Sentiments et difficultés vécus par les victimes lors d’un désastre naturel

Sentiments et difficultés vécus par les victimes lors d’un désastre naturel

PROBLÉMATIQUE

Les événements des dernières décennies, notamment les inondations de juillet 1996, le tremblement de terre en Haïti en 2010 et le tsunami de 2004, nous permettent de constater que les catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes et violentes partout dans le monde. Inondations, éruptions volcaniques, ouragans, tornades, tremblements de terre, tsunamis, glissements de terrain, feux de forêt, tempêtes de neige ou de verglas contribuent au désarroi des sinistrés et sont responsables annuellement de milliers de pertes de vie. Depuis quelques années, le nombre de victimes liées aux désastres naturels est constamment en augmentation en raison d’une très forte concentration de personnes habitant sur des territoires plus à risque de subir les contrecoups des catastrophes naturelles (Durand, 2005).

À ce sujet, il a été démontré que l’année 2010 a été l’année la plus meurtrière depuis le tsunami des côtes d’Asie du Sud-Est en 2004 (Centre de recherches sur l’épidémiologie des désastres, [CRED], 2011). De plus, en 2010, le CRED (2011) a dénombré plus de 288 000 morts reliés aux catastrophes naturelles, dont la quasi-totalité se concentre en Haïti en raison du séisme survenu le 12 janvier. Au cours de cette même année, les catastrophes naturelles ont causé d’énormes dégâts aux infrastructures collectives dans plusieurs pays et communautés et aux biens personnels de millions d’individus. Parmi les catastrophes qui ont causé le plus de pertes humaines entre 1970 et 2009, on retrouve par ordre d’importance les séismes, les ouragans, les sécheresses, les famines, les inondations et les températures extrêmes (CRED, 2010).

Certains chercheurs soulignent que le réchauffement climatique est l’une des principales causes des nombreux désastres recensés au cours des dernières années (Hengeveld, Whitewood & Fergusson, 2005; Keim, 2011). D’ailleurs, au XXe siècle la température de la terre a augmenté de 0,6 °C, ce qui est considéré comme un signe précurseur que la terre se réchauffe rapidement et que cette réalité est indéniable (Groupe intergouvernemental sur l’évolution climatique [GIEC], 2004). Partout dans le monde, les scénarios possibles liés aux changements climatiques provoqueraient des événements climatiques extrêmes plus intenses (Ouranos, 2004). Les études démontrent également que la fréquence de tels événements risque d’augmenter au cours des prochaines années (GIEC, 2004; Masozera, Bailey & Kerchner, 2006; Smolka, 2006). De ce fait, les futures températures seront plus chaudes et l’on assistera à des vagues de chaleur plus intenses, à des précipitations abondantes et à des cyclones tropicaux plus dévastateurs (GIEC, 2007).

De plus, Auger et al. (2001) affirment que ces catastrophes naturelles auront des impacts majeurs sur la santé physique et psychologique des personnes touchées, à court terme et à long terme. À titre d’exemple, des pertes matérielles, humaines et animales, l’absence de couverture d’assurance, le déplacement de divers groupes de citoyens ainsi que l’apparition ou l’accentuation de malaises physiques sont tous des causes qui peuvent occasionner des séquelles psychologiques à court, à moyen ou à long terme chez les individus (Maltais et al, 2001). Un certain nombre d’études sur les impacts potentiels du changement climatique sur la fréquence et la gravité des inondations ont été réalisées dans le cadre des travaux du Groupe intergouvernemental sur l’évolution climatique (2001). Ces études indiquent la possibilité que dans un proche avenir les inondations augmentent d’environ 15 % dans les zones tempérées en raison de l’activité accrue des tempêtes et d’un accroissement des fortes précipitations (GIEC, 2001). À ce sujet, Herbert, Huppert, Sparks et Stephen (2006) ont souligné que dans la majorité des pays, les individus doivent s’attendre à plusieurs désastres naturels au cours de la même année où des dizaines de milliers de personnes seront tuées ou blessées et où des millions d’individus subiront de graves perturbations émotionnelles, physiques, économiques et sociales.

Définitions des principaux concepts de P étude

Les désastres, les catastrophes et les événements traumatisants sont des incidents qui laissent des traces parfois permanentes sur la santé physique et psychologique de certaines personnes affectées par de tels événements (Arnberg, Eriksson, Hultman & Lundin, 2011; Suzuki, Tsutsumi, Fukasawa, Honma, Someya & Kim, 2011). Ces événements sont souvent reliés à des pertes matérielles, humaines et animales ainsi qu’à des dommages majeurs aux biens individuels ou collectifs. Au moment où un désastre, une catastrophe ou un événement traumatisant survient, la majorité des personnes affectées ne sont généralement pas suffisamment préparées à affronter des événements traumatisants tels qu’une inondation ou un ouragan (OMS, 2008). De ce fait, des victimes peuvent subir des conséquences négatives de leur exposition à de tels événements pendant des jours, des mois voire des années après ceux-ci. Afin de bien comprendre les principaux concepts qui seront utilisés dans la présente étude, les paragraphes qui suivent présentent le point de vue de divers auteurs quant à la définition des concepts suivants : désastres ou catastrophes naturelles et événements traumatiques.

Désastres ou catastrophes naturelles Plusieurs définitions des termes désastre ou catastrophe naturelle ont été proposées par différents auteurs. À titre d’exemple, Belter et Shannon (1993) ainsi que Frykberg, Weireter et Flint (2010) définissent un désastre comme étant un événement catastrophique, caractérisé par la force de l’impact et l’ampleur des dégâts, qui affecte un grand nombre de personnes, qui provoque des dommages graves entraînant des demandes ou des menaces dépassant les capacités habituelles des communautés et des personnes touchées de faire face aux différents événements vécus. Dans le même ordre d’idées, Lazarus et Cohen (1977) relatent que les désastres peuvent être considérés comme des événements externes et soudains qui affectent simultanément plusieurs personnes et qui peuvent provoquer des dommages extrêmes ainsi que des pertes humaines qui suscitent une adaptation de la collectivité touchée. Murphy (1986), de son côté, soutient que les désastres doivent être considérés comme une série d’événements catastrophiques où l’aspect cumulatif est producteur de stress.

Il estime aussi que les catastrophes ne doivent pas être considérées comme des événements isolés, mais plutôt comme des événements qui s’insèrent dans un continuum de situations bouleversantes. Pour certains autres auteurs, les désastres ou les catastrophes sont aussi considérés comme un cumul d’événements stressants qui peuvent s’étendre sur une période assez longue et provoquer des perturbations et des conséquences négatives sur la santé des individus et sur le développement de leur communauté (Belter & Shannon, 1993; Bolin & Klenow, 1982- 1983; Suzuki, Tsutsumi, Fukasawa, Honma, Someya & Kim, 2011). On parle notamment, des impacts sur les plans de la santé physique et psychologique et du fonctionnement social (Belter & Shannon, 1993).

Dans le même ordre d’idées, selon Rubonis et Bickman (1991) un désastre est défini comme un événement ayant un début relativement soudain et identifiable qui est causé par des facteurs externes ou environnementaux et qui est associé à des effets défavorables chez un groupe d’individus. Bravo et al, (1990) définissent quant à eux un désastre comme étant une situation sociale sévèrement modifiée par un agent physique environnemental qui cause ou menace sérieusement de causer de nombreux décès et blessures, des pertes matérielles et une souffrance humaine. Pour sa part, Turner (1976) associe un désastre à un événement menaçant pour une société ou pour une des sousdivisions autosuffisantes, qui occasionne des conséquences indésirables découlant d’une interruption de l’ordre social habituel ou d’un manque de moyens pour l’assurer. D’autres auteurs considèrent que les désastres sont des situations massives de stress collectif (Kingston & Rosser, 1974). Ces derniers soulèvent également que les phénomènes psychologiques d’un désastre sont les conséquences des réactions de stress chez les individus face aux changements dans leur milieu de vie.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport gratuit propose le téléchargement des modèles gratuits de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

RÉSUMÉ
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES APPENDICES
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
1.PROBLÉMATIQUE
2.RECENSION DES ÉCRITS
2.1 Définitions des principaux concepts de l’étude
2.1.1 Désastres ou catastrophes naturelles
2.1.2 Les événements traumatisants
2.2 Les inondations de juillet 1996 à Saguenay
2.3 Les conséquences à long terme des catastrophes sur la santé des individus
2.4 Conséquences des catastrophes sur la santé biopsychosociale des adultes âgés de 50  ans ou plus
2.5 Sentiments et difficultés vécus par les victimes lors d’un désastre naturel
2.6 Les facteurs qui vulnérabilisent ou qui protègent les personnes âgées de 65 ans ou plus lors de leur exposition à une catastrophe naturelle
CADRE CONCEPTUEL
MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
4.1 Type de recherche
4.1.1 Les avantages de la recherche qualitative
4.2 Objectifs de l’étude
4.3 Population à l’étude
4.4 Méthode de collecte des données
4.4.1 Déroulement de la collecte de données
4.4.2 Instrument de collecte de données
4.5 Analyse des données
4.6 Considérations éthiques
4.7 Pertinence de la recherche
4.8 Limites de la présente recherche
RÉSULTATS
5.1 Caractéristiques sociodémographiques des répondants
5.2 État de santé physique et psychologique des répondants au moment de la collecte des données
5.3 Vie sociale des répondants
5.4 Situation des sinistrées lors des inondations
5.5 Ampleur des pertes subies
5.6 Pertes matérielles subies
5.7 Soutien social reçu
5.8 Sentiments vécus
5.8.1 Sentiments vécus au moment de la phase d’alerte
5.8.2 Sentiments vécus pendant la phase de secours
5.8.3 Sentiments vécus lors de la phase de rétablissement
5.9 Difficultés rencontrées
5.9.1 Conséquences des inondations sur la santé biopsychosociale des sinistrés et sur divers aspects de leur vie
5.9.2 Principaux critères indiquant les différences entre les sinistrés qui s’en sortent bien par rapport à ceux qui s yen sortent moins bien
ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
6.1 Difficultés vécues par les sinistrés pendant et à la suite des inondations
6.2 Conséquences à long terme des inondations sur la santé biopsychosociale des répondants
6.3 Retombées pour la pratique du travail social
6.4 Avenues possibles pour des recherches futures
6.5 Forces et limites de la présente étude
CONCLUSION.
RÉFÉRENCES
APPENDICES

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *