Situation des PVVIH au CHRR, évolution de l’épidémie à l’échelle nationale

Les populations autochtones de la ville de Tuléar

Comme nous l’avons déjà annoncé dans les premières pages de notre propos, les Vezo et les Masikoro sont les originaires « tompontany » de la ville de Tuléar selon l’expression de Jean Michel HOERNER. Le groupe ethnique Vezo serait les premiers habitants de la ville de Tuléar. Le Vezo a comme activité principale la pêche. Aussi, donne-t-il à la mer et aux milieux littoraux une très grande importance. L’activité de pêche le retient à proximité de la mer. C’est le cas du village de Mahavatse dans lequel les habitants sont originairement des pêcheurs Vezo. D’après les témoignages, ce quartier serait le premier à être habité. Il a été découvert par des navigateurs Hollandais et Portugais vers la fin du XVIIème siècle. Au début, ce quartier est appelé « Ankotsaoke » ; ce n’est que vers la fin du XIXème siècle qu’il est baptisé « Mahavatse » et devient un quartier où habite une grande majorité des pêcheurs de la ville. Les Vezo sont numériquement le deuxième groupe ethnique composant la population de la ville de Tuléar après les Tanalana comme le montre le tableau n°1. Si on se réfère au recensement de décembre 2001, la ville de Tuléar incluant encore les villages périurbains de Mitsinjo et de Betsinjaka, comptait 195 2462 habitants. Les Vezo seraient de 27 387 habitants.

En termes de pourcentage, ils représentaient environ 13,97% de la population urbaine. Les pêcheurs Vezo jouent un rôle important dans l’approvisionnement journalier des marchés de la ville en produits halieutiques. Sur le plan professionnel, les Vezo, bien qu’ayant un niveau d’instruction relativement bas, ne sont pas négligeables dans la ville de Tuléar comparativement aux autres groupes ethniques. Actuellement, ils habitent dans presque tous les quartiers de la ville où les conditions sont favorables à leurs activités économiques. La plupart d’entre eux résident sur le littoral Exemple : 85% de la population de Mahavatse-2 sont des pêcheurs Vezo ; de la même manière, 80% sont dénombrés à Besakoa. La plupart d’entre eux aiment l’alcool et ils pratiquent la polygamie lorsqu’ils ont suffisamment des ressources financières. Les Vezo sont formés de plusieurs lignages, à savoir les Sara, les Ambolava, les Tanjoro, les Voroneoke, les Timarà, les Tihala, etc. Chaque groupe lignager conserve ses us et coutumes comme le « hazomanga » ou certaines formes d’alliances comme le fati-dra et le « ziva » ou la fraternité par plaisanterie. Les Masikoro sont les autochtones « tompontany » dans la ville de Tuléar. Ils se déclarent propriétaires de terres et s’intéressent beaucoup plus à l’agriculture et à l’élevage. C’est la raison pour laquelle ils préfèrent résider dans les quartiers périphériques de la ville. D’après les sources orales, les Masikoro seraient les propriétaires de la terre. Ils ont commencé à résider dans la ville de Tuléar vers la fin de XVIIème. Les Masikoro occupent le quatrième rang par le nombre de leurs habitants. Ils sont environ 14 704 habitants. Ils participent aussi aux activités économiques de la ville.

Les groupes ethniques migrants venant des autres régions On appelle les groupes ethniques migrants parce qu’ils sont venus à Tuléar après l’installation des premiers autochtones Vezo et Masikoro. Les groupes les plus importants présents par leur effectif dans la ville de Tuléar sont les Tanalana, les Antandroy, les Mahafaly, les Merina, les Betsileo. Dans ce domaine, les Tanalana dominent nettement dans la commune urbaine de Tuléar car le recensement de la population de 2001 montre qu’ils sont 33 048 habitants et ils représentent 16,92% de la population totale. Ils habitent surtout dans les périphéries de la ville comme Andaboly, Anketa et dans d’autres quartiers. Ce groupe migrant vient essentiellement de la plaine côtière « mahafale », notamment de Soalara, Beheloka, Itampolo, Androka. Les Tanalana ont quitté leur village natal à cause des mauvaises conditions de vie générées par la sécheresse. Le rythme d’accroissement des ressources n’arrive pas à suivre celui de la population rurale. Ils sont en quête de meilleures conditions de vie. Ils ont quitté la campagne parce qu’ils espèrent trouver un emploi dans les entreprises industrielles et commerciales de la capitale régionale du Sud-Ouest. Malheureusement, la plupart d’entre eux n’ont pas de qualification professionnelle. Ils gonflent une main-d’oeuvre bon marché qui ne demande qu’à être employée, ne serait-ce qu’à l’essai pourvu que les activités professionnelles procurent un revenu monétaire. Les Mahafaly viennent de la pénéplaine mahafale ou « fatrambe ». La plupart d’entre eux viennent des villages suivants : Tongobory, Betioky-Sud, Ejeda, Ampanihy-Ouest, Ankiliabo, etc. Lors du recensement de 2001, ont été dénombrés dans la ville de Tuléar 10 860 Mahafaly, soit 5,56% de la population urbaine totale.

Les Antandroy ont quitté leur pays parce qu’ils sont soumis à des conditions de vie très rudes dues à une sécheresse presque permanente. Ils ont commencé à migrer vers les années 1920 des problèmes liés à la stérilité de leur territoire de l’extrême Sud. La sécheresse de 1992 a accéléré les mouvements migratoires des Antandroy vers le centre urbain le plus proche. Cette sécheresse a provoqué une grande famine dénommée « KERE ». Face à cette crise, beaucoup d’Antandroy ont émigré vers la commune urbaine de Tuléar. Lorsqu’ils sont arrivés dans la ville, ils n’ont ni fortune, ni habitat. Ils sont donc confrontés à de nombreux problèmes de survie. La plupart de tireurs de pousse-pousse de la ville de Tuléar sont des Antandroy. Les données statistiques du recensement par groupes ethniques de 2001 montrent que les Antandroy totalisaient 25 731 habitants dans la ville de Tuléar, soit 13,17% de la population totale. Les Merina et les Betsileo viennent des Hautes Terres centrales. Ils sont installés dans la ville de Tuléar depuis l’époque coloniale, voire de l’époque précoloniale. Ils étaient envoyés par le roi Radama-1er pendant la période de la pacification de la Grande île pour assurer la sécurité de l’administration française et celle de la ville. Ils étaient surtout des militaires et des fonctionnaires. Pendant la colonisation, ils étaient les auxiliaires fidèles des colons.

Les Merina et les Betsileo sont les deux groupes ethniques les plus aisés de la commune urbaine de Tuléar car ils sont plus instruits par rapport aux autres groupes et ils ont plus de ressources financières et plus de compétences humaines. Plus particulièrement, les Merina arrivent à concurrencer les Etrangers dans le domaine du commerce. Les Hautes Terres centrales ont des conditions de vie plus meilleures que les autres groupes ethniques du pays mais, Tuléar est un exécutoire pour le surplus de leur population. La fin du XXème siècle a vu de nouvelles vagues de populations migrantes vers la ville de Tuléar, notamment des Merina et des Betsileo pour exercer des activités essentiellement commerciales (l’agribusiness, le commerce ambulant de gros ou de détails des légumes, la confection, l’exploitation minière, le commerce de l’électroménager ou des produits électroniques). Les Merina sont plus nombreux que le Betsileo dans la commune urbaine de Tuléar. Les Merina comptaient 13 887 habitants en 2001, soit 7,11% de la population totale tandis que les Betsileo 11 221 individus.

La présence de la communauté étrangère

La population tuléaroise n’est pas formée tout simplement par des ethnies nationales. Elle compte parmi ses rangs 5 509 ressortissants étrangers, soit 2,82% notamment les Indopakistanais qui représentent 37,32% du groupe, les Comoriens 32,89%, les Français 10,92%, les Britanniques au nombre de 68 personnes, etc. Les ressortissants étrangers présents dans la ville de Tuléar jouent un rôle très important dans la mesure où ils atténuent le taux du chômage de la population migrante bien qu’ils profitent de la situation en exploitant cette population à la dérive. L’ensemble de tous ces groupes ethnies et raciaux se mélangent et forment la population de l’agglomération de Tuléar. Celle-ci devient un grand carrefour de la région Sud-ouest. Elle est un pôle d’attraction administrative où existent tous les grands bureaux administratifs (le palais de justice régional, les bureaux de la Région Sud-ouest, les banques centrale et primaires, les centres hospitaliers, les écoles, les bâtiments commerciaux, etc.). La ville de Tuléar est devenue un lieu d’attraction culturelle (des établissements universitaires publics et privés, des lycées publics et privés, des écoles publiques et privées d’enseignement général ou technique, des écoles primaires publiques et privées confessionnelles et/ou non confessionnelles, différentes bibliothèques, des centres de loisirs, les centres de formation spécialisée, etc.).

La ville de Tuléar est également une zone d’activités financières (le commerce de matériaux de construction, les marchés couverts et non couverts, les pharmacies, les quincailleries, les agences de voyages, les hôtels et restaurants, une multitude de débits de boisson et d’épiceries, les transports collectifs ou individuels, les publiphones et les taxiphones, les ateliers de réparation de matériels électroménagers et d’appareils informatiques, les salons de thé et les cyber café, etc.). Les Indopakistanais, les Européens, les gens des Hautes Terres Centrales investissent massivement dans ces genres d’activités. Les banques proposent des crédits aux opérateurs économiques avec des taux d’intérêt plus ou moins allégés. Toutefois, ces dernières années, le développement des activités financières s’accompagne d’autres phénomènes qui, au début paraissaient négligeables. Il s’agit de la croissance de la délinquance et de la criminalité (les actes de banditisme sous toutes ses formes, le kidnapping, le proxénétisme, la drogue, le tourisme sexuel, le détournement des mineurs, l’homosexualité, la prostitution aussi bien féminine que masculine, etc.). Les femmes et les hommes se prostituent, d’où la prolifération des maladies sexuellement transmissibles, en l’occurrence le VIH/SIDA et dont les effets sont irréversibles. Ces phénomènes sont synonymes d’un taux de chômage élevé, de quartiers sales et dont l’insécurité sociale domine, l’apparition de pauvres qui fouillent les ordures ménagères, de problèmes d’hygiène, de la pollution, de constructions illicites et illégales, de l’absence de mise en oeuvre du plan de développement municipal.

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie: PRESENTATION DE LA VILLE DE TULEAR ET DES GENERALITES SUR LE VIH/SIDA
Chapitre I : PRESENTATION DE LA VILLE DE TULEAR
1.1. – la situation géographique de la ville de Tuléar
1. 2. – La population de la commune urbaine de Tuléar
1. 2. 1. – Les populations autochtones de la ville de Tuléar
1. 2. 2. – Les groupes ethniques migrants venant des autres régions
1. 2. 3. – La présence de la communauté étrangère
1. 3. – Les différentes structures hospitalières et les principales maladies
1. 3. 1. – Les différentes structures hospitalières de la ville
1. 3. 2. – Les principales pathologies
Chapitre II : – GENERALITES SUR LE VIH/SIDA
2.1. – les définitions, origines et caractéristiques du VIH/SIDA
2.1.1. – les définitions
2.1.2. – l’historique du VIH/SIDA
2.1. 3. – Les caractéristiques du VIH/SIDA
2.2.- Les différents modes de la transmission du VIH/SIDA
2.2.1.- Le mode de transmission par voie sexuelle
2.2.1.1.- Le rapport sexuel vaginal (homme / femme)
2.2.1.2.- Le rapport sexuel anal (anus)
2.2.1.3.- Le rapport sexuel par voie du sexe / bouche
2.2.2.- Le mode de la transmission de la mère à son enfant
2.2.2.1.- La transmission du virus au cours de la grossesse
2.2.2.2.- La transmission du virus durant l’accouchement
2.2.2.3. – La transmission au cours de l’allaitement
2.2.3.- Le mode de transmission par voie sanguine
2. 2. 3. 1. – La transfusion sanguine
2.2.3.2.- La transmission par des objets tranchants et non tranchants
2.2.3.3.- La transmission par l’intermédiaire d’instruments perçants
2.3.- Quelques concepts clés liés à l’épidémie du VIH/SIDA
Deuxieme partie : EVOLUTION ET FACTEURS DE RISQUES DE CONTAMINATION PAR LE VIH/SIDA
Chapitre-III : – EVOLUTION DU VIH /SIDA
3.1.- l’évolution du VIH dans l’organisme
3.1.1.- La phase primo-infection
3.1.2.- La phase asymptomatique
3.1.3.- La phase symptomatique
3.1.4.- Le SIDA maladie
3.2.- l’évolution du VIH/SIDA dans la ville de Tuléar
3.3.-la Situation des PVVIH au CHRR, évolution de l’épidémie à l’échelle nationale
3.3.1.- la Situation des PVVIH au CHRR (2004-2008)
3.3.2.- l’évolution de l’épidémie à Madagascar entre 1987 et 1998
3.3.3.- l’évolution du VIH/SIDA entre 1998 et 2003 à Madagascar
3.3.4.- Quelques données de l’infection par le VIH/SIDA à l’échelle mondiale
Chapitre IV : – FACTEURS DE RISQUE DU VIH/SIDA
4.1.- Les facteurs sociaux liés aux comportements sexuels et à la fragilité de la femme
4.1.1. – Les facteurs sociaux liés aux comportements sexuels
4.1.1.1. – Les rapports sexuels non protégés et les multi-partenariats quasi généralisés
4.1.1.2. – La prostitution et les transactions sexuelles
4.1.1.3. – Le rapport précoce et l’activité sexuelle qui précède l’éducation
Source : – Enquête personnelle
4.1.2. – La fragilité de la femme
4.2. – Les facteurs socioculturels
4.2.1.- Les us et les coutumes
4.2.1.1. – Le fati-drà et certaines méthodes traditionnelles
4.2.1.2. – Les rites
4.2.1.3. – L’alcool et la drogue
4.3. – Les facteurs environnementaux et socio-économiques
4.3.1. – Les facteurs environnementaux
4.3.1.1. – Le silence dans la communication sur le VIH/SIDA
4.3.1.2. – L’influence du phénomène saphir
4.3.1.3. – La stigmatisation, la discrimination et le rejet du test de dépistage
4.3.1.4. – Les mouvements migratoires de la population interne
4.3.2. – Les facteurs socioéconomiques
4.3. 2.1. – Le tourisme sexuel
4.3.2.2. – La hausse des prix de produits alimentaires
Troisième partie : CONSEQUENCES DU FLEAU ET LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA
Chapitre-V : – CONSEQUENCES DU VIH/SIDA
5.1.- Les impacts individuels, familiaux et communautaires
5.1.1.- les impacts individuels
5.1.2.- les impacts familiaux
5.1.3.- les impacts du VIH/SIDA sur les communautés
5.2.- Les impacts de l’infection par le VIH/SIDA sur le service de la santé
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5.3.- Les impacts de l’infection par le VIH/SIDA sur la démographie
5.4.- Les impacts du VIH/SIDA sur l’éducation nationale
5.5.- Les impacts du VIH/SIDA sur l’économie
5.5.1.- les impacts du VIH/SIDA sur l’agriculture
5.5.2.- Les lourdes dépenses relatives au traitement du VIH/SIDA
Chapitre-VI : – LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA
6.1.- Les différentes stratégies adoptées dans la lutte contre le SIDA
6.1.1.- Les stratégies adoptées par le gouvernement
6.1.2.- Les OCBs et les différentes associations
6.1.3.- Les ONGs oeuvrant dans la lutte contre le VIH/SIDA
6.2.- Les hôpitaux privés et publics
6.2.1.- Les centres hospitaliers « SISAL » et « SALFA »
6.2.2.- les CSB-II de Tsimenatse et celui de Besakoa
6.3.-la prise en charge psychologique et médicale
6.3.1.-la prise en charge psychologique des séropositifs
6.3.2.- La prise en charge médicale des malades
6.4.- Quels sont alors les obstacles de lutte contre le SIDA à Tuléar ?
6.5.- Quelles sont les perspectives pour une lutte efficace et durable ?
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES GRAPHIQUES
LISTE DES CARTES
TABLE DES MATIERES

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