Bactéries multi-résistantes (BMR)

Résistance bactérienne

Entérobactéries à bêta-lactamases à spectre élargi (EBLSE)

Les entérobactéries sont des bacilles à Gram négatif constituant l’une des plus importantes familles de bactéries. Elle regroupe de nombreux genres (Escherichia, Klebsiella, Enterobacter, Shigella, Serratia, Citrobacter, Proteus). La résistance aux bêta-lactamines est principalement due à la production par ces bactéries de bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE), enzymes qui hydrolysent l’ensemble des pénicillines ou céphalosporines à l’exception des céphamycines et des carbapénèmes. Les EBLSE sont principalement représentées par K. pneumoniae qui est responsable d’infection nosocomiale. Depuis les années 1990, les BLSE sont de plus en plus fréquemment retrouvées même dans les infections communautaires [17]. La transmission des entérobactéries BLSE se fait par voie oro-fécale, lors de contacts directs ou indirects par l’intermédiaire des mains, d’aliments, d’eau, de surfaces contaminés.

Pseudomonas aeruginosa

Pseudomonas aeruginosa (P. aeruginosa) est une bactérie à Gram négatif environnementale présente dans les sols, les plantes, les habitats aqueux et les environnements humides. La transmission manu porté est le mode essentiel de transmission [19]. Il est responsable d’un grand nombre d’infections nosocomiales. Il montre également une remarquable capacité de résister aux antibiotiques, soit de façon native par l’expression constitutive de β-lactamases, soit suite à l’exposition aux antibiotiques par l’acquisition de gènes codant pour des enzymes détruisant les antibiotiques, ces mécanismes peuvent souvent être présents simultanément, conférant un phénotype de multi-résistance.

Acinetobacter baumannii 

Acinetobacter baumannii est un bacille à Gram-négatif non-fermentant, présentant souvent une multi-résistance aux antibiotiques : bêta-lactamines à spectre élargi [21]. Ce germe est considéré comme un pathogène opportuniste responsable d’infections nosocomiales. Son réservoir principal est l’homme (tractus respiratoire essentiellement, peau, tractus digestif). Sa transmission se fait par contact direct ou indirect, notamment par les mains et lors de l’émission de gouttelettes en cas de colonisation des voies respiratoires [18]. Les espèces d’Acinetobacter baumannii sont des bactéries marquées par leur extrême capacité à acquérir des mécanismes de résistance vis-à-vis de la plupart des nouveaux antibiotiques. Les mécanismes de résistance sont extrêmement nombreux : résistance plasmidique, mécanismes d’imperméabilité, et mécanismes d’efflux,.

Discussion

L’objectif principal de cette étude est de décrire le profil épidémiologique et de résistance des BMR au niveau du CHU Hassan II de Fès, les principaux résultats obtenus sont comme suit : Les germes multi-résistants dans les prélèvements de 1/1/2014 au 30/4/ 2015ont constitué 9,22% des hémocultures positifs. Ce qui est légèrement inferieur à une étude tunisienne [33] et à une étude marocaine [34] qui trouvent respectivement une valeur de 15,3% et 20,6%. Les hémocultures positives à BMR traduisent une septicémie grave car la thérapie sera difficile. La répartition en fonction du sexe a montré que 62,58% des sujets sont de sexe masculin et 37,42% sont de sexe fémininsoit un sexe ratio de 1.67.Les hémocultures à BMR identifiés sont dues aux germes klebsiella pneumonia (51,13%), Acinetobacter baumannii (18,33%), E.coli (5,43%) et Enterobacter cloacae (4,75%), Pseudomonas areruginosa (4,52%) Enterococcus faecalis, (4,52%) Staphylococcus saprophiticus (3,40%), Staphylococcus aureus avec (2,94%), Heamophilus faecium (2,04%), Enterobacter aeruginosa (1,58%) et enfin Enterococcus faecium (1,36%). Une étude marocaine réalisée à l’hôpital militaire d’instruction Mohamed V à Rabat [34] a montré la dominance à 50%de Klebsiella pneumoniae suivit par E. coli et Acinetobacter baumannii qui représentent respectivement 32% et 21%. Une deuxième étude réalisée au CHU Ibn Rochd [35] concernant leservice de réanimation a montré une prédominance de Klebsiella pneumoniae à 21% etAcinetobater baumannii, E.coli présentant chacun 8% alors Pseudomonas aeruginosa se chiffre à 5%. D’après ces résultats marocainsklebsiella pneumoniae est toujours dominante comme BMR isolés des hémocultures et Pseudomonas areruginosase trouvent avec un faible pourcentage.Nos résultats diffèrent de l’étude tunisienne [36] qui trouve par contre que se sont les germes à Pseudomonas aeruginosa qui dominent à 44,5%, suivis de klebsiella pneumonia ,et Staphylococcus aureus 22,2% chacun ce qui est en faveur d’une dissémination de type communautaire en ce qui concerne notre étude et qui estdifférente de la dissémination qui semble être de nature nosocomiale de l’étude tunisienne. Dans notre étude, les Acinetobater baumannii résistants à l’Imipenème représentent 81,48% , sont suivis par E.coli BLSE qui constituent 62,5% des E.coli, les Klebsiella pneumoniae BLSE représentent 55,05% des Klebsiella pneumoniae, les Pseudomonas aeruginosa résistants au Céftazidime représentent 50% des Pseudomonas aeruginosae, et enfin les SAMR sont constitués de 7,69% des S.aureus.

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Table des matières

Introduction
Revue bibliographique
I.Résistance bactérienne
1-Définition
1.1. Résistance naturelle
1.2. Résistance acquise
2-Modes de résistance
3-Bactéries multi-résistantes (BMR)
3.1.Staphylocoque aureus résistant à la Méticilline (SAMR)
3.2. Entérobactéries à bêta-lactamases à spectre élargi (EBLSE)
3.3.Pseudomonas aeruginosa
3.4. Acinetobacter baumannii
4.Facteurs de risque classiques de la multi-résistance
II.Antibiogramme des BMR
1.Définition
2.Technique
3.Antibiotiques à tester pour les BMR
Matériels et méthodes
1-Type de l’étude
2-Population cible
3-Méthode de l’étude
4-Recueil des données
Résultats
1- Pourcentage des BMR isolées des hémocultures au cours desannées 2014,2015 au CHU HASSAN II DE FES
2- Répartition des BMR selon le sexe des hémocultures au coursdes années 2014,2015 au CHU HASSAN II DE FES
3- composition des BMR isolées des hémocultures au coursdes années2014,2015 au CHU HASSAN II DE FES
4- Répartition des BMR selon les services de l’hôpitalisolées des hémocultures au cours des années 2014,2015 au CHU HASSAN II DE FES
5- Profil de résistance des BMR aux antibiotiques des BMR isolées des hémocultures au cours des années 2014,2015 au CHU HASSAN II DE FES
5-1 Acinetobacter baumannii
5-2 Pseudomonas aeruginosa
5-3 Entérobactéries BLSE
5-4 SARM
6- Pourcentage des BMR résistantes à certains antibiotiques isolées des hémocultures au cours des années 2014,2015 au CHU HASSAN II DE FES
Discussion
Conclusion
Références bibliographiques

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