Soutenance mémoire
La ville de Saint-Pierre-Des-Corps est une ville au caractère très urbain, proche de Tours, qui a pour but de se développer démographiquement, ainsi que de continuer à se développer économiquement par le biais de ses nombreuses zones industrielles et infrastructures, tout en tenant plus ou moins compte du caractère inondable de la commune. Suite à l’état d’alerte du risque inondable dans les villes par l’Etat depuis quelques années, se traduisant par la mise en place des Plans de Prévention des Risques Inondables (PPRI), la commune de Saint-Pierre-des-Corps a décidé de prendre en compte les derniers vestiges de biodiversité au sein de sa commune. Cela s’est traduit par la prise en considération de la Boire du bois de plante comme espace naturel sensible à préserver étant le dernier espace écologique de la commune. Il se trouve que la Boire est une zone humide constituée d’un plan d’eau de 10ha et d’une partie boisée de 20ha qui réceptionne les eaux de ruissèlements de la ville de Saint-Pierre-des-Corps, mais aussi en partie de la Ville aux Dames et qui se jette dans le Cher. La végétation longtemps délaissée a fini par se développer fortement, et à créer un réel réservoir écologique. N’ayant pas eu un passé très glorieux pour autant et le fait qu’elle récupère les eaux de ruissèlements des zones industrielles et des voieries urbaines, cet espace reste soumis à de forte pression mais possède des richesses naturelles fortes.
Présentation générale
Localisation géographique
La commune de Saint-Pierre-desCorps est située dans le département d’Indre et Loire (région centre). Elle se situe à 4km à l’est de la ville de Tours (préfecture d’Indre et Loire), entre la Loire au nord et le Cher au sud.
La commune de Saint-Pierre-desCorps est située dans le département d’Indre et Loire (région centre). Elle se situe à 4km à l’est de la ville de Tours (préfecture d’Indre et Loire), entre la Loire au nord et le Cher au sud.
La ville de Tours est engagée dans une politique d’animation et de valorisation de son patrimoine naturel. Pour cela, elle utilise la Trame Verte et Bleue qui est une mesure phare du Grenelle de l’Environnement. Cela lui permet de (re)constituer un réseau écologique cohérent, à l’échelle de son agglomération. C’est donc dans cette optique qu’elle a mis en place le « 0 phyto » au sein de la ville, engendrant donc une augmentation de l’utilisation du paillage, d’une baisse des pelouses arrosées en période estivale et la plantation de végétaux adaptés au soleil dans les massifs. Enfin, elle met en place des hôtels à insectes afin d’accueillir différentes espèces auxiliaires bénéfiques pour les fleurs et les légumes.
Description de la commune
Saint-Pierre-des-Corps est une commune urbaine ceinturée par la Loire au Nord et le Cher au Sud. Cela en fait un territoire totalement inondable s’il y avait potentiellement une forte crue de l’un de ces deux cours d’eau. Pour autant, la commune est encadrée par plusieurs digues qui font office d’ouvrage de protection contre ces crues.
Longtemps caractérisé par une forte activité maraîchère sur l’ensemble de son territoire dans les années 1700, l’arrivée du chemin de fer dans les années 1800, va bouleverser l’économie de la commune et sa géographie. Saint-Pierre-des-Corps devient alors une ville de cheminots à forte tradition ouvrière. De nos jours, avec 15 690 habitants, la ville s’accroît de jour en jour tout en alliant risques industriels et risque inondable. En effet, on constate qu’elle est divisée en plusieurs parties avec au Nord : les habitations, au centre la gare et les voix ferrées et au sud : les multiples zones industrielles avec les quelques terres agricoles restantes près du Cher. De plus, avec une superficie de 11,28 km² et une densité de 1 353 hab/m² (Source : saintpierredescorps.fr) cela l’amène au rang de commune urbanisée avec une densité assez forte par habitants au m².
En ce qui concerne la croissance démographique, la commune reste stable depuis les années 1968 à 2010 et ses importantes zones industrielles ainsi que la présence de la gare TGV lui confère une certaine migration pendulaire .
Contexte économique
Dès le Moyen-Age, le maraîchage a joué un rôle important dans la commune jusque dans la seconde moitié du XXe siècle, façonnant ainsi le vieux Saint Pierre. Puis, l’arrivée du chemin de fer bouleverse l’économie de la commune dans les années 1900. La gare devient alors le centre névralgique de l’agglomération, les voies dessinent sa géographie, puis le travail engendré par l’importance de l’activité marque durablement l’activité économique et la sociologie de la ville. Aujourd’hui encore, la gare de Saint Pierre a pris une place considérable dans l’économie de la commune. De plus, près de la moitié de la surface de Saint-Pierredes-Corps, au sud de la commune, est dévolue à l’activité économique ou industrielle. Elle est donc le berceau de 10 685 emplois (Source INSEE 2011). En effet, depuis de nombreuses années, la municipalité a fait le choix du développement économique. Les activités industrielles, logistiques et ferroviaires, mais aussi le secteur des services sont les principales représentées. Cependant, on constate qu’au sud de la commune, des terres restent non bâti à cause du caractère inondable de ces sols non loin du Cher. Il perdure encore un peu à cet endroit, des maraîchers, vestiges de l’ancien temps mais qui n’ont plus aucun poids dans l’économie actuelle de Saint-Pierre-des-Corps (Annexe 2 : Plan d’Occupation des Sols).
Equipements publics
Saint-Pierre-des-Corps est une commune développée en termes d’équipements publics. Elle dispose d’une école maternelle, d’une école primaire, de 3 collèges et d’un lycée professionnel. Elle dispose également d’équipements socioculturels variés (bibliothèque, école de musique…) au service de nombreuses associations et d’infrastructures sportives (terrains de sports, piscine, nombreuses salles polyvalentes …). De plus, malgré son caractère très urbain, la commune a hérité des rottes, ou anciens chemins, qui témoignent du passé maraîcher de la commune qu’elle désire mettre en avant. Ainsi que les circulations douces qui ne sont pas énormément présentent au sein de Saint-Pierre mais qui commencent, elles aussi, à être développées. En ce qui concerne les espaces verts à proprement parlé, il y a quelques mannes environnementales, malgré le caractère urbain de la commune, qui mériteraient d’être mieux mis en valeur au profit des habitants. Saint-Pierre a la chance d’être bordé par la Loire (inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco), ce qui a amené le Conseil Général d’Indre et Loire et la communauté d’agglomération Tours Plus, d’aménager un itinéraire cyclable fléché qui part du centre-ville et qui traverse les différentes rottes et ruelles de Saint-Pierre-des-Corps. De plus, la ville est passée au « 0 phyto » en 2013, tout en alliant une gestion différenciée sur ses espaces verts, s’inscrivant ainsi dans les actions de la Trame Verte et Bleue de la ville de Tours.
Présentation du site d’étude
La Boire du Bois de Plante se situe au sud-est de la commune de Saint-Pierre des Corps, au cœur même de la zone d’activité économique et à 3km du centre de l’agglomération. Elle se retrouve bordée par les entreprises au Nord et la Départementale 140 au sud ainsi que les terrains agricoles plus loin.
C’est une réelle zone humide composée d’un plan d’eau de 10hectares et d’une surface boisée de 20hectares au Nord de la Boire. Elle a été classée en Espace Naturel Sensible (ENS) par le Conseil Général de l’Indre et Loire en 1993 et est aussi classée en tant que zone NDia dans le Plan d’Occupation des Sols de la ville de SaintPierre-des Corps. Malgré son classement par le Conseil Général d’Indre et Loire et la volonté de la ville de Saint Pierre de valoriser ses espaces verts et de laisser place à la nature en ville, la Boire ne fait office d’aucuns aménagements et de peu d’intérêts. En effet, le contexte économique de crise touche aussi les communes engendrant des diminutions de travaux sur celle-ci. De plus, la Boire se trouve dans un contexte spatial assez défavorable étant donné la zone industriel qui la borde. Pourtant, avec le développement des technologies en termes de restauration écologique et de la volonté de l’Etat de vouloir préserver la biodiversité grâce notamment à la Trame et Verte et Bleue. Il est largement possible de faire de la Boire un lieu apprécié de ses usagers tout en la préservant de toutes activités humaines.
Synthèse de la présentation générale
Au terme de cette présentation générale, il apparait clairement que la ville de Saint-Pierre-Des-Corps est une ville au caractère très urbain, proche de Tours, qui a pour but de se développer démographiquement ainsi qu’économiquement par le biais de ses nombreuses zones industrielles et infrastructures, tout en prenant plus ou moins en compte le caractère inondable de la commune. Pour assurer désormais, un développement approprié de son territoire, la commune travail avec les services de l’Etat depuis 2012 sur la révision du Plan de Prévention du Risque d’Inondation (PPRI) qui permet de mener une réflexion sur la cohérence de l’aménagement de son territoire en lien avec le risque inondable et s’appuyant notamment, sur le nouveau Plan Local d’Urbanisme (PLU) qui est en cours de réalisation depuis 2014. C’est dans ce contexte, que la prise en considération de la Boire du Bois de Plante s’est effectuée et est devenue un exemple de cette volonté d’aménager différemment le territoire.
Mais dans le cadre de cette zone humide, la commune met logiquement l’accent sur l’ouverture au public et délaisse le côté naturel et sauvage de ces espaces naturels. Créant ainsi, des parcs très attractifs pour la population qui est toujours plus désireuse d’espaces verts et encore plus dans une commune très urbaine. C’est ce qui a failli se réaliser lors des années 1994, où une importante étude a été menée sur la Boire, afin de réhabiliter ce site naturel classé « Espace Naturel Sensible » par le Conseil Général d’Indre-et-Loire en 1993, ainsi que ses abords, en y maintenant et en y développant une activité de loisir (pèche et découverte du site principalement). Seulement, cette étude était bien trop lourde à supporter financièrement par la commune à l’époque et encore plus aujourd’hui dans un contexte de crise.
La Boire du Bois de Plante et ses abords seraient donc un site qui se prêterait bien à un aménagement léger et peu couteux, afin de répondre au contexte financier actuel de la commune. Il faudrait aussi le penser comme un réel espace naturel compris dans un maillage de corridors écologiques au sein de l’agglomération de Tours et non pas comme un parc pour les habitants de la commune de Saint-Pierredes-Corps. L’état des lieux de l’environnement déterminera, au travers d’enjeux précis, les impacts et les conditions de faisabilité d’un tel espace naturel en milieu urbain sur la commune de Saint Pierre, ainsi que les ressources faunistiques et floristiques intéressantes à protéger au travers des aménagements qui seront proposés.
Etat des lieux
La commune de Saint-Pierre-des-Corps a réalisé depuis 1990 plusieurs études qui ont permis d’acquérir des données sur les contextes géologiques, hydrologiques et environnementales du site de la Boire du bois de Plante, afin de réaliser des travaux d’envergures en termes de restauration écologique pour ensuite pouvoir l’ouvrir au public en proposant différentes propositions d’aménagements. Seulement, la Boire n’a jamais pu bénéficier de ses aménagements à cause de mauvaise situation financière. C’est donc dans ce contexte que je citerais les études réalisées par le Groupe Ornithologique de Touraine en 1990, le BRGM en Janvier 1995 (rapport BRGM N01904) et ANTEA en Juillet 1996 (Rapport A06460).
Contexte historique naturel et industriel
D’après les services des Archives Départementales de Tours et de l’étude BRGM, la Boire aurait une double origine. Il semblerait tout d’abord que la Boire soit un ancien bras mort du Cher qui est aujourd’hui abandonné. En effet, d’après la carte d’archive (1703) représentée ci-joint, elle met en évidence une relation entre la Boire et le Cher. De plus, d’après l’étude BRGM, des observations topographiques et piézométriques affirment cette hypothèse. Il semblerait également que la Boire ait été surcreusée pour l’extraction de sable et de gravier nécessaire à la construction au 19e siècle de la digue du Cher.
Ce fait est appuyé par différents ouvrages mentionnant la Boire et notamment, celui de la commune de la Ville aux Dames, qui stipule l’extraction de matériaux dans la Boire, afin d’édifier la digue construite au 19e siècle. Ce site serait donc un milieu remanié par la main de l’Homme il y a plus d’un siècle. De plus, la Boire se trouve dans les zones industrielles des Yvaudières et de la Boire du bois de Plante où de nombreuses entreprises en tout genre sont installées et donc propices à d’éventuelles pollutions. Enfin, sur la rive gauche donc au sud de la Boire, il y avait une ancienne décharge de résidus urbains qui a été enfouis. L’étendue du site est proche de 15ha et on sait que son évolution s’est déroulée sur une vingtaine d’années, entre 1960 et 1980. L’épaisseur des déchets serait de l’ordre de 5m.
Contexte géologique et hydrologique général
Comme nous pouvons le voir sur la carte géologique, la Boire est située dans la plaine alluviale des 2 vallées de la Loire et du Cher. Elle repose sur les calcaires du Turonien supérieur (Tuffeau jaune de Touraine) représentés par une craie jaune sableuse. De plus, d’après l’étude hydrogéologique et environnementale de la Boire réalisée par l’agence de Poitier BRGM en 1994 pour la commune de Saint Pierre, il semblerait que les alluvions de la Boire soient le siège d’une nappe superficielle drainée par la Loire au nord et par le Cher au sud.
Les calcaires turoniens sont également aquifères mais seulement lorsqu’ils sont fissurés. C’est le cas probablement au niveau de la Boire. Les 2 aquifères sont alors en relation hydraulique et forment un aquifère commun. D’après cette étude, la Boire se comporte comme un milieu colmaté, se présentant dans son ensemble en position légèrement supérieure au niveau de la nappe alluviale. On peut penser qu’en période pluvieuse le niveau de la Boire est sensiblement plus élevé que celui de la nappe et que la Boire se vidange lentement dans la nappe à travers les vases qui en tapissent le fond (épaisseur importante d’environ 1m). A l’inverse, en étiage, lors des basses eaux, la Boire doit drainer la nappe alluviale.
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Table des matières
Introduction
Première partie : Diagnostics et enjeux
I- Présentation générale
1) Localisation géographique
2) Description de la commune
3) Contexte économique
4) Equipements publics
5) Présentation du site d’étude
Synthèse de la présentation générale
II- Etat des lieux
1) Contexte historique naturel et industriel
2) Contexte géologique et hydrologique général
3) Qualité des eaux de la Boire
4) Inventaire des ressources faunistiques et floristiques
– Caractéristique de la faune
– Caractéristique de la flore
Synthèse : les enjeux que dégage l’état des lieux
Deuxième partie : Principales propositions d’aménagements
I- La prévention des pollutions en provenance du réseau d’eau
pluvial
1) Travaux prévus sur le réseau d’eau pluvial
– Réseaux individuels
– Réseaux collectif
II- Restaurer la Boire en traitant ses vases et l’ancienne décharge
1) Les vases de la Boire
2) L’ancienne décharge
III- Préservation et valorisation de l’espace naturel existant : des
richesses environnementales à conserver
1) Préservation des abords de la Boire
2) Affirmation du caractère de corridor écologique de la zone
Conclusion
Bibliographie
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