Sens accorde a l’espace public

« Militer c’est faire collectif; s’associer, se réunir, sur un même lieu ou à distance, pour défendre une cause. Mais c’est aussi faire tenir et rendre visible l’ensemble ainsi constitué, à travers des représentations, au double sens de ce terme. Représenter, c’est en effet manifester une existence publique, mais c’est également faire fonctionner et donner une qualité à une entité collective. » .

DDLR UN PROJET COLLECTIF?

Naissance du projet

Débattons dans les rues est créé en 2004 par un salarié de l’association STAJ Touraine. Le projet de festival qui naît, est à la fois une réponse à certains problèmes que rencontre l’association à cette époque et le fruit d’une histoire personnelle militante de pratique des interventions de rue.

En 2004, STAJ mène principalement ses actions vers la formation en animation, ainsi qu’en direction de projets interculturels. Depuis l’été 2003, un salarié, est employé pour accompagner dans leurs projets, les jeunes qui en font la demande, et aussi pour les impliquer dans la dynamique de l’association. A cette époque, elle fonctionne principalement grâce à cinq salariés 24 les « militants » en revanche sont peu présents. Le salarié de l’espace projet a conscience que les formes d’engagement ont évolué et que STAJ doit en partie renouveler son action, pour que se développent de nouvelles formes d’engagement en son sein. li pose ce diagnostic en 2004 au Conseil d’Administration et propose d’organiser un temps fort, afin de stimuler la dynamique interne de STAJ. Il essaie d’imaginer une forme pour ce temps fort et se souvient alors d’un projet qu’il avait en tête depuis plusieurs années, mais qui n’avait pu aboutir jusqu’à maintenant. Dans d’autres associations où il était militant, il avait expérimenté de nouvelles formes d’actions politiques (sondage décalés, expositions interactives dans la rue, don de café…) et il voulait organiser des rencontres politiques, un peu comme les forums sociaux dans le milieu altermondialiste, une sorte « festival des possibles ». Il reprend donc cette idée pour organiser le temps fort de STAJ. Il raconte comment est né le projet:

« En fait en mai 2004 quand on, quand j’écris le projet, j’écris d’abord un projet interne à STAJ qui dit euh, euh, « Je suis dans l’espace projet, euh, j’ai plein de constats, sur les jeunes que j’ai rencontrés cette année, voilà ». Les gens sont prêts à faire des choses, mais ils ont plein d’autres choses. Et les choses ont changé aussi. Depuis dix – quinze ans, lesjeunes sont précaires, ils ont besoin de tunes, euh… S’investir pour eux, c’est plus difficile ou en tout cas c’est très compartimenté: « Je veux m’investir pour tel truc, mais j’ai pas envie de m’engager dans l’association», tout ça… Et donc j’en viens à la conclusion euh, que y’a besoin d’un temps fort. […J Et donc en mai 2004, je me retrouve avec cette idée euh, qu’y faut un temps fort. C’est-à-dire que STAJ devrait proposer à ses adhérents, mais aussi à plein de jeunes qu’on rencontre… Parce que c’est aussi de la mission de STAJ de euh, redonner envie de faire de l’éducation populaire, de faire des, des choses gratuitement pour euh, pour euh, pour faire avancer la société et la transformer machin. Je me dis on va proposer un temps fort, et dans ma tête je vois pas. Je fais pas le lien tout de suite. Et euh, c’est euh, au bout de deux semaines où je propose ça au CA et tout, que j’en viens à me dire « Mais finalement euh, pourquoi l’idée que j’avais depuis trois -quatre ans, de faire un festival, c’est pas ce que je propose à I’asso ? ». Et euh, et du coup ça demande à I’asso de, d’accepter quelque chose de beaucoup plus politique. C’està-dire de plus radical, une politique plus engagée. Ce qu’ils ont fait quoi, ils acceptent… »

Le projet s’articule en quelque sorte à deux niveaux. Comme dans beaucoup d’associations du champ de l’éducation populaire, on cherche à revivifier la démocratie associative au sein de STAJ. Il s’agit d’impliquer de nouveaux militants, ou du moins de renouveler une certaine forme de l’engagement. Si ce projet de festival est un prétexte, c’est également un projet à part entière. A travers « Débattons dans les rues » l’idée est d’interroger la politique, le rapport de chacun au politique, de faire évoluer les idéologies militantes, de renouveler les méthodes d’éducation civique et donc d’agir sur la société. Le politique est définie comme un projet collectif: « la mise en commun des paroles et des actes » Le festival s’adresse à un public large: associations locales, milieu artistique, citadins…

Organisation du collectif

A la rentrée 2005, le projet « Débattons dans les rues » redémarre. Certains membres du collectif sont partis, d’autres, parfois des spectateurs, ont rejoint le groupe; il en a été de même pour les associations, artistes et personnes partenaires. Le collectif est hébergé par l’association STAJ qui en est à l’initiative. Il a donc accès à des locaux, à des moyens de communication et d’impression (téléphone, Internet, photocopieuse…). Pour le premier festival, l’association avait doté le projet d’un budget de 2000 euros, qui avait principalement servi pour l’impression de programmes et d’affiches. Le salarié de l’espace projet qui travaillait à temps plein sur le premier festival est moins présent dans l’organisation du second, mais fait toujours partie du collectif. STAJ ne pouvant renouveler renveloppe financière, les organisateurs demandent et obtiennent une subvention de l’Europe, pour cette seconde édition

Le collectif est relativement autonome en ce qui concerne son organisation et les décisions à prendre, le CA de STAJ est très rarement consulté. Néanmoins le salarié reste animateur et gardien du cadre initial du projet. Le groupe prend plus de distance vis-à-vis de STAJ la seconde année, notamment en terme de fonctionnement financier et de responsabilité juridique. Parallèlement, davantage de membres actifs de l’association s’impliquent. Le collectif de DDLR est composé d’une trentaine de personnes, essentiellement dans la tranche d’âge des 20 – 35 ans. La plupart sont sans emploi ou étudiants. Beaucoup d’entre eux sont animateurs vacataires et interviennent ponctuellement comme formateurs BAFA au sein de l’association. Ceux qui sont salariés, travaillent pour l’essentiel, dans le champ de l’animation. D’octobre à janvier, des réunions permettent de reconstituer un groupe, de rediscuter les objectifs, de prendre des décisions quant à l’organisation, et de lancer les premières idées de projets. A partir de janvier, le collectif distingue deux types de réunions de travail. Les « comités de pilotage » sont des moments de débat où sont prises les décisions importantes les « réunions projets » permettent de travailler plus particulièrement sur les interventions, notamment avec les partenaires.

Les rôles au sein de ce collectif sont variés et l’investissement est relativement libre: chacun s’engage en fonction de ses possibilités et de ses envies. Cette «participation à degrés variables » est caractéristique des nouveaux groupements militants et se concrétise par une « division fonctionnelle des tâches » : suivre la réalisation du site Internet, aller à la rencontre d’un partenaire, animer la prochaine réunion, dessiner une affiche… Certains rôles sont distribués sur la durée, comme par exemple les « référents thématiques » qui, entre janvier et avril, centralisent des informations et font le lien avec les porteurs de projets.

Si le « militantisme à la carte » comprend des avantages sur le plan individuel, il comporte aussi son lot de points négatifs, comme le soulignent des militants. La ponctualité n’est pas respectée, la personne. chargée d’animer telle réunion n’est pas venue, pendant une semaine personne n’a eu le temps de ranger le local de STAJ… Le groupe recherche un fonctionnement proche de l’autogestion. Il affiche aussi les valeurs d’aventure, d’expérimentation et d’apprentissage. Il ne sait pas exactement où il va, l’idée est d’essayer, de tester des projets, des formes d’actions et d’apprendre à travers l’expérience. C’est pourquoi le débat prend une place si importante dans les réunions, l’idée est de construire un projet collectif. Certains ont parfois l’impression de ne pas avancer ou de tourner en rond. La « rationalité communicationnelle », c’est-à-dire le débat et la délibération, et la « rationalité stratégique », l’action, ne sont pas toujours compatibles, comme l’ont montré, par ailleurs, les travaux de Daniel Mouchard . Le collectif cherche son équilibre entre les deux.

Une forte dimension conviviale, voir festive, est également présente au sein du collectif. Des week-ends de travail et de festivités sont organisés pour débattre, avancer sur des réflexions, préparer des projets, mais aussi pour se rencontrer, se détendre et partager des moments de convivialité. Les réunions sont parfois accompagnées, précédées ou suivies de repas, « apéros » ou sorties. Les relations interpersonnelles et amicales sont importantes au sein du groupe.

Les autres acteurs partenaires sont nombreux et s’investissent de façon singulière. Les termes employés par le collectif pour les désigner varient: « partenaire », «porteur de projet », « association participante »… De manière générale, peu d’entre eux participent aux « comités de pilotage », si bien que le fonctionnement général du festival leur échappe parfois. Certains points peuvent paraître obscurs, comme les relations concrètes entre STAJ et le collectif DDLR, ou encore le financement du festival.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : SENS ACCORDE A L’ESPACE PUBLIC
1 DDLR UN PROJET COLLECTIF ?
2 « REAPPROPRIATION DE L’ESPACE PUBLIC »
3 «DEBATIONS » ET « DES BATONS ! »
PARTIE 2: ACCES A L’ESPACE PUBLIC
1 RAPPORT AU DROIT ET STRATEGIES
2 RELATIONS AVEC LA POLICE
3 RELATIONS AVEC LES RWERAINS
PARTIE 3 : RELATIONS SOCIALES PRODUITES DANS L’ESPACE PUBLIC
1 ANIMATIONS ET RENCONTRES AVEC LES PASSANTS
2 SPECTACLES DANS LA RUE
3 ESPACES DE CONTROVERSE ET CONFRONTATION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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