THEORIE DU PORTILLON (contrôle de la douleur)

ETIREMENT LENT ET PASSIF

   DEL W AIDE, HUGON et THIERET déclenchent l’inhibition motrice du tendon du triceps sural, ce muscle du mollet, en l’étirant passivement et lentement à l’aide d’un appareil pneumatique. Cette expérience contrôlée démontre que lorsque la tension entre les deux extrémités d’un muscle augmente lentement, son activité tend à diminuer. Cette réduction, attribuée à une activation des fibres II agirait par une inhibition présynaptique de la fibre lA. Seules les fibres inhibitrices provoquent la réponse d’inhibition musculaire. Ces considérations expliquent l’utilisation de l’étirement lent et passif par plusieurs techniques de massage. L’étirement lent et passif (FIGURE 1) constitue donc le premier paramètre ( 1} servant à décrire les techniques de massage au troisième chapitre. D’autres expérimentations menées par BURKE, HAGBARTH et W ALLINS ont prouvé que contrairement à l’étirement lent et passif, l’étirement brusque d’un muscle provoque la contraction du muscle sollicité. Ce réflexe, déclenché par les propriocepteurs kinesthésiques, a pour rôle de protéger la musculature d’un allongement excessif qui risque de la léser. Ces chercheurs dénotent que la spasticité du muscle est dépendante de la vélocité de l’étirement: la résistance du muscle est minime si l’étirement est exécuté lentement. Lorsque la vitesse de l’étirement croît, la résistance du muscle augmente parallèlement jusqu’à provoquer un « réflexe de contraction à l’étirement brusque » (stretch reflex). Ces résultats suggèrent que l’assouplissement musculaire devrait être · recherché à l’aide d’exercices exécutés lentement lors de l’étirement. Une vitesse d’exécution trop grande lors d’un étirement optimal risquerait de léser le muscle où du moins de provoquer une contraction de celui-ci au lieu de l’allongement souhaité.

ROLE INHIBITEUR DU DERME

  D’autres études contrôlées décrivent l’activation d’un circuit d’inhibition musculaire. Il s’agit du rôle inhibiteur du derme. SABBAHI et DE LUCA le démontrent sans équivoque. « La courbe de récupération du « réflexe-H » du muscle soléaire est étudiée chez 53 sujets normaux avant et après application d’anesthésie topique (20′ de benzocaïne) à diverses aires de la peau et aux dermatomes du membre inférieur la récupération initiale du réflex e-H diminue de 10 à 80 msec avec une moyenne de 20 ± 17 ms 30 minutes après application topique de l’anesthésie. On note également que plus la période d’inhibition est longue, plus importante est la diminution du temps de récupération. En outre, ces observations ne s’appliquent pas lorsqu’un placebo est appliqué sur la peau. Les résultats de cette étude indiquent que l’entrée venant d’afférences cutanées peut avoir un effet inhibiteur important sur les motoneurones alpha du muscle soléaire. » C’est ainsi que prend naissance le deuxième paramètre (2) important  de cette étude: l’anesthésie cutanée diminue les afférences et la réflexive périphérique s’en trouve immédiatement potentialisée. L’effleurage de la peau. son massage. son pétrissage. recrute et active au contraire ce circuit privilégié de freinage périphérique (FIGURE 2). Tout autre type de stimulations identiques passant par les mêmes récepteurs est susceptible de provoquer des résultats semblables. Concrètement, cette expérience signifie que lorsque la peau est soumise à un contact cutané tel que l’effleurage, une inhibition musculaire réflexe en découle. Il ne faut pas oublier que le cortex étant renseigné par les propriocepteurs de ce contact, celui-ci a la possibilité suite à cette « prise de conscience » d’ordonner lui aussi à ce segment (ou à d’autres segments) de « lâcher prise ». Nous verrons plus loin comment procède le cortex pour acheminer cet ordre. Il est important de concevoir ici que même si l’organisation périphérique peut être autonome, elle est aussi organisée en boucle de rétroaction avec le cortex qui gère l’organisation volontaire de la motricité.

THÉORIE DU PORTILLON {contrôle de la douleur)

  « Au niveau sous-cortical, un « mécanisme central de biaisage » (Gate Control), agirait comme une barrière et exercerait un contrôle en augmentant ou en diminuant l’afflux des impulsions nerveuses des fibres périphériques au système nerveux central (MELZACK1981 ). Imaginons qu’il vous arrive un petit accident en jouant au hockey avec votre enfant. Celui-ci heurte votre jambe violemment avec son bâton. La sensation de la douleur se fait vive. La douleur est alors diffusée des fibres périphériques au système nerveux central en passant par la réticulée. La réticulée « filtre », en fonction de l’intensité de la douleur, ces informations. La réticulée produit une double action: elle « ferme la porte » aux sensations vives de la douleur par sa fonction modulatrice. La sensation douloureuse provoque aussi une augmentation d’endomorphine dans le fluide cérébrospinal qui agirait comme analgésique sur l’aire cutanée d’où provient la douleur. Imaginons que le choc provoqué par le coup de hockey aurait été violent au point d’ouvrir une plaie nécessitant des points de suture. L’analgésie provoquée par la libération d’endomorphine agirait durant un certain temps. Si l’infirmière applique les points de suture à l’intérieur du temps où l’anesthésie naturelle fait encore effet, vous ne sentirez pas la sensation de l’aiguille pénétrant dans la peau. Par contre, si le laps de temps entre l’application des points de suture et le moment de l’accident est trop long, la sensation douloureuse provoquée par l’aiguille sera ressentie. Il faut dire que durant le temps où la réticulée exerce un contrôle par le « mécanisme central de biaisage », le système nerveux central perd une partie de son contrôle moteur puisque ses « ordres » sont aussi filtrés par la réticulée. Ce mécanisme inhérent à la réticulée associé au rôle inhibiteur du derme (paramètre 2) expliquerait la diminution ou la disparition de la douleur par brève et intense stimulation des * »zones gâchettes » (MELZACK, STILL WELL, FOX, 1977).1 0 Le troisième chapitre traitant de la « description des techniques amenant la réponse de relaxation » élaborera davantage sur les « techniques de relaxation » où la réticulée joue un rôle particulier. Ce premier rôle de la réticulée, conséquent à l’apparition de la douleur, sera considéré comme un siiième paramètre (6) pour amener la réponse de relaxation. La réticulée joue aussi le rôle inverse, soit de moduler le surplus d’information se dirigeant vers les fibres périphériques. Imaginons une autre situation où vous vous promenez tranquillement avec votre voiture dans les rues de la ville. Soudain, un jeune enfant surgit devant votre voiture. Instantanément, vous appliquez les freins, la voiture s’arrête « in extremis » laissant la peur de ce qui « aurait pu arriver » vous envahir. Voici comment se déroule les réactions corporelles vécues par cette action de freiner et cette émotion de peur. « L’organisme, à l’aide d’une réponse essentiellement adaptative, va affronter l’aggression causée par la peur. Au niveau central un facteur produit par l’hypotalamus, le CRF facilite la libération par l’hypophyse de corticotrophine (ACTH). L’ACTH déclenche elle-même la libération par l’hypophyse deglucocorticoïde par la surrénale. Cette mise en action du système hypophyso-surrénalien joue un rôle essentiel. Seyle a su le démontrer, _dans les processus de défense d’un organisme exposé au stress. Au niveau périphérique, la libération d’adrénaline par le système sympathique provoque une augmentation du tonus de la musculature lisse des vaisseaux. Concrètement, la fréquence cardiaque et la pression artérielle systolique s’élèvent. A l’image du tonus musculaire, le rythme respiratoire et l’activité des glandes sudoripares augmentent. »  Le système para- sympathique contrôle en exerçant une action de freinage au contrôle du système nerveux central, mais cette fois-ci pour moduler les informations « à la hausse » se dirigeant aux fibres périphériques. La réticulée, par le « mécanisme central de biaisage », fermera la « porte » de ces informations à la hausse permettant à la musculature de se relâcher suite à une période de latence. Durant cette période de latence, les réactions physiologiques incontrôlées comme l’augmentation du rythme cardiaque et respiratoire de même que la contraction musculaire induite par J’émotion ont le temps de se stabiliser. Nous parlerons plus précisément lors du deuxième chapitre sur les « modèles affectifs » des réactions physiologiques induites par les émotions. Le septième paramètre (7) concerne donc le deuxième rôle de la réticulée. Son deuxième rôle est par le « mécanisme central de biaisage », de fermer la porte aux informations à la hausse permettant à la musculature de se relâcher suite à une période de latence. Ces informations à la hausse sont caractérisées par la libération d’adrénaline au niveau périphérique. Un effort physique soutenu ou brusque, ainsi qu’une émotion associée à une réaction physiologique intense peut occasionner cette libération d’adrénaline et obliger la participation de la réticulée.

HYPOTHALAMUS

   « L’hypotalamus situé à la base de l’encéphale agit comme un accélérateur lorsque sa partie latérale est stimulée. Paradoxalement, lorsque l’hypotalamus antérieur est stimulé: le système para-sympathique exerce une action inhibitrice généralisée: le rythme respiratoire décroît (HESS 1957). En insérant des électrodes très fines dans la partie latérale de l’hypotalamus, HESS déclenche à volonté chez des chats un comportement d’activation généralisée. Un système· accélérateur, le système sympathique sert de relais à cette stimulation sous-corticale. Paradoxalement, un déplacement plus central de la stimulation entraîne une inhibition généralisée: le rythme respiratoire diminue, la pression artérielle chute, le tonus musculaire décroît. Ce freinage important qui découle de la stimulation électrique de l’hypotalamus antérieur provient de l’action inhibitrice exercée par un autre système: le système para-sympathique. Selon les propres termes de HESS, nous sommes ici « en présence d’un mécanisme de protection contre le stress . L’hypotalamus joue un rôle essentiel dans l’acquisition de la réponse de relaxation lorsque la diminution des afférences extéroceptives* se combine à celle des influx proprioceptifs musculaires (BENSON, 1974).

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Table des matières

INTRODUCTION
EVOLUTION PROFESSIONNELLE
OBJET DE LA RECHERCHE
CHAPITRE 1 MODELES « BIOLOOIQUES »
1- ORGANISATION PERIPHERIQUE
1.1 INHIBITION RÉFLEXE PÉRIPHÉRIQUE
1.2 ETIR~MENT LENT ET PASSIF
1.3 ROLE INHIBITEUR DU DERME
1.4 VIBRATIONS PERIPHERIQUES
1.5 INHIBITION RECIPROQUE
1.6 CONTRACTION EN RAMPE
1.7 CONTRACTION BALISTIQUE
2- ORGANISATION SOUS-CORTICALE
2.1 THEORIE DU PORTILLON (contrôle de la douleur)
2.2 HYPOTHALAMUS
3-0RGANISATION CORTICALE
3.1 LES TYPES DE MOUVEMENTS
3.1.1 MOUVEMENT RAPIDE VERS UNE CIBLE FIXE
3.1.2 POURSUITE LENTE D’UNE CIBLE MOBILE
3.1.3 RAMPE LENTE
3.1.4 MOUVEMENTS RAPIDES ALTERNEs
3.1.5 MAINTIEN D’UNE POSITION
3.1.6 IMPULSION DE MOUVEMENT
3.2 CORTEX
3.3 RESPIRATION
4- MODELES « ÉSOTERIQUES »
4.1 LES CHAKRAS
4.2 LES « MERIDIENS »
CHAPITRE 2 MODELES « AFFECTIFS » 
1- APPROCHES PSYCHOTHÉRAPEUTIQUES
1.1 PSYCHOTHÉRAPIES BVOCATIVES INDIVIDUELLES
1.2 PSYCHOTHBRAPIES DIRECTIVES INDIVIDUELLES
1..2.1 THÉRAPIE DE LA RÉALITÉ
1.2.2 APPROCHES COGN-ITIVES
1.2.3 THÉRAPIES BÉHA VIORALES
1.2.4 THeRAPIE « D’ACTIVATION DU FLUX ÉMOTIONNEL »
1.3 PSYCHOTHÉRAPIES DE GROUPE
1.4 LIENS ENTRE PSYCHOTHBRAPIES
2- VALEURS CULTURELLES
CHAPITRE 3 DESCRIPTION DES TECHNIQUES
TABLEAU I  PARAMETRES « BIOLOGIQUES »
TABLEAU II  PARAMETRES « AFFECfiFS »
TABLEAU III TABLEAU SPBCIMEN
1- TECHNIQUES CENTREES SUR L’ORGANISATION CORTICALE 
1.1- RELAXATION PROGRESSIVE DE JACOBSON
1.1.1 DISCUSSION
TABLEAU 1.1  RELAXATION PROGRESSIVE DE JACOBSON
1.2- TRAINING AUTOGENE DE SCHULTZ
1.2.1 DISCUSSION
TABLEAU 1.2 TRAINING AUTOGENE DE SCHULTZ
1.3- TECHNIQUE DE RELAXATION PAR L’INITIATION PROGRESSIVE
TABLEAU 1.3  TECHNIQUE DE RELAXATION PAR L’INITIATION PROGRESSIVE (TRIP)
1.4- PROGRAMME DE DIMINUTION DES TENSIONS
1.4.1 DISCUSSION
TABLEAU 1.4 PROGRAMME DE DIMINUTION DES TENSIONS
1.5- MÉDIT AT ION SPIRALE
1.5.1 DISCUSSION
TABLEAU 1.5  MEDITATION SPIRALE
2- TECHNIQUES CENTREES SUR L’ORGANISATION PERIPHÊRIQUE
2.1- MASSAGE POLARITE
2.1.1 « SCRUT AGE MANUEL »
2.1.2 « TRANSFERT D’ENERGIE »
2.1.3 CERCLE POLARISANT
2.1.3.1 POSITIONNEMENT
2.1.3.2 COMMENT PRATIQUER LE CERCLE POLARISANT
2.1.4 DISCUSSION
TABLEAU 2.1  MASSAGE POLARITE
2.2- MASSAGE CALIFORNIEN
2.3- MASSAGE SUÊOOIS
2.4- MASSAGE ESALEN
2.5- MASSAGE INTEGRAL
2.5.1 DISCUSSION
TABLEAU 2.2 MASSAGE CALIFORNIEN
TABLEAU 2.3  MASSAGE SUEOOIS
TABLEAU 2.4 MASSAGE ESALEN
TABLEAU 2.5 MASSAGE INTEGRAL
2.6 LA REFLEXOLOGIE
TABLEAU 2.6  RÉFLEXOLOGIE
2.7 LE SHIATSU
2.7.1 LA RESPIRATION
2.7.2 LES TECHNIQUES DE PRESSION ET LES TECHNIQUES SPECIALES
TABLEAU 2.7 SHIATSU (ACUPRESSION)
2.8 LA MYOTHERAPIE
TABLEAU 2.8 MYOTHERAPIE
2.9 LE ROLFING
TABLEAU 2.9 ROLFING
2.10 L’INTEGRATION POSTURALE
T ABLEAlT 2.10 INTEGRATION POSTURALE
3- TECHNIQUES CENTREES SUR L’ORGANISATION PERIPHERIQUE
3.1- TRAGER
TABLEAU 3.1 TRAGER
4- TECHNIQUES CENTREES SUR L’ORGANISATION CORTICALE 
4.1- FELDENKRAIS
TABLEAU 4.1 3 FELDEt~KRAIS
4.2- BERTHERA T
TABLEAU 4.2 BERTHERAT
4.3- T.AI CHI CHUAN
TABLEAU 4.3 TAICHICHUAN
4.4- MEDITATION DYNAMIQUE
TABLEAU 4.4  MEDITATION DYNAMIQUE ET KUNDALINI
5- AUTRE TECHNIQUES
5.1 REBIRTHING
TABLEAU 5.1 REBIRTHING
CONCLUSION
CHAPITRE 4 SYNTHESE DES TECHNIQUES
TABLEAU IV  CLASSIFICATION GENERALE
1- CLASSIFICATION
2- SYNTHESE
2.1- TECHNIQUES CENTREES SUR L’ORGANISATION CORTICALE AVEC PEU OU PAS DE MOUVEMENTS
2.2- TECHNIQUES CENTREES SUR L’ORGANISATION PERIPHERIQUE
2.3- TECHNIQUE CENTREE SUR L’ORGANISATION PERIPHERIQUE AVEC MOUVEMENTS
2.4- TECHNIQUE$ CENTREES SUR L’ORGANISATION CORTICALE AVEC MOUVEMENTS
2.5- AUTRE TECHNIQUE
CONCLUSION
GLOSSAIRE
BIBLIOGRAPHIE

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