Résultats des comportements observables grâce à la vidéo

Résultats des comportements observables grâce à la vidéo

Comme tous les enseignants de soutien pédagogique du canton de Neuchâtel, j’ai reçu une tablette pour mes leçons, et je m’interroge sur l’utilité de ce nouveau matériel. Lors des leçons de soutien, les enfants ont la chance d’avoir un enseignant en individuel ou presque, alors pourquoi donc les placer devant un écran ? Ne vaut-il pas mieux favoriser des interactions avec l’enseignant, en laissant les élèves manipuler du matériel ?

Par cette recherche, basée sur ma situation professionnelle d’enseignante de soutien pédagogique, j’aimerais trouver et comprendre la meilleure manière d’enseigner le répertoire additif de 1 à 10 à mes élèves, âgés de 6 à 8 ans. Comment puis-je favoriser au mieux leur progression ? Avec ou sans la tablette ? C’est pour tenter de répondre à cela que je me suis posée la question de départ suivante : Les nouvelles technologies facilitent-elles les apprentissages ? L’utilisation de la tablette numérique, lors des leçons de soutien pédagogique, est-elle bénéfique, alors que l’enfant possède un enseignant pour lui tout seul, ou presque ?

Pour répondre à ces questions, j’ai travaillé le répertoire additif de manière intensive avec quatre élèves pendant deux semaines. Deux enfants ont travaillé la première semaine sans la tablette et les deux autres avec la tablette, en utilisant deux applications qui entraînent les additions. J’ai croisé les groupes pendant la deuxième semaine. Avant de commencer cette étude, et après chaque semaine, les élèves et le groupe témoin ont réalisé un test sur les additions, mais également sur les soustractions. Il s’agit donc d’une démarche pré-test /post-test.

J’ai filmé mes leçons afin de pouvoir analyser plus finement la motivation des élèves, leur  concentration, ainsi que leurs progrès et leurs erreurs. J’ai aussi analysé le nombre de calculs effectués en une leçon avec et sans la tablette

L’analyse des données a mis en évidence l’utilité de la tablette lors des leçons de soutien pédagogique. Il en ressort que la tablette est fort utile pour mémoriser le répertoire additif de 1 à 10. Elle permet, non seulement d’entraîner un plus grand nombre de calculs par leçon, mais elle favorise aussi la concentration. Tous mes élèves ont obtenu leur meilleur résultat au test des additions, après la semaine d’entraînement avec la tablette.

Cette recherche a également permis de faire ressortir d’autres informations pertinentes pour mes leçons de soutien, même si celles-ci n’étaient pas en lien direct avec le sujet de cette étude.

Définition et importance de l’objet de recherche 

Au printemps 2015, tous les enseignants de soutien pédagogique du canton de Neuchâtel ont reçu une tablette. J’aimerais pouvoir évaluer les apports de ce nouveau matériel lors de mes leçons de soutien. Mes élèves, qui ont entre 6 et 8 ans, sont en 3ème et en 4 ème Harmos. Les leçons de soutien pédagogique se passent en individuel ou en groupe de 2 à 4 enfants, à raison d’une période par semaine. Comme j’ai peu d’élèves à la fois, ils peuvent bénéficier de toute mon attention. Je me demande donc s’il est judicieux de les placer devant une tablette, alors qu’ils en ont presque tous une chez eux. Par cette recherche, basée sur ma situation professionnelle d’enseignante de soutien pédagogique, j’aimerais comprendre la meilleure manière d’enseigner et trouver ce qui est le plus utile pour mes élèves, c’est-à-dire pouvoir analyser et comprendre autrement ma manière d’enseigner.

État de la question (question de départ)

Les nouvelles technologies facilitent-elles les apprentissages ? L’utilisation de la tablette numérique, lors des leçons de soutien pédagogique, est-elle bénéfique, alors que l’enfant possède un enseignant pour lui tout seul, ou presque ?

« La tablette en tant que porteuse de nombreux outils aisément accessibles, représenterait pour les enseignants comme pour les élèves, un objet facilitateur du maintien de l’attention de l’élève sur son activité, favorisant l’intérêt pour la tâche et sa compréhension. » (Hamon, 2015)

Les nouvelles technologies facilitent-elles les apprentissages ? L’enfant, face à la machine, a-t-il moins peur de se tromper qu’avec sa maîtresse ? Une erreur est-elle plus facile à accepter lorsqu’elle est signalée sur un écran plutôt que par un enseignant ? Et si c’est le contraire qui se produit ? L’enfant essayerait-il de donner des réponses plus justes à la maîtresse alors qu’avec une machine, il peut se permettre de répondre au hasard ?

La tablette, aide-t-elle vraiment à développer la concentration comme le dit Auchère ? (2015) “Chez les jeunes, outre l’enthousiasme suscité par cet outil, les équipes ont remarqué l’effet bénéfique des tablettes qui semble favoriser le calme et la concentration.” (p.42)

Les propos de Pasquinelli (2013) vont dans le même sens. « Lorsque nous sommes devant un écran, nous percevons, nous sommes attentifs, nous ressentons des émotions…, autrement dit les écrans sollicitent de façon évidente notre cerveau. Leur utilisation nous fait exploiter des processus cognitifs, des stratégies d’apprentissages et des modes d’information que d’autres cultures, comme celle du livre par exemple, n’impliquaient pas ou peu. C’est ainsi que la culture numérique favorise un certain type de mémoire et d’attention, modifie notre interaction avec les autres, nous permet de renouveler notre créativité et représente pour notre imagination un attrait inconnu jusqu’alors. » (p. 4-5)

Cet avis n’est pas universel, le courant inverse existe aussi quant à l’utilisation des nouveaux médias à l’école. C’est le cas de Dehaene (2012) : « Les classes s’orientent de plus en plus vers le virtuel, alors qu’il faudrait au contraire qu’elles évoluent vers plus de tangible. Le rôle des objets concrets est sous-estimé : le cerveau de l’enfant est particulièrement sensible aux objets manipulables en trois dimensions. Ces objets sont essentiels – on l’a vu – en mathématiques. » (p.244)

Questions de recherche, objectifs et hypothèses de recherche

L’utilisation de la tablette numérique en soutien pédagogique permet-elle d’entraîner une notion mathématique particulière, à savoir l’apprentissage des calculs du répertoire additif 1 à 10, afin que les élèves qui ont de la peine à les mémoriser puissent les apprendre et les restituer très rapidement ? Est-ce un moyen efficace pour automatiser ces calculs ?

Opérationnalisation de la question 

mme le soulignent Pelt & Poncelet, (2011), “La question de fond que doit se poser tout chercheur en son objet d’étude avant de s’engager est de savoir quels en sont les éléments indispensables et constitutifs.” (p.495)

Ce que j’aimerais savoir par ce travail, c’est si mes élèves de 4H (7 à 8 ans) arrivent à mieux calculer après avoir eu un entraînement intensif avec une tablette. Pour ce faire, je ferai une comparaison des performances, donc des résultats d’une fiche de calculs (annexes 1 et 2) en totalisant le nombre de bonnes réponses pour les élèves des groupes A (maths avec tablette), B (maths sans tablette) et C (pas de maths en soutien), ainsi que le temps mis pour faire l’exercice par chaque enfant. Les élèves feront ces tests trois fois. Pour le groupe A, avant et après un entraînement intensif avec la tablette au moyen des applications : Rechnen lernen mit Quintus et sCool. J’avais initialement prévu de n’utiliser que l’application Hungry Fish, mais comme elle n’est plus commercialisée, je n’ai pas pu l’employer ; la dernière mise à jour sur ma tablette, m’ayant rendu l’emploi de cette application impossible. Comme elle n’est plus commercialisée, je n’ai pas pu la réinstaller. J’ai donc dû changer d’application au cours de mon mémoire.

Pendant que les élèves du groupe A, utiliseront la tablette, j’analyserai aussi leurs stratégies d’apprentissages dans le jeu et leur progression. Le groupe A aura ensuite une semaine de calcul, mais sans la tablette, à l’issue de laquelle, ils repasseront une dernière fois ces tests. Je ferai de même avec les élèves du groupe B, avec lesquels j’exercerai ces mêmes calculs, mais sans la tablette pendant la première semaine, et avec la tablette pendant la deuxième semaine. J’analyserai également leurs stratégies d’apprentissages dans le jeu et leur progression. Le groupe C, réalisera aussi trois fois les tests de calcul, mais sans s’exercer à calculer avec moi pendant les leçons de soutien pédagogique, entre les différents tests. Ils ne feront donc que le pré-test et les post-tests. Il s’agit d’une démarche pré-test / post-test Les jeux proposés dans Rechnen lernen mit Quintus et sCool correspondent aux mêmes opérations que je testerai dans les tests. Les calculs sont de la même difficulté et concerne le répertoire additif 1 à 10. (Un réglage différent de ces applications permettout de même de travailler avec des nombres plus grands, mais je n’utiliserai pas cette option.) Les deux applications, Rechnen lernen mit Quintus et sCool, entraînent des calculs, du même type que dans mes tests (3+4= ?). Les élèves n’auront donc pas de transfert particulier à faire. Ce sont d’ailleurs, ce type de calculs que les élèves entraînent à l’école, lors d’exercices réalisés en classe et parfois même en devoirs. Voici les différences possibles entre le test papier et l’interface avec l’ordinateur. Lesquestions sont en couleur sur la tablette et illustrées avec des dessins qui ne sont toutefois pas en rapport direct avec les questions. Ces images peuvent déconcentrer certains élèves en dispersant leur attention (Willemin, 2015). Ce ne sera pas le cas sur les tests, qui sont en noir et blanc, sans illustration (annexes 2 et 3).

Dans les tests, les élèves devront trouver les réponses, (ce n’est pas un questionnaire à choix multiple) et les écrire sous forme de chiffre, en utilisant leur capacité graphomotrice.

Avec la tablette, les élèves devront choisir parmi trois réponses proposées dans l’application sCool (questionnaire à choix multiple). Ils devront appuyer sur le bon résultat et donc avoir une bonne précision de leurs gestes à l’écran. Les deux applications que j’ai choisies ne limitent pas le temps de réaction des élèves. Ces derniers peuvent donc avoir le temps qui leur est nécessaire pour réfléchir, ce qui est très important, (Willemin, 2015). Il se passe beaucoup de réflexion dans les moments de silence, moments favorables et nécessaires aux apprentissages. Toutefois, les élèves peuvent être amenés à réfléchir rapidement pour battre leur record du temps de réalisation d’une série de 10 calculs, dans l’application sCool, ou pour être amenés à répondre à plus de questions dans Rechnen lernen mit Quintus, dans le but de gagner un maximum de poissons, récompenses pour avoir bien calculé. Dans un jeu de Rechnen lernen mit Quintus, les élèves devront déplacer la bulle qui contient la réponse pour la poser sur le calcul correspondant, ce qui correspond également à un questionnaire à choix multiple. Dans le jeu du mémory (Rechnen lernen mit Quintus), ils devront appuyer sur le calcul (la question) puis sur la bonne réponse, parmi celles qui sont proposées, ce qui correspond aussi à un questionnaire à choix multiples, mais avec plus de questions/réponses (huit questions et huit réponses). Dans le jeu de la bande déroulante (Rechnen lernen mit Quintus), ils devront appuyer sur la bonne réponse, parmi les chiffres en mouvements qui défilent. La bonne réponse n’est pas affichée en permanence, les élèves doivent attendre qu’elle apparaisse et doivent donc être capables de lire des chiffres qui bougent sur un écran. Ils devront également avoir des gestes précis sur la tablette tactile et une bonne manipulation.

Une autre différence majeure concerne les feed-back. Lors des activités avec la tablette, le feed-back est immédiat. Les enfants savent, tout de suite, si leur réponse est juste ou fausse. Dans mes tests, les élèves n’auront aucun feed-back. Je ne leur communiquerai même pas les résultats lorsque je les aurai corrigés. Ils les connaîtront seulement deux semaines après avoir réalisé le dernier des post-tests, c’est-à-dire après le post-test 2 et après avoir répondu au questionnaire que j’ai prévu sur l’apprentissage des calculs avec et sans la tablette. C’est seulement à ce moment-là qu’ils recevront alors les résultats de tous leurs tests. D’ici là, j’aurai eu le temps de faire un retour écrit à leurs parents sur leur progression, suite à ces deux semaines de mathématiques intensives. J’en parlerai d’abord avec les élèves, puis je lui donnerai la feuille explicative pour leurs parents et bien sûr aussi leurs tests.

La charge cognitive ne sera pas non plus la même avec un questionnaire papier et un jeu sur la tablette. Le questionnaire papier ne présentera que des calculs, alors que les applications de la tablette ont de nombreux distracteurs : son, images, score, bande qui défile pour afficher la progression (sCool) ou coquillages qui s’ouvrent pour indiquer cette même progression, (Rechnen lernen mit Quintus).

Le test n’a pas de récompense immédiate, alors qu’on gagne des poissons avec Rechnen lernen mit Quintus. Cela peut influencer la motivation des élèves. Par contre avec sCool, comme avec le questionnaire, les élèves peuvent avoir une motivation semblable : battre leur record du test ou du jeu précédent, en temps et en nombre de réponses correctes. Ils ne peuvent pas faire cela avec Rechnen lernen mit Quintus ; cette application ne mesurant pas le temps et ne donnant pas les résultats précis de tous les calculs réalisés.

Objectifs de ma recherche

Chercher à analyser et à comprendre quelle est la manière la plus efficace d’apprendre le répertoire additif 1 à 10, à des élèves qui ont de la difficulté à le mémoriser au travers des exercices traditionnels effectués en classe régulière. L’emploi de la tablette, va-t-il favoriser cet apprentissage ? Ou alors, est-ce en manipulant des objets que ces élèves apprendront le mieux à calculer ?

Hypothèses de recherche

Avantages possibles de la tablette numérique par rapport à d’autres matériels (jeux, objets à manipuler, fiches de calculs) :
• Bonne progression en calcul, c’est-à-dire plus de réponses correctes en moins de temps d’exécution.
• Motivation accrue.
• Attention plus soutenue.
• Gestes simples, pointage direct (écran tactile).
• Gain de temps permettant de réaliser en une leçon plus de calculs que de manière traditionnelle.
• Apprentissage par essai-erreur : l’élève n’a pas peur de se tromper avec une machine.

Les fondements méthodologiques

La visée de ma recherche cherche à savoir quel est le moyen le plus efficace pour enseigner le répertoire additif lors des leçons de soutien pédagogique. Le type de recherche scientifique qui permet de répondre avec le plus de précision à la question posée est un paradigme expérimental, avec une étude longitudinale. Afin d’avoir des données fiables pour évaluer l’apport de la tablette, j’ai choisi de réaliser une recherche quantitative avec une approche hypothético-déductive avec prétest / post-test. Cela me paraît très important pour pouvoir évaluer de manière objective les progrès, la stagnation ou l’éventuelle régression des élèves après avoir utilisé la tablette numérique de manière intensive pendant 35 minutes du lundi au vendredi durant une semaine, ainsi que ceux qui ont réalisé des exercices similaires pendant le même laps de temps mais sans tablette. Un groupe témoin qui ne fait pas d’entraînement en calcul intensif est également important pour vérifier la progression en calcul, due aux exercices réalisés en classe ordinaire avec leur enseignant principal.

Il s’agit d’une recherche nomothétique. La recherche de régularité est de nature descriptive. Elle établit des liens de cause à effet entre des éléments donnés par le prétest et le post-test.

CONCLUSION 

Présentations synthétiques des principaux résultats et mise en lien avec la
question de recherche.

De cette étude, réalisée avec quatre élèves, il ressort clairement que le travail avec la tablette leur a permis de mieux progresser dans l’apprentissage du répertoire additif 1 à 10 que les exercices effectués sans la tablette ; les élèves ayant tous réussi leur meilleur test des additions juste après la semaine d’entraînement intensif avec la tablette. C’est également le cas du test des soustractions, sauf pour l’élève A1, qui a eu 2 réponses de plus au post-test 2, effectué après la semaine sans la tablette, mais son temps était tout de même meilleur, après la semaine de maths avec la tablette.

 

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Table des matières

Introduction 
CHAPITRE 1 – PROBLÉMATIQUE
1.1 Définition et importance de l’objet de recherche
1.2 État de la question (question de départ)
1.3 Questions de recherche, objectifs et hypothèses de recherche
CHAPITRE 2 – MÉTHODOLOGIE 
2.1. Les fondements méthodologiques
2.2. Nature du corpus
2.3. Méthodes et techniques de recueil et d’analyse des données
CHAPITRE 3 – ANALYSE ET RÉSULTATS 
3.1. Résultats des tests : additions
3.2. Résultats des tests : soustractions
3.3. Résultats des erreurs de calculs dans les tests.
3.4. Résultats des erreurs de calcul dans les leçons.
3.5. Résultats du jeu sCool.
3.6. Résultats : erreurs de manipulation avec la tablette
3.7. Résultats des méthodes de calcul employées par les élèves
3.8. Résultats du temps passé à jouer dans l’aquarium + motivation des élèves.
3.9. Résultats des comportements observables grâce à la vidéo
4.0. Résultats : Quantité de calculs avec et sans tablette réalisés en une leçon
4.1. Résultats du questionnaire.
4.2. Résultats de la différence de productivité des élèves entre le début et la fin de la semaine
CONCLUSION

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