Rôle des éducateurs et éducatrices de l’enfance

Rôle des éducateurs et éducatrices de l’enfance

Choix et intérêt de la thématique

On entend souvent les enfants dire: « le rose c’est pour les filles, le bleu c’est pour les garçons », « les filles ça joue pas aux voitures, les garçons ça joue pas aux poupées ». Ces propos nous montrent à quel point, dès le plus jeune âge, les enfants ont déjà intériorisé les stéréotypes de genre. Depuis la naissance, les parents, la famille, les amis, les professionnel·le·s, la société les influencent à préférer telles couleurs, tels vêtements ou jeux en fonction de leur identité sexuelle. Ainsi, la notion des stéréotypes genrés est très vite intégrée par les enfants. En effet, on a tendance à entendre ou dire que : les filles sont plus nulles en mathématique que les garçons mais elles sont plus appliquées que leurs camarades masculins à l’école. Les garçons sont plus forts que les filles. Une fille doit être belle, un garçon ne doit pas pleurer. Les femmes savent faire plusieurs choses à la fois. Les hommes sont plus débrouillards que les femmes. Les filles aiment jouer à des jeux calmes alors que les garçons préfèrent les jeux de bagarre. La danse, c’est pour les filles, à l’inverse le football, c’est pour les garçons, etc. Ces différences, qui semblent si « naturelles » et si évidentes pour la société, font partie intégrante de notre manière de considérer chaque individu. Comme ces stéréotypes sont intégrés depuis le plus jeune âge, nous allons nous intéresser aux enfants. 1.1. Motivations Plusieurs motivations me poussent à traiter la thématique des stéréotypes genrés dans les structures de la petite enfance. Le thème de l’enfance m’intéresse particulièrement car c’est la population avec laquelle j’aimerais travailler dans mon avenir professionnel. Lors de mes précédents stages, j’ai été confrontée à différentes situations, comme l’exemple du petit garçon qui voulait porter une robe, et je pense que cela va encore se reproduire. De plus, traiter ce thème me permettra de comprendre l’impact des stéréotypes sur ma manière de travailler et sur les réactions des enfants, afin de trouver des réponses aux diverses questions dont je me pose. Finalement, ce travail de recherche me permettra de me positionner professionnellement ainsi que personnellement vis-à-vis de la thématique. Durant mes stages, j’ai été confrontée à des stéréotypes de genre sans vraiment m’en rendre compte. Dans la crèche où j’ai travaillé durant ma Formation Pratique (FP), les éducateurs et éducatrices ont reçu une invitation à participer à une conférence, ainsi qu’à deux jours de cours sur la thématique suivante : « La poupée de Timothée et le camion de Lison ». C’était encore au début de mon stage et cela ne m’a pas tout de suite questionnée. C’est seulement en fin de formation, après avoir longuement réfléchi à un thème de travail de Bachelor, que j’ai décidé d’observer les enfants de plus près, pour me trouver une thématique à traiter. L’idée de travailler sur les stéréotypes de genre m’est venue un jour alors que les enfants jouaient en jeu libre. Elles et ils nous avaient demandé de sortir la caisse des déguisements. Ce jour-là, un garçon est venu vers l’éducatrice assise à côté de moi et lui a demandé de l’aide pour mettre une robe. À ce moment-là, j’ai observé la réaction de l’éducatrice. Elle a été un peu surprise de la demande du petit garçon mais elle la lui a mise sans poser de question. Après coup, je lui ai demandé son ressenti personnel – qu’un garçon lui demande d’enfiler une robe – ainsi que son point de vue sur les stéréotypes de genre. Elle m’a répondu qu’au début ça lui a fait bizarre qu’un garçon lui fasse ce genre de demande mais qu’elle n’a jamais eu de problème avec cela et qu’au fil du temps elle s’y est habituée. Ensuite, elle m’a raconté la première fois où elle a eu affaire à ce genre de situation. Elle m’a expliqué qu’elle a été très étonnée et un peu perplexe mais qu’elle l’a finalement habillé. Nous avons discuté un temps de cet épisode et je lui ai expliqué mon point de vue à ce sujet. La première fois que j’ai vu un garçon venir à la crèche avec une petite queue-de-cheval, cela m’a surprise mais au fil du temps je m’y suis habituée. Cette discussion a eu un impact sur ma propre réaction lorsqu’un garçon m’a demandé de lui mettre une robe. Je me souviens de la lui avoir mise sans me poser de questions. J’ai ensuite voulu connaître l’avis des autres éducatrices à propos de ce garçon qui voulait mettre une robe. Deux éducatrices qui ont participé à la conférence « Jolie fille, brave garçon », qui traite de la thématique des stéréotypes de genre, m’ont raconté ce qu’elles ont appris. L’intervenante leur a expliqué que l’éducation des filles et des garçons est inconsciemment influencée par les attitudes des adultes envers les enfants, selon qu’elles ou ils s’adressent aux filles et aux garçons (Office cantonal de l’égalité et de la famille, s.d.). Elles ont trouvé cette conférence intéressante et instructive pour leur pratique professionnelle et m’ont également affirmé que leur regard avait changé à la suite de cette conférence. Comme nous en avons discuté et que c’est un problème qui m’intéresse, j’ai eu envie de participer à la formation aussi. Je me suis donc renseignée sur le site de l’Office cantonal de l’égalité et de la famille, sur les deux jours de formation s’intitulant : « La poupée de Timothée et le camion de Lison », du même nom que le guide d’observation des comportements des professionnel·le·s envers les filles et les garçons. J’ai écrit à la responsable mais, malheureusement, le cours était déjà complet. Elle m’a aussi expliqué qu’ils allaient sûrement renouveler l’expérience car il y a eu beaucoup de demandes. J’ai également trouvé sur le site le guide d’observation sur les comportements des professionnel·le·s de la petite enfance envers les filles et les garçons, qui m’a apporté passablement d’informations et de bibliographies intéressantes.

Cadre théorique et concepts

Dans un premier temps, il est important de déterminer et de définir les différents concepts : le rôle d’un éducateur ou d’une éducatrice de l’enfance, le jeu libre en crèche et le terme de stéréotype de genre, qui permettront d’avoir une meilleure compréhension de la problématique. 2.1. Rôle des éducateurs et éducatrices de l’enfance Historique de la profession C’est vers le milieu du 19ème siècle que les premières crèches voient le jour en Suisse et partout en Europe. Ce développement est le résultat d’une industrialisation croissante de la société, de l’entrée des femmes dans les usines et d’une nécessité de faire garder leurs enfants. En effet, à cette époque-là, beaucoup d’enfants sont encore très peu scolarisé·e·s parce qu’elles et ils travaillent aussi dans les usines. Les durées des années scolaires sont alors plus courtes que pour les enfants d’aujourd’hui afin de pouvoir aider au travail dans les champs. Les premiers jardins d’enfants sont créés par le pédagogue Friedrich Froebel en 1837. Au début, ces espaces sont aménagés sous forme de jardins entretenus et cultivés par les enfants, pour leur permettre l’apprentissage et la découverte de la nature. La mise en place de ces structures est gérée par des associations caritatives ou par des femmes bourgeoises. L’objectif premier des crèches n’est pas seulement la garde des enfants mais également d’apprendre l’art d’être mère. Puis, influencer par l’« école nouvelle », les jardins d’enfants évoluent vers des espaces plus fermés et introduisent peu à peu le jeu. Dès la moitié du 20ème siècle, la mission des structures d’accueil s’oriente plutôt vers une fonction plus éducative et pédagogique pour favoriser davantage l’épanouissement et l’éveil du jeune enfant. En 1848, Froebel puis Montessori conçoivent les premières « salles d’asile » en France « […] pour lutter contre les mauvaises conditions d’accueil des nourrices de l’époque » (Degenaers, 2010, p. 17). Les principaux objectifs éducatifs que la ou le professionnel·le doit apprendre à l’enfant sont le développement du langage et les compétences perceptives. L’année 1902 marque l’apparition des premiers jardins d’enfants en France. Suite aux succès de ces établissements, le développement de ces jardins d’enfants se fait progressivement un peu partout. Finalement, l’éducation se base sur l’accroissement de l’autonomie, la socialisation et sur les apprentissages élémentaires (Chatelain-Gobron, 2015 ; Degenaers, 2010). Rôle et compétences des éducateurs et éducatrices de l’enfance Les éducateurs et éducatrices de l’enfance interviennent auprès d’enfants âgé·e·s de 0 à 12 ans dans différents types de gardes 1 . Pour ce travail, je me suis focalisée sur les crèches2 , qui ont pour but d’accueillir les enfants dans une structure ouverte du lundi au vendredi et du matin au soir. La crèche est généralement séparée en plusieurs groupes : nurserie (3 à 18 mois), petits (18 mois à 2 ans ½ ), grands (2 ans ½ à 4 ans ½ ) et UAPE3 (1re à 8e HarmoS). 4 Selon le nombre d’enfants et de groupe, certaines structures peuvent encore diviser en sous-groupe. Le but des professionnel·le·s de l’enfance étant de créer un lieu de vie favorisant le développement physique, psychomoteur, affectif, cognitif, langagier, social, moral et culturel de l’enfant. Elles et ils assurent également les services éducatifs quotidiens tels que : repas, sommeil, santé, jeux, etc. (Berger, Héroux, & Shéridan, 2005 ; Orientation.ch, 2017). Les éducateurs et éducatrices de l’enfance tiennent le cadre, organisent les activités et font travailler et développer toutes sortes de compétences aux enfants. Pour se faire, il est avant tout nécessaire de créer un lieu de vie propice au développement de leurs compétences fondamentales (propreté, langage, curiosité, etc.), psychomoteur (motricité fine, apprentissage de la marche, etc.), physique, affectif, cognitif, social et culturel de l’enfant, ainsi que leurs besoins physiologiques (sommeil, repas, accueil, etc.) et éducatifs (jeux, apprentissage, activités, etc.). Au quotidien, les professionnel·le·s favorisent le développement des compétences des enfants pour les guider dans leur autonomie, la découverte de soi, de leur environnement et de la vie en groupe (Berger, Héroux, & Shéridan, 2005 ; Meunier & Chétoui, 2002). Les professionnel·le·s de l’enfance doivent être en mesure de faire preuve de sens des responsabilités. En effet, elles ou ils doivent pouvoir faire des choix et les assumer, pour ainsi s’impliquer dans l’action et finalement assumer les conséquences de leurs propres actes. Elles et ils doivent aussi avoir un certain dynamisme car travailler quotidiennement auprès d’enfants impose une certaine activité et réactivité physique (Degenaers, 2010). Les éducateurs et éducatrices doivent veiller et s’engager à : respecter à tout moment les droits et besoins des enfants, leur faire confiance, prendre soin d’eux, favoriser leur éveil et leur socialisation par le jeu, les encourager à découvrir. Celles-ci et ceux-ci doivent également veiller à leur équilibre et leur épanouissement personnel, respecter leurs émotions, intimité et rythme de vie personnelle, leur proposer plutôt que de leur imposer, leur laisser la liberté de choisir, leur raconter et expliquer leur vécu et expérience.

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Table des matières

1. Choix et intérêt de la thématique
1.1. Motivations
1.2. Réflexions
1.3. Lien avec le travail social
1.4. Question de recherche
1.5. Objectifs visés
Objectifs personnels
Objectifs professionnels
Objectifs théoriques
1.6. Hypothèses
2. Cadre théorique et concepts
2.1. Rôle des éducateurs et éducatrices de l’enfance
Historique de la profession
Rôle et compétences des éducateurs et éducatrices de l’enfance
Les partenaires des professionnel·le·s de l’enfance
Autour de l’éthique
2.2. Le jeu libre en crèche
Aménagement de l’espace de jeux
Choix et propositions d’activités et de jeux variés
Le marketing
2.3. Les stéréotypes de genre
Le genre
Le stéréotype
Le stéréotype genré
3. Méthodologie
3.1. Outils de récoltes de données
3.2. Terrain d’enquête
3.3. Échantillon
HES·SO // Valais – Wallis Bachelor of Arts in Travail social
Patricia Santos
4. Analyse des données
4.1. Les jeux
Les jeux préférés et privilégiés par les enfants
L’intervention des professionnelles dans le jeu libre des enfants
4.1.2.1. Les pratiques des professionnelles concernant les jeux des enfants
4.1.2.2. Les influences observées dans les choix des jeux des enfants
Intervention des professionnelles dans les commentaires des enfants sur
les jeux de filles ou de garçons
Les jeux neutres ou mixtes
Le marketing et l’influence de la société
4.2. L’aménagement de l’espace
Agencement des salles et dispositions des différents coins de jeux
Présence de l’adulte
4.3. Les différents éléments émergeant des observations et entretiens
Les réactions des parents
La sphère privée
La conférence sur les stéréotypes de genre
5. Vérification des hypothèses
5.1. Choix et propositions d’activités et de jeux variés
5.2. Aménagement de l’espace de jeux
6. Pistes de réflexion et d’action
7. Bilan et apprentissages
7.1. Objectifs de la recherche
7.2. Bilan méthodologique
7.3. Limites de la recherche et réajustements
7.4. Bilan personnel
7.5. Positionnement professionnel
8. Conclusion
9. Bibliographie
10. Annexes..

 

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