Situation macroéconomique des pays de l’UEMOA

Chocs asymétriques dans l’union monétaire

Une zone monétaire est le résultat de l’application par plusieurs pays d’une monnaie commune ou d’une parité fixe irrévocable. Cependant, cette zone monétaire ne sera optimale que si la monnaie commune n’occasionne pas une perte de bienêtre. Selon Burda et Wyplosz (2009) , l’abandon du taux de change comme instrument d’ajustement est problématique dans la mesure où l’union monétaire souffre des chocs asymétriques qui ne touchent que certains pays membres. L’ajustement à un tel choc pèse lourd. Raison pour laquelle, la théorie économique s’est efforcée à trouver des critères pour rendre inutile un tel ajustement. En plus de la mobilité des facteurs, la théorie suggère l’absence de chocs asymétriques pour une bonne marche de l’union.Les chocs asymétriques constituent donc un problème majeur des unions monétaires. Ils engendrent des soucis de stabilisation macroéconomique en ce qu’ils ne touchent ni les même pays, ni dans des proportions similaires. Des pays auront donc intérêt à former l’union monétaire quesi leurs structures productives sont similaires. Ce qui entrainera la symétrie des chocs et donc l’absence de problème d’ajustement. Ici, nous distinguero ns deux types de chocs : les chocs exogènes causés par des évènements extérieurs, c’est-à-dire liés à la demande et à l’offre mondiale de biens produits au niveau local et ceux résultant de politiques internes.

Effets des Chocs exogènes dans une union monétaire

En union monétaire le taux de change ne peut plus servir de variable d’ajustement macroéconomique en cas de choc. Cependant, pour que cette perte ne soit pas un coût, il faut que les chocs soient symétriques c’est-à-dire, touchent les pays de manière identique. Donc, les zones monétaires distinctes ne prévaudraient que si l’effet d’un choc varie d’un pays à un autre. L’optimalité de la zone monétaire résulterait de la possibilité des pays membre d’utiliser des politiques économiques communes en vue d’absorber le choc. Les chocs exogènes correspondent aux chocs de demande ou d’offre communs, touchant l’ensemble des pays membres. Pour notre analyse, nous utiliserons le cadrethéorique du modèle AS-AD.

Choc asymétrique de demande

On part du point E (figure 7-A), équilibre de sous emploi. Unchoc positif de demande étrangère à une augmentation de la consommation entraine une hausse des exportations.
L’amélioration de la balance des transactions courantes qui en résulte se traduit par un déplacement de la courbe IS vers la droite (IS0vers IS1). L’équilibre instable au point A (excédent) provient de la hausse du taux d’intérêt (r0 à r1). Il y’a alors appréciation du taux de change (baisse de er) et la banque centrale réagit envendant de la monnaie domestique pour acheter des devises étrangères. La hausse des réserves de change entraîne un déplacement de la courbe LM vers ladroite (LM0vers LM1). A court terme, la courbe AD se déplace vers ladroite (figure 7-B : AD0 versAD1). La production augmente (y E vers y A ) et induit une hausse des prix (figure 7-B : pEvers pA). Il en résulte une baisse du salaire réel qui stimule l’emploi.
Cependant, la baisse du salaire réel et la hausse de l’emploipeuvent entrainer une pression à la hausse des salaires nominaux. De plus, à long terme, larationalité des agents économiques les pousseront à anticiper cette hausse. La courbe AS estverticale à long terme (figure 7-C).
Cela du fait qu’à long terme le niveau de production sera indépendant de celui des prix.
L’économie revient alors à son niveau initial de production (yE) mais au prix d’une nouvelle hausse des prix (PA vers PB).
La prise en compte de la capacité d’innovation des pays membres formant l’union est fondamentale pour l’optimalité d’unezone monétaire. En effet, plus les pays ont la capacité d’innover, plus les possibilités de générer de l’activité, de la croissance seront importantes. En effet, pour Saint-Etienne (2011), « la croissance [ …] doit venir de l’innovation et des gains de productivité. Ces deux facteurs sont mesurés part l’importance des efforts de recherche et développement et d’investissement productif se traduisant par des capacités réelles à exporter ». La convergence des performances des pays en termes de productivité, de la progression du produit intérieur brut par tête (PIB/h), des politique économiques est alors nécessaire.

Effets d’un choc spécifique dans une union monétaire

Externalité de politique budgétaire dans une union monétaire

Les chocs spécifiques désignent l’ensemble des chocsrésultant des politiques internes.
Ils sont consécutifs aux mesures de politiques des autorités nationales d’u n pays. Ce dernier facteur peut être considéré comme un élément idiosyncrati que des économies africaines en général et celles de l’UEMOAen particulier. Une politique budgétaire insoutenable dans les pays membres de l’union peut être une source d’instabilité monétaire dans l’ensemble du système.
Analysons maintenant les externalités de politique budgétaire dans une union monétaire (figures 9 et 10 ci-dessous) formée par deux pays A et B suite à une baisse négative et symétrique de la demande adressée aux deux pays par le reste du monde. Pour mieux comprendre, nous supposons deux situations possibles : soit aucun pays ne réagit de manière spécifique pour faire face à un tel choc (absence de polit ique budgétaire autonome) ; soit un pays réagit par une politique budgétaire active (politique budgétaire expansionniste).

Le fédéralisme fiscal : Intégration fiscale de Johnson (1970)

Les politiques fiscales sont souvent prises de manière individuelle pour ajuster les chocs asymétriques. Or sur le plan théorique, la pratique de politique budgétaire autonome rend sous-optimale l’union monétaire. C’est la raison pour laquelle, e n réplique à la théorie traditionnelle des zones monétaires optimales, Johnson (1970) propose un nouveau paramètre pour mesurer l’optimalité de l’union monétaire suite à la perte du taux de change comme moyen d’ajustement. Il s’agit de l’intégration fisca le. Cette dernière « se définit à travers la présence d’un mécanisme de stabilisation automatique des déséquilibres entre régions ».

Les critères récents d’une zone monétaire optimale

La profonde évolution de la théorie des zones monétairesoptimales a permis de rejeter l’analyse traditionnelle mundellienne . Ainsi, les critères récents prennent en compte la convergence réelle et nominale. En plus de la prise en compte de la crédibilité et de la cohérence temporelle, on essaie de voir la soutenablité d’une zone monétaire.

Zones monétaires crédibles

Le niveau de crédibilité d’une zone monétaire(banque centrale) peut être mesuré par le degré de convergence des économies qui la composent. Elle est aussi dépendante de la cohérence temporelle des décisions de politiques économiques annoncées par la banque centrale et leurs applications.

Les critères de convergence

La convergence économique des nations composant une union monétaire est essentielle pour mesurer la taille optimale de la zone. La théorie traditionnelle se fonde sur une convergence réelle, objectif de long terme. Cependant, cette convergence réelle reste intimement liée à la convergence nominale. Cette dernière est déterminante et constitue un ensemble de règles que les pays doivent respecter pour atteindre les objectifs de stabilité, de croissance… L’idée sous-jacente est la volonté de mettre l’ensemble des pays membres de l’union sur une même trajectoire économique caractérisée pa r des taux de croissance, d’inflation (etc.) identiques (ou proches).
La viabilité de l’union, son optimalité reposent sur la stabilité monétaire qui exige la convergence des résultats économiques (inflation, chômage, croissance…). A défaut, les politiques individuelles augmenteront les chocs asymétriques et conduiront à l’éclatement du bloc.
Selon, Marie France Jarret la convergence doit être analysée à trois niveaux : nominal, réel et structurel.

Au niveau nominal

La convergence nominale renvoie au taux d’inflation. L’analyse de la théorie de la parité des pouvoirs d’achat montre que la stabilité monétaire implique la convergence des taux d’inflation (voie encadré ci-dessous).

Zone monétaire solidaire et soutenable

Les conclusions apportées par les théories traditionnelles et classiques ne parcourent pas tous les contours du problème de l’optimalité d’une zone monétaire. L’appréciation de l’optimalité d’une union monétaire par sa finalité repose sur la solidarité des pays membres et que sa soutenabilité passe par le bien être qu’elle génère pour chaque pays.
Si « la solidarité est une condition nécessaire et suffisante de l’optimalité », la soutenabilité d’une zone monétaire passe les gains résultant de l’union en termes de bien être et de son partage entre les pays membres.

La solidarité : un nouveau critère d’optimalité

La notion de solidarité renvoie aux responsabilités et intérêts communs et se traduit par l’ensemble des sentiments conduisant deux (ou n) pays décidant de former une union monétaire et à renoncer au taux de change comme moyen d’ajustement aux chocs à se porter assistance. Ainsi, « elle mesure l’aptitude d’un pays à accepter le coût de la gestion d’un autre ». OSSA A. O. (2000) montre que des pays forment une zone monétaire optimale si et seulement si la solidarité à l’intérieur de la zone qu’ils constituent est plus forte que celle qui apparaît vis-à-vis de l’extérieur. A l’inverse, l’autonomie monétaire reste plus avantageuse.
Partant, la condition nécessaire de l’optimalité sera remplie lorsque les pays qui forment l’union sont solidaires. De cette solidarité (conditionsuffisante), découle l’optimalité. L’idée sous-jacente est que, la mise en place d’une monnaie unique entre deux pays nécessite que les excédents de l’un puissent financer les déficits de l’autre. Ainsi, face à un choc positif affectant un pays au détriment de l’autre, la solidarité constitue un moyen d’ajustement automatique par l’intermédiaire des transferts de capitaux.

Partage du bien être et zone monétaire soutenable

La mise en place d’une zone monétaire ne se repose pas sur la seule définition des conditions permettant de la rendre optimale. Une zone monétaire soutenable exige que l’union génère des gains supérieurs à l’utilité autarcique des pays membre et que ces gains soient partager de manière équitable. L’idée sous-jacente est que, chaque pays doit profiter des avantages de l’union mais de la même manière pour que la zone puisse être durable et soutenable. Supposons que deux pays A et B forment une zone m onétaire. * Si la variation d’utilité totale après union est inférieure à la somme des variations d’utilités autarciques de chaque pays (avant l’union), alors A et B forment une zone monétaire sousoptimale.

SITUATION MACROECONOPMIQUE DES PAYS DE L’UEMOA

INTRODUCTION

Avec l’internationalisation de l’ouverture des économies, on assiste à de profondes mutations de l’économie internationale par la mondialisation. Dans sa composante monétaire, la globalisation financière ; caractérisée par la déréglementation, le décloisonnement des marchés et la désintermédiation financière a entrainé l’intégration croissante des économies par la création des monnaies communes. Une zone monétaire est une zone marquée par une étroite solidarité entre les monnaies d’un ensemble de pays ou par une monnaie unique où certaines mesures sont mises en place pour organiser en commun la défense de la valeur monétaire. Ainsi, ce besoin de protection solidaire à l’égard de l’extérieur pousse les pays entretenant des relations économiques étroites à défendre l’intérêt commun en essayant entre autre de palier au déficit de la balance des paiements et des restrictions commerciales communes. La théorie économique nous enseigne que la mise en place d’une zone monétaire n’est rationnelle que si les gains résultant de l’utilisation de la monnaie unique au détriment d’une absence d’ajustement sur le marché des changes se trouvent supérieure aux coûts engendrés. La viabilité de la zone dépendra en grande parie de la situation économique des pays composant l’Union, du niveau de similarité des cycles économiques, de leur capacité à faire face aux chocs asymétriques, du niveau de convergence etc.…
Dans ce chapitre, nous présenteront l’union Economique et Monétaire Ouest Africaine en mettent en exergue le processus d’intégration, ses objectif et son fonctionnement (section 1).
Ensuite, nous présenteront la situation macroéconomique des pays de la zone en décrivant aussi le processus de convergence (section 2).

Présentation de l’Union Economique et Monétaire OuestAfricaine (UEMOA)

La zone franc est une coopération économique entre la France et quinze pays africains.
Elle compte deux unions monétaires juridiquement indépendantes dont l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). L’intégration régionale en Afrique de l’ouest résulte de la volonté politique manifestée par les pays membres depuis les indépendances pour assurer une meilleure opportunité à l’insertion des économies au marché mondial. La première partie de cette section présente sommairement l’intégrationrégionale en ressortant les différentes étapes historique er économique de la construction de l’UEMOA.
Ses objectifs et son mode de fonctionnement seront traités dans la seconde partie.

L’intégration régionale et la Construction de l’UEMOA

La mise en place d’un vaste marché régional intégré offre beaucoup d’opportunités notamment la possibilité d’amortir les chocs extérieursqui autrement auraient des incidences majeurs néfastes sur le plan individuel. Aussi, l’intégration régionale joue un rôle important dans la croissance et le développement. Partant, dans la recherche d’une plus grande autonomie vis-à-vis de la puissance coloniale française, sept pays d’Afrique noire notamment le Benin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo ont réaffirmé leur volonté d’intégration en créant l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) en 1962. Ils finiront avec la Guinée Bissau à mettre en place l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA) en Janvier 1994. Dans son évolution l’Union est d’abord monétaire: Union Monétaire Ouest Africain (UMOA), ensuite économique : Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA). A la recherche d’une plus grande efficacité de la politique monétaire commune, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) émet la monnaie unique (le franc CFA) à l’intérieur de la zone.

L’évolution historique de l’Union

La création des zones monétaires après la grande crise de1929 exprime à la fois, le morcellement de l’espace économique mondial et une tentative de reconstruction partielle du système d’avant 1929. L’origine de la zone monétaire franc est ancienne. En effet, plusieurs variétés de monnaies ont permis d’assurer les transactions au sein du continent africain bien avant la colonisation. Ils s’agissent entre autre du cuivre, de la barre de fer. La garantie de la circulation fiduciaire avec l’imposition de nouveaux statuts aux organismes d’émission remonte en 1920 avec la création des premiers comptes d’opérations. La zone franc , issue de la seconde guerre mondiale fut créée officiellement en 1939 avec la mise en place du contrôle des changes. L’objectif était la libre convertibilité, avec la mise en place des règles de protection communes vis-à-vis de l’extérieur. Ce n’est qu’en 1945 avec la réforme monétaire que l’on aboutira à la création du franc des colonies françaises d’Afrique et la frappe de pièces propres. Dix ans plus tard (1955), dans le but de bien suivre les relations monétaires par la coordination des activités, l’institut d’émission d’Afrique Occidentale française fut crée avec la mise en place du compte d’opération monétaire.

La Création de L’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA)

La transformation des structures institutionnelles de manière générale et en particulier celles monétaires a fondamentalement marqué l’indépendance des pays de l’Afrique noire francophone. En effet, la plus part des pays d’Afrique ont décidé d’assurer une autonomie monétaire. Cependant, exception faite de la Guinée, d’autres pays d’Afrique noire ont choisi le maintien de la coopération monétaire avec la France. Cette volonté d’intégration de ces pays nouvellement indépendant s’est réaffirmée par la création de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) en 1962 tout en adoptant les mêmes principes instaurés à la période coloniale (centralisation des réserves de changes, libre circulation des monnaies, transfert libre…). La zone franc s’est profondément mutée passant d’une centralisation initiale à une diversité relative des aspirations de chacun des Etats. Ainsi, en donnant un élan nouvel à l’intégration régionale, ils signeront le nouveau traité de l’UMOA en 1973 marqué par la mise en place des instruments de coopération monétaire.
L’unique expérience d’intégration monétaire réussie entre des pays en développement, « la monnaie unique convertible a permis de consolider les tissus industriels des pays, source d’échanges, en réduisant l’instabilité des taux de change et en supprimant l’usage de dévaluation répétitive ; de réduire les coûts de transaction qui sont souvent élevés en Afrique cause des systèmes bancaire et de l’instabilité des monnaies ». Cependant, la politique monétaire commune n’a pas pu empêcher l’accumulation d’arriérés de paiement et la surévaluation du franc CFA.

Contexte économique et la création de l’UEMOA

Sur le plan économique, plusieurs réformes ont été adoptées conduisant à la création de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
La signature du nouveau traité instituant l’UMOA en 1973 remplace celui de 1962.
L’africanisation de la BCEAO fut effective en 1978 avec le transfert de son siège de Paris à Dakar. Ce nouveau cadre institutionnel aura permis aux autorités monétaires de favoriser le développement économique des Etats et de corriger les déséquilibres extérieurs. En effet, malgré les bons résultats économiques enregistrés après les indépendances, les pays membres de la zone vont subir des pertes de performances suite à la crise des années quatre vingt. Cette situation s’explique entre autre par la chute des cours des matières premières, d’un surendettement extérieur dû à la dépréciation du do llar et d’une perte de compétitivité des économies. Face à cette situation marquée par des disparités persistantes entres les pays membres au début des années 1990, la dévaluation était devenue incontournable. Partant, les pays membres ont renforcé le traité de l’UMOA en tenant compte des ces expériences passées afin de surmonter les blocages et de rendre plus efficacel’intégration régionale.
La réforme la plus importante fut donc celle de 1994. « Enmême temps que le franc CFA était dévalué de 50%, fut signé le traité de l’Union Economique et Monétaire (UEMOA) qui complète l’union monétaire de manière à transformer en union économique et monétaire» avec comme objectifs la réalisation d’un marché commun et la surveillance multilatérale des politiques publiques. Dès son entrée en vigueur en janvier 1999, l’Euro vaut 6,55957 francs français. L’arrimage du franc CFA à l’Euro n’a pas changé la parité. La valeur du franc CFA par rapport à l’euro fut automatiquement fixée ; un Euro est désormais égal à 655,957 Franc CFA.

Cadre socioéconomique et Evolution de la situation macroéconomique au sein de l’UEMOA

L’étude de la situation économique de l’UEMOA depuis les indépendances permet d’avoir une vision globale des performances macroéconomiques afin de juger de manière plus appropriée de l’optimalité de la zone . En revisitant l’histoire, deux dates importantes marquent l’évolution de l’Union et permettent de prendre en compte trois grandes périodes. Il s’agit de la dévaluation du FCFA de 50% de sa valeur en 1994 et de son rattachement à l’euro en 1999.
Même si la situation économique des pays membres de l’Union est relativement performante juste après les indépendances, cette périodeavant dévaluation reste marquée par d’importants déséquilibres macroéconomiques. En effet, «la dévaluation était devenue nécessaire du fait de la perte de performance des économiesde la zone». A titre illustratif, tous les pays de l’Union ont connu en 1993 des taux de croissance réel du PB négatif (-2,2%).
Aussi, la part du déficit public global sur le PIB s’élève à plus de 7% alors que le déficit commercial (387,9 milliards de franc CFA) compte pour 5% du PIB.
Après la dévaluation, la situation économique des pays de l’union s’est fortement redressée. Et, il en a résulté une certaine opportunité de convergence. En effet, L’amélioration de la compétitivité prix et le redressement des finances publiques ont conduit à une hausse du taux de croissance pour atteindre dans l’ensemble un pic de 5,9% en 1996. A la même date, le déficit public s’est fortement réduit passant à 1,5% du PIB alors que le déficit du compte courant est ramené à 4% du PIB. Cette situation se traduit aussi par une importante baisse du taux d’inflation de plus de 17 points pour s’établir à 10,3% en 1995 contre 27% en 1994.
La période récente qui débute avec l’avènement de l’euro est très importante pour juger de l’avenir de l’Union. En effet, elle reste marquer par la multiplication des crises sociopolitiques notamment en Côte d’ivoire en 2001 et en 2010. La répétition de telles situations risque d’affecter de manière néfaste les performances économiques de l’Union et d’accroitre les disparités. En effet, la Côte d’Ivoire est la vitrine de l’Union et produit à elle seule plus de 30% PIB total.

Cadre socioéconomique : Evolution de la population

La zone UEMOA s’étend sur une superficie de 3,5 millions de km avec une population estimée en 2011 à plus de 100 millions d’habitants contre 97 millions en 2010; soit une progression de l’ordre 3,8%. Les caractéristiques démographiques sont presque identiques dans tous les pays membres. Cette population représente en 2008 11,24% de la population de l’Afrique Subsaharienne. Elle est à majorité jeune. En effet, en 2009, plusde 40% de la population ont moins de 15 ans alors que la population en âge de travailler (15 à 65 ans) s’élève à hauteur de 50  (voire graphique ci-dessous).

Evolution des taux de croissance dans l’UEMOA

Le graphique ci-dessous laisse voire une évolution en dent de scie du taux de croissance du PIB réel de l’UEMOA. L’incapacité de maintenir une croissance continue peut s’explique en partie par la forte dépendance des économies à l’extérieur. « La répercussion de la crise dans les économies de l’UEMOA s’explique essentiellement par la baisse d e la demande extérieure entraînant la détérioration des soldes de la balance des paiements » et la chute des exportations. La zone enregistre son plus faible taux de croissance une année avant la dévaluation en 1993(-2,2%), traduisant de fait, l’impact négatif des crises passées et les déséquilibres macroéconomiques. Cependant, la dévaluation, en conjugaison avec les politique d’ajustement structurelles instauré par le FMI ont permis de redresser l’économie des pays membres permettant ainsi de renouer avec la croissance. En effet, la zone affiche son taux de croissance record (5,9%) en 1996.

Evolution de l’inflation

L’inflation est le principal objectif de la politique monétaire dans une union monétaire.
Le taux d’inflation de3,5% de l’UEMOA en 2011 est en dessus du taux maximum de 2% fixé par la BCEAO. Le tableau ci-dessous montre qu’au cours des années 1980-1989, la moyenne annuelle de l’inflation a été de 5,7%. Cependant, à l’intérieur de l’Union, il existe des écarts d’inflation malgré l’application de la politique monétaire commune par la BCEAO. Entre 1990-1993, l’inflation reste contenue en dessous du taux fixé de 2%. Cette déflation qui s’est fait sentir dans tous les pays de l’Union n’a pas eu la même ampleur d’un pays à un autre. La baisse des prix a été de l’ordre de 2,1% pour la Côte d’Ivoire, tandis qu’au Bénin, la baisse a été de 5,4% en moyenne annuel entre 1992 et 1993. Cependant le taux d’inflation a augmenté de 1,3% au cours de la même période au Burkina Faso. Cette variabilité s’explique d’une part, par les différences des conjonctures économiques des paysmembres et d’autre part, par la dépendance à l’exportation limitée de produits de base var iant d’un exportateur à un autre du point de vu de leur importance relative et de leur nature.

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Table des matières
Dédicace
Remerciements
Sommaire
Introduction Générale
PARTIE I : Revue de la littérature sur la théorie des zones monétaires optimales
Chapitre 1–Critères traditionnels de la théorie des zones monétaires optimales
Chapitre 2 –Critères classiques de la théorie des zones monétaires optimales
PARTIE II : La zone monétaires UEMOA est- elle optimales ?
Chapitre 3 – Situation macroéconomique des pays de l’UEMOA
Chapitre 4 – L’UEMOA: Une zone monétaire non optimale
Chapitre 5 – Analyse de la convergence du PIB par tête au sein de l’UEMOA
Conclusion Générale
Annexe
Bibliographie
Table des illustrations et encadrés
Table des Matières

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