Revue de la littérature sur la reproduction humaine

L’infertilité est caractérisée par la difficulté ou l’incapacité d’un couple à concevoir un enfant [9]. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’infertilité affecte 15% des couples dans le monde [18]. L’annonce de l’infertilité et du dysfonctionnement des organes génitaux représente une importante atteinte narcissique [3]. A la fin des années 1970 [7], les techniques de l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) ont offert de nouvelles possibilités de prise en charge aux couples. De plus en plus de couples ont recours à cette technique pour faire face à leur infertilité [3]. Depuis 1978, année de naissance de Louise Brown premier enfant jamais issu de FIV, près d’un million de naissances ont été enregistrées dans le monde [23]. La FIV constitue un processus médical relativement lourd pour le couple qui l’entreprend [3]. Les techniques de FIV sont complexes et lourdes à assumer sur les plans physique, psychique et financier [21]. Ainsi la transparence des résultats en Assistance médicale à la procréation (AMP) est devenue une obligation et est au centre des préoccupations actuelles des cliniciens et des biologistes. Même si la présentation des résultats en AMP reste un domaine en cours de définition, les centres publient ou transmettent régulièrement leurs données [12, 49]. A l’image de ces centres nous nous sommes proposés d’étudier les résultats de l’AMP au Sénégal après 10 années de pratique. L’objectif général de cette étude était de présenter et d’analyser les résultats du groupe FIV-Sénégal. Les objectifsBspécifiques étaient de :
– déterminer le nombre de cycles de FIV ;
– répertorier les causes d’infertilité ;
– rapporter les données de la stimulation ;
– rapporter les données de la biologie et
– analyser l’issue des cycles de FIV.

Définitions

L’infertilité est une affection caractérisée par l’échec de conception d’une grossesse clinique après 12 mois de rapports sexuels réguliers non protégés [53]. Une grossesse est dite clinique lorsque le diagnostic repose sur la visualisation échographique d’un ou de plusieurs sacs gestationnels ou sur des signes cliniques de grossesse. En plus de la grossesse intra-utérine, cette définition intègre également la grossesse ectopique documentée [52]. Les technologies de l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) sont définies par toute procédure ayant pour objectif la reproduction et qui comprend une manipulation in vitro d’ovocytes humains et de spermatozoïdes ou d’embryons [52]. Elles incluent, une liste non exhaustive d’interventions que sont :
– FIV et transfert d’embryons,
– ICSI,
– biopsie embryonnaire,
– tests génétiques préimplantatoires,
– « hatching » ou éclosion assistée,
– transfert intrafallopien de gamètes (GIFT),
– transfert intrafallopien de zygotes (ZIFT),
– cryoconservation de gamètes et d’embryons,
– don de sperme, d’ovocytes et accueil d’embryons
– cycles de gestation pour autrui (GPA).

Ainsi, l’insémination artificielle de spermatozoïdes est exclue de cette définition.

Historique

L’histoire de l’AMP est une aventure de presque 2000 ans. Les écrits de Talmud, au IIème siècle, attestent de connaissances sur le principe de l’insémination artificielle.

Au XIVème siècle, l’insémination artificielle aurait été utilisée par certaines tribus arabes comme acte de guerre : les bonnes juments étaient inséminées avec de la semence de mauvais étalons [10]. Les premières inséminations réalisées sur l’être humain dataient de la fin du XIXème siècle. Girault et Pencoast ont mené des tentatives malgré un climat juridique et religieux très défavorable. Cependant leurs thèses ont été interdites de publication [10]. En 1930, la mise en évidence des variations cycliques chez la femme, a conduit à une recherche orientée vers une fécondation hors du corps humain. Pincus et Saunders ont démontré les possibilités de maturation in vitro des ovocytes et la première tentative de FIV a eu lieu en 1944 avec Rock et Menkin [26]. En 1969 à Cambridge, le biologiste Bob Edwards parvient à féconder l’ovocyte in vitro. Louise Brown, premier enfant jamais issu de FIV est née en 1978, avec la collaboration du gynécologue Patrick Steptoe à Cambridge. Les premières tentatives de FIV se sont faites sans stimulation avec un follicule unique. Le principe de la stimulation ovarienne est conçu en 1981 [26]. En France, les travaux du Professeur René Frydman et du Docteur Jacques Testait ont permis la naissance d’Amandine à l’Hôpital Antoine Béclère de Clamart en 1982 [10]. Zoé est née en 1984, en Australie, après un transfert d’embryon congelé. En 1992, André Van Steirteghem et Paul Devroey ont présenté, à Bruxelles, la technique de l’injection intracytoplasmique de spermatozoïde ou « Intra Cytoplasmic Sperm Injection » (ICSI) [10]. Au Sénégal, Youssoupha Diallo et Ali Diab El Hadi ont obtenu la première naissance par FIV en Afrique en 1989.

Reproduction humaine

Dans l’espèce humaine et la majorité des espèces eucaryotes, la reproduction est sexuée. Elle est caractérisée par la rencontre et la fusion des gamètes mâle et femelle donnant naissance à un œuf (ou zygote). Selon ce mode de reproduction, les individus sont tous génétiquement uniques, différents entre eux et différents de leurs parents. Cette variabilité intra-spécifique est le résultat du brassage de gènes qui se fait au cours de deux étapes clés de la reproduction sexuée : la gamétogenèse et la fécondation [47]. La gamétogenèse est un processus de maturation des cellules germinales ou gonocytes diploïdes en cellules mûres haploïdes. Elle est différente selon le sexe : chez l’homme c’est la spermatogénèse, chez la femme c’est l’ovogénèse [47].

Anatomie des organes génitaux 

Anatomie des organes génitaux internes de la femme

Les ovaires, l’utérus et le vagin constituent les organes génitaux internes de la femme. Ils sont situés dans le pelvis. Les ovaires sont des glandes sexuelles paires, symétriques de la forme d’une amande, d’environ 4 cm de long, 2 cm de large et 1 cm d’épaisseur. Ils sont fixés aux organes de voisinage par trois ligaments :
– le ligament suspenseur de l’ovaire
– le ligament tubo-ovarien et
– le ligament propre ou utéro-ovarien .

L’ovaire présente, à la coupe, deux partie : le cortex et la medulla. Les follicules sont enfouis dans le cortex. L’ovaire est le siège d’une activité endocrine par la sécrétion de stéroïdes sexuels (œstrogènes et progestérone) et d’une activité exocrine par la production de follicules. L’utérus est un organe musculaire creux, piriforme, destiné à contenir l’œuf fécondé pendant son développement et à l’expulser à terme. Il présente une cavité virtuelle de forme triangulaire. Il est constitué d’une muqueuse, où a lieu l’implantation, d’une musculeuse et d’une séreuse. Les trompes utérines sont 2 conduits musculo-membraneux pairs et symétriques. Elles sont le siège de la fécondation et de la migration embryonnaire. La trompe mesure environ 10 à 12 centimètres (cm) de long et présente quatre parties. La partie utérine, située dans l’épaisseur même du muscle utérin, a un trajet oblique en haut et latéralement; sa longueur est d’environ 1 cm, son diamètre est de 0,2 à 0,4 millimètres (mm). Elle débouche dans l’angle supérieur de l’utérus par l’ostium tubaire ; un orifice de 1 mm de diamètre. L’isthme tubaire est une portion de 3 à 4 cm faisant suite à la partie utérine. Il ménage un trajet entre ligaments rond de l’utérus et propre de l’ovaire. L’ampoule tubaire mesure 7 à 8 cm et présente une grande compliance. C’est l’endroit où a lieu souvent la fécondation. L’infundibulum de la trompe est évasé, en entonnoir. Cette portion est constituée de 10 à 15 franges .

Le vagin, organe de la copulation, est un conduit musculo-membraneux situé entre vessie et urètre en avant, et rectum en arrière. Sa longueur moyenne est de 8 cm pour la paroi antérieure et 10 cm pour la postérieure. C’est un organe pelvipérinéal qui présente :

– deux faces : antérieure et postérieure,
– deux bords latéraux et
– deux extrémités : fornix vaginal et orifice vaginal.

Anatomie des organes génitaux de l’homme

Testicules

Les testicules sont des glandes ovoïdes paires situées dans les bourses. Ils ont une double fonction exocrine et endocrine. La spermatogénèse se fait grâce aux tubes séminifères et aux cellules de Sertoli. La sécrétion d’androgènes est assurée par les cellules de Leydig. Les testicules sont reliés à la cavité abdominale par le cordon spermatique. Le parenchyme est entouré par l’albuginée dans l’enveloppe vaginale. Des projections de l’albuginée subdivisent le testicule en 250 à 300 lobules. Chaque lobule compte 2 à 3 tubes séminifères contournés. Les tubes séminifères contournés de chaque lobule convergent vers un tube droit. Les tubes droits transportent les spermatozoïdes au Rete testis, réseau de canaux situé à la partie postérieure du testicule. Les cônes efférents font suite au Rete testis et se jettent dans l’épididyme. Rete testis, tubes droits et cônes efférents constituent les corps de Highmore [33].

Voies génitales

L’épididyme est un tube pelotonné de 6 à 8 m recevant les cônes ou canaux efférents. Il est entouré d’albuginée et présente une tête, un corps et une queue (figure 2). Il permet la maturation des spermatozoïdes et la sécrétion de l’alphaglucosidase et de la L-carnitine. Les conduits déférents mesurent 45 cm. Ce sont des conduits pairs véhiculant les spermatozoïdes et le liquide séminal, étendus entre la queue de l’épididyme et le canal éjaculateur. Ils comprennent 3 portions : scrotale, funiculaire et pelvienne. Son extrémité terminale s’élargit pour former l’ampoule déférentielle qui s’unit au conduit excréteur de la vésicule séminale pour former le conduit éjaculateur (figure 4). Les conduits éjaculateurs pénètrent dans la prostate et se jettent dans l’urètre. L’urètre fait partie à la fois du système urinaire et du système génital. Il comprend 3 parties : prostatique, membranacée et spongieuse ou urètre pénien. L’urètre pénien mesure 15 cm .

Glandes annexes

Les glandes annexes sont constituées par les vésicules séminales, les glandes bulbo-urétrales et la prostate. Les vésicules séminales sont des glandes sexuelles secondaires paires situées en dérivation. Elles présentent un canal tortueux s’abouchant dans l’ampoule déférentielle. Leur sécrétion qui compte pour 60% du volume du sperme est un liquide alcalin riche en fructose, en prostaglandines et en fibrinogène. La prostate est une glande exocrine impaire en forme de châtaigne. Elle est située entre le col vésical et le sphincter uréthral. Elle sécrète un liquide acide riche en enzymes de la coagulation et de fibrinolyse. C’est le carrefour des voies urinaires et séminales [33]. Les glandes bulbo-urétrales, ou glandes de Cowper, sont des glandes de la taille d’un pois situées sous la prostate. Elles produisent un mucus translucide qui s’écoule dans la partie spongieuse de l’urètre. Cette sécrétion est libérée avant l’éjaculation ; elle neutralise l’acidité des traces d’urine présentes dans l’urètre.

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Table des matières

Introduction
PREMIERE PARTIE: Revue de la littérature sur la reproduction humaine
1. Définitions
2. Historique
3. Reproduction humaine
3.1. Anatomie des organes génitaux
3.2. Ovogénèse et folliculogénèse
3.3. Spermatogénèse
3.4. Fécondation
3.5. Développement embryonnaire préimplantatoire
4. Etiologies de l’infertilité
4.1. Bilan pré-AMP
4.2. Infertilité féminine
4.3. Infertilité masculine
4.4. Infertilité inexpliquée
5. Etapes de l’AMP
5.1. Aspects cliniques
5.2. Aspects biologiques
5.3. Aspects bioéthiques et coût
DEUXIEME PARTIE: Résultats de l’étude
1. Objectifs de l’étude
2. Cadre d’étude
2.1. Cadre clinique
2.2. Cadre biologique
2.3. Procédure de la FIV
3. Méthodologie
3.1. Type et durée d’étude
3.2. Critères d’inclusion
3.3. Critère de non inclusion
3.4. Collecte de données
3.5. Paramètres étudiés
3.6. Analyse de données
3.7. Terminologie
4. Résultats
4.1. Profil des couples
4.2. Stimulation ovocytaire et issues
4.3. Paramètres biologiques
4.4. Transfert embryonnaire
4.5. Issues des tentatives
4.6. Tests statistiques
5. Discussion
5.1. Limites et contraintes de l’étude
5.2. Age
5.3. Étiologie
5.4. Paramètres biologiques
5.5. Transfert embryonnaire et issue des tentatives
5.6. Issues des tentatives
5.7. Complications
Conclusion et recommandations
Références

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