RÔLE ET LIMITES D’UTILISATION DES ADHÉSIFS

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Historique des colles et adhésifs en Europe et USA

L’historique des adhésifs pour prothèses dentaires remonte au 18ème siècle, bien que la littérature rapporte peu d’études sur le terrain, et la recherche a été limitée aux entreprises manufacturières. Les premières études et publications datent donc du 19ème siècle aux États-Unis, siège des principaux fabricants d’adhésifs dans leurs formulations commerciales. Ces produits étaient associés à diverses résines à base de plantes comme le karaya, l’acacia, la gomme adragante et l’acémannane qui, au contact de la salive ou de l’eau, deviennent un gel adhérant à la base de la prothèse et à la muqueuse sous-jacente.
L’American Dental Association a été la première à signaler l’utilisation d’adhésifs pour prothèses dentaires en 1935, et le premier brevet relatif à ce matériau a été délivré aux États-Unis en 1913 [8-9]. Les matériaux utilisés au 19ème siècle étaient un mélange de gommes végétales formant un matériau capable d’absorber l’humidité de la salive. Après hydratation, le mélange augmentait de volume et devenait un matériau visqueux qui permettait à la prothèse d’adhérer à la muqueuse buccale. Habituellement, leur mécanisme d’action résulte d’un contact accru entre les tissus et la prothèse, ce qui crée une force de rétention entre la muqueuse buccale et la prothèse [10-11].

Éthique et édentement total

Une dentition efficiente est importante pour le bien-être et la qualité de vie. Malgré les progrès de la dentisterie préventive, l’édentement demeure un problème majeur de santé publique dans le monde entier. L’édentement est une affection importante et irréversible et est décrit comme le marqueur final de maladie bucco-dentaire. Bien que la prévalence de la perte complète de dents ait diminué au cours de la dernière décennie, l’édentement demeure un phénomène majeur dans le monde entier, en particulier chez les personnes âgées.
Selon la Société Française des Traitements de l’Edentement Total [12], le nombre d’édentés total est en augmentation. Actuellement, il y a environ plus de 5 millions édentés totaux uni ou bi-maxillaires en France. Et l’augmentation de ce nombre serait due, principalement, à « l’allongement croissant de l’espérance de vie et par l’augmentation proportionnelle des édentements avec l’âge ». Ainsi, en 2020, en France :
 « les plus de 60 ans devraient représenter un tiers de la population
 Le nombre des plus de 75 ans devrait être multiplié par 3 et celui des plus de 85 ans par 4.»
En 1999, Stéphane Escurre a réalisé une enquête chez des patients édentés totaux portant sur le confort des prothèses, paramètre subjectif, et sur le paramètre financier. Il en a déduit l’aspect éthique de ces deux paramètres. Lorsque nous analysons la situation en 2016, nous observons que les problèmes éthiques soulevés sont toujours les mêmes :
« L’enjeu d’une politique de santé dentaire passe par la prévention et par une promotion des soins mais aussi par une prise de conscience de tous les acteurs impliqués que l’édentement total n’est pas prêt de disparaître.
Les problèmes éthiques relatifs au traitement des édentements totaux concernent les odontologistes, les pouvoirs publics, les patients et dans une moindre mesure, les industriels. Les grandes mutations technologiques de ces dernières années ont occulté certaines thérapeutiques dentaires ; le traitement conventionnel de l’édentement total (prothèse totale amovible) en fait partie. La formation des étudiants à cette discipline se réduit de réforme en réforme au profit de matières fondamentales. Il n’est pas rare que certains étudiants terminent leur cursus sans avoir traité un patient édenté total. L’attrait pour les techniques de pointe, l’implantologie en particulier, ont fait perdre certains impératifs fondamentaux dans le traitement de l’édentement total.
Ceci aboutit à un déficit de la qualité globale des prothèses totales amovibles conventionnelles alors que celles-ci sont encore souvent incontournables pour un grand nombre de patients.
Le patient édenté total est habituellement une personne de plus en plus âgée, souvent atteint de diverses pathologies et dont les ressources économiques sont faibles (un jeu de prothèses conventionnelles représentent parfois trois ou quatre mois de retraite). Cependant, depuis quelques années, il existe une nouvelle catégorie de patients plus jeunes (et même très jeunes) dont la situation économique et sociale est des plus précaire et qui par manque d’éducation, d’information mais aussi par négligence préfère les extractions dentaires aux soins conservateurs.
Dans un cas comme dans l’autre, l’aspect économique est un véritable défi pour les pouvoirs publics.
Car la perte des dents, outre l’amoindrissement des fonctions (mastication et phonation) détruit l’image corporelle. Toute atteinte de cette image remet en question l’équilibre psychique de l’individu et en particulier la notion du sentiment de confiance de soi.
Cet état de fait met l’odontologiste face à un dilemme éthique: il connaît la solution pour redonner un confort incomparable à un édenté total mais doit encore se cantonner à une technique classique souvent insatisfaisante pour des raisons strictement économiques.
Le patient a, avant d’être édenté total, une image de ce que l’on appelle le dentier. Le patient peut réagir de deux manières :
– la résignation, il a perdu ses dents et doit se contenter de « dentiers » et de ses défauts. La simple restauration de son image par des prothèses amovibles conventionnelles lui suffit. Les problèmes économiques sont aussi l ‘élément décisif dans le choix d’une thérapeutique : soit les ressources (retraites ou salaires) sont trop faibles pour envisager une solution plus élaborée, soit le patient refuse de consacrer une somme importante. De plus, la crainte d’opérations lourdes et potentiellement douloureuses le rebute.
– Le refus de cet état de fait et le désir de retrouver les dents qu’il a perdues : dans ce cas le patient est sensible à la notion d’image de soi dans laquelle le dentier n’a pas sa place.
Dans ce cas, le corps peut être assimilé à un bien qui contribue à notre plaisir de vivre en même temps qu’il donne à voir aux autres.
Lors de l’analyse des principaux griefs des patients vis-à-vis de leur(s) prothèse(s) totale(s) amovible(s), l’instabilité est citée dans le tiers des cas. Cette doléance nuit à l’image de soi par un manque de confiance en sa bouche.
Deuxièmement, la douleur est un argument pour 20% des patients. La notion d’esthétique est le dernier facteur incitant les patients à refaire leurs prothèses (9%). Les problèmes d’inconfort sont prépondérants. Dans la moitié des cas, les praticiens ne proposent pas d’autres alternatives thérapeutiques que des prothèses amovibles conventionnelles. Cela n’est pas en accord avec le fait que l’odontologiste doit énoncer au patient toutes les propositions thérapeutiques en accord avec les données acquises de la science et dont son cas relève lorsque le patient est informé des différentes propositions thérapeutiques, il y a une disparité dans les solutions préconisées en rapport avec le maxillaire intéressé par l’édentement total. Pour le maxillaire supérieur, les deux tiers des propositions sont une prothèse amovible totale conventionnelle, pour la mandibule en revanche, la solution implantaire fixe ou amovible est la solution la plus proposée (81%). Les patients qui ont choisi les implants ont été informés par leur praticien (52%), par des personnes de leur entourage (37%) et par les médias (11%). Malgré 1’insatisfaction des patients pour leurs prothèses amovibles totales conventionnelles, la majorité recourt encore à cette thérapeutique. Cependant à la mandibule, 58% ont choisi une solution implantaire, le maxillaire supérieur étant en général moins handicapant. On peut en déduire que les patients suivent, si cela leur est possible, les propositions qui ont la faveur de leur praticien. Si 81% des solutions proposées pour résoudre l’édentement mandibulaire sont implantaires ; 58% des patients ont choisi effectivement cette solution, 69% des solutions proposées au maxillaire sont conventionnelles, 77% des patients ont finalement choisi cette thérapeutique.

La résorption osseuse

La résorption osseuse est un processus physiologique de base qui est essentiel à la compréhension de nombreuses pathologies.
Sa manifestation orale la plus commune est la destruction osseuse du rempart alvéolaire dans la parodontite.
L’os est un tissu remarquablement dynamique et actif, subissant un remaniement constant en réponse aux influences mécaniques, nutritionnelles et hormonales. Un équilibre entre les processus couplés de la résorption osseuse par les ostéoclastes et la formation osseuse par ostéoblastes est requis chez un adulte en bonne santé [20].
Un certain nombre d’études ont établi qu’un processus de résorption osseuse se produit dans la bouche édentée avec ou sans prothèses dentaires .Qu’en est il avec l’apport des adhésifs ?
Les adhésifs pour prothèses solubles se dissipent progressivement en se dissolvant dans la salive du patient. Les caractéristiques physiques des adhésifs pour prothèses dentaires sont :
– la capacité de se répandre sous pression.
– de s’étaler sur la prothèse et de se dissiper suggérant que, contrairement aux produits insolubles, les adhésifs pour prothèses dentaires répartissent plus uniformément la charge prothétique sur les tissus de soutien.
Selon les différentes lois biomécaniques de Weinman et Fisher sur le phénomène de la résorption osseuse le fait que les nouvelles générations d’adhésifs soient solubles et se dissipent alors sur l’ensemble de la prothèse, permet ainsi de lutter contre la destruction osseuse.
Cette répartition uniforme procure un effet amortissant et, lorsque les adhésifs sont utilisés correctement, ces mêmes propriétés répartissent également uniformément les forces occlusales sur la surface du tissu. En 1980, Tarbet et Grossman [21] ont mené une enquête de six mois sur l’incidence et la gravité de l’irritation des muqueuses chez un groupe de 111 porteurs de prothèses qui utilisaient régulièrement des adhésifs pour prothèses dentaires. Cette étude n’a rapporté aucune augmentation de l’incidence de l’irritation des muqueuses. De plus, les chercheurs ont constaté que l’irritation des muqueuses présente chez certains patients au début de l’étude s’améliorait ou était éliminée lorsque l’adhésif était utilisé. Les auteurs ont conclu que l’utilisation d’un adhésif approprié peut réduire la probabilité d’irritation des tissus. L’étude Grasso et ses collègues de 1994 [17] ont mis en évidence une amélioration statistiquement significative de toutes les dimensions du mouvement lorsqu’un adhésif était utilisé. Cela suggère que le traumatisme tissulaire pourrait diminuer, et non augmenter, avec l’utilisation d’adhésifs.
Aujourd’hui, la dentisterie a amélioré ses connaissances relatives à l’ostéointégration. Cependant, la disponibilité de l’os dans différentes zones de la mâchoire est la principale préoccupation de la plupart des praticiens. Les techniques chirurgicales disponibles pour l’augmentation osseuse peuvent ne pas convenir à tous les patients en raison de problèmes systémiques ou de raisons financières. Cependant, l’implant maxillaire et mandibulaire soutenu par les prothèses est une option de traitement viable et efficace pour la plupart des patients en prothèse complète, leur procurant la sécurité qui pourrait être obtenue grâce à l’utilisation d’adhésifs pour prothèses dentaires.

Les moyens de rétention complémentaire

De nombreuses personnes de plus de 65 ans sont totalement édentées. Ce qui nécessite un remplacement artificiel des dents. Alors que les besoins de nombreux patients peuvent être satisfaits par la prothèse dentaire traditionnelle, d’autres nécessitent une rétention supplémentaire. C’est habituellement la norme pour les prothèses soutenues par la mandibule qui exigent une rétention supplémentaire pour augmenter la stabilité, la fonction et l’amélioration de l’esthétique. De nos jours, la prothèse soutenue par des implants est une autre option pour la prothèse amovible traditionnelle parce que les patients ont des informations et des attentes importantes pour une bonne santé bucco-dentaire. Entre les mains d’un praticien qualifié, la chirurgie des implants est une procédure relativement simple et peut-être effectuée en moins d’une heure.
La résorption du processus alvéolaire peut être si sévère qu’il est pratiquement impossible de fabriquer des prothèses dentaires stables engendrant la satisfaction du patient. Le taux de résorption de la crête résiduelle chez les patients peut atteindre plusieurs millimètres par an. En raison de ce phénomène, de nouvelles prothèses dentaires seront nécessaires et, à l’avenir, la fonction, l’occlusion et l’esthétique peuvent être compromises à mesure que la crête recule. La prothèse soutenue par implantation est une option de traitement évidente pour ces situations difficiles.
Comme le souligne Fajri, Benfdil, El Mohtarim, El Wady et Abdedine [22], « Les problèmes de rétention et d’instabilité constituent la principale doléance en prothèse complète mandibulaire. L’amélioration de l’équilibre prothétique dépendra d’une part, de l’exploitation raisonnée de la surface d’appui, et d’autre part de l’instauration d’un parfait équilibre occlusal. En fonction de la situation clinique et des conditions économiques des patients, plusieurs modalités thérapeutiques peuvent être envisagées afin d’améliorer la rétention et la stabilité prothétique. »
Ainsi, selon ces auteurs, les différentes solutions pour améliorer la rétention et la stabilité de la prothèse chez les édentés sont les suivantes :

Présentation de la PACSI

Les Consensus de 2002 de MC Gill au Canada a désigné la prothèse amovible complète supra-implantaire (PACSI) reliée à deux implants symphysaires comme la solution prothétique de référence pour traiter un édentement total mandibulaire [23].
Cette proposition thérapeutique permet de répondre de manière simple, rapide et fiable à la demande de la majorité des patients totalement édentés à la mandibule. La surface d’appui plus réduite à la mandibule qu’au maxillaire, l’importance de la résorption osseuse, les sollicitations déstabilisatrices de la musculature labiale et jugale mais surtout de la langue sont souvent à l’origine d’une instabilité de la prothèse amovible complète mandibulaire. Le complément de rétention offert par les implants améliore le confort, la rétention et la stabilité de la prothèse.

Présentation des différents système d’attachement

Un attachement est un dispositif mécanique unissant, avec ou sans possibilité de mouvement, une prothèse amovible aux implants.
Il existe une grande diversité de systèmes d’attachement. En prothèse amovible complète supra-implantaire on peut les classer en fonction :
 Du type de connexion mécanique
o Les attachements à liaison rigide ne permettent aucun mouvement de la prothèse à l’exception de sa mise en place et de son retrait.
o Les attachements à liaison articulée (ou ruptrice) autorisent certains mouvements de la prothèse sous l’action de la manducation.
 De leur aspect
o Barres de conjonction.
o Attachements axiaux.

LES BARRES DE CONJONCTION

La barre est un système de rétention complémentaire permettant de relier les implants en place sur l’arcade [24]. Ceci va permettre de répartir les charges (forces masticatoires) sur les différents piliers implantaires [25].
On peut classer les barres de conjonction en fonction de leur mode de fabrication [24]:
 Barres issues d’une préforme calcinable (barre d’Ackermann)
 Barres obtenues par soudure ou brasure d’une préforme usinée (barre d’Ackermann, barre de Dolder, barre de Hader)
La rétention de la prothèse amovible est assurée :
o Par des cavaliers métalliques courts ou longs (appelées gouttières), ou plastiques, qui se verrouillent sur le profil de la barre.
o Par des systèmes de boutons pressions incorporés dans la barre. La liaison entre la barre et le ou les cavaliers est rigide ou articulée [26].

LA BARRE D’ACKERMANN

La barre d’Ackermann est une barre issue d’une préforme calcinable, elle est constituée d’une barre et de ses cavaliers, c’est le système le plus classique. Trois profils de barres peuvent être utilisés: section ronde, ovale ou ovoïde.
Les cavaliers peuvent être de matière métallique ou en plastique et viennent s’activer sur un cylindre en or, titane ou en plastique. La barre d’Ackermann permet une rotation des cavaliers autour de la barre.
La rigidité de ce type de barre varie en fonction de son diamètre et de la distance séparant les deux piliers implantaires.

Indications de première intention de la PACSI

La PACSI mandibulaire est indiquée en première intention chez les patients suivants [30]:
• Dans le cas de forte résorption mandibulaire, la surface d’appui réduite associée à l’absence d’un relief crestal stabilisateur ne permettent pas d’assurer uns stabilité horizontale de la prothèse qui risque de se déplacer lors des contractions de la musculature périphérique labiale, jugale et linguale lors des mouvements.
• Dans le cas d’une incoordination musculaire comme une incoordination linguale, une maladie de Parkinson, des déficits psychomoteurs, des tics ou des parafonctions.
L’absence de maîtrise de la langue ne permet pas d’exploiter la qualité des prothèses amovibles complètes en particulier au niveau des profils d’extrados prothétiques appelés surfaces polies stabilisatrices. L’incoordination motrice de la langue empêche celle-ci de se placer efficacement dans le profil lingual en double concavité de la prothèse pour assurer le joint sublingual.
• En présence de déficit de salive dans les cas d’hyposialie, de xérostomie comme par exemple pour un syndrome de Gougerot-Sjorgen ou une radiothérapie des glandes salivaires ou tout simplement liée à la sénescence . En effet, la salive par la création d’un film salivaire et d’un ménisque salivaire contribue de façon essentielle à la rétention des prothèses amovibles.
• Lorsqu’il existe un important décalage des bases osseuses dans les cas de rétromandibulie (classe II squelettique). Pour améliorer un soutien esthétique de la lèvre, éviter un surplomb important, empêcher une interposition nocive de la lèvre inférieure derrière le bloc incivo-canin maxillaire, il est souvent recommandé de réduire la béance.
• Dans le cas de patients qui ont deux ou trois implants exploitables dans la région symphysaire. Il s’agit soit de patients qui doivent renouveler leur PACSI , soit de patients pour lesquels des implants ont été posé dans la perspective d’une PACSI, soit enfin lors de la réintervention sur des patients qui ont eu des traitements implantaires et pour lesquels une solution fixe implanto- porté n’est plus indiquée. Dans ce dernier cas, il faut évaluer le nombre d’implants exploitables pour une PACSI en fonction de leur distribution sur l’arcade et des contingences biomécaniques.

Indications des PACSI versus PAC

Mandibule

La PACSI mandibulaire est indiquée en deuxième intention pour répondre à la demande des patients qui souhaitent améliorer la rétention et la stabilité de leur prothèse complète mandibulaire. Dans ce cas, une prothèse amovible complète conventionnelle est initialement proposée au patient prévenu qu’une solution implantaire peut être envisagée dans un second temps en bénéficiant des acquis du port de cette prothèse. Lors de 1’examen initial, la collecte des données issues de l’entretien , de l’observation clinique et des examens complémentaires permet au praticien d’analyser les différents points clés qui sont classés comme facteurs favorables ou défavorables à la réussite du traitement par une prothèse amovible complète conventionnelle. Il s’agit notamment d’évaluer les facteurs anatomiques et physiologiques susceptibles de favoriser la stabilité prothétique d’une prothèse amovible complète conventionnelle comme le relief crestal, la présence de contre-dépouille exploitable, la coordination linguale, la position de la langue lors de l’ouverture buccale, la tonicité musculaire, le décalage des bases osseuses… Cette stratégie de traitement permet au patient de tester la prothèse amovible complète qui doit cependant répondre aux exigences de qualité de la prothèse amovible complète conventionnelle. Après au moins 3 mois de port de la prothèse amovible complète mandibulaire, la satisfaction du patient est évaluée et la solution implantaire éventuellement envisagée. L’avantage est de bénéficier des acquis de la prothèse complète qui constitue le montage directeur idéal pour placer les implants de manière optimale dans le volume prothétique. Un autre avantage est également d’adapter le traitement à la demande du patient. L’utilisation d’une crème adhésive peut être effectué afin de satisfaire au mieux le patient avant de se lancer dans un traitement implantaire.

Au maxillaire

Le traitement de l’édentement complet maxillaire par la réalisation d’une prothèse amovible complète bien conçue permet de satisfaire le patient sur les plans fonctionnel et esthétique. Cela demeure le traitement de référence de l ‘édentement complet maxillaire. Si les conditions anatomiques sont favorables, un bridge fixe implanto-porté sur au moins 6 implants est aussi une excellente solution.
En revanche, la PACSI au maxillaire constitue plutôt une solution de compromis quand la prothèse fixée n’a pas été possible. En dehors des difficultés rencontrées avec ce type de restauration au maxillaire, les taux de succès ou de survie implantaire sont aussi nettement moins probants. Les taux de survie varient en fonction de la qualité osseuse, du nombre d’implant, de la distribution des implants et du concept biomécanique de la PACSI. Les échecs sont plus fréquents pour les os de faible qualité. Il est intéressant de noter sur le plan biomécanique que lorsque la prothèse amovible complète maxillaire est« implanto-supporté » par de nombreux implants, les taux de survie sont élevés et se rapprochent de ceux de la prothèse fixée implanto-porté décrite dans la littérature. En revanche, lorsque la PACSI maxillaire est avec un appui mixte implantaire et osteo-fibro-muqueux, avec un nombre limité d’implants (inférieur ou égal à 4), le taux d’échec implantaire est proche de 25 %. Au maxillaire 4 implants solidarisés par une barre sont le minimum recommandé pour une PACSI maxillaire. La seule indication véritable de la PACSI est un réflexe nauséeux incoercible mais c’est extrêmement rare. Si l’examen clinique ou l’anamnèse révèlent au praticien l’existence de ce réflexe, des moyens préventifs sont mis en oeuvre pour éliminer cette cause importante d’échec prothétique. Ces moyens, d’ordre psychologiques ou médicamenteux, doivent être associés aux règles de conception et d ‘élaboration des prothèses amovibles complètes, tout particulièrement en ce qui concerne les limites prothétiques de la prothèse complète maxillaire au niveau du joint vélo-palatin. Dans ce cas d’un maxillaire édenté fortement résorbé ou atrophié, la PACSI n’est pas l’indication de choix. La résorption osseuse centripète au maxillaire oblige à placer les implants dans une position plus postérieure que les dents naturelles [30].

Arcade antagoniste

L’indication de la PACSI comme choix thérapeutique dépend également de la nature fixe ou amovible de l’arcade antagoniste. La PACSI est une solution thérapeutique à privilégier sil ‘arcade antagoniste est également restaurée au niveau des secteurs cuspidés par une prothèse amovible, complète ou partielle de grande étendue. En revanche, face à une arcade antagoniste naturellement dentée ou restaurée par de la prothèse fixée (sur dents naturelles ou sur implants), la prothèse fixe implanto-portée (PFIP) reste la solution de choix si les conditions anatomiques, les possibilités financières et l’état de santé du patient le permettent. Si le patient porte déjà une prothèse amovible à l’arcade antagoniste, il est habitué sur le plan psychologique et de l’hygiène orale à ce type de prothèse. La prothèse amovible est plus facile à nettoyer lors de l’hygiène quotidienne qu’un bridge fixe implantoporté. Ensuite, un bridge complet implanto-porté impose le plus souvent la restauration d ‘une arcade dentaire courte jusqu’aux premières molaires) dont l’étendue est peu favorable à l’équilibre prothétique d’une prothèse amovible complète antagoniste. Il existe alors un risque de résorption accrue du maxillaire restauré par la prothèse amovible. Si le patient a une arcade antagoniste dentée ou restaurée par de la prothèse fixée, la solution du bridge fixe implanto-porté est préférable car elle évite l’impact psychologique négatif de la prothèse amovible. L’efficacité fonctionnelle est également meilleure.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
I.1. Adhésifs dentaires : définition et principes
I.2. Historique des colles et adhésifs en Europe et USA
I.3. Éthique et édentement total
I.4. Consensus de McGill
II. LA STABILITE DES PROTHESES
II.1. La résorption osseuse
II.2. Les moyens de rétention complémentaire
II.3. présentation de la pacsi
II.4. Présentation des différents systèmes d’attachement
II.5. Indication de première intention de la pacsi
II.6. Indication des P.A.C.S.I versus P.A.C:
a. Mandibule
b. Maxillaire
c. Arcade antagoniste
d. Hygiène
e. Cout
f. Rapidité de traitement
III. RÔLE ET LIMITES D’UTILISATION DES ADHÉSIFS
III.1. Composition et mode d’action
a. Les agents adhésifs
b. Les adjuvants
c. Les substances colorantes et aromatisants
d. Les ingrédients divers
III.2. Les stratégies d’adhésion
III.3. Effets indésirables
IV. INCIDENCE DE L’ADHÉSIF SUR LA RÉSORPTION OSSEUSE
IV.1. Points positifs
IV.2. Point négatifs
V. CONCLUSION
Bibliographie

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