Sage-femme et consultation préconceptionnelle

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Rappel de l’objectif et des sous objectifs

L’objectif de l’étude est de déterminer la vision et la pratique de la CPC par sages femmes réalisant des consultations dans les Bouches du Rhône. L’étude a donc été divisée en 2 parties pour répondre le plus justement possible à cet objectif.

Protocole de recherche

D’une part, il s’agit d’appréhender les perceptions que peuvent avoir les sages femmes au sujet de cette consultation. L’approche qualitative semblait alors la plus pertinente pour répondre à cet objectif. L’étude a été menée à l’aide d’entretiens semi directifs compréhensifs.
D’autre part, il s’agit de déterminer la pratique réelle des sages femmes de cette consultation dans les Bouches du Rhône. L’approche quantitative semblait plus adaptée dans ce cas. L’étude a été menée grâce à un questionnaire.

Population cible

L’étude concerne l’ensemble des sages femmes libérales, ainsi que l’ensemble des sages femmes territoriales, c’est à dire travaillant en centre de protection maternelle et infantile (PMI), et les sages femmes hospitalières réalisant des consultations dans les Bouches du Rhône.
La population cible a été déterminée par rapport à certains critères :
– Critère d’inclusion : ensemble des sages femmes exerçant à l’hôpital, en centre de PMI et en cabinet libéral dans les Bouches du Rhône.
– Critère de non inclusion : les sages femmes ne réalisant pas de consultations.
L’ensemble des sages– femmes libérales et de PMI des Bouches du Rhône a été trouvé à l’aide de l’annuaire du Conseil National de l’Ordre des sages–femmes et du site du département 13.
Les cadres de santé de chaque maternité des Bouches du Rhône ont été contactées par courrier électronique, informées de l’étude menée et ont relayé l’information aux sages–femmes concernées.

Première partie de l’étude : Qualitative-Exploratrice

Cette étude s’est déroulée de juin à septembre 2016. Le recueil de donnée a été réalisé à l’aide d’entretiens semi directifs de 10 à 30 minutes.
Les sages–femmes interrogées ont été sélectionnées aléatoirement, par tirage au sort, parmi les sages–femmes libérales, les sages–femmes territoriales et les sages–femmes hospitalières. Elles ont été contactées par voie téléphonique, lorsqu’elles ont accepté de participer à l’étude, un rendez–vous a été fixé en fonction des disponibilités de chacune, soit à leur cabinet, soit à l’hôpital.
Au total, 11 entretiens ont été réalisés (Tableau 1). La répartition a été la suivante :
– 4 sages-femmes libérales.
– 1 sage-femme libérale et hospitalière.
– 3 sages-femmes territoriales.
– 3 sages-femmes hospitalières.
Un entretien a été secondairement exclu. En effet, la sage-femme avait eu une formation à l’étranger et l’entretien ne pouvait pas être retranscrit (inaudible).
L’entretien se déroulait suivant une grille d’entretien en 3 parties principales : la connaissance, la pratique et la perception de la CPC. (Annexe I)
La grille d’entretien a été testée en mai 2016 auprès d’une sage–femme à la fois libérale et hospitalière, ce qui a permis quelques ajustements pour une meilleure compréhension des questions.
Les entretiens ont été enregistrés à l’aide d’un dictaphone et intégralement retranscrits sur Microsoft Word afin de les analyser. Ils ont tous été rendus anonyme en utilisant des surnoms ou prénoms fictifs.
Les entretiens ont été ensuite analysés suivant la méthode de l’analyse de contenu de Laurence Bardin (2013).

Deuxième partie de l’étude : Quantitative

Un questionnaire a été établi plus spécifiquement sur la pratique de la CPC par les sages femmes réalisant des consultations dans les Bouches du Rhône. Le recueil de donnée a été effectué de mi octobre à début décembre 2016. (Annexe VI)
Ce questionnaire a été construit à l’aide de Google Form. Il a été envoyé mi octobre aux sages femmes libérales, aux sages femmes territoriales et aux cadres de santé des différentes maternités des Bouches du Rhône par voie électronique. Une relance a été réalisé 3 semaines après le premier envoi et une deuxième relance 3 semaines après la première relance.
Certaines difficultés ont été rapportées par quelques sages femmes n’arrivant pas à répondre au questionnaire en ligne (problème informatique). Dans ces cas, le questionnaire a été rempli à l’oral par l’intermédiaire d’un appel téléphonique.
Le questionnaire comporte 11 questions fermées (QCM). Il a été testé auprès de 8 sages femmes au préalable et n’a subi aucune modification par la suite. Les résultats de ces questionnaires n’ont pas été inclus dans mon étude.
Au total, 220 questionnaires ont été envoyés par voie électronique :
– 154 questionnaires aux sages femmes libérales des Bouches du Rhône.
– 16 questionnaires aux sages femmes exerçant en centre de PMI des Bouches du Rhône.
– 50 questionnaires aux sages femmes réalisant des consultations à Marseille (Conception, Nord, Bouchard, Beauregard, Saint Joseph), aux centres hospitaliers d’Aix en Provence, Martigues, la Ciotat, Aubagne, Vitrolles, Arles et Salon de Provence.
Au total, 93 questionnaires ont été récupérés dont :
– 54 remplis par des sages femmes libérales.
– 17 par des sages femmes réalisant des consultations à Hôpital.
– 6 par des sages femmes de PMI.
– 16 par des sages femmes cumulant activité libérale et hospitalière.
Concernant l’analyse statistique, les données ont été rapportées sur tableau Excel et analysées par ce biais.

Réalisation de la CPC

Dans cette première partie, les résultats ont été reportés dans le tableau ci-dessous :
– Premièrement, il regroupe le contenu de la CPC selon les sages-femmes en fonction de la réalisation d’une anamnèse, d’un examen clinique et gynécologique, de la délivrance d’informations, de prescription, de l’explication du rôle qu’elles ont et des séances de préparation à la naissance et à la parentalité.
– Secondairement, il résume l’organisation de la CPC par les sages-femmes, selon qu’elles accueillent plutôt la femme ou le couple, selon la durée de la consultation mais aussi en fonction de la chronologie de la CPC par rapport au suivi de grossesse, à l’entretien prénatal précoce, et au suivi gynécologique.
– Pour terminer, le tableau ci-dessous nous informe de la connaissance des sages-femmes concernant les professionnels habilités à pratiquer cette consultation.
Ainsi 7 sages-femmes sur 11 recueillent les antécédents, 6 donnent des informations sur l’hygiène de vie, 6 prescrivent bilan et sérologies et 7 l’acide folique.
Seulement 3 d’entre elles réalisent un examen général ainsi qu’un frottis de dépistage.
L’organisation des sages-femmes montre qu’elles reçoivent davantage le couple en consultation que la femme seule comme l’affirme Nathalie « Oui plus le couple que la femme. Parce qu’après la femme ça reste un suivi de grossesse donc là c’est vrai que c’est les deux qui viennent pour un projet de grossesse donc pour moi ça intéresse le couple » L113-114.
Huit sages-femmes pensent que cette consultation précède le suivi de grossesse et 10 sur 11 pensent qu’elle est la continuité du suivi gynécologique comme peuvent nous l’illustrer Estelle et Domi « C’est entre la pratique gynéco et la pratique obstétricale » l59, « …ça s’inscrit dans le précédent logique du suivi de grossesse » l30. Elles accordent en général plus de 30 min à cette consultation.
La connaissance des professionnels habilités à réaliser cette consultation est mitigée, 5 sages-femmes en ont la connaissance, 5 ne l’ont pas et 1 n’a pas pu répondre (question non posée lors de l’entretien).

Raisons de la non réalisation de la CPC

Dans cette seconde rubrique, il s’agit de mettre en évidence les raisons de la non réalisation de la CPC. Le tableau ci-dessous en fait le résumé et se divise en 2 parties :
– Tout d’abord une première partie sur les raisons évoquées par les sages-femmes concernant l’ignorance ou l’inutilité de la CPC par les patientes.
– Puis une seconde partie, sur les raisons qui amènent les sages-femmes à ne pas pratiquer la CPC, que ce soit par manque de connaissances ou de demandes, par des activités limitées ou par des propositions sans retour.
Les sages-femmes interrogées invoquent, pour 9 d’entre elles, l’ignorance de la CPC par les patientes comme nous le dit Géraldine « Je pense que les femmes ne savent pas que cela existe tout simplement. Je pense vraiment qu’il y a un manque d’information » l31-32.
Quatre sages-femmes rapportent avoir un manque de connaissance, ce qui représente donc un frein dans leur pratique.
Comme en parlent Estelle et Maud, elles n’ont pas de demandes majoritairement par manque de communication de leur part et par méconnaissance de leur rôle auprès des patientes, « Beh déjà parce que le public doit savoir ce que fait une sage femme… » l63, « Après c’est peut être aussi à nous de faire passer l’information » l77.
Pour les sages-femmes hospitalières, l’organisation du service ne leur permet pas de réaliser cette consultation.
Notons que 4 sages-femmes ne pratiquent pas la CPC par choix d’activités, « …je réserve vraiment pour l’obstétrique. Donc c’est vrai que j’ai limité donc ça fait une sélection » Lulu l39-40.

Formation à la CPC

Cette rubrique concerne la formation des sages-femmes à la CPC. Elle se compose de plusieurs parties :
– Une première partie explorant le contenu de leur formation initiale.
– Puis une partie sur la formation continue, qu’elle soit acquise par une formation simple, par un diplôme universitaire ou par la participation à des congrès.
– Ensuite leur formation personnelle obtenue par divers biais.
– Et pour finir une partie concernant la connaissance des recommandations de la HAS par les sages-femmes.
Sept sages-femmes sur 11 considèrent leur formation initiale comme insuffisante voire inexistante, « Je pense pas que le temps où je faisais la formation de sage-femme, je pense pas qu’on parlait de ça » Géraldine l5-6.
Six d’entre elles ont connaissance de cette consultation grâce à une formation faite pendant leur activité professionnelle. La formation personnelle et expérientielle concerne 6 d’entre elles.
Huit sages-femmes sur 11 ne connaissent pas ou ont une connaissance partielle des recommandations de l’HAS, comme l’illustre Nana « Non je les connais pas du tout » l10.

Représentation de la CPC

Dans ce dernier tableau, il est abordé les représentations de la CPC par les sages-femmes. Celui-ci se divise en plusieurs parties :
– Dans la première partie, il rapporte la vision positive de la CPC par les sages-femmes, représentée pour elles par un accompagnement global des femmes et couples, par des actions de prévention, de dépistage, d’orientation, par la notion d’anticipation et par une prise en charge optimale des grossesses à risques.
– Secondairement, il aborde la question de l’inutilité éventuelle de cette consultation de par sa redondance, de par son coût et de par son manque d’intérêt.
– Il est ensuite question de la légitimité de la sage-femme dans la pratique de le CPC.
– Une partie résume la perception des sages-femmes sur la CPC comme une consultation soit de jeune fille, de désir de grossesse, de couple ou de consultation médicale.
– Pour finir, il mentionne une représentation de la CPC comme étant du domaine des médecins généralistes.
La CPC semble être une consultation permettant un accompagnement global pour 7 sages-femmes, et représente une consultation de dépistage et de prévention pour respectivement 6 et 5 d’entre elles. Les sages-femmes de PMI et du secteur hospitalier considèrent cette consultation comme une consultation de prise en charge des grossesses à risque.
Trois sages-femmes considèrent cette consultation redondante avec la première consultation de grossesse.
Sept sages-femmes se trouvent légitimes dans la réalisation de cette consultation au regard de leurs compétences relationnelles (écoute, empathie et disponibilité).
La CPC fait référence, pour 5 sages-femmes, à une consultation de désir de grossesse, et pour 4 sages-femmes à une consultation médicale.
Cette consultation apparait du domaine du médecin généraliste pour 3 des sages-femmes interrogées.

Connaissance de la CPC

Une majorité d’entre elles (63%) réponde connaitre la consultation préconceptionnelle. Leur source de connaissance provient essentiellement de leur formation initiale à 46% et de recherches personnelles à 30%.
Concernant la pratique de cette consultation, les sages-femmes ont répondu à 77% ne pas la réaliser.

Pratique de la CPC

Parmi les sages-femmes ayant répondu avoir déjà pratiqué cette consultation, 76% d’entre elles ont répondu qu’elles ne la réalisaient que rarement.
La pratique de cette consultation est relativement proportionnée. Elle est soit proposée par les sages-femmes (43%) soit demandée par les patientes (57%).
Sur les 21 sages-femmes pratiquant cette consultation :
– 19 libérales.
– 1 sage-femme en PMI.
– 1 sage-femme en activité mixte (hospitalière et libérale).
Dix-huit d’entre elles pratiquent un suivi gynécologique de prévention.

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Table des matières

Introduction
Matériel et Méthode
Rappel de l’objectif et des sous objectifs
Protocole de recherche
Population cible
Première partie de l’étude : Qualitative-Exploratrice
Deuxième partie de l’étude : Quantitative
Résultats
Résultats : Etude qualitative-exploratrice
Résultats : Etude quantitative
Analyse et discussion
Conclusion
Bibliographie

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