Situation de changement climatique

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Situation de changement climatique à Madagascar

Bien que les différents modèles de simulation testéjusque-là démontrent que le sens de changement climatique et ses effets à long terme so nt encore incertains à Madagascar, le pays fait partie des territoires considérés comme les plus vulnérables face aux changements climatiques. Effectivement, Madagascar est le 8ème pays le plus menacé par le réchauffement climatique selon l’Indice mondial des risques climatiques 2017. Selon les experts, il convient mieux dans le cas de Madagascar de parler pour le moment de plus grande « variabilité du climat » que de changement climatique. La variabilité du climat se manifeste par des inondations associées aux perturbations cycloniques, l’intensification des cyclones, l’allo ngement des périodes sèches et la variabilité du régime pluviométrique.
A titre indicatif, les températures ont augmenté ces dernières décades : dans la moitié Sud de Madagascar étant le plus touché, les températures moyennes de l’air ont augmenté de l’ordre de 21,5 à 22,4°C. Quant à la mo itié Nord, elles ont augmenté de 23,3°C à 23,5°C depuis une trentaine d’années. Conc ernant les précipitations, elles sont devenues plus intenses entraînant l’augmentation de s risques d’inondation. Les périodes sèches ont tendance à s’allonger sur les Hauts Plat eaux et avec une poche de période sèche importante dans la côte Est ; tandis que sur la région occidentale, les pluies sont devenues plus intenses.

Participation au réchauffement climatique

Parmi les émissions de GES anthropiques mondiaux, ’agriculture a été identifiée comme première responsable de l’enrichissement global de l’atmosphère en méthane (CH4) et en protoxyde d’azote (N2O). En effet, elle émet du méthane via certaines cultures comme la riziculture. L’épandage d’engrais azotés contribue également à l’émission du protoxyde d’azote. L’agriculture émet du dioxyde de carbone via l’utilisation des machines agricoles et des pratiques comme les cultures sur brûlis et la déforestation. Le secteur agricole, si l’on exclut les émissions résultant de la production d’engrais ou de la consommation de combustibles fossiles par les machines agricoles, représente 13% des émissions anthropogènes de GESGIEC,( 2014).

Conséquences du changement climatique sur l’agriculture

L’augmentation de la sécheresse et des inondations contribue à fragiliser les sols, ce qui accélère l’érosion. Les sols perdent une partie decarbone nécessaire à leur fertilité : c’est la désertification. Dans le monde, 40% des surfaces émergées sont menacées par ce phénomène, rendant les sols moins productifs. De plus, l’augmentation des températures modifie la répartition géographique des espèces animales et végétales dans le monde. Elle favorise aussi le développement des maladies et des ravageurs, en raison de conditions climatiques plus propices, de manière très rapide que les cultures n’ont pas le temps de s’adapter d’où les pertes important es de rendement.
Les mauvaises herbes bénéficieront également de nouvelles conditions favorables provoquées par les changements climatiques, favorisant l’expansion de leur aire de développement. Les mauvaises herbes ont de meilleures capacités d’adaptation aux modifications du climat que les cultures. Aussi, le changement climatique aura des effets variables sur le rendement des cultures irriguées selon les régions, mais en Asie du Sud les rendements subiront de fortes baisses. Il amplifiera la hausse des prix des principaux produits agricoles. D’ici 2050, le prix du riz augmentera de 37%, 11% pour le blé, et 55% pour le maïs (Lobell et al, 2011).
Mais sous un autre angle, les changements climatiques pourraient présenter des impacts positifs. En général, une augmentation des températures moyennes et un allongement de la saison de croissance devraient occasionner un accroissement potentiel du rendement des cultures. De même, ces modifications devraientrendre possible la production de cultures adaptées à des températures plus élevéesBélanger,( 2002).

Solutions au problème du changement climatique

L’agriculture peut en effet, s’adapter au changemen t climatique tout en atténuant les émissions de GES puisqu’elle est capable, par les processus de la photosynthèse, d’augmenter le stock de carbone du sol aux dépens du CO2 contenu dans l’atmosphère. Ainsi, elle peut opter pour des solutions naturelles comme l’agroécologie.
L’adaptation de l’agriculture aux nouvelles conditi ons liées aux changements climatiques est nécessaire. Beaucoup de défis attendent les producteurs, mais ceux-ci ont la possibilité de s’adapter aux changements climatiques en introduisant de nouvelles variétés de cultures ou de nouveaux types de productions, en assurant une meilleure protection des sols et de meilleures conditions hydriques. Plus vite les producteurs agricoles sauront s’adapter aux changements climatiques, plus ils en réduiront les impacts négatifs sur leur exploitation.

Agriculture et changement climatique à Madagascar

De même d’amplitude moindre que prévue, les modifications des agro-climats locaux devraient impacter significativement les populations rurales, qui constituent aujourd’hui environ 80% de la population nationale. Dès lors qu’une grande majorité des individus demeurent largement dépendants d’une agriculture de subsistance, les conséquences prévisibles à long terme du changement climatique, à savoir la plus grande fréquence et l’intensification de certains événements climatiques comme les cyclones, la diminution ou l’irrégularité des précipitations, ou encore l’appauvrissement de la diversité biologique, auront des conséquences évidentes sur esl conditions de vies de ces populations. En effet, depuis quelques années, des épisodes de sécheresse et/ou des phénomènes climatiques paroxystiques c’est-à-dire des cyclones suivis d’inondations, plus intenses et plus fréquents, représentent une éritablev menace pour les sociétés paysannes, qui voient leurs rendements diminuer significativement (AVSF, 2011).
Pour l’atténuation des émissions de GES par l’agriculture, le pays opte pour la diffusion à grandes échelles des Systèmes de Riziculture Intensive et Améliorée, la promotion à grandes échelles de l’agriculture de conservation et de l’agriculture climato-intelligente, et pour la diffusion de l’arboriculture sur 5000ha annuellement à partir de 2018 (CPDN, 2015).

Systèmes agroforestiers

Les facteurs qui influencent la performance de l’agroforesterie sont les types et les mélanges de cultures agricoles, d’élevage et d’arbres, le matériel génétique, le nombre et la répartition des arbres, l’âge des arbres, la gestion des cultures, de l’élevage et des arbres et le climat. Parmi les nombreuses formes de SAF définies et décrites par la recherche, la typologie simplifiée de Michon et de Foresta (1999) distingue 2 formes :
les SAF simples caractérisés par un nombre réduit’espècesd pérennes en association et par une couverture du sol composée d’espèces annuelles ou pluriannuelles, et les SAF complexes basés sur une structure similaire à celle de la forêt, c’est-à-dire qui associe un grand nombre d’espèces pérennes, de lianes et d’herbacées. Ce qui confirme que les systèmes agroforestiers sont des systèmes cultivésdiversifiés et durables (Nair, 2007).

Agroforesterie: une option “climato-intelligente”

Assurer la sécurité alimentaire nécessite l’existence de méthodes et techniques permettant à une communauté de se nourrir de façon permanente des aliments selon les habitudes alimentaires se fondant sur des considérations socio-culturelles. Pour résoudre le problème de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, il est nécessaire d’adopter un éventail de démarches agricoles interconnectées, concernant notamment l’amélioration de la productivité des cultures de base, la biofortification de ces dernières, et le recours à une plus grande variété de plantes comestibles productrices de fruits, de noix et de légumes, dans le but de diversifier les régimes alimentaires (Frison, Cherfas et Hodgkin, 2011). Il est en effet possible d’augmenter considérablement la gamme des cultures en utilisant la grande variété d’aliments indigènes présents dans les forêts et les autres terres boisées, qui sont moins exploités et souventplus riches en micronutriments, fibres et protéines que les cultures de base (Malézieux, 013)2. C’est ainsi que les systèmes agroforestiers qui intègrent la culture d’arbres parallèlement à d’autres cultures, permettent d’améliorer la sécurité alimentaire desagriculteurs : ils présentent un grand potentiel de diversification des ressources alimentaires et des sources de revenus.
Au niveau des exploitations, les SAF peuvent améliorer la productivité des terres lorsque leurs diverses composantes occupent des niches complémentaires et que leur association est gérée efficacement (Steffanet al., 2007). Ils permettent aussi de stopper la dégradation des terres grâce à leur capacité à fournir un microclimat favorable et une couverture permanente, à améliorer la teneur en carbone organique et la structure du sol, à accroitre l’infiltration et à améliorer la fertil ité ainsi que l’activité biologique des sols.
L’amélioration de la fertilité du sol s’explique dufait que les arbres restituent de la matière organique via les feuilles qui tombent au sol, et la décomposition des racines :
40 % de la biomasse d’un arbre retourne au sol chaque année. Il a été démontré que des parcelles agroforestières à maturité montre des taux d’humus importants allant jusqu’à 7 %. Au cours de leur croissance, les arbres récupèrent l’engrais infiltré en dessous de la culture, celui-ci est stocké dans l’humus. Après l’exploitation des arbres, une partie de l’humus se minéralisera progressivement, restituant les engrais stockés aux cultures suivantes. De ce fait, les rendements sont meilleurs. De plus, les rendements peuvent être aussi combinésvia les arbres par la production de bois d’œuvre et de bois d’énergie, via les cultures agricoles et les fruits, et élevage comme la production de fourrage. Autrement dit, les systèmes agroforestiers peuvent être à la source de nombreuses productions directement valorisables économiquement.
La rentabilité économique des productions peut également être augmentée dans les parcelles agroforestières, grâce aux économies d’intrants dont elles peuvent être à l’origine. Les SAF assurent aussi un accès à l’eau potable, d’où ils peuvent également améliorer la sécurité en eau. Au niveau du bassin ersantv et du paysage, les SAF réduisent les risques d’érosion, et les pertes de production par la protection des cultures y sont présentes.

Agroforesterie et adaptation au changement climatique

L’évaluation de la durabilité des exploitations entraîne la mesure de la résilience, définie comme étant « la capacité d’un système à expérimenter des perturbations tout en maintenant ses fonctions vitales et ses capacités de contrôle ». Promouvoir l’agroforesterie et les SAF dans les exploitations agricoles implique donc d’évaluer en quoi ces systèmes contribuent à la résilience globale de l’exploitation (Gallopin, 2002).
A l’échelle des résiliences des SAF, l’agroforesterie est une pratique tolérante aux changements climatiques. La densité de peuplement augmente les surfaces foliaires, ce qui stimule la photosynthèse et réduit ainsi la transpiration. L’efficience de l’eau est améliorée et les cultures sont protégées du stresshydrique. Aussi, les SAF sont caractérisés par la création de leurs propres microclimats et par leur effet tampon dans les situations extrêmes telles les tempêtes importantes ou les périodes arides et chaudes. En effet, la création d’un microclimat sur la parcelle maintient l’humidité, et protège ainsi les cultures et les animaux des stress thermiques et hydriques. Les SAF permettent aussi la lutte contre l’érosion hydrique et éolienn dans certaines conditions comme dans le cas où l’arbre sert de brise-vents.
En outre, l’arbre permet de s’adapter aux changemen ts climatiques puisqu’il recapitalise le sol en carbone, source de fertilité, tout en améliorant ses propriétés, de sorte qu’il va mieux retenir l’eau et les nutriments dont les plantes ont besoin.
A l’échelle des exploitants agricoles, les SAF permettent à ces derniers d’être résilients face au changement climatique. En effet, la diversification de produits issus des SAF leur procure des revenus, qui permettent de réduire leur vulnérabilité en période de soudure. Parallèlement, les divers produits peuvent également assurer leur alimentation.

Agroforesterie et atténuation du changement climatique

L’agroforesterie est reconnue comme une stratégie de réduction des GES grâce à sa capacité à séquestrer biologiquement le carbone. Les SAF sont des puits de GES notamment le CO2, à la fois par la diversification des espèces ligneuses et les sols en tenant compte de l’aménagement de ces systèmes et de leur mode de gestion (Montagnini et Nair, 2004). En effet, le carbone est stocké dans la biomasse végétale pérenne aérienne et souterraine car 99% de la matière solide de l’arbre provient du CO 2 atmosphérique, et aussi dans le sol, par l’incorporation de matière organique via la litière ou le renouvellement des racines fines.
La séquestration du carbone représente 89% du potentiel d’atténuation technique estimé sur une base annuelle, surtout pour les pays en développement. (GIEC, 2007). Même dans les pays industrialisés, le potentiel destockage CO2 de l’agroforesterie est suffisant pour compenser totalement la contribution de l’agriculture au réchauffement climatique. A l’hectare, la forêt stocke beaucoup plus de carbone qu’une parcelle agroforestière, mais une parcelle agroforestière stocke beaucoup plus de C qu’une parcelle agricole. D’après les références mondiales, les SAF peuvent stockent 1 à 2 Tonnes de C/ha/an pendant 50 ans, pour une densité d’arbres comprise entre 50 et 100arbres/ha.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

1. GENERALITES
1.1. Contexte mondiale de changement climatique
1.2. Situation de changement climatique à Madagascar
1.3. Agriculture et changement climatique
1.4. Agriculture Intelligente face au Climat (AIC)
2. AGROFORESTERIE
2.1. Terminologie
2.2. Importance de l’agroforesterie
2.3. Systèmes agroforestiers
2.4. Agroforesterie: une option “climato-intelligente”
3. AGROFORESTERIE DE LA REGION ANALANJIROFO
3.1. Présentation de la zone d’étude
3.2. Systèmes agroforestiers de la région
3.3. Les systèmes agroforestiers de la région Analanjirofo en tant que pratique climato-intelligente
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *