Représentations des infirmiers en matière de contention physique

Représentations des infirmiers en matière de contention physique

Cadre théorique

Afin d’étoffer leur cadre théorique et d’affiner leur processus de recherche, les auteurs de cette revue de littérature ont choisi de s’intéresser au modèle d’intermédiaire culturel de Nadot, ainsi qu’aux concepts de violence et d’agressivité. Le modèle d’intermédiaire culturel de Nadot Le modèle d’intermédiaire culturel de Nadot définit la profession infirmière selon quatre systèmes culturels (voir Figure 1). Le premier système, nommé SC1, correspond au système socio-sanitaire. Il regroupe le contexte politique, économique et juridique, le réseau de santé et le cadre institutionnel. L’infirmier, dont le rôle est régi par ce système, fournit des prestations de service pour le système de santé (Nadot, Busset & Gross, 2013). En lien avec SC1, la contention physique est influencée par les bases légales, les protocoles institutionnels, la dotation en personnel, le matériel à disposition, les limites architecturales, la collaboration interdisciplinaire ou encore le flux des patients. Le deuxième système, SC2, s’apparente à la culture médicale. Il fait référence à la fonction médico-déléguée de l’infirmier, qui fournit également des prestations de service pour le corps médical. Il comprend toutes les interventions infirmières médicodéléguées qui visent à diagnostiquer, traiter ou prévenir les pathologies (Nadot et al., 2013). Comme pour SC1, des éléments appartenant à SC2 ont un impact sur la contention, à savoir les différents facteurs cliniques et paracliniques qui influencent la décision d’application de la contention physique, les complications psychosomatiques de celle-ci ou encore les antécédents du patient. Le troisième système, SC3, correspond au patient et son entourage d’une part, ainsi qu’aux caractéristiques du soignant d’autre part. Ici, les prestations de service sont destinées à la personne soignée et ses proches. SC3 évoque donc le rôle infirmier autonome, sa fonction indépendante et réflexive (Nadot et al., 2013). Les 9 composantes de SC3 qui influencent la contention physique du côté du patient comprennent notamment son histoire de vie. Côté soignant, le niveau d’expertise du personnel, la formation continue ou la motivation à utiliser des méthodes alternatives font partie des éléments influençant la décision de recourir ou non à la contention physique. Prenant en compte ces deux pôles, la qualité de la relation entre le patient et les soignants a également un impact réciproque avec cette décision. Nadot définit donc le rôle infirmier comme celui d’intermédiaire culturel, qui combine des prestations de service fournies aux acteurs de trois cultures distinctes, pas forcément toujours en synergie. Ceci compose le dernier système culturel, SC4. Nadot stipule également que les acteurs de chaque système sont à la fois les bénéficiaires et les prestataires de l’activité infirmière. Cette prestation est ainsi une réponse à des signaux perçus par l’infirmier en provenance de ces différents protagonistes. Le principal intérêt de ce modèle est qu’il structure l’ensemble de l’activité infirmière avec réalisme et qu’il tient compte avec lucidité des facteurs influençant les actes infirmiers (Nadot et al., 2013). Le système SC4 est donc au cœur de la problématique et guide le travail de recherche ainsi que le processus réflexif des auteurs.

Concepts

Violence La question de la contention est étroitement liée au concept de violence. Selon Formarier et Jovic (2012), l’OMS définit la violence comme : La menace ou l’utilisation intentionnelle de la force physique ou du pouvoir contre soi-même, contre autrui ou contre un groupe ou une communauté qui entraine ou risque fortement d’entrainer un traumatisme, un décès, des dommages psychologiques, un maldéveloppement ou des privations. (p.302) 11 C’est un concept complexe et multidimensionnel qui peut prendre différentes formes : violence psychologique et émotionnelle, physique, sexuelle ou économique. Elle peut aussi se manifester sous la forme de privation de liberté ou de négligence. La violence comporte également une dimension subjective qui rend sa définition et son évaluation difficiles. En effet, chacun possède sa propre représentation de la violence, de par son vécu familial et social. L’Académie Suisse des Sciences Médicales (2015) décrit toutes les mesures de contention comme une limitation de la liberté de mouvement. Par conséquent, la contention physique représente une forme de violence. De plus, son application représente pour le patient un acte traumatisant, qu’il peut ressentir comme une violence physique et psychique. La contention physique est souvent appliquée en réponse à un acte de violence envers le patient lui-même, ses proches, d’autres patients, le personnel soignant ou l’environnement matériel (Cunha et al., 2016). Elle peut s’apparenter à la fois comme une cause et une conséquence de la violence. Le caractère subjectif de la violence peut provoquer des différences de représentations et de perceptions parmi les infirmiers, qu’il est essentiel de prendre en compte. Agressivité Selon Formarier et Jovic (2012), l’agressivité, concept proche de la violence, est inhérente aux relations humaines et se réfère à un comportement qui vise à nuire, à détruire, à dégrader, à humilier ou à contraindre, de manière consciente ou non. Elle peut aussi bien faire référence à une conduite, un comportement, un sentiment, une pulsion qu’à un instinct et peut se résumer en trois attitudes principales : l’attaque, la fuite et l’inhibition. Les manifestations de l’agressivité comprennent l’évitement, le refus d’aide, un comportement oppositionnel, des paroles blessantes, des attitudes menaçantes ou des actes de violence. Un contexte pathologique bouleverse les 12 mécanismes de défense somatiques et psychiques habituels du patient, ce qui peut se manifester par de l’agressivité envers l’environnement. Même involontairement, le soignant exerce un pouvoir sur le patient et détient ainsi une certaine forme d’autorité. De plus, il est parfois amené à prendre des décisions et à intervenir sans solliciter l’avis du patient. L’agressivité est une notion subjective qui dépend de l’interprétation d’un comportement par la personne qui se sent agressée, alors que ce comportement peut ne revêtir aucune hostilité envers cette personne (Formarier & Jovic, 2012). Selon Cunha et al. (2016), un service d’urgence peut représenter pour le patient un environnement stressant et inconnu, ce qui peut être la source ou le facteur favorisant l’agressivité. Confrontés à des situations d’urgence et parfois obligés de prendre des décisions rapidement, les infirmiers sont susceptibles d’interpréter de manière erronée les signaux émis par le patient, en surestimant son agressivité. En parallèle, l’enchainement rapide des interventions peut accroitre l’incompréhension du patient stressé et potentiellement conduire à un comportement agressif. A l’instar de la violence, l’agressivité peut s’apparenter à une cause ou une conséquence de la contention physique. En effet, le patient peut également percevoir la contention comme une attitude agressive envers lui.

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Table des matières

Résumé
Liste des tableaux
Liste des figures
Remerciements
Introduction
Problématique
Question de recherche
Cadre théorique
Le modèle d’intermédiaire culturel de Nadot
Concepts
Violence
Agressivité
Méthode
Argumentation et choix du devis
Bases de données
Critères d’inclusion et d’exclusion
Critères d’inclusion
Critères d’exclusion
Stratégie de recherche
Résultats
Motifs de recours à la contention physique
Facteurs influençant la décision de recourir à une contention physique
Caractéristiques des patients sous contention physique
Conséquences de la contention physique
Conséquences pour le patient
Conséquences pour le personnel soignant
Conséquences sur la relation thérapeutique
Conséquences organisationnelles
Documentation de la contention physique
Modalités d’application de la contention physique
Protocoles au sujet de la contention physique
Association avec une contention chimique
Collaboration avec le service de sécurité
Méthodes alternatives à la contention physique
Détection des signes d’agressivité
Gestion comportementale
Désescalade de la violence
Traitement étiologique
Création de nouveaux postes
Représentations des infirmiers en matière de contention physique
Connaissances des infirmiers en matière de contention physique
Formation des infirmiers
Discussion
Interprétation des résultats
Motifs de recours à la contention
Facteurs influençant la décision de recourir à une contention physique
Caractéristiques des patients sous contention physique
Conséquences de la contention physique
Documentation de la contention physique
Modalités d’application de la contention physique
Méthodes alternatives à la contention physique
Représentations des infirmiers en matière de contention physique
Connaissances des infirmiers en matière de contention physique
Forces et limites
Implications pour la pratique
Pistes de recherches futures
Conclusion
Appendice A
Appendice B ..

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