’en situation d’illégalité (NEM, déboutés, sans papiers…), les difficultés soient encore plus prononcées. Selon Ghadi & Serbandini (2010), le système de santé suisse est complexe, et cette complexité peut favoriser la non-adhérence des migrants au système de santé. De plus, les différences de culture, de valeurs, de langue et la peur d’être stigmatisé peuvent pousser les personnes migrantes à se replier sur elles-mêmes, repoussant voire même évitant la gestion de leur santé. Ainsi, la position socio-économique qui augmente le statut précaire des personnes migrantes, l’accès limité aux soins et aux services sociaux, la barrière de la langue qui limite la communication avec le personnel soignant et la barrière culturelle qui peut engendrer des incompréhensions dans la prise en soins sont tous des facteurs qui favorisent le développement de maladies chroniques telles que le VIH/SIDA.

Migration et VIH/SIDA Le VIH, appelé virus de l’immunodéficience humaine, est un virus qui s’attaque aux cellules du système immunitaire (lymphocytes T4) et l’affaiblit. Par conséquent, la sensibilité de la personne face à des infections banales (grippes, rhumes, angines) est fortement majorée et le système immunitaire n’arrive plus à se défendre contre les agents pathogènes, ce qui peut donc conduire au décès. Le SIDA (syndrome de l’immunodéficience acquise) est le dernier stade de l’infection à VIH (OMS, 2014). Selon l’Aide Suisse contre le Sida (s.d.), si la personne n’est pas traitée, son espérance de vie est faible et va seulement de quelques mois à trois ans. Le VIH/SIDA est une maladie qui reste une préoccupation majeure de santé publique. En effet, à ce jour elle a déjà fait plus de 34 millions de morts dans le monde (OMS, 2015). En Suisse, 0,3% de la population est porteuse du VIH. Parmi les groupes de personnes les plus touchés, il y a des hommes homosexuels, des consommateurs de drogue par injection et des personnes migrantes d’origine subsaharienne. 5% d’entre eux ou plus sont porteurs du virus (OFSP, 2015). Les personnes en provenance d’Afrique Subsaharienne représentent 0,7% de la population en Suisse, celles venant d’Asie (Inde, Chine, Thaïlande, Myanmar) 0,42%, celles venant d’Europe (Europe de l’Est et Asie centrale) 0,31% et celles d’Amérique Latine (Belize, Brésil, Argentine) 0,26% (Aide suisse contre le Sida, 2013). Selon l’Aide Suisse contre le Sida (2012), ces pays présentent une haute prévalence de VIH. De plus, les personnes qui ont vécu un épisode migratoire représentent la moitié des transmissions hétérosexuelles du VIH (Aide Suisse contre le Sida, 2012).

Barrières culturelles La plupart des personnes migrantes qui vivent dans des conditions de vie précaire ont une santé généralement plus faible qui ne fait pas nécessairement partie de leurs préoccupations principales. De plus, elles consultent souvent le système de santé de manière tardive, lorsque leur système immunitaire est déjà très affaibli (Aide Suisse contre le Sida, 2012). Plusieurs raisons peuvent expliquer leur consultation tardive, voire leur non-adhésion au système de santé. Par exemple, il existe des croyances selon lesquelles le VIH est vu comme quelque chose d’immoral et de tabou, comme une maladie que Dieu aurait donnée comme punition pour un mauvais comportement. Il existe également des théories de conspiration affirmant que le gouvernement aurait intentionnellement infecté le peuple africain. Ce serait une maladie étrangère créée par l’homme blanc afin de dissuader les Africains à avoir des relations sexuelles et qui aurait été transmise lors des dons de sang à la Croix-Rouge (Othieno, 2007).

Un problème autre que les croyances se pose concernant l’adhésion aux soins. Afin de prendre en charge le VIH/SIDA, il est nécessaire de parler de sexualité, mais malheureusement cela va à l’encontre des principes religieux de certaines personnes, et cela crée beaucoup d’inconfort (Othieno, 2007). En effet, chaque culture a ses normes et, concernant les pratiques sexuelles, pour la plupart, il est tabou de parler de sexualité avec son partenaire (Davila, Bonilla, Gonzalez-Ramirez, & Villarruel, 2007). De plus, il est primordial pour ces personnes que leur identité reste secrète afin de ne pas être identifié par quelqu’un qui pourrait colporter cette information. Il est en effet 8 nécessaire de considérer l’importance de la communauté, car le VIH fait craindre la stigmatisation et le rejet de ses proches. Il est également important de noter que, selon certaines cultures, les personnes atteintes de VIH sont souvent isolées afin d’éviter que le virus se propage. Elles ne seront donc probablement pas mariées et ne se marieront pas. C’est pourquoi il est préférable que leur maladie reste un secret même pour leur famille afin de ne pas être rejeté (Othieno, 2007).

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Table des matières

1. Introduction
2. Problématique
2.1. Les migrants : statuts et spécificités
2.2. La culture
2.3. Migration, précarité et accès aux soins
2.4. Migration et VIH/SIDA
3. Cadre théorique
3.1. Ancrage disciplinaire
3.2. Méthodologie de la pratique
3.3. Métaconcepts
4. Question de recherche
5. Méthode
5.1. Sources d’information et stratégie de recherche documentaire
5.2. PICOT
5.3. Définition des descripteurs
5.4. Equations de recherche
5.5. Critères d’inclusion
5.6. Diagramme de flux
5.7. Description des huit articles retenus
6. Résultats
6.1. Analyse critique des articles retenus
6.2. Présentation des résultats par thèmes
6.2.1. La culture, les croyances et la stigmatisation
6.2.2 Les facteurs socio-politiques et économiques
6.2.3 La position du soignant
7. Discussion
7.1. Les difficultés des personnes migrantes
7.2. L’approche soignante
8. Conclusion
8.1. Apports et limites du travail
8.2. Recommandations
9. Références bibliographiques
10. Annexes
10.1. Annexe 1
10.2. Annexe 2

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