Revue de littérature et théories économiques sur le rôle de l’éducation et la formation dans la croissance économique

L’éducation au sens large du terme

Au sens large du terme, selon Emile DURKHEIM, l’éducation c’est « l’ensemble des influences que la nature ou les autres hommes peuvent exercer soit sur notre intelligence, soit sur notre volonté ». Selon lui, « l’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné. » 3 Stuart Mill a aussi postulé pour ajouter que l’éducation c’est « tout ce que nous faisons par nous-mêmes et tout ce que les autres font pour nous dans le but de nous rapprocher de la perfection de notre nature. Dans son acception la plus large, elle comprend même les effets indirects produits sur le caractère et sur les facultés de l’homme par des choses dont le but est tout différent : par les lois, les formes du gouvernement, les arts industriels, et même encore par des faits physiques, indépendants de la volonté de l’homme, tels que le climat, le sol et la position locale. »4 Cette définition de l’éducation implique à savoir le caractère social de l’éducation.

Elle consiste à socialiser d’une façon méthodique la jeune génération et crée dans l’homme un être nouveau. L’éducation est considérée comme un élément important du développement des personnes, d’où le développement d’un droit à l’éducation. Ces différentes notions sont liées à celle du droit de l’éducation qui se définit, selon Jean François Minko Obame, comme « l’ensemble des règles, principalement de droit administratif, applicables au service public d’éducation »5 De plus, au sens large de l’éducation, elle consiste à changer le comportement d’un individu et à lui faire responsable au sein de la société ou communauté dans laquelle il vit. L’éducation ne correspond pas uniquement à la transmission des connaissances et des aptitudes aux éduqués, elle vise également à leur éduquer sur ce qu’on doit faire et ce qu’on ne doit pas dans la relation avec autrui; par exemple l’adoption de comportement favorable à l’environnement, le respect envers l’autrui, l’exercice de la citoyenneté, etc.

Définition d’une formation

Selon l’idée d’un formateur appelé Aurélien TOBIE, la définition d’une formation est basée sur les attentes des formateurs et des participants, et aussi sur leurs connaissances et pratiques existantes. La formation est donc différente de méthode d’éducation pour enfants. Elle exige une large contribution des participants à la formation pour mieux résoudre leurs propres problèmes et adapter le contenu de la formation avec leurs besoins. Elle est également différente d’une conférence ou des sessions de sensibilisation d’une population sur certains sujets où l’auditoire est subit par les actions d’un conférencier ou d’animateur. Ces derniers transfèrent des informations et des connaissances et l’auditoire, contrairement aux participants dans la formation, est un juste récepteur et absorbe ces connaissances. Donc, « La formation est un atelier qui favorise une interaction entre les participants et les formateurs, et dont l’objectif est le changement d’attitude ou de comportement des participants.

La formation peut porter sur l’application d’outils utiles aux participants, ou sur l’acquisition de nouvelles perspectives sur un sujet qui est important pour eux.»10 L’idée de Thierry Ardouin stipule que « La formation est l’action de se doter de moyens pour permettre l’acquisition de savoir par une personne ou un groupe, dans une perspective contractuelle, en lien avec un contexte donné en vue d’atteindre un objectif.»11 Cette définition met l’accent sur les notions de « contrat », de collaboration, d’adhésion et d’objectif. Un autre auteur, Alain Meignant, postule que « Disposer à temps, en effectifs suffisants et en permanence, des personnes compétentes et motivées pour effectuer le travail nécessaire en les mettant en situation de valoriser leurs talents avec un niveau élevé de performance et de qualité, a un coût salarial compatible avec ses objectifs économiques et dans le climat social le plus favorable possible.»12 Sa définition réside dans la finalité de gestion des ressources humaines. Elle essaie d’expliquer que la formation participe beaucoup à l’amélioration de la qualité des ressources humaines.

Définir le sous-développement

Le terme sous-développement possède différentes appellations. Plusieurs auteurs et spécialistes en économie de développement ont tous avancé leurs points de vue sur la notion du sous-développement. Le Président américain Harry Truman, en 1949, a utilisé pour la première fois la notion de « pays sous-développés » en justifiant l’aide que les pays riches doivent apporter aux pays pauvres pour éviter la montée du communisme. En 1952, Alfred Sauvy a utilisé la notion de « tiers-monde » pour qualifier les pays sous-développés indiquant un monde marginalisé hors des deux blocs (capitaliste et communiste), ignoré, exploité et méprisé comme le tiers état. L’ONU a évoqué, en 1970, la notion de « pays en voie de développement » pour expliquer le processus de progrès économique et social dans lequel les pays pauvres sont engagés et la volonté d’une approche optimiste et positive du développement. En bref, le « sous-développement » désigne une situation de non développement d’un pays. Un pays est dit sous-développé s’il connait des blocages qui empêchent le processus de développement de se mettre en place, notamment l’industrialisation. Ainsi, les stratégies de développement basées sur l’industrialisation et la sortie de la spécialisation agricole constituent une voie efficace pour faire sortir ce pays de la situation de sous-développement. Sylvie Brunel a trouvé quatre critères du sous-développement à savoir : une pauvreté de masse ; des fortes inégalités par rapport aux pays développés mais aussi à l’intérieur du pays lui-même ; l’exclusion du pays du commerce international et des connaissances mondiales mais aussi d’une partie de la population au sein du pays ; enfin l’insécurité environnementale, sanitaire ou encore politique dans laquelle vit la population. Qu’en est-il alors de la notion de pauvreté ? Ces deux termes sont-ils synonymes ?

Définir la pauvreté La pauvreté peut être jugée comme une des caractéristiques du sousdéveloppement. D’une façon générale, elle signifie un état ou une situation d’un ou plusieurs individus qui n’arrivent pas à satisfaire leurs besoins fondamentaux. Mais en portant la réflexion sur l’explication économique du terme, on appelle pauvre tout ce qui ne dispose pas de moyens nécessaires pour acquérir des biens en alimentation, touche un faible niveau de revenu, n’a pas la possibilité d’avoir une bonne et saine habitation, ne peut pas accéder à l’éducation et à la santé, etc. La pauvreté est un manque de moyens permettant d’atteindre un certain niveau de bien-être. Selon les welfaristes, la pauvreté est un état dans lequel l’individu considéré ne possèderait pas suffisamment de ressources monétaires pour rendre maximal son bien-être économique ce qui correspond à la définition de Ravallion : « Nous pouvons dire qu’une situation de pauvreté existe dans une société lorsqu’une ou plusieurs personnes n’atteignent pas un niveau de bien-être économique censé constituer un minimum raisonnable correspondant aux standards de cette société » (Ravallion [1998: 3, notre traduction]) Toutefois, la définition de la pauvreté varie dans le temps et dans l’espace. En effet, être pauvre dans les pays développés n’est pas identique d’être pauvre en Afrique. Par ailleurs, les auteurs ont des points de vue différents quant au concept de pauvreté. Les termes suivants sont les plus souvent utilisés pour qualifier la pauvreté: paupérisation, précarité, vulnérabilité, appauvrissement, exclusion sociale, disqualification sociale et nouvelle pauvreté.

Autres mesures de la pauvreté L’approche par les besoins essentiels, quant à elles, considèrent des dimensions multiples, comme une alimentation adéquate, une bonne santé, une éducation de base, un logement adéquat, des aménagements sanitaires, un bon habillement, etc. Ces différents besoins sont dits « essentiels » vu que leur satisfaction est considérée comme une condition à l’atteinte d’une certaine qualité de vie. La mesure de la pauvreté selon cette approche consiste donc à considérer tous ces besoins avant de classifier un individu dans un état de pauvreté. Par ailleurs, selon la constatation du PNUD, la mesure de la pauvreté peut également se faire par comparaison avec le seuil de pauvreté d’une situation d’un individu. On distingue deux types de seuil de pauvreté : le seuil relatif et le seuil absolu. Le seuil relatif de pauvreté est fixé en fonction de la distribution de revenu (ou d’un autre indicateur de bien-être) dans la population étudiée. Par exemple, sur la base d’une distribution de revenu ou des dépenses des ménages, les ménages pauvres sont ceux qui ont un revenu inférieur au revenu moyen. Le seuil absolu de pauvreté est fixé de manière indépendante de la distribution de l’indicateur de bien-être. Il est basé sur un minimum de biens et services jugés nécessaires pour assurer la survie d’une personne dans un contexte socio-économique et un environnement physique donnés et souvent établi sur une base biologique.

Il s’agit notamment d’un seuil de pauvreté établi sur la base des besoins énergétiques journaliers d’une personne dans un environnement donné. L’Indicateur de Développement Humain (IDH) utilisé par le PNUD, une reprise de l’approche d’A. Sen, cherche à évaluer la qualité de vie dans chacun des pays. Cette mesure est basée sur trois dimensions : la santé, l’éducation et le revenu. Il mesure la probabilité pour un individu d’un pays donné de ne pas connaître un manque dans l’une de ces trois dimensions. Sa valeur est donc comprise entre zéro et un. Un IDH proche de un correspond à une meilleure qualité de vie de la population nationale comme dans les pays industrialisés, et un IDH proche de zéro indique une mauvaise qualité de vie de la population comme dans la plupart des pays pauvres. L’Indicateur de Pauvreté Humaine (IPH) est alors le contraire de l’IDH. L’indicateur de pauvreté humaine (IPH), fondé sur trois éléments: l’espérance de vie, le niveau d’éducation (mesuré par le taux d’analphabétisme), les conditions de vie, notamment l’accès aux services de santé et à l’eau potable et la malnutrition des enfants. Selon cet indicateur, la pauvreté est vue comme l’absence d’opportunités permettant de bénéficier d’une existence acceptable.

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Table des matières

REMERCIEMENT
LISTE DES ABRÉVIATIONS
LEXIQUE DES MOTCLES
SOMMAIRE
INTRODUCTION
Partie I : GENERALITES ET APPROCHES THEORIQUES SUR LE RÔLE DE L’EDUCATION ET DE LA FORMATION DANS LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
Chapitre I : APPROCHES THEORIQUES SUR L’EDUCATION, LA FORMATION ET LA PAUVRETE
Section 1 : Les différentes approches sur l’éducation
1. Les différentes définitions relatives à l’éducation
2. Les concepts de l’éducation
3. Typologie de l’éducation
Section 2 : Notions générales sur la formation
1. Définition d’une formation
2. Les objectifs d’une formation
3. Les différents types de formation
Section 3 : Les concepts du sous-développement et de la pauvreté
1. Définitions du sous-développement et de la pauvreté
2. Les différentes formes et approches de la pauvreté
3. Mesures de la pauvreté
Chapitre II : RELATION ENTRE EDUCATION, FORMATION ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
Section1 : Revue de littérature et théories économiques sur le rôle de l’éducation et la formation dans la croissance économique
1. Les théories sur le capital humain
2. Les théories de la croissance endogène
3. Les autres théories économiques
Section2 : Rôle de l’éducation et de la formation dans le développement économique
1. Contribution de l’éducation et de la formation au développement humain
2. Contribution de l’éducation et de la formation au développement durable
3. Les effets économiques indirects de l’éducation et la formation
Section3 : Les expériences vécues par les pays développés
1. Les Etats-Unis d’Amérique et l’Union soviétique
2. Les pays de l’Union Européenne
3. Les nouveaux pays industrialisés et les pays asiatiques
Partie II : PRIORITES A L’EDUCATION ET A LA FORMATION POUR LUTTER CONTRE LA PAUVRETE A MADAGASCAR
Chapitre III : LE SYSTEME EDUCATIF ET LA PAUVRETE A MADAGASCAR
Section 1 : Contexte de l’éducation à Madagascar
1. Historique de l’éducation malgache
2. La structure du système éducatif malgache
3. La situation actuelle de l’éducation à Madagascar
4. Les obstacles à l’amélioration de la qualité du système éducatif malgache
Section 2 : Réalités de la formation à Madagascar
1. Le non adéquation entre la formation et l’emploi
2. Le niveau de la qualification des malgaches face à la mondialisation
3. Relation entre l’emploi et le niveau d’instruction à Madagascar
4. Les problèmes relatifs à la formation à Madagascar
Section 3 : La dynamique de la pauvreté à Madagascar
1. Les facteurs explicatifs de la pauvreté à Madagascar
2. Evolution de la pauvreté à Madagascar
3. Les cibles de la pauvreté à Madagascar
4. L’éducation et la pauvreté à Madagascar
Chapitre IV : LES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE A MADAGASCAR PAR LES POLITIQUES EDUCATIVES
Section 1 : Le financement du secteur éducatif à Madagascar
1. Rôle de l’Etat
2. Rôle des bailleurs de fonds et des ONG nationales et internationales
3. Rôle des parents d’élèves
Section 2 : Analyse sur les politiques éducatives déjà appliquées à Madagascar
1. Les réformes éducatives à Madagascar
2. Considération de l’éducation et la formation dans les différentes stratégies de réduction contre la pauvreté mises en oeuvre à Madagascar
3. Limites des politiques déjà adoptées
Section 3 : Des priorités à considérer et des recommandations pour une meilleure qualité de l’éducation et de la formation à Madagascar
1. Assurer l’éducation fondamentale de base pour tous
2. Appuyer l’enseignement supérieur
3. Appuyer les formations liées à l’emploi pour une meilleure adaptation au marché du travail
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE
Annexe 1: Liste des Tableaux
Annexe 2: Evolution de l’intensité de pauvreté à Madagascar
Annexe 3 : Taux d’alphabétisation de 15 ans selon le quintile
Annexe 4 : Taux de scolarisation par niveau, selon le milieu, et selon le genre

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