Sages-femmes non formées spécifiquement

Sages-femmes non formées spécifiquement

Discussion

La majorité des sages-femmes interrogées effectuaient des consultations de suivi gynécologique et/ou de contraception (63.98%) et s’étaient formées en gynécologie et contraception (64.60%). La formation influe fortement sur l’activité : les sages-femmes s’étant formées spécifiquement proposent plus de consultations de suivi gynécologique de prévention et de contraception (p<0.001) et 78.26% des sages-femmes ne proposant pas de consultations de ce type avant leur formation en proposaient après. Les sages-femmes s’étant formées spécifiquement exercent moins en parallèle de leur activité libérale (p<0.001). On peut supposer qu’elles trouvent leur activité libérale suffisamment diversifiée sans avoir à ajouter un autre type d’exercice. Elles exercent préférentiellement en milieu rural (p=0.001), ce qui pourrait s’expliquer par la densité de gynécologues plus importante en milieu urbain. Un nombre relativement important de sages-femmes choisit des formations diplômantes puisque 18.27% des sages-femmes s’étant formées (19/104) ont suivi un diplôme universitaire se rapportant à la gynécologie de prévention. Les sages-femmes étaient globalement satisfaites des formations suivies. Près de la moitié des sages-femmes ne s’étant pas formées spécifiquement (49.12%) souhaitait se former. Un nombre non négligeable d’entre elles (35.71%) va prochainement débuter une formation au suivi gynécologique de prévention et à la consultation de contraception.

Critiques de l’étude

L’âge moyen était de 42.8 ans ce qui est comparable à la moyenne nationale, située à 42 ans(3). De plus, l’échantillon comportait 97.51% de femmes contre 97.8% dans la population de sages-femmes libérales de la région Pays de la Loire(3). Les taux de réponse par département étaient comparables, de 48.65% à 63.64%, impliquant une répartition géographique de l’échantillon similaire à celle de la population interrogée. 22.36% des répondantes avaient une activité supplémentaire à leur exercice libéral, contre 25.1% dans la population des sages-femmes libérales du secteur 3 (Pays de la Loire, Bretagne, Haute et Basse-Normandie)(5). Ces différentes caractéristiques, en association avec un taux de réponse satisfaisant (54.5%), permettent de conclure que l’échantillon était représentatif de la population étudiée.

Un biais de recrutement est présent dans cette étude : les répondantes étaient probablement les sages-femmes les plus intéressées par le sujet. En conséquence, le taux de 64.60% de sages-femmes s’étant formées en matière de suivi gynécologique de prévention et contraception est probablement surestimé par rapport au taux réel au sein de la population. De plus, les sages-femmes libérales contactées étaient celles référencées sur le site internet du conseil national de l’ordre des sages-femmes au mois de juillet 2014 (n=300). Cette liste n’était probablement pas exhaustive, la DREES (Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques) recensait en effet 321 sages-femmes libérales dans la région Pays de la Loire au premier janvier 2014 (3). L’enquête s’est faite par auto-questionnaire, ce qui implique un biais de déclaration. De plus, étant donné que le questionnaire interrogeait sur des formations reçues parfois il y a plusieurs années, un biais de rappel était présent. Celui-ci concernait notamment le contenu et la durée des formations, pour lesquels l’enquête se basait uniquement sur les déclarations des répondants. Lors de cette étude, il aurait été judicieux de formuler différemment la question concernant la formation en matière de suivi gynécologique et contraception. En effet, il n’était pas précisé que celle-ci était relative uniquement aux formations complémentaires et pas à la formation initiale. Il aurait également été judicieux d’ajouter, dans les propositions du type de formation reçue, la possibilité de formation avec une sage-femme.

Comparaison avec une étude de juin 2013 Un état des lieux de la pratique des consultations de suivi gynécologique de prévention et de contraception par les sages-femmes libérales de la région Pays de la Loire avait été réalisé en juin 2013 par Mme Guéllec, et présenté dans son mémoire de fin d’études de sages-femmes (6). Cette étude, dont le taux de réponse était plus important (71% vs 54.5%), avait un échantillon comparable à celui de la présente étude : âge, ancienneté du diplôme, ancienneté d’installation en libéral, pourcentage de sages-femmes ayant une activité en plus de leur exercice libéral, taux de sages-femmes proposant des consultations de suivi gynécologique et contraception et s’y étant formées. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux enquêtes concernant le taux de sages-femmes ayant une activité de suivi gynécologique ou contraceptif (57.6% vs 63.98%). Dans l’étude présentée ici, les sages-femmes s’étant formées spécifiquement exerçaient plus en milieu rural (64.95%, p<0.001) alors que dans l’enquête de 2013, elles exerçaient autant en ville qu’en campagne (51% et 49%). Ceci s’explique en partie par le fait que 54.97% des répondants exerçaient en milieu rural, contre 39.4% seulement des répondants en 2013. Les sages-femmes de Loire-Atlantique avaient plus répondu à la précédente enquête : 90 contre 62 pour la présente étude. La Loire-Atlantique étant un département plus urbanisé (7), où une part importante des sages-femmes libérales exerce au sein de l’agglomération nantaise (4), la différence trouve donc ici une part d’explication. De plus, les sages-femmes libérales de Loire-Atlantique avaient probablement plus répondu car l’auteur dépendait de l’école de sages-femmes de Nantes.

Freins et leviers au suivi de formations complémentaires Le manque de temps est l’un des principaux freins, aussi bien pour la mise en place de consultations de suivi gynécologique de prévention que pour la formation. Le coût trop important était un argument souligné par plus de 20% des sages-femmes non formées alors que les sages-femmes formées estimaient le coût des formations correct dans 90.4% des cas. On peut supposer qu’une fois la formation effectuée, le coût de celle-ci est mis en balance avec les savoirs acquis.

La proposition d’une activité de suivi gynécologique de prévention par un(e) collègue du cabinet était également un frein à la formation. Ceci peut être un choix stratégique : la spécialisation d’un professionnel permet de proposer une prise en charge la plus optimale possible, via l’acquisition d’expérience et de savoir-faire concentré sur un individu. Cependant, être plusieurs à pratiquer cette activité permettrait un partage d’expériences autour de cette pratique, un enrichissement mutuel. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, la distance n’était pas un frein pour la formation des sages-femmes libérales de la région. 22.41% des sages-femmes ne proposant pas de suivi gynécologique de prévention le justifiaient par l’appréhension d’un geste technique. Par ailleurs, dans 43.20% des formations la partie pratique était jugée trop courte. La présence d’une partie pratique conséquente est donc une caractéristique à prendre en compte. Les sages-femmes libérales de la région se sont saisies de la question de l’exercice de ces nouvelles compétences. En effet, nombre d’entre elles se sont déjà formées dans le domaine du suivi gynécologique, et presque la moitié des sages-femmes non formées le souhaiteraient.

Proposition d’un schéma de formation

Après analyse des propositions faites par les sages-femmes via les questionnaires, il apparaissait qu’une formation convenant à un maximum de sages-femmes aurait les caractéristiques suivantes : alliant à la fois théorie et pratique, spécifique aux réalités des sages-femmes, située dans un rayon de moins de 100km du lieu d’exercice des sages-femmes, se déroulant par séquences de 2 à 3 jours. Pour concilier les exigences de chacun, on pourrait imaginer une formation « de base » en 5 séries de 2 jours, réparties sur une année scolaire, auxquelles s’ajouteraient par la suite une à deux journées par an de réactualisation des connaissances. Certaines sages-femmes préfèrent une formation le week-end, d’autres préfèrent en semaine. On pourrait donc imaginer une formation identique qui aurait lieu dans différentes villes et qui se déroulerait alternativement en semaine ou le week-end.

On pourrait également imaginer que la formation aurait plusieurs modules indépendants, regroupant des thèmes et que la participation à l’un ne serait pas nécessaire pour assister à l’autre, ce qui permettrait aux sages-femmes de choisir selon leurs besoins de formation. Ces modules grouperaient théorie, pratique, analyse de cas cliniques et seraient accompagnés de supports écrits ou numériques fournis aux sages-femmes.

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Table des matières

Introduction Matériel et méthode 1. Design de l’étude 2. Méthode de l’étude 3. Saisie et analyse des données 4. Critères d’exclusion Résultats 1. Caractéristiques des sages-femmes répondantes 2. Sages-femmes formées au suivi gynécologique de prévention et à la contraception (n=104) 2.1. Caractéristiques des formations (n=175) 2.2. Evaluation des formations 3. Sages-femmes non formées spécifiquement Discussion 1. Critiques de l’étude 2. Comparaison avec une étude de juin 2013 3. Freins et leviers au suivi de formations complémentaires 4. Proposition d’un schéma de formation Conclusion Bibliographie ANNEXE 1 : Lettre de présentation du questionnaire adressée aux sages-femmes libérales ANNEXE 2 : Questionnaire de l’étude adressé aux sages-femmes libérales Résumé Abstract

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