Soutenance mémoire
Qu’est-ce qu’une ville?
« Que la ville soit un objet éminemment culturel ne fait guère de doute : elle se présente comme une agglomération de constructions artificielles, conçues par des architectes et des urbanistes. Elle témoigne de leur savoir-faire et apparaît de part en part fabriquée de main d’homme. Mais suffit-il de construire des villes pour les rendre habitables? Le bon usage d’une ville suppose l’appropriation de sa grammaire par ses habitants. Car habiter une ville est une question davantage éthique et politique que technique. L’âme d’une ville se loge dans la symbolique qu’elle tisse. Ce n’est qu’à condition de lui permettre de faire signe qu’une ville peut constituer un monde familier. Aussi s’agit-il ici de renouveler l’approche de l’urbain, en soulignant que les prétentions de l’urbanisme resteront vaines sans apprentissage de l’urbanité. » Alain Cambier est professeur en Première Supérieure à Lille C’est la lecture de ses lignes qui a inspiré mon projet. Projet qui aurait la modeste intention de tenter une application concrète du contenu des idées de l’auteur Alain Cambier. Lescar est une commune de 10 000 habitants, située dans les Pyrénées Atlantiques, à proximité de Pau. Qu’est-ce qui fait de Lescar une ville ? Une ville estelle seulement une agglomération de constructions ? A l’évidence, non. Une ville est habitée. Et ce sont ses habitants qui devraient être, pour une bonne part, les acteurs de la création et de l’évolution de son identité. A cette fin, il faut maintenir ou imaginer l’existence de symboles – à valeur collective, citoyenne – reconnaissables par tous et se situant dans la tradition républicaine, tout en préservant une image familière de la cité. Ainsi l’aménagement du territoire doit prendre en compte l’urbanisme, mais également l’urbanité. L’image de la ville dans l’inconscient collectif français c’est la place centrale avec autour la mairie, l’église et le monument aux morts. L’Hôtel de Ville est le symbole le plus important de la République : c’est le lieu du pouvoir local que les citoyens ont délégué. En règle générale ce bâtiment illustre par ses dimensions et son architecture la puissance de la République. Or, à Lescar, la mairie ne se trouve plus au centre de la ville pour des raisons qui seront explicitées ultérieurement. La représentation de la ville s’en trouve changée. Comment le perçoivent les Lescariens ? La localisation de la mairie est un élément important dans l’aménagement de la ville. En effet elle doit permettre de lier les citoyens autour d’un symbole. Ce qui ouvre vers la question du lieu : Où placer l’hôtel de ville de Lescar pour servir au mieux les Lescariens ? Pour cela il faut prendre en compte de nombreux critères géographiques et urbains tels que l’accessibilité, le stationnement, la taille du bâtiment, … mais également des critères psychologiques tels que l’image de la construction, son histoire, sa localisation par rapport aux points dynamiques de la ville… Ce projet pourrait avoir la très modeste ambition, à travers une interrogation sur la localisation d’une mairie sur le territoire communal, d’éveiller, chez les habitants de Lescar, le sentiment teinté d’une certaine fierté d’appartenir à une communauté consciente de son identité. Afin de mieux appréhender tous les paramètres concernés et de tenter d’établir des propositions d’aménagements, le rapport s’organisera en trois parties. La première établira une description du territoire de la commune, de sa population, pour pouvoir évaluer un état des lieux dans son ensemble. La deuxième tentera d’identifier les différentes zones dynamiques et leurs caractéristiques. La troisième partie proposera un comparatif de l’installation de la mairie sur trois sites potentiels, comparatif étayé par une enquête réalisée auprès d’un échantillon de la population.
Ancienne capitale du Béarn
Ancienne capitale du Béarn, Lescar est une ville à forte identité culturelle et patrimoniale. Dès le Vème siècle, il y avait dans la Basse-Ville un Evêché avec une église-cathédrale Saint-Julien. Détruite puis reconstruite plusieurs fois au cours des siècles, seul le clocher pignon de l’église romane du XVIIème siècle a survécu. Au X ème siècle, un baptistère dédié à Saint-JeanBaptiste subsistait dans la Haute-ville. La chapelle fut consacrée cathédrale en 1062 et Lescar redevint Évêché. C’est en 1791, sous la Révolution, qu’il fut supprimé et rattaché avec celui d’Oloron Sainte-Marie à celui de Bayonne.
La Cité
Comme nous l’avons signalé dans la Partie I, la Cité possède de nombreux monuments historiques. Les routes sont étroites et sinueuses. Les trottoirs parfois inexistants, mettent en danger les piétons. D’après l’enquête que j’ai menée, le stationnement dans la Cité est un problème récurrent qui freine le développement de cœur de ville. Comme nous pouvons le voir sur ces photos prises un vendredi dans la journée, il est difficile de se garer. La Mairie vétuste, petite et inadaptée au public a été déplacée sur le site du Château du Bilaà pour décongestionner la Cité. Le déménagement s’est effectué au mois de février 2011. Un transport collectif gratuit pour les personnes n’ayant pas de moyen de locomotion personnel a été mis en place pour celles désirant se rendre à la mairie. Ce service était déjà disponible pour des rendez-vous médicaux ou administratifs. Nous verrons dans une troisième partie quels sont les points positifs et négatifs de localiser l’Hôtel de ville dans le centre ville.
Centres d’accueil
La ville de Lescar comprend de nombreux centres d’accueil :
Maison de retraite l’Esquirette : Cette maison de retraite compte 60 lits. Elle est privée, à but non lucratif et habilitée aide sociale. C’est aussi un EHPAD : Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.
Foyer Anna Bordenave : Les logements accueillent des personnes indépendantes de plus de 65 ans qui ont besoin d’un cadre sécurisant. C’est une formule intermédiaire entre domicile et maison de retraite. Il peut héberger jusqu’à 16 personnes.
Foyer ADAPEI : L’Association Départementale des Parents et Amis de Personnes Handicapées Mentales possède un centre d’accueil à Lescar.
CCAS (Centre Communal Action Sociale) : Le C.C.A.S. est un établissement public administratif communal. Près de 40 agents interviennent auprès des personnes âgées, des personnes en situation de handicap, ou de tout Lescarien souhaitant une aide : accompagnement et soutien.
CAT Cousteau : Cet établissement accueille 117 personnes reconnues travailleurs handicapés. Leur activité s’exerce dans des métiers tels que : ébénisterie, menuiserie, encadrement, produits d’entretien, conditionnement, déconditionnement.
Le pied des remparts
Au pied des remparts, juste en dessous du centre ville, se trouve une des zones les plus dynamiques de la ville. Cet espace concentre des équipements scolaires, sportifs, commerciaux et de loisirs. Il possède également un accès de qualité et des stationnements en grands nombres. L’accès au pied des remparts se fait par le chemin de Bénéharnum qui est la continuité de l’avenue Ste Catherine qui permet de rentrer dans la ville à partir de la départementale D817. Il est également possible d’arriver depuis la rocade avec avenue Novalis. Les routes sont larges et rénovées. De plus, une ligne de transport collectif dessert déjà cette partie de la ville. Les trottoirs permettent de mettre en sécurité les piétons. La création d’une piste cyclable pourrait valoriser ce mode de transport. La promenade des remparts permet d’aller et de venir du centre historique au pôle dynamique. Celle-ci est parsemée de jardins et d’aires de repos qui invitent à la détente et à la contemplation du paysage. Les stationnements sont nombreux, avec trois zones principales. Le parking du « skate-park » est le plus important. Il dessert le lycée, mais également le complexe sportif. Le second espace de stationnement fait aussi office de place du marché deux fois par semaine, le mercredi après-midi et le dimanche matin. Le fond du parking, appuyé sur la salle des fêtes, est un mur de pelote utilisé régulièrement. Le troisième espace se trouve le long du chemin de Bénéharnum en face du quartier résidentiel. La présence du lycée amène une population jeune et dynamique qui a besoin de lieux symboliques, de communication, de sport… Cet espace lui apporte tout cela avec une salle des fêtes libre à la location, des remparts chargés d’histoire, des terrains de sports adaptés, une connexion WIFI gratuite ainsi qu’un grand parc pour se regrouper. Localiser la mairie à cet endroit permettrait de faire le lien entre lieu administratif et symbolique. Mais également de faire entrer le bâtiment dans le paysage quotidien de l’ensemble de la population. Cet espace est aussi un lieu de promenade pour les familles : des jeux pour enfants et le parc les attireraient. La population ne viendrait-elle pas plus souvent ? Actuellement 62 % des habitants fréquentent la mairie 0 à 5 fois par an. Cette localisation de la mairie, dans un espace dynamique, favoriserait-elle une participation plus spontanée des lescariens à la vie de leur commune. La nouvelle municipalité aurait préféré installer la mairie à proximité du centre ville, mais les travaux du Château du Bilaà l’ont contrainte à changer cette perspective. La Maison Autaà leur semblait le choix le plus pertinent. C’est une belle et grande bâtisse qui est la propriété de la collectivité. Cependant les travaux indispensables pour en faire un lieu d’accueil des citoyens demanderaient un financement important. Le maire de Lescar au cours d’un entretien a précisé l’importance d’utiliser ce bâtiment avant qu’il ne se dégrade de manière irréversible. Mais aucune proposition concrète n’est à l’étude. Pourtant plus de 24 % de la population interrogée s’est prononcée favorablement en faveur de ce site.
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Table des matières
Introduction
Partie 1 : La commune de Lescar, un territoire particulier
I. Entre ruralité et urbanisation
A. Présentation géographique
B. Une intercommunalité forte
C. Les axes de communication
II. Evolution de l’urbanisation en fonction de la population
A. Description de la population
B. Une cité « dynamique » ?
C. Evolution de l’urbanisation
D. Un patrimoine important
Partie 2 : Analyse du territoire
I. Centre Historique
A. La Cité
B. Les commerces de proximité
C. Les écoles
D. Nouveau centre administratif : Le Château du Bilaà
II. Pôles dynamiques
A. Quartiers alliant éducation et sports
B. Pied des remparts
C. Zones de Loisirs
D. Zone Economique
III. Pôles d’accueil
A. Emmaüs
B. Centres d’accueil
C. Espaces de logement temporaire
Partie 3 : Lieu d’accueil de l’Hôtel de Ville
I. Comparaison des 3 sites retenus
A. Centre ville
B. Château du Bilaà
C. Le pied des remparts
II. Opinion des habitants et conclusion
A. Enquête de la population
B. Bilan
Conclusion
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