REVENUS RURAUX ET COMPENSATIONS POUR SERVICES ENVIRONNEMENTAUX

Critères de stratification de la zone d’étude

     Plus d’une dizaine de fokontany regroupés dans trois communes rurales jouxtent directement le corridor forestier de Manompana. Il constitue une zone de transition couverte de forêt reliant le parc de Mananara Nord et ce d’Ambatovaky. Dans l’optique d’empêcher la déconnection de ces deux massifs forestiers, la préservation de cette zone exclue du réseau national des Aires Protégées demeure une priorité imminente. Du fait de ce statut, l’étendu de ce corridor se réduit progressivement sous l’action de l’exploitation non conventionnelle exercée par la communauté locale. Ainsi, sur la base d’analyse spatiale suivant les critères degré de couverture forestière et accessibilité (distance du village par rapport à la route) faite préalablement avec des photos satellites SPOT, trois villages ont été choisis comme zone d’intervention. En outre, le degré de fragmentation au niveau de chaque unité village a servi également de critère de choix à la suite d’une discussion avec l’équipe qui a pu faire la vérification sur terrain de l’existence de zones critiques pour le corridor. Certaines zones risquent de devenir dans un court terme une zone de rupture du corridor avec les deux massifs en raison d’une importante zone de défrichement de tavy ou d’exploitation forestière. Plus précisément ces villages zone d’étude sont Ambohimarina dans le fokontany de Moronivo, Ambofampana appartenant au fokontany d’Ankoriraiky et Maromitety un des villages du fokontany d’Ambinaniroa.

Discussion informelle ou entretien

         La conversation entre l’enquêteur et la personne qui détient l’information recherchée se déroule de façon très détendue. Une enquête du type individuel dont la finalité ne cherche pas à confirmer ou à infirmer une hypothèse énoncée. Les questions sont posées sans ordre chronologique préalable. Les méthodes d’entretiens résident sur la mise en œuvre des processus fondamentaux de communication et d’interaction humaine. Par opposition à l’enquête par questionnaire, les méthodes d’entretien se distinguent par un contact direct entre l’enquêteur et son interlocuteur et par une faible directivité de sa part (QUIVY & VAN CAMPENHOUDT, 1995). Il s’agit en principe d’un véritable échange entre la personne détenteur de l’information qui exprime librement ses propres perceptions, ses expériences et l’enquêteur qui s’efforce de faciliter cette expression. L’élaboration de guide d’entretien sert de balise afin de bien cadrer les discussions sur les objectifs de l’investigation. Il existe trois variantes de l’entretien : l’entretien libre, l’entretien semi directif et l’entretien directif ou standardisé.

Préparation au préalable insuffisante de l’enquête par questionnaire

        La collecte de donnés quantifiables requiert l’usage de la méthode d’enquête par questionnaire. Ce procédé permet d’avoir de données quantifiées fiables mais il nécessite beaucoup plus de temps dans sa préparation et sa mise en œuvre. D’ailleurs par manque de temps lors de la phase de reconnaissance, les questionnaires n’ont pas pu être testés au préalable. En conséquence, la collecte des informations auprès des ménages a dépensé plus de temps que prévu. Il a fallu à maintes fois modifier la formulation de certaines questions parce que les enquêtés ne comprennent pas le sens de la question ou ils donnent des réponses inappropriées.

Facteurs explicatifs de la pratique du défrichement

        L’activité principale en monde rural demeure toujours l’agriculture. Elle se caractérise par une productivité faible résultant de la défaillance conjuguée ou non de multiples facteurs. Devant ce constat, la logique paysanne penche pour l’adoption d’une solution de coûts économiques faibles dont les répercussions sur le capital environnemental ne sont pas fermement prises en compte. Le choix de pratiquer le défrichement se base sur des considérations économiques et sur les questions persistantes de subvenir aux besoins nutritionnels de base. La perception locale définit la forêt comme une réserve foncière où la communauté locale située en périphérique a le droit de jouissance sur les ressources naturelles. L’interprétation excessive par les paysans de cet acquit inculque dans leurs logiques un accès officieusement libre à son exploitation. A cet effet, à l’intérieur d’une communauté ou d’un village tous les ménages peuvent faire de façon volontaire et libre le défrichement d’une terre boisée. Le seul préalable en amont est la consultation du membre de la famille et de la communauté afin d’éviter d’éventuel conflit foncier. En réalité, les zones potentielles à défricher sont encore abondantes, mais depuis une demi-décennie (2004), le rythme de la conversion du sol forestier enregistre bien une tendance à la baisse. Sans doute, une diminution qui résulte de la sensibilisation effectuée par les élus locaux et l’administration sur les impacts néfastes qui s’ensuivent et le caractère illégal de cet acte. Une partie des paysans continuent de défricher de nouveaux sites et ce en dépit de la connaissance des peines encourues. Le choix du site réside sur la propriété physico-chimique du sol et l’étendue du site concerné. Les paysans reconnaissent les terres fertiles appelés localement «alambatomainty» par un horizon superficiel assez humide et par la présence de quelques roches de couleur noire, sur cette même couche, qui produisent par les processus de dégradation des nutriments fertilisants importants pour le sol qui s’y développe. Certes, ils peuvent empiriquement détecter la fertilité des sols forestiers par l’existence simultanée de certaines espèces végétales témoins. Ces espèces indicatrices de fertilité sont composées essentiellement de plantes ligneuses telles le Canarium boivini (Ramy), le Terminalia calcicola (Mantaly), le Calophyllum chapelieri (Vintanona) et l’Eugenia danguyanum (Vongo). Différentes variétés culturales peuvent être entreprises sur les terrains défrichés bien que la première année le sol forestier est converti en culture de riz pluvial. Les paysans peuvent choisir entre une association de la culture du riz avec les cultures vivrières ou maraîchères et une rotation culturale avec ces dernières selon leurs priorités de production. En fait, la pratique du défrichement des terres boisées se fonde entre autre par la quête d’une diversification de la culture et par le besoin d’augmenter le rendement de la production agricole en recourant à la pratique d’une agriculture extensive.

Filière bois d’œuvre de Palissandre

        Le bois de palissandre est largement apprécié sur le marché national et le circuit commercial extérieur. Son exploitation est conditionnée par la disponibilité d’un potentiel exploitable qui est susceptible de soutenir la pérennisation de l’espèce. En conséquence, sur l’étendue du corridor de Manompana, l’exploitation du palissandre n’est pas généralisée. Elle est permise dans les régions où l’inventaire préalable a ressorti un tarif de cubage d’exploitabilité significatif. Alors que tout abattage de pieds de palissandre est prohibé dans d’autres parties du corridor qui ne renferme pas de stock viable écologiquement. Les zones de prélèvement et de production se localisent dans le fokontany de Maromandia et le village d’Ambohimarina. Du côté de Maromandia, le lot forestier est exploité par la communauté de base ZTS31, tandis qu’au niveau de l’autre village, il s’agit d’une exploitation à caractère illicite. Lesvillageois exercent l’activité de bûcheronnage de manière clandestine puisque dans cette partie nordest du corridor, l’administration forestière n’a pas octroyé la moindre parcelle de forêt vouée à l’exploitation de cette espèce. Ils travaillent pour le compte d’un exploitant forestier où lui-même ne possède pas de permis d’exploitation légal. Actuellement le village d’Ambohimarina compte environ 20 bûcherons. Ils produisent à la fois des planches et des plateaux suivant la commande contractée avec l’exploitant forestier. Selon la perception de certains bûcherons, les pieds de palissandre exploitables se raréfient. Ils estiment que le stock dans les forêts aux alentours du village d’Ambohimarina serait vraisemblablement épuisé dans une période de trois ans. Jusqu’à maintenant la valorisation des espèces ligneuses de la forêt se limite à l’exploitation du bois d’œuvre de palissandre. Les exploitants et les bûcherons assimilent la valeur économique de la forêt aux retombés économiques provenant de cette filière. Etant donné que le négoce de cette espèce peut générer des revenus considérables pour les différents acteurs bénéficiaires de surcroit les exploitants vendeurs ou exportateurs et que son écoulement sur le marché est favorisé par une préférence accrue des consommateurs.

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Table des matières

INTRODUCTION
DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE RECHERCHE
1. Problématique
2. Objectifs
3. Hypothèses
4. Indicateurs de vérification
5. Critères de stratification de la zone d’étude
6. Etat des connaissances
6.1. Site Kolo Ala
6.2. Valeurs de la biodiversité forestière
6.3. Compensation pour services environnementaux
6.4. Analyse des filières
6.4.1. La délimitation de la filière
6.4.2. Typologie des acteurs
6.4.3. Analyse comptable de la filière
6.4.4. L’organisation de la filière
6.5. Méthode d’enquête
6.5.1. Par questionnaire
6.5.2. Discussion informelle ou entretien
6.5.3. Discussion formelle
6.6. Choix des méthodes de collecte des données
6.7. Observation directe
6.8. Analyse historique
6.9. Analyse de rentabilité
6.10. Méthode d’échantillonnage adopté
6.10.1. Echantillonnage aléatoire
6.10.2. Echantillonnage stratifié
6.10.3. Choix du type d’échantillonnage
7. Cadre méthodologique de l’étude
8. Moyen de vérification des hypothèses
8.1. Entretien semi directif
8.2. Enquête par questionnaire
8.3. Entretien direct
9. Réalisation
9.1. Phase préparatoire
9.2. Phase de terrain
9.3. Traitement et analyse des données collectées
10. Limites de la méthodologie
10.1. Préparation au préalable insuffisante de l’enquête par questionnaire
10.2. Multitude des informations à recherchere
10.3. Difficultés survenues lors de la collecte des données dans les villages
10.4. Marge d’erreur des informations recueillies
RÉSULTATS ET COMMENTAIRES
Chapitre I: Valorisation extractive de l’écosystème forestier
1.1. Utilisations locales des ressources forestières ligneuses et non ligneuses
1.1.1. Bois de constructions et de services
1.1.2. Bois de chauffe
1.1.3. Plantes médicinales et espèces utilisées en vannerie
1.2. La répartition quantitative par type d’utilisation des essences exploitées localement
1.3. Conversion des sols forestiers en terrains agricoles
1.3.1. Facteurs explicatifs de la pratique du défrichement
1.3.2. La structuration de l’organisation du travail dans les parcelles défrichées
1.4. Importance économique de l’agriculture sur terrain défriché
1.5. Retombés économiques des diverses filières de valorisation des biens forestiers
1.5.1. Filière bois d’œuvre de Palissandre
1.5.2. Filière bois ordinaire
1.5.3. Filière menuiserie
1.5.4. Filière charpenterie
1.5.5. Filière charpenterie marine
1.5.6. Filière des produits forestiers non ligneux: le tissage
1.6. Composition du revenu rural des zones limitrophes du corridor de Manompana
1.7. Structuration des dépenses ménagères des villageois en zone périphériques du corridor
Chapitre II: Services rendus par l’écosystème forestier
2.1. Apports socioéconomiques de l’écotourisme à l’économie locale
2.1.1. La progression de la fréquentation des sites touristiques de Manompana
2.1.2. Les retombées financières du secteur aux associations gestionnaires des sites touristiques
2.1.3. Apports financiers du secteur aux opérateurs hôteliers
2.1.4. Revenu du tourisme au niveau de la circonscription de la commune
2.2. Disponibilité en ressource en eau utilisable
2.3. Relation entre l’existence de la forêt et les terrains agricoles
2.4. Attributs de la forêt dans la tradition locale
DISCUSSION ET RECOMMANDATION
3. Discussion
3.1. Analyse économique
3.1.1. Quid de la valorisation des fonctions écologiques de l’écosystème forestier
3.1.2. Situation de sous production agricole
3.1.3. Exploitation forestière et culture de rente, des filières potentiellement porteuses
3.2. Analyse de l’orientation de la gestion future du corridor
3.2.1. Multifonctionnalité de la forêt, fondement de sa gestion durable
3.2.2. Adaptation du mode de gestion existant au mode de gestion voulue de l’écosystème forestier
3.3. Analyse institutionnelle
3.3.1. Persistance de la filière illicite de bois d’œuvre
3.3.2. Efficience contestable des actions de développement entreprises
4. Recommandations
4.1. Amélioration des itinéraires techniques du secteur agricole
4.2. Conquête de nouveaux débouchés régionaux
4.3. Promotion des activités de restauration forestière
4.4. Promotion du secteur d’activité écotouristique
4.5. Mise en place d’une direction collégiale dans la gestion durable de la forêt
4.6. Incitation à la participation effective de la population locale
4.7. Amélioration du milieu socioéconomique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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