Qu’est-ce qu’un espace public paysager urbain ?

En 2008, pour la première fois dans l’Histoire, plus de la moitié de la population mondiale (3,3 milliards d’habitants) vit en milieu urbain (Clergeau, 2007). Le modèle de la ville durable (Charte d’Aalborg, 1994) impose aux professionnels de l’aménagement et de l’urbanisme la nécessité de la prise en compte de la protection de la biodiversité, localisée à l’intérieur du périmètre urbain, qui désormais s’impose comme un enjeu majeur pour les nouvelles stratégies d’urbanisation. Les espaces verts publics représentent les seuls îlots de nature dans le tissu urbain. Ces lieux peuvent abriter un nombre relativement élevé d’espèces végétales, plantées et/ou spontanées et donc présenter un rôle important dans le maintien de la biodiversité, qu’elle soit animale ou végétale, dans un contexte urbain (Clergeau, 1996). Le maintien de cette biodiversité a été reconnu comme enjeu environnementale aussi bien à l’échelle internationale que locale (Clergeau, 2007). C’est en particulier la « nature ordinaire », c’est-à-dire toutes espèces non concernées par des statuts de protection, car très fréquentes il y a peu, mais dont le déclin est désormais entamé, qui est en jeu dans l’espace urbain (Mougenot, 2003). La préservation de ces espèces dites « ordinaires » dépend largement du mode de gestion des espaces végétalisés.

ZUS Sanitas-Rotonde 

Créées par l’article 42 de la loi d’orientation pour l’aménagement et le développement territorial du 4 février 1995, les zones urbaines sensibles (ZUS) s’inspirent du principe de zonage inscrit dans la loi d’orientation pour la ville de juillet 1991 qui, dans son article 26, autorise les communes à procéder à des exonérations de taxe professionnelle dans « des parties de leur territoire caractérisées par la présence de grands ensembles ou de quartiers d’habitat dégradé dont la liste sera fixée par décret et par un déséquilibre accentué entre l’habitat et l’emploi ». C’est dans ce cadre que le quartier Sanitas-Rotonde a été choisi comme quartier prioritaire d’intérêt nationale dans le Nouveau Programme National de Rénovation Urbaine (PNRU) est initié par la loi du 21 février 2014 d’orientation et de programmation pour la rénovation urbaine et la ville, instituant le droit au logement opposable et portant diverses mesures en faveur de la cohésion sociale. Le NPNRU mis en œuvre par l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, vise pour la période 2014-2024, à transformer en profondeur les quartiers les plus en difficultés : zones urbaines sensibles (ZUS) ou les territoires définis à l’article 6 de la loi du 1er août 2003 présentant des caractéristiques économiques et sociales analogues. Le NPNRU s’inscrit dans un cadre plus large des politiques nationales de la ville et de la cohésion sociale, des politiques locales de l’habitat, en cohérence avec d’autres dispositifs dont les nouveaux contrats urbains de cohésion sociale (CUCS). Les projets de rénovation urbaine portent sur la transformation du fonctionnement du quartier, sur le changement d’image et sur la recherche d’une mixité sociale et  au sein de ce quartier. Pour opérer une transformation durable, les projets concernent la démolition et la reconstruction de logements, la réhabilitation d’immeubles, la réorganisation d’espaces d’activités économiques et commerciales, la structure viaire. En région Centre-Val de Loire, le PNRU se décline en 12 projets de rénovation urbaine (les quartiers prioritaires au niveau national et les quartiers supplémentaires) qui concernent près de 144 000 habitants. L’ensemble de ces projets portent sur plus de 1 400 millions d’euros de travaux. En outre, onze opérations isolées viennent compléter l’action de l’ANRU sur la région. Cette convention se comprend comme un cadre de partenariat pour la mise en œuvre des conventions spécifiques de rénovation urbaine que l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine passe avec les collectivités locales ou les EPCI, la région Centre-Val de Loire et les maîtres d’ouvrage concernés par un projet de rénovation urbaine. Elle recense les projets de rénovation urbaine en région Centre-Val de Loire, qu’ils portent sur des quartiers prioritaires ou des quartiers supplémentaires, et stabilise en les encadrant les engagements financiers de l’ANRU (de 382,9 millions d’euros) et du Conseil Régional (de 98,8 millions d’euros). Ce recueil détaille les opérations par département et par priorité de l’ANRU (Quartiers Prioritaires / Quartiers supplémentaires / Opérations Isolées).

Ce programme se distingue du premier par plusieurs principes :
➤ une participation des habitants qui bénéficient du programme, à toutes les phases de la réalisation
➤ le portage des projets au niveau des agglomérations, pour favoriser l’approche intégrée avec les contrats de ville intercommunaux
➤ l’ambition assumée de la mixité avec le développement de l’habitat privé et de l’activité économique dans les quartiers à travers l’accompagnement des investisseurs
➤ un axe durable intégrant qualité environnementale, transition énergétique et écoquartiers.

Un investissement de 5 milliards d’euros de l’Agence Nationale de la Rénovation Urbaine (ANRU) est prévu. Ce NPRNU est financé avec le concours d’Action Logement. L’investissement total généré est estimé à 200 milliards d’euros. L’enveloppe sera répartie pour 83 % aux sites d’intérêt national, et 17 % aux sites d’intérêt régional, le cas échéant dans le cadre des Contrats de plan État-Région (CPER). Les dysfonctionnements des quartiers éligibles ont été établis à partir d’une grille multi-critères adaptée aux spécificités locales des quartiers selon les axes suivants :

➤ habitat / état du parc
➤ diversité de l’habitat
➤ mixité des activités
➤ ouverture du quartier et accès aux transports
➤ disponibilité foncière
➤ qualité de l’environnement urbain
➤ autres enjeux de la politique de la ville (gestion du quartier)

Le quartier Sanitas-Rotonde présente donc de nombreuses opportunités de réaménagements sur des thématiques aussi diverses que variées, qui s’inscrivent totalement dans la trame du projet individuel. C’est donc pour cela que j’ai décidé de travailler sur ce site d’étude puisqu’en effet, à mon sens, c’est un quartier aux multiples facettes qui ne demande qu’à être revaloriser.

Contexte urbain 

Historique et environnement

La construction du quartier du Sanitas s’est déroulée en deux tranches de 1958 à 1979 (Annexe 1). La première tranche dite du « Vieux Sanitas » (2 100 logements livrés en 1961) correspond à la partie nord du quartier située entre le boulevard De Lattre De Tassigny et l‘avenue du Général de Gaulle. Elle a été aménagée sur les terrains des installations ferroviaires démolies par les bombardements alliés de 1944. Réalisée entre 1968 et 1979, sur d’anciennes emprises ferroviaires et industrielles, la seconde tranche regroupe les opérations situées au sud de l‘avenue du Gal de Gaulle. Le quartier du Sanitas a pour particularité d’être situé dans le prolongement du centre-ville de Tours, au sud de la gare. Les effets de cette position péricentrale, rare pour un grand ensemble, sont cependant atténués par une voirie de quartier qui bute de tous côtés sur des rues anciennes elles-mêmes entravées par un réseau dense d’infrastructures ferroviaires, en particulier à l’est et au sud du quartier.

Le quartier prioritaire Sanitas-Rotonde regroupe la quasi-totalité du grand ensemble évoqué ci-dessus. Il englobe également les équipements sportifs, scolaires et universitaires du Hallebardier et le complexe sportif du Palais des sports de Tours. S’étendant sur 69 hectares, le quartier prioritaire Sanitas-Rotonde comptait 10 187 habitants et 4 887 logements en 1999, soit près de 8 % de la population et 6,5 % du parc de logements de la commune de Tours.

Organisation urbaine 

L’organisation urbaine du quartier du Sanitas concourt à en faire un espace à part au sein des quartiers péricentraux de Tours. La morphologie urbaine du quartier est très éloignée de celle des îlots environnants plus anciens, composés de maisons de ville. L’implantation des immeubles en îlots ouverts et le regroupement des activités et équipements en pôles, modifient le rapport des habitants à la rue dont la circulation automobile devient la principale vocation. Le rôle d’animation de la rue est reporté en coeur d’îlots (équipements, centre commerciaux, espaces de jeux) sans distinction claire entre les espaces collectifs et résidentiels. A l’intérieur du « Vieux Sanitas », l’imbrication des voies de desserte et des aires de stationnement contribue à cette confusion des espaces et de leurs usages. A l’inverse des immeubles d’habitation omniprésents, nombre d’équipements de proximité passent inaperçus. Le piéton est ainsi privé de ces points de repère habituels. Même le Centre de Vie, restructuré récemment, demeure en partie enclavé. Dans la partie sud du quartier (le « Nouveau Sanitas »), l’espace public y est plus vaste, les équipements de proximité mieux mis en scène (église Saint Paul, galerie marchande) et l’implantation des bâtiments plus lâche. L’aménagement de vastes espaces publics (place Saint Paul, jardin Meffre) favorise une meilleure répartition des usages au sein des espaces non bâtis.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie 1 : Diagnostic
ZUS Sanitas-Rotonde
Contexte urbain
1. Historique et environnement
2. Organisation urbaine
3. Densités
4. Accessibilité et déplacements
a. Un réseau de voirie enclavé
b. Un réseau de bus performant
c. Des liaisons douces peu nombreuses
5. L’offre et la fréquentation du réseau de bus
6. L’accès au centre-ville
7. La mobilité des habitants
8. Les équipements et les commerces de proximité
9. Le quartier vu par ses habitants
a. Une image du Sanitas en retrait par rapport aux autres quartiers
b. Une évolution jugée globalement négative pour les habitants du quartier
10. Les motifs de fréquentation du quartier
a. Les habitants du Sanitas fréquentent moins leur quartier que leurs voisins mais plus souvent le centre-ville
b. Le quartier prioritaire le plus fréquenté par les habitants résidant à l’extérieur
11. Les attentes des habitants
a. A l’intérieur du quartier
b. A l’extérieur des quartiers
12. Les projets réalisés depuis 1999 et à venir
a. La réhabilitation du parc de logements et des espaces extérieurs (1990-1999)
b. Aménagement et valorisation des abords SNCF (2000-2003)
c. Le Grand Projet de Ville (2003-2006)
d. Le jugement des habitants sur les actions menées depuis 3 ans Caractéristiques socio-économiques
1. Population
a. Le seul quartier du contrat de ville dont la population a augmenté entre 2003 et 2009
b. Davantage de jeunes et moins de 60 ans et plus
c. Une hausse importante des 20-59 ans
2. Ménages & familles
a. Une baisse plus marquée de la taille moyenne des ménages que dans les autres quartiers
b. Une forte proportion de ménages sans enfant et de personnes seules
3. Catégories socio-professionnelles
a. Des évolutions opposées à celles de Tours, Tour(s)plus et des autres quartiers du contrat de Ville
b. Une forte progression du nombre de personne sans activité professionnelle (404 personnes supplémentaires) liée à l’arrivée de nombreux étudiants dans le quartier entre 2003 et 2009
4. Logements
a. Un parc de logements en forte croissance et en voie de diversification
b. De nombreux petits logements et peu de grands Logements
c. Un parc social prédominant
d. Un parc privé en développement
e. Une moindre ancienneté résidentielle
f. Une faible vacance et une mobilité réduite dans le parc social
g. Une forte proportion d’allocataires-logement
5. Chômage (1990 – 1999)
a. Une forte augmentation du nombre de chômeurs entre 1990 et 1999
b. Un taux de chômage élevé pour l’ensemble des catégories. Les personnes de nationalité étrangère sont particulièrement touchées
6. Emplois précaires (1990-1999)
a. Une forte augmentation des emplois précaires
b. Un accroissement modéré de la part des emplois précaires chez les jeunes salariés
7. Une évolution particulière de l’emploi précaire dans le quartier Sanitas-Rotonde au sein des quartiers du contrat de ville : augmentation des CDD et de l’intérim
8. Demandeurs d’emploi (2003 – 2009)
a. Une nette diminution du nombre de demandeurs d’emplois de catégorie 1 entre 1999 et 2001
b. Des demandeurs d’emploi fragilisés (2003)
Partie 2: Projet
Introduction
Qu’est-ce qu’un espace public paysager urbain ?
Réglementation autour de la protection de ces espaces
Un projet qui concilie qualité du paysage et enjeux écologiques
Les services écosystémiques et bienfaits du végétal en ville
1. Bienfaits pour l’Homme
a. Amélioration de la santé et du sentiment de bien-être
b. Enrichissement du lien social et contribution à l’identité locale
2. Bienfaits pour l’environnement et les équilibres naturels
a. Conservation de la biodiversité
b. Régulation thermique
c. Amélioration de la qualité de l’air
d. Meilleur écoulement des eaux et protection des sols
3. Bienfaits économiques
a. Valorisation du bâti
b. Valorisation des déchets végétaux
c. Agriculture urbaine
d. Contribution à l’attractivité du territoire
Propositions d’aménagements
1. Secteur 1 : Marie Curie
2. Secteur 2 : Centre de vie / Hallebardier
3. Secteur 3 : Saint Paul
4. Secteur 4 : Pasteur
5. Secteur 5 : Claude Bernard
6. Secteur 6 : Rotonde
Comment concevoir ces différents aménagements
1. Un chantier respectueux de l’environnement
2. Choisir les bonnes plantes
3. Limiter les surfaces à désherber
4. Réduire les besoins en eau d’arrosage
5. Utiliser des fournitures de qualité
6. Proposer un éclairage économe et respectueux de la faune
7. L’accessibilité
Conclusion
CONCLUSION

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