Savoir pour comprendre, comprendre pour soigner

Savoir pour comprendre, comprendre pour soigner.

    Savoir, comprendre, connaître, sont des notions liées. La définition du Savoir, d’après le LAROUSSE, c’est d’avoir des connaissances sur quelque chose, ou quelqu’un mais aussi en parlant de quelque chose, être capable de, pouvoir faire. (Définition Larousse) Comprendre c’est se représenter quelqu’un, quelque chose (d’une certaine manière), et s’en faire une certaine idée mais aussi saisir par l’esprit, l’intelligence ou le raisonnement quelque chose, le sens des paroles, des actes de quelqu’un. (Définition Larousse) Connaître c’est avoir appris une science, une technique, une langue, etc. autrement dit savoir, mais aussi c’est être au courant de quelque chose, de l’existence de quelqu’un, le savoir et pouvoir le dire. Comme on peut le constater, dans leurs définitions propres ces termes sont intrinsèquement liés. C’est pourquoi il me parait essentiel de les définir ensemble. Connaître, les connaissances, sont les informations à regrouper afin de constituer une certain savoir, ces informations quand elles sont sues sont intégrés. La compréhension est le fait de relier l’ensemble de ces savoirs. Mais il faut arriver aussi à se dire qu’il est parfois important de savoir avant de connaître car nous pourrions oublier des connaissances utiles. Comprendre mets en lien l’ensemble des savoirs, et leur apporte du sens, ce qui entraîne par cascade une soif de savoir, de connaissances. Pour résumer, on peut dire que plus on connaît, plus on sait, plus on comprend, et ceci constitue une véritable boucle. Comprendre pour prendre soin. Lors des études médicales et paramédicales, il est demandé aux étudiants de faire des liens entre les différentes informations données par les patients, les différentes examens biologiques, radiologiques, et cliniques, pour amener à des diagnostiques soit de pathologies, ou des diagnostiques paramédicaux (définis dans les décrets infirmier, loi de santé publique). Pour moi comprendre permet de mettre du sens dans le prendre soin. Au-delà de comprendre les aspects biologiques, il m’est important de comprendre le patient dans sa globalité, ce que défende les soins palliatifs. (Définition soins Palliatif OMS 2002) Comprendre ce qu’il vit, quel prisme culturel/spirituel entre en jeu pour le patient, sa famille ou son groupe d’appartenance. Comprendre, inclut le fait d’admettre de ne pas savoir, ne pas connaître, et donc de ne pas pouvoir tout comprendre. Nous, soignants, ne sommes pas définies que par nos capacités techniques, ou connaissances médicales, mais aussi par nos capacités à accompagner des personnes fragilisées, nos aptitudes à accueillir les besoins, les souffrances, les inquiétudes, les interrogations face à l’inconnu que constituent la maladie et parfois la mort à venir. Savoir me permet de comprendre puis de prendre mieux en soin les patients. Cela fait sens pour moi.

La relation de soins

   La relation de soins, pourrait se limiter à ce qu’on appelle « la relation/soigné »mais il n’en est rien. Cette notion englobe un grand nombre d’interactions et de relations diverses qu’il nous appartient en tant que soignant de savoir identifier et analyser. La relation de soins fait partie intégrante de la prise en soins. Elle n’est donc pas à négliger, quand bien même les injonctions de l’institution voudraient que le temps soit compté. (Formarier 2007) La relation soignant-patient-famille est une relation emprunte d’une certaine inégalité en défaveur du patient et de sa famille. « il n’y a pas de symétrie dans les représentations, les attentes, les statuts, et les rôles des personnes initiées qui évoluent sur leur territoire (les soignants) et des non initiées (les patients et leurs familles) qui arrivent dans une micro culture , une organisation, des modes de communication, un environnement qui leur sont étrangers, qu’ils ne maîtrisent pas. » (Formarier 2007) N’oublions pas qu’en tant que soignants, nous évoluons dans notre univers, notre réalité. C’est au soignant de faire le pas vers l’autre, de faire en sorte de tendre vers une meilleure symétrie de la relation. Ou en tout cas d’y travailler. Bien souvent les attentes de cette relation de la part du patient et de ses proches ne sont pas en total accord avec celles des soignants. Le patient et/ou sa famille vont avoir tendance à s’engager dans une relation forte, de confiance, d’autant plus lorsque l’accueil dans le service aura été personnalisé. Alors que les soignants de par leur devoir de prise en charge de l’ensemble des patients ne peuvent, bien souvent, pas aller aussi loin dans la relation. On peut alors parler d’interaction, plus que de relation, pour les soignants. Bien évidemment, dans un monde idéal, le soignant pourrait prendre systématiquement le temps d’être en relation. (Formarier 2007)

Les aspects spirituels

   Comme nous l’avons vu dans la définition des soins palliatifs de l’OMS, les besoin spirituels font partie des besoins essentiels, et pourtant j’ai pu constater qu’ils sont méconnues, en France du moins. Ils ont en général une connotation religieuse, ou sont difficiles à différentier des besoins psychologiques.(Pujol, Gueneau-Peureux, et Beloucif s. d.) Pourtant de nombreux écrits, montrent l’importance de s’en préoccuper, surtout dans des situations de fin de vie. Je vais tenter de définir dans un premier temps ces besoins spirituels, puis à l’aide de référence bibliographique je tacherai d’expliciter pourquoi cette notion de spiritualité est difficile à aborder pour les soignants, et pourquoi cela peut être utile aux soignants, patients et proches. Dans nos sociétés occidentales, le religieux, spiritualité collective, a tendance à reculer au profit d’un besoin plus individuel qu’est le besoin spirituel (plus individuel,mais plus global). « Le spirituel, décrit la capacité de l’homme à questionner le sens de son existence et se sentir connecté à une réalité, qu’elle soit désignée en des termes religieux ou séculiers. La spiritualité serait affaire d’expérience et non de croyance : expérience du beau ; sentiment d’harmonie avec soi et le monde ; paix intérieure . Elle serait le noyau anthropologique sur lequel les différentes religions historiques auraient pris racine […] Dit autrement, l’être humain serait anthropologiquement spirituel et culturellement religieux. » (Pujol et al.  s. d.) Le spirituel est donc un processus dynamique d’un individu en lien avec son expérience, sa culture, et l’endroit, le temps où il se trouve. Vania Meuli et Gilbert Zulian dans leur article « spiritualité en soins palliatifs adultes en Europe : une recherche de littérature » tentent de définir la spiritualité comme étant une relation à soi, aux autres, un Dieu ou un concept supérieur. Elle fait partie de la définition même de l’Homme, car il est un être social, ne pouvant vivre sans relation. Mais elle est aussi une questionnement, une recherche, de sens, de but de la vie. (Meuli et Zulian 2014)

Les aspects culturels

   Pour parler des aspects culturels il me semble important de définir la Culture telle que je vais l’aborder. Et lors d’une formation suivie sur l’année 2020, j’ai eu l’opportunité de rencontrer Madame Christine Mannoni, psychologue, qui définit la culture par : « La Culture est une sorte de carte intériorisée inconsciente qui a pris racine dès la petite enfance par un long travail d’interactions et de relations au groupe d’appartenance. Elle permet aux membres d’une société d’appréhender le quotidien et la réalité avec certitude et sérénité. Tout être humain devient, dès son plus jeune âge, un « Être de Culture » et au fur et à mesure des évolutions, il sera confronté aux règles et aux rites tant de la culture de sa famille que de la société dans laquelle son groupe agit. La Culture procède d’un noyau intériorisé qui s’affine et se construit jusqu’au bout du chemin, jusqu’à la mort. C’est donc une norme intériorisée qui évolue et se transforme au cours de la vie. Lors de la migration, elle s’affirme par le phénomène d’intégration des normes du pays d’accueil mais aussi par l’acculturation »(Mannoni 2015) Je trouve cette définition claire, et elle décrit bien que la Culture est en perpétuelle mouvement, évolution, bouleversement. La Culture définie en partie notre savoir être Concernant la notion d’interculturalité, je pourrais la résumer comme une rencontre entre Cultures. Il est important de se dire qu’en tant que soignants nous sommes dans l’interculturalité avec tous les patients, mais cela est plus flagrant avec le patient migrant par exemple. Malgré cela, dans la définition des soins palliatifs de l’OMS que j’ai évoqué plus haut, la notion de Culture n’apparaît pas. Il me semble pourtant que le bien être culturel, et donc le besoin culturel, existe bel et bien. Le besoin spirituel, tout comme le besoin culturel est exacerbé lors des phases importantes de la vie, la naissance et l’approche de la mort. En tant que soignant en France, il semble que d’aborder ce sujet de la culture se révèle être plus un frein encore que le besoin spirituel. Mais « une multiplicité de théories religieuses ou culturelles viennent au sein de nos lieux de soin, et mettent en tension nos propres théories médicales ou psychologiques. Notre pratique clinique nous apprend que pour chaque patient, étranger ou non, l’hopital tient une place qui lui est propre » (Ghorayeb et Bamisso 2015) C’est à dire que le besoin spirituel même si il est réduit à la religion, peut être abordé par les soignants lors des entretiens d’accueil des patients (via une fiche d’entretien d’accueil où « croyances du patient » apparaît par exemple), mais pas la Culture. Alors que la notion d’interculturalité peut être l’un des moyens pour qu’une certaine alliance puisse se créer entre les soignants et le patient (ainsi que son groupe). Mis à part quelques initiatives locales, globalement portées par des associations, l’état français ne semble pas engager un accompagnement culturel dans les hôpitaux publics. Cet accompagnement est donc de la responsabilité des soignants, parfois accompagnés par des médiateurs culturels (centre Babel, centre Georges Devereux à Paris). Ces initiatives sont encore trop rares, bien souvent les soignants et par conséquent les patients, ainsi que leurs proches se retrouvent en difficultés. (Ghorayeb et Bamisso 2015) J’aimerais développer maintenant les aspects culturels pour un patient en fin de vie. Et là comme pour les aspects spirituels, il semble que la recherche de sens accompagne le besoin culturel. « Les personnes dont nous nous occupons emportent avec elles leur monde, leur propre façon de penser la maladie et le soin, s’enveloppent de leur histoire » (Ghorayeb et Bamisso 2015)

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Table des matières

I. Introduction
II. Narration de la situation clinique
III. Analyse de la situation
1. Les problèmes que pose la situation
2. Les problèmes que cela me pose
3. La problématique que j’ai choisi de développer
IV. Recherche documentaire
V. Synthèse
VI. Conclusion
VII. Bibliographie
VIII. Résumé

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