Rupture du ligament croisé crânial (LCCr) chez le chat

Rupture du ligament croisé crânial (LCCr) chez le chat

Forces appliquées sur le grasset à l’appui

A l’appui, le grasset est soumis à des forces provenant de la traction musculaire mais aussi du poids de l’animal.

Forces exercées par les muscles dont les tendons passent par la face crâniale de l’articulation

Ces forces concernent les muscles de l’avant de la cuisse dont le principal est le quadriceps fémoral. La contraction de ces muscles exerce une traction crânio-proximale sur le tibia par l’intermédiaire du tendon quadricipital et du tendon patellaire. Leur action s’oppose donc au LCCr .
Force exercée par le LCCr
Force exercée par le quadriceps fémoral

Forces exercées par les muscles dont les tendons passent par la face caudale de l’articulation

Ce sont les forces engendrées par les muscles de l’arrière de la cuisse, principalement le biceps fémoral, le gracile, la bande caudale du semi-membraneux et la bande caudale du sartorius qui s’insèrent distalement sur la face caudale du tibia sous le grasset. La contraction de ces muscles exerce une traction postérieure sur l’extrémité proximale du tibia. L’action de ces muscles est donc agoniste de celle du LCCr.

Forces exercées par le muscle gastrocnémien

Le muscle gastrocnémien est situé sur la face caudale du tibia. Il s’insère proximalement sur la face postérieure du fémur proche de l’articulation et distalement par l’intermédiaire du tendon calcanéen commun sur le calcanéum. Sa contraction provoque l’extension du jarret lorsque le membre est au soutien et une légère flexion du grasset qui s’accompagne d’une traction postérieure sur l’extrémité distale du fémur à l’appui. La contraction du gastrocnémien est donc antagoniste de l’action du LCCr à l’appui .

Forces exercées par la masse du corps

Le poids de l’animal est directement proportionnel à sa masse. La direction de cette force est perpendiculaire au sol et son sens orienté vers le bas. Elle est transmise en partie au plateau tibial par le fémur. Le plateau tibial n’est pas perpendiculaire à l’axe fonctionnel du tibia chez le chat et le point de contact entre les deux surfaces articulaires se situe crânialement à cet axe. En raison de cette configuration anatomique, une partie du poids du chat génère une force à partir du point de contact entre les deux os orientée non pas verticalement mais crânio-distalement. On peut de plus décomposer cette force en une force compressive de direction identique à l’axe fonctionnel du tibia et une force dirigée crânialement perpendiculaire à l’axe fonctionnel engendrant une poussée crâniale de l’extrémité proximal du tibia formant une partie de la poussée tibiale crâniale (Figure 10). Cette poussée crâniale peut expliquer à elle seule le tiroir antérieur observé suite à une lésion du LCCr lors de l’appui ou lors du test de compression tibiale.

La poussée tibiale crâniale

une force dirigée crânialement émerge des contractions musculaires et du poids du chat appliqués au niveau du plateau tibial. Ces forces tendant à faire translater crânialement l’extrémité proximale du tibia sont à l’origine de la poussée tibiale crâniale (PTC). L’analyse de cette force est nécessaire afin de comprendre l’origine de certaines lésions du LCCr. De plus, sa modification est le fondement même du principe de la TPLO, le sujet de notre étude. 18, 35

Conséquence d’une poussée tibiale crânial trop importante

La PTC, partie intégrante du modèle biomécanique actif du grasset explique certaines RLCCr non explicables avec le modèle passif. Certains cas peuvent provenir d’une PTC trop importante contribuant à la dégradation progressive du LCCr. Le LCCr est fonctionnellement directement opposé à cette poussée crâniale. Ainsi, plus la PTC est importante et plus le ligament est sollicité. Lors de rupture partielle ou complète du LCCr, la lutte contre la poussée tibiale crâniale est donc une bonne voie d’action. En effet, si l’on supprime ou diminue la PTC, le LCCr est préservé s’il est simplement lésé, évitant alors une rupture totale car il est moins sollicité. Si celuici est rompu, il n’est alors plus nécessaire de remplacer sa fonction par une ligamentoplastie car il devient inutile dans l’opposition au tiroir crânial. Certains échecs chirurgicaux peuvent être éclairés en considérant cette force. Si l’on pose des prothèses ligamentaires sur un grasset soumis à une force de poussée trop importante, on guérit l’animal transitoirement mais on n’enraye pas le problème de base. Les prothèses peuvent être usées progressivement et rompre à leur tour si la PTC n’est pas diminuée. La PTC explique par ailleurs pourquoi on observe des lésions du ménisque médial lors de RLCCr. Celuici étant fermement attaché au ligament collatéral médial et à la capsule articulaire, le ménisque avance avec le tibia et la corne postérieure se retrouve écrasée par le condyle fémoral médial. De par « l’effet coin » joué par son pôle caudal détaillé précédemment, le ménisque médial participe à la stabilité crânio-dorsale du grasset en retenant le tibia. En contrepartie pour ce ménisque, une sollicitation accrue et répétée peut mener à une déchirure. En isolant chaque paramètre participant à cette force on peut envisager plusieurs moyens de traiter la rupture ou de limiter l’usure du LCCr. 18, 35

 Influence du poids sur la PTC
En diminuant la masse de l’animal, on réduit directement la norme du poids (valeur quantifiable du vecteur force) et par conséquent, celle de la PTC. Il a été démontré chez le chien qu’une diminution de la masse corporelle était bénéfique en cas de rupture partielle ou totale du LCCr et dans la prévention de la rupture.

Influence de l’angle du plateau tibial (APT) sur la PTC

L’angle du plateau tibial représente directement sa pente. Il s’agit de l’angle formé par la droite passant par le plateau tibial et la droite perpendiculaire à l’axe fonctionnel du tibia.
En modifiant, la pente du plateau tibial, on diminue la PTC. C’est sur ce principe que repose la TPLO ou d’autres ostéotomies modifiant la pente du plateau tibial. Pour cela, Slocum et al. ont démontré chez le chien que plus la pente du plateau tibial est élevée et plus la PTC est importante 58. Il a été démontré chez le chat que les animaux ayant subi une RLCCr ont un angle du plateau tibial plus élevé que les animaux sains (environ 25° de moyenne contre 22°). Malgré cette tendance à laisser entendre l’APT comme facteur prédisposant à la rupture, ce dernier point n’a pas été démontré de manière claire à ce jour. Cet angle présente une variabilité interindividuelle sans effet de l’âge, du sexe ou du poids du chat. Il est aussi physiologiquement identique entre le membre droit et le gauche.

Autres voies d’action sur la PTC

Un autre moyen de diminution de la PTC peut être d’agir sur les forces musculaires qui s’appliquent par l’intermédiaire des tendons quadriciptal et patellaire. On convertit alors les composantes crâniales dirigées perpendiculairement à l’axe fonctionnel du tibia afin de limiter la PTC. Il s’agit du principe de l’avancement de la tubérosité tibiale.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE A : Données actuelles sur la rupture du ligament croisé crânial (LCCr) chez le chat
CHAPITRE I : CONTEXTE EPIDEMIOLOGIQUE, ETIOLOGIQUE ET PATHOLOGIQUE DE LA RUPTURE DU LCCr CHEZ LE CHAT
I. EPIDEMIOLOGIE ET ETIOLOGIE
1. Origine traumatique
2. Origine d’apparence non traumatique
II. EVOLUTION DU GRASSET ATTEINT DE LCCr
1. Remaniements articulaires
2. Lésions méniscales
CHAPITRE II : BIOMECANIQUE DU GRASSET DU CHAT
I. CINEMATIQUE DU MEMBRE PELVIEN ET REPARTITION DU POIDS
II. MOUVEMENTS NORMAUX DU GRASSET
1. Mouvements de flexion et d’extension
2. Mouvements rotatoires
3. Mouvements angulaires
III. MOUVEMENTS DU GRASSET LORS DE RUPTURES DU LCCr (RLCCr)
IV. BIOMECANIQUE DES MENISQUES
V. MODELISATION PASSIVE DU GRASSET
VI. MODELISATION ACTIVE DU GRASSET
1. Forces appliquées sur le grasset à l’appui
a. Forces exercées par les muscles dont les tendons passent par la face crâniale de l’articulation
b. Forces exercées par les muscles dont les tendons passent par la face caudale de l’articulation
c. Forces exercées par le muscle gastrocnémien
d. Forces exercées par la masse du corps
2. La poussée tibiale crâniale
a. Conséquence d’une poussée tibiale crânial trop importante
b. Influence du poids sur la PTC
c. Influence de l’angle du plateau tibial (APT) sur la PTC
d. Autres voies d’action sur la PTC
CHAPITRE III : TRAITEMENT DE LA RUPTURE DU LIGAMENT CROISE CRANIAL CHEZ LE CHAT
I. OPTIONS THERAPEUTIQUES
1. Traitement conservateur ou traitement chirurgical ?
2. Traitement conservateur
II. REVUE DES CAS DE CHATS TRAITES CHIRURGICALEMENT
1. Stabilisation passive : Ligamentoplasties extra-capsulaires
2. Stabilisation active : l’avancement de la tubérosité tibiale (Tibial tuberosity advancement ou TTA)
3. Stabilisation Dynamique : Tibial plateau levelling osteotomy (TPLO) et Crânial closing tibial wedge osteotomy (CTWO)
CHAPITRE IV : PRINCIPES DE L’OSTEOTOMIE DE NIVELLEMENT DU PLATEAU TIBIAL (TPLO)
I. INTERET DE LA TPLO
II. EVALUATION PREOPERATOIRE
1. Intérêt de la mesure d’APT
2. Radiographies préopératoires
3. Mesures radiographiques
a. Méthode de mesure de l’APT conventionnelle
b. Méthodes de mesure de l’APT alternative
c. Mesure des déformations angulaires et rotatoires
4. Fiabilité de la mesure
5. Prévision de l’ostéotomie
III. INTERVENTION INTRA-ARTICULAIRE PREALABLE
1. Intervention sur les ligaments croisés
2. Intervention sur les ménisques
a. Abord des ménisques
b. Evaluation des ménisques
c. Traitement des ménisques
d. Relâchement méniscal
IV. TECHNIQUE CHIRURGICALE
1. Déroulement de la TPLO
2. Corrections angulaires et rotatoires
3. Association TPLO/CTWO
V. SUIVI POST-OPERATOIRE ET COMPLICATIONS POSSIBLES
1. Evaluation, soins et suivi post-opératoires
2. Complications possibles.
PARTIE B : Matériel et méthodes
CHAPITRE I : OBTENTION ET PREPARATION DES SPECIMENS
I. OBTENTION DES SPECIMENS
II. PREPARATION DES SPECIMENS
1. Radiographie du membre nu
2. Fixation du membre au système de liaison à la presse
3. Mise en place des points de marquage
4. Mise en place des systèmes de simulation de la tension musculaire
CHAPITRE II : REALISATION DES TESTS BIOMECANIQUES
I. REALISATION DES TESTS BIOMECANIQUES
1. Positionnement du membre avant la mise en charge
2. Mise en charge
3. Mesures photographiques
4. Section du LCCr
5. Réalisation de la TPLO
6. Radiographies suivant la TPLO
CHAPITRE III : METHODES D’ANALYSE
I. ANALYSES RADIOGRAPHIQUE ET PHOTOGRAPHIQUE
1. Mesure de l’angle du plateau tibial (APT)
2. Mesure de l’amplitude de la subluxation tibiale crâniale (ASTC)
II. ANALYSE STATISTIQUE
PARTIE C : Résultats et discussion
CHAPITRE I : RESULTATS
I. POPULATION ETUDIEE
II. RESULTATS EXPERIMENTAUX
1. Vérification des angles d’ouverture des articulations par mesure radiographique
2. ASTC en fonction de l’APT imposé 3. ART en fonction de l’APT imposé
CHAPITRE II : DISCUSSION
I. L’ECHANTILLON
II. LE PROCESSUS EXPERIMENTAL
1. Le Modèle biomécanique
a. Le principe général
b. Choix des angles des articulations et du poids appliqué
c. Reproduction des forces appliquées in vivo
d. Répétabilité des mesures et biais possible
2. L’interprétation radiographique
a. Adéquation entre les angles des articulations et les valeurs vérifiées radiographiquement
b. Mesure de l’APT
c. Mesure d’ASTC
d. Mesure d’ART
III. LES RESULTATS
1. Effet de la TPLO sur la subluxation tibiale crâniale
2. Effet de la TPLO sur la rotation tibiale
IV. BILAN DE L’ETUDE
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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