Rôle infirmier dans le maintien à domicile à Genève

Architecture, urbanisme et chutes

L’architecture des bâtiments évolue au fil des années et des technologies. Les nouveaux matériaux, les nouvelles techniques de construction et les autres nouvelles technologies ont permis aux architectes de réaliser toutes leurs fantaisies. Les constructions sont- elles toujours adaptées aux personnes âgées ? Les considérations artistiques ont-elles pris le dessus sur l’ergonomie ? A noter également que l’architecture est influencée par les habitudes de vie des habitants, en fonction des époques. Organisation des pièces, installations électriques, installations sanitaires, … sont tous des éléments qui changent au fil du temps, afin de s’adapter à la société et peuvent constituer des facteurs de chutes. Certains immeubles ou ouvrages d’art contiennent des obstacles tels que des marches, des escaliers, des portes trop étroites, des seuils, … qui ne facilitent pas l’accès aux personnes âgées et qui constituent des facteurs de chutes. De plus, de par l’ancienneté des habitations, les modalités d’adaptation de certains immeubles dans le but d’aménager le lieu de vie ou d’y introduire une nouvelle technologie, sont difficiles. Depuis 2002, une loi fédérale existe afin de limiter les inégalités liées au handicap.

A ce sujet : « 3 Il y a inégalité dans l’accès à une construction, à une installation, à un logement … lorsque cet accès est impossible ou difficile aux personnes handicapées pour des raisons d’architecture … . » (Art. 2 de la Loi fédérale sur l’élimination des inégalités frappant les personnes handicapées du 13 décembre 2002 (LHand ; RS 152.3)). En 2009 a été éditée la norme SIA 500 Constructions sans obstacles qui décrit les normes précises de construction pour faciliter l’accès aux personnes handicapées. En 2017, Felix Bohn, architecte, ergothérapeute, designer éclairagiste et gérontologue a édité des directives dans le cadre de l’habitat pour personnes âgées : « Le standard suisse en matière de conception architecturale ». Il y aborde les thèmes allant de la construction des immeubles, de l’éclairage et jusqu’à l’aménagement du territoire pour faciliter le déplacement et la vie des personnes âgées. En lisant le document, on se rend rapidement compte de la complexité du travail à réaliser pour adapter le parc immobilier existant et les attentions à avoir dans l’élaboration des nouvelles constructions.

Echelle du risque de chute et tests : Afin de prévenir les risques de chute, il existe une échelle, appelée l’échelle de chutes Morse. Elle contient 6 composants à évaluer : les antécédents de chute, la présence d’un diagnostic secondaire, une aide à la marche, un équipement comme une voie veineuse ou de l’oxygène, la démarche et la capacité lors de transfert ainsi que l’état mental (Santé et maladie, 2017). Cela permet, à l’aide d’un score sur 125, d’établir trois niveaux de risques : aucun risque (résultat entre 0 et 24), faible risque (résultat entre 25 et 44) et risque élevé (plus de 45) (Santé et maladie, 2017). Cette échelle peut être réalisée aussi bien en milieu hospitalier qu’à domicile, par les professionnels de la santé comme les médecins ou les infirmiers, -ères. De cette échelle vont découler des interventions pour limiter le risque de chute. Il existe trois tests pour évaluer le risque de chute en Suisse : la station unipodale, le test de la chaise ou timed get up and go et le test de station tandem. Ces trois tests à eux seuls ne permettent pas d’affirmer qu’une personne est à risque de chute. Ils doivent être couplés à un tableau de risque de chute.

La station unipodale : Ce teste évalue les troubles de l’équilibre. Le médecin demande à la personne de se tenir debout, pied joint. Une chaise est placée derrière elle pour plus de sécurité. Le patient doit tenir plus de 5 secondes sur un seul pied. Le pied à terre ne doit pas bouger (Münzer & Gnädinger, 2014, p.859).

Le test de timed get up and go : Ce test évalue la mobilité de la personne. Un parcours de trois mètres est tracé entre deux chaises placées l’une en face de l’autre. La patiente est assise sur la première chaise, doit se lever, parcourir les trois mètres puis se rassoir sur l’autre chaise. Pour un résultat plus fiable, il est recommandé de faire le test 3 fois. Si le patient effectue le parcours en moins de 10 secondes, on en conclut que la mobilité quotidienne n’est pas restreinte. Si le parcours est effectué en plus de 10 secondes, on peut déduire que le patient a une limitation de mobilité : restreinte, pertinente ou prononcée (Münzer & Gnädinger, 2014, p.859).

Le test de station en tandem : Ce test évalue l’équilibre du patient. Sur le sol, deux traces de pied séparées de 2.5 cm sont dessinées l’une derrière l’autre, comme des traces de pas dans la neige. Pour affirmer que le patient n’a pas de problème d’équilibre, il faut qu’il reste positionné, un pied sur chaque trace pendant 10 secondes sans prendre d’appuis extérieurs (Münzer & Gnädinger, 2014, p.859).

Les nouvelles technologies

De plus en plus de nouvelles technologies émergent afin de réduire au maximum les chutes. Nous allons séparer les moyens mis à disposition de nos aînés en deux catégories. Tout d’abord ceux faisant office de prévention primaire, qui sont mises en place en amont de la maladie, qui permettent de limiter l’apparition de nouveaux cas et donc d’agir sur l’incidence (Gutzwiller & Paccaud, 2009). Dans notre thématique, nous avons définit la prévention primaire comme tous les moyens mis en place par la personne âgée, par son entourage ou le personnel soignant pour éviter qu’elle ne chute. La prévention secondaire est mise en place lorsque les premiers symptômes apparaissent. La personne va être prise en soins rapidement afin d’éviter une péjoration et des complications (Gutzwiller & Paccaud, 2009). Dans le cas d’une chute à domicile, il existe des technologies qui vont permettre à l’aîné de demander de l’aide afin qu’il puisse être prise en soins lorsqu’il est à terre. Il ne faut pas oublier qu’il existe beaucoup de tests qui évaluent les risques de chutes d’une personne âgée. Ils peuvent donner une bonne indication pour la mise en place ou non d’une technologie à domicile. Pour notre travail de Bachelor, nous allons nous intéresser plus largement à la prévention secondaire mais il nous paraissait essentiel de faire un état des lieux des différentes technologies existantes. Beaucoup de sociétés proposent la mise en place de système domotique afin de diminuer au mieux le risque de chute à domicile. Selon Laurin & Middernacht (2006), « 60% des chutes se produisent de nuit. Beaucoup de ces chutes sont dues au fait que les personnes âgées ont du mal à voir dans la nuit et que leurs interrupteurs ne sont pas accessibles. » (p.90).

Pour réduire les chutes durant la nuit, il existe plusieurs systèmes comme la mise en place de technologies qui permettent de déclencher l’allumage des lampes dès que la personne se déplace (Laurin & Middernacht, 2006). « Ces systèmes sont composés de capteurs de mouvements et de capteurs de luminosité. » (Laurin & Middernacht, 2006, p.91). Il existe également d’autres systèmes comme des interrupteurs visibles la nuit ou encore des interrupteurs sans fils qui peuvent être déplacés et donc toujours accessible pour la personne âgée (Laurin & Middernacht, 2006). Même si beaucoup d’aides préventives peuvent être mises en place pour essayer d’éviter les chutes, celles-ci sont très présentes dans le quotidien de nos aînés. D’après le Bureau de Prévention des Accidents (BPA), chaque année en Suisse, un tiers des personnes âgées de plus de 65 ans tombe au moins une fois par année et le risque de tomber augmente rapidement avec l’âge (Bureau de prévention des accidents [BPA], 2012, p.31). Il a donc fallu que les chercheurs développent des appareils afin de donner l’alerte au plus vite lorsqu’une personne est à terre. En effet, plus le temps passé au sol est long, plus les conséquences de la chute seront graves. Il est donc primordial de pouvoir détecter une chute pour le maintien de l’autonomie des personnes âgées (Laurin & Middernacht, 2006). Le téléalarme ou la téléassistance est apparu en 1974 (Raulet-Croset, Amar, Charue-Duboc & Kogan, 2010). Après installation du système, la personne devra porter un bracelet ou un pendentif avec un bouton qui lui permettra d’appeler de l’aide en permanence en cas de chute. Le système permet d’enregistrer un certain nombre de numéros de la famille, des amis ou encore d’enregistrer le numéro d’une centrale d’aide qui lui permettra d’avoir directement une assistance médicale.

A Genève, ce système peut être proposé par IMAD. Son installation est facturée 250 chf à laquelle s’ajoute des frais de location du système à 33,35 chf/mois (IMAD, 2017a). Un abonnement de téléphonie fixe est également nécessaire. Des compléments au dispositif, comme par exemple une signalisation lumineuse, peuvent également être installés avec un coût relativement similaire à celui de l’appareil (IMAD, 2017a). Le Téléalarm® n’est pas remboursé par l’assurance maladie de base (IMAD, 2017b). Ce système est efficace mais ne peut pas être mis en place chez toutes les personnes âgées. « En effet, un sujet souffrant de déficience cognitive n’utilisera pas forcément un bouton d’appel pour avertir d’un événement … » (Laurin & Middernacht, 2006, p.87). De plus, si la chute entraîne une perte de connaissance, la personne ne pourra pas activer son bouton d’alarme et la technologie s’avérera donc inefficace. Cette technologie demande une grande compréhension de la part de la personne âgée. En effet, par oubli ou encore par soucis de coquetterie, certaines personnes vont chuter à domicile et ne pourront prévenir personne car elles n’auront pas jugé utile de mettre leur bracelet.

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Table des matières

Déclaration
Remerciements
Résumé
Liste des abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures
Table des matières
Introduction
1. Problématique
1.1. La personne âgée
1.2. Le risque de chute
1.3. EMS vs Soins à domicile, à Genève
1.4. Politique fédérale
1.4.1. Santé 2020
1.4.2. Loi sur la protection des données
1.5. Politique cantonale
1.6. Architecture, urbanisme et chutes
2. Etat des connaissances
2.1. Définition de la personne âgée
2.2. Les facteurs de risques de chute
2.2.1. Echelle du risque de chute et tests :
2.3. Syndrome post-chute
2.4. Rôle infirmier dans le maintien à domicile à Genève
2.5. Les nouvelles technologies
2.6. Les rôles de la KFH
3. Modèle théorique
3.1. Modèle conceptuel de l’adaptation de Callista Roy
3.2. Ancrage disciplinaire
3.2.1. Evaluation des comportements
3.2.2. Evaluation des stimuli
3.2.3. Métaconcepts
3.3. Modèle conceptuel de l’adaptation et les nouvelles technologies
3.4. Question de recherche
4. Méthode
4.1. Sources d’information et stratégie de recherche documentaire
4.2. Diagramme de flux
5. Résultats
5.1. Récapitulatifs des articles retenus dans les résultats
5.1.1. Acceptability of an intelligent wireless sensor system for the rapid detection of health issues: findings among home-dwelling older adults and their informal caregivers
5.1.2. Multimodal sensor-based fall detection within the domestic environment of elderly people
5.1.3. Falls in older people: The place of telemonitoring in rehabilitation
5.1.4. Vidéosurveillance intelligente et détection des chutes : perception des professionnels et des gestionnaires
5.1.5. What it Takes to Successfully Implement Technology for Aging in Place: Focus Groups With Stakeholders
5.1.6. Social service robots to support independent living: Experiences from a field trial 39
5.1.7. Automated In-Home Fall Risk Assessment and Detection Sensor System for Elders
5.1.8. Clinical effectiveness of and attitudes and beliefs of health professionals towards the use of health technology in falls prevention among older adults
5.1.9. Ageing-in-place with the use of ambient intelligence technology: Perspectives of older users. International Journal of Medical Informatics
5.2. Tableau comparatif des thématiques abordées dans les articles retenus
5.3. Analyse critique des articles retenus
5.3.1. Les gérontechnologies introduites, leur fiabilité et leur accessibilité
5.3.2. Les personnes âgées face aux technologies
5.3.3. Les proches aidants
5.3.4. Les professionnels
5.3.5. L’éthique
6. Discussion
6.1. Les gérontechnologies introduites, leur fiabilité et leur accessibilité
6.2. Les personnes âgées face aux technologies
6.3. Les proches aidants
6.4. Les professionnels
6.5. L’éthique
7. Conclusion
7.1. Apports et limites du travail
7.2. Recommandations
8. Bibliographie
8.1. Références bibliographiques
8.2. Bibliographie
9. Annexes
9.1. Echelle de chute Morse
9.2. Test de Timed Up & Go et test Unipodal
9.3. Test de station en tandem
9.4. Echelle de Zarit
9.5. Exemple de fiche de lecture personnelle : Acceptability of an intelligent wireless sensor system for the rapid detection of health issues: findings among home-dwelling older adults and their informal caregivers
9.6. Exemple de fiche de lecture personnelle : Falls in older people: The place of telemonitoring in rehabilitation

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