Relation entre le sexe des enfants et les dermatoses les plus fréquentes

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Critères d’inclusion

Etaient inclus tous les enfants âgés entre [0-16 ans], ayant consulté dans le service concerné ou hospitalisé, entre le 01 mars et le 31 août 2017, ceux référés par d’autres services pour avis dermatologiques et ceux dont les parents ont donné le consentement pour participer à l’étude.

Critères de non inclusion

Sont exclus tous les enfants d’âge supérieur à 16 ans, ceux dont le motif de consultation était autre qu’une dermatose et ceux dont les parents n’ont pas donné le consentement pour participer à l’étude.

Méthodes et outils de collectes de données

Les données ont été collectées grâce à un questionnaire élaboré à cet effet et pré-testé (Voir annexe). Les consultations étaient effectuées par un professeur, un maitre-assistant, un assistant, un dermatologue ou un étudiant préparant le Diplôme d’Etudes Spécialisées en dermatologie. Pour chaque enfant, l’âge, le sexe, la nationalité, le terrain personnel et familial étaient enregistrés. L’âge de l’enfant a été catégorisé en 4 groupes: [0-2 ans], [>2-5ans], [>5-11ans] et [>11-16 ans]. Le revenu mensuel fixe familial était catégorisé en 3 groupes : < 100.000 CFA, [> 100.000 – 400.000] CFA et > 400.000 CFA. La notion de consanguinité, les cas similaires, le niveau de scolarisation et le niveau socio-économique ont été enregistrés. L’itinéraire thérapeutique était précisé.
L’âge de la mère était catégorisé en 3 groupes : ≤ 25 ans, [26-35] et ≥ 36 ans. L’alphabétisation et l’emploi rémunéré de la mère ont été dichotomisés en 2 groupes : oui et non. Le nombre d’enfants à charge était catégorisé en 3 groupes : ≤ 2, [3-5] et ≥ 6. La catégorie la moins exposée à l’évènement attendu a été choisi comme référence. Ainsi les catégories suivantes ont été considérées : les mères âgées de plus de 36 ans, les alphabètes, celles qui avaient un emploi et celles qui avaient moins de 2 enfants à charge. Nous avons regroupé les diagnostics en huit groupes nosologiques, selon la Classification Internationale des maladies (CIM) : dermatoses infectieuses, allergiques, inflammatoires, tumorales, génodermatoses, tumorales et malformations. Le diagnostic était basé essentiellement sur les caractéristiques cliniques (lésion élémentaire, taille, topographie, signes et symptômes associés). Un examen général était parfois nécessaire afin de rechercher les anomalies associées ou les lésions à distance.
Les examens paracliniques (examens sanguins, prélèvements mycologiques, biopsies cutanées, tests allergologiques, dosage IgE, électrocardiogramme, scanner cérébral) étaient indiqués pour confirmer le diagnostic ou évaluer l’extension de la maladie.
Le terme “pathologies associées” se referait à l’association de plus d’une pathologie au moment de la consultation. En pratique, nous avons inclus une seule fois l’enfant. Lorsque l’enfant était revu pour une autre plainte au cours de l’étude, nous l’avons considéré aussi comme pathologies associées. Le terme “ autres diagnostics ” désignait une dermatose qui n’appartient à aucun groupe d’étiologies précédemment définies. Le traitement était précisé et une prise en charge multidisciplinaire (ORL, pédiatrie, cancérologie, ophtalmologie) était réalisée à chaque fois que cela s’avérait nécessaire. L’éducation thérapeutique et un conseil génétique était prodigué systématiquement. Les patients étaient revus à fréquence variable pour évaluer l’évolution du traitement.

Saisie et analyse des données

Les données collectées ont été encodées et analysées avec le logiciel Epi-info version 7.1.5.2. Pour la description de l’échantillon, la moyenne et sa déviation standard, les pourcentages (%) ainsi que la médiane ont été utilisés. Dans l’analyse des tables de contingence, le test de Chi² de Pearson a été utilisé pour tester l’égalité de deux proportions d’échantillons indépendants, et lorsque les conditions de validité du Chi² n’étaient pas remplies, le test exact de Fisher était utilisé. Les Odds Ratios (OR) ont été estimés comme mesure d’association entre variables dépendantes et indépendantes et leurs intervalles de confiance à 95% ont été calculés. Le seuil de signification inférieur ou égal à 0,05 était fixé pour toutes les analyses.

Considérations éthiques

Notre étude n’a débuté que lorsque les parents des enfants concernés ont été informés des objectifs de l’enquête et donné leur consentement éclairé.

Aspects épidémiologiques

Fréquence hospitalière

Durant la période de notre étude, 1615 patients avaient consulté au service de dermatologie de H.A.L.D, dont 307(19,0 %) étaient des enfants. Parmi les 307 enfants, 2,6% (8 enfants) ont été hospitalisés.

Répartition des enfants selon le sexe

Ils se répartissaient en 134 (43,65%) garçons et 173 (56,35%) filles soit un sex-ratio (H/F) de 0,77.

Répartition des enfants selon l’âge

L’âge moyen (±DS) des enfants était de 6,81 (±4,7) ans, avec des extrêmes allant de 40 jours à 16 ans. La tranche d’âge [>5 ans- 11 ans] était constituée de 100 enfants (32,57%) suivi de la tranche d’âge [>2 ans – 5 ans] avec 84 enfants (27,36%). (Figure 1)

Evolution après le traitement antérieur

Une récidive après amélioration était observée chez 18 enfants (5,86%) et une aggravation chez 31 enfants (10,09%). Quatre-vingt enfants (26,05%) présentaient une évolution stationnaire au traitement antérieur.

Durée d’évolution des symptômes avant le diagnostic

Le délai moyen entre le début des symptômes et le diagnostic était de 167,24 jours, soit approximativement 5 mois (±Ds: 194 ; IC95% [1 jour – 10 ans]).

Examens complémentaires

Les examens complémentaires étaient demandés chez 26 enfants (8,46%).
L’hémogramme montrait un syndrome inflammatoire non spécifique dans 8 cas : il s’agissait d’une dermatite atopique (2 cas), ulcères de jambes (2 cas), xeroderma pigmentosum associé à un carcinome épidermoïde (1cas), brûlure (1 cas), leishmaniose cutanée (1 cas), pyoderma gangrenosum (1 cas).
Une hyperéosinophilie était notée dans 2 cas de dermatite atopique. L’anémie était hypochrome microcytaire dans 1 cas d’ulcères drépanocytaires associés à une insuffisance veineuse et 1 cas de brûlure. La CRP était positive dans 5 cas : il s’agissait d’ulcères de jambes (2 cas), brûlure (1 cas), leishmaniose cutanée (1 cas), pyoderma gangrenosum (1 cas). Le bilan lipidique était normal (2 cas de psoriasis, 1 cas d’ulcère sur insuffisance veineuse) et perturbé dans 1 cas d’ulcère drépanocytaire associé à une insuffisance veineuse.
La sérologie rétrovirale était négative dans 2 cas de dermatophytie profuse et 1 cas de verrues profuses.
L’électrophorèse de l’hémoglobine était effectuée dans 2 cas ulcères sur insuffisance veineuse : tracé type AA et tracé AS.
Des pricks tests ont été réalisés dans 5 cas : il s’agissait de dermatite atopique (4 cas) et angioedème anti-histaminique (1 cas). Les pricks tests étaient positifs dans 4 cas: sensibilité aux acariens + moisissures (2 cas), acariens + moisissures + poil de chat (1 cas), crevettes (1 cas). Les Ige totales et spécifiques étaient positives dans 2 cas : crevettes (1 cas), oeuf + noix (1 cas).
Les biopsies cutanées étaient prélevées chez 5 enfants : il s’agissait d’un xanthome, deux carcinomes épidermoïde, d’un lichen et d’une sclérodermie localisée. Toutes les biopsies prélevées confirmaient le diagnostic.
Le prélèvement bactériologique a isolé la Pseudomonas Aeruginosa (1 cas) et le Staphylococcus aureus (1 cas).
Le prélèvement parasitologique à la recherche de corps de leishmanies était positif dans 1 cas.
Le prélèvement mycologique du cuir chevelu était négatif dans 3 cas : il s’agissait de teigne de cuir chevelu (2 cas) et kératodermie palmo plantaire (1 cas). Chez 3 enfants qui présentaient des teignes de cuir chevelu, le prélèvement était positif à Trichophyton Soudanense (2 cas) et Microsporum langeronii (1 cas).
La radiographie du rachis était normale (1 cas de neurofibromatose). L’échographie d’une masse pré-tragienne était non contributive (1 cas). Deux ECG ont été demandés au cours d’hémangiome, et étaient normaux.
L’échodoppler cardiaque était normal (1 cas de xanthome). L’échodoppler veineux réalisé dans 2 cas d’ulcères drépanocytaires, avait montré une incontinence des veines saphènes (1 cas) et des veines poplitées (1 cas). L’échodoppler artério-veineux du bras a montré la présence d’une malformation artério-veineuse (1 cas).
Le scanner cérébral avait montré un neurofibrome auriculaire droit avec atteinte du nerf facial et de son ganglion géniculé (1 cas de neurofibromatose).
La tomodensitométrie cérébral (TDM) réalisée dans 1 cas de xeroderma pigmentosum associé à un carcinome épidermoïde, avait montré un processus expansif bourgeonnant sans lésion osseuse associée ni d’anomalie de densité intra parenchymateuse.

Demande d’avis spécialisés

Les principales consultations interdisciplinaires demandées étaient les suivantes :
– Pédiatrie chez 5 enfants (1,62 %) : Evaluation statut nutritionnel et douleurs abdominales
– Cardiologie pédiatrique chez 2 enfants (0,65 %) : Bilan pré-prépanolol
– Ophtalmologie chez 3 enfants (0,97 %) : Kyste dermoide, Xanthomes, Molluscum contagiosum palpébral
– O.R.L chez 2 enfants (0,65 %) : Angine
– Cancérologie chez 2 enfants (0,65 %) : Carcinome épidermoïde
– Chirurgie plastique chez 1 enfant (0,32 %) : Chéloïde diffuse et brides cicatricielles
– Chirurgie vasculaire chez 1 enfant (0,32 %) : Malformation artério-veineuse

Aspects évolutifs

L’évolution était :
– Favorable chez 225 enfants (73,28%)
– Stationnaire chez 7 enfants (2,8%) : 3 chéloïdes, 2 T.C.C., 2 ichtyose
– Perdus de vue : 29 enfants (9,4%)
– Récidives : 3 cas de gale (0,97%)
– Décès : 0 enfant
– En cours de traitement : 43 enfants (14,0%)

Limite de l’étude

L’étude est menée dans le principal service de prise en charge de dermatologie à Dakar au Sénégal. Le résultat obtenu ne pourra s’appliquer pour l’ensemble du Sénégal. Du fait de la transversalité du recueil des données, notre étude comporte des biais de non-réponses des patients, de mémorisation, de prévarication mais aussi des biais liés aux perdus de vue chez qui on pouvait chercher des caractéristiques afin de les comparer aux participants. L’inaccessibilité géographique et la difficulté financière à réaliser les examens complémentaires étaient aussi les principales limites du fait du bas niveau socio-économique prédominant dans notre échantillon. Enfin, dans la littérature, il n’existait pas d’homogénéité entre les tranches d’âge des enfants, limitant ainsi la comparaison des données.

Aspects épidémiologiques de l’échantillon

 Prévalence hospitalière
Dans notre échantillon, la fréquence hospitalière des dermatoses infantiles s’élevait à 19% soit environ 1 patient sur 5 était un enfant. Des fréquences plus élevées ont été rapportées. Aux Etats-Unis, la prévalence des dermatoses infantiles dans différentes études, était estimé jusqu’à 30% [4]. En France [6], au Japon [13] et au Népal [14], la prévalence des dermatoses de la population pédiatrique, était respectivement de 28%, 11,9% et 22,5%. En Afrique, les prévalences variaient entre 21-87% [1]. Au Mali, une étude menée par Fofana Y. et al. évaluait la prévalence des dermatoses de la population pédiatrique à 31,51 % en 2016 [8].
 Age
Dans notre étude, les consultations dermatologiques intéressaient une population pédiatrique d’âge moyen de 6,8 ans (± 4.7) et cet âge était supérieur à celui rapporté par Katibi O.S et al. [15] soit 4,7 ans (± 4.1), alors que Fofana Y. et al. [8] et Marrone et al. [16] avaient noté un âge moyen plus élevé, soit respectivement 8,0 ans ± (5,7) et 9.2 ans (± 5.9). Dans la littérature, il n’existait pas d’homogénéité entre les tranches d’âge des enfants, ce qui limitait la comparaison des données. Les nourrissons (47,8%) constituaient la majorité de l’échantillon dans la série de Dumortier [6] alors que les adolescents étaient les plus nombreux en Turquie (47,6%) [17] et au Népal (61.3%) [14]. Pareillement à l’étude de Sacchidanand et al. [7] et de Al Maaita et al. [18] le groupe des enfants d’âge compris entre [>5-11ans], constituait la majorité de notre série.
 Sex ratio
Nous avons observé une prédominance féminine avec un sex-ratio (M/F) de 0,77 ; Cette prédominance féminine était moins marquée que celle observée au Nigéria (M/F : 1,15) [19].
Il existait une prédominance masculine en France (1,1) [3], au Mali (1,2) [8], au Népal (1,1) [14] en Inde (1,2) [7] et en Greece (0,9) [20]. Toutefois, dans la littérature, les deux sexes sont représentés en proportions équivalentes [21].

Aspects cliniques de l’échantillon

L’itinéraire thérapeutique des patients retardait la prise en charge (PEC) initiale dans notre service. La longue durée d’évolution des symptômes de 5 mois [1 jour-10 ans], était dûe au recours initial à la pharmacopée traditionnelle mais aussi à la PEC initiale effectuée par les pédiatres et d’autres spécialistes. La méconnaissance du diagnostic concernait surtout les papillomes infectieux buccaux qui avaient nécessité des exérèses chez les dentistes et les chirurgiens ORL.
Nous n’avions pas pu comparer cette durée d’évolution des symptômes avec la littérature, puisqu’aucune étude n’a reporté une telle donnée. Cependant, la durée d’évolution était rapide au cours des dermatoses infectieuses (varicelle, larva migrans et surinfections bactériennes au cours de la D.A ou de la gale), tandis qu’elle était plus longue au cours des chéloïdes, de l’acné et des génodermatoses. Dans notre série, le prurit parmi les enfants s’élevait à 76%. Ce résultat corrobore les conclusions de Fofana Y. et al. [8], qui rapportaient un prurit chez 89.75% des enfants. Selon Rajka, “le prurit est un symptôme dominant et cardinal de l’eczéma atopique ” [22]. Etant donné que l’eczéma atopique est la maladie cutanée la plus fréquente dans l’enfance, sa prévalence dans notre série pouvait expliquer la prépondérance du prurit.
Environ un tiers des enfants présentaient une dermatose localisée aux membres et au visage du fait de la prédominance de la dermatite atopique et du MC à cet âge. La topographie diffuse était surtout expliquée par la gale.

Aspects étiologiques de l’échantillon

 Dermatoses infectieuses Dans notre série, le groupe des dermatoses infectieuses était le plus observé (45%). Cette prévalence est assez similaire à celle rapportée par Balai et al. [23]. Les causes fongiques représentaient la majorité des cas (19.4%) et la TCC était l’étiologie infectieuse la plus fréquente dans notre étude (13,2%). Elle correspondait à 77% des causes fongiques en Ethiopie [16], 2,25% en Inde [24] et était la deuxième pathologie capillaire la plus fréquente chez l’enfant, dans 17% des cas en Inde [25] ; Par contre, la prévalence aux USA était plus basse soit de 3,6% [26]. Contrairement en Jordanie [18], nous avons retrouvé des différences statistiquement significatives entre l’âge des enfants, notamment au cours des dermatoses infectieuses (sauf pour les papillomes buccaux) (p≤0.05). C’est la dermatophytose la plus fréquemment diagnostiquée de l’enfance et est plus observée chez les pré-pubères. Boni Elewski, expert international sur les mycoses cutanées, affirmait que, devant toute atteinte du cuir chevelu de l’enfant, “ Le champignon est coupable jusqu’à preuve d’innocence” (communication personnelle de Boni Elewski, mai 1999). Effectivement, la fréquence de la T.C.C. était élevée parmi le groupe des enfants âgés de [>2-5 ans] et [>5-11 ans]; Nageswaramma et al. [25], Sethuraman et al. [27] et Balci et al. [28] ont constaté des résultats similaires aux nôtres. Cela pourrait être dû au fait qu’à ces âges, la contamination est plus fréquente à l’école. Aussi, en grandissant, l’adolescent devient plus autonome et se préoccupe plus de son hygiène personnelle, d’où la rareté des T.C.C chez les adolescents dans notre série. Selon Gibbs [29], un statut socioéconomique faible était le seul facteur important associé aux maladies transmissibles. En effet, nous avons retrouvé une différence statistiquement significative (p≤0,05) quant à la prévalence des dermatoses infectieuses selon les différentes classes socio-économiques (sauf pour les papillomes infectieux buccaux). La prévalence des dermatoses infectieuses était plus élevée chez les enfants issus des classes inférieures. Cette différence corrobore les résultats de beaucoup d’autres études dont celle menée en 2012 par Sharma S. [30] et al en Inde et Mostafa F.F en Égypte [31].
Un autre facteur favorisant la survenue de la T.C.C., est le climat humide [25], comme rencontré au Sénégal.
L’association avec une immunodépression sous-jacente (leucémie aigüe, syndrome néphrotique et enfants asthmatiques sous corticothérapie) était aussi rencontrée dans notre étude et favorisait la survenue de la T.C.C.
Aussi, la prévalence de la T.C.C. observée chez les filles (p=0,4), était expliquée par les habitudes cosmétiques à savoir le lavage non-fréquent des cheveux et les tresses serrées [25].
Comme dans notre série, les infections bactériennes étaient également retrouvées en large proportion dans d’autres études [8]. Toutefois, les folliculites étaient souvent associées à d’autres infections cutanées comme la T.C.C., la gale ou le molluscum contagiosum ; La plupart de ces enfants étaient atopiques. Par ailleurs, le faible taux d’impétigo retrouvé dans notre service était expliqué du fait que la PEC se faisait probablement dans les centres de santé primaires ou en pédiatrie.
La prévalence élevée de la dermatophytie parmi les adolescents (p< 0,01) de sexe masculin (p=0.05), observé dans notre échantillon était rapporté également par Hassan I et al. [35]. Les auteurs n’avaient donné aucune hypothèse à cette conclusion. En concordance avec les données de la littérature, il n’y avait aucune différence statistiquement significative concernant l’incidence du MC entre les garçons et les filles (p=0,08) [32]. Un cas de MC péribuccal était aussi retrouvé au niveau de l’aréole mammaire. Cette topographie atypique était expliquée par la contamination du nourrisson à la maman lors de la succion et l’errance diagnostique aggravait le tableau initial ; Par ailleurs, la sérologie rétrovirale négative effectuée chez la mère, réconfortait notre hypothèse.
Dans l’étude d’Adouan [33], la maladie de Heck était notée chez 7 patients âgés entre 3 ans et 59 ans. Cependant, la proportion parmi les enfants n’était pas précisée. Il s’agit d’une dermatose parfois difficile à différencier des condylomes acuminés largement plus fréquents et mieux connus des praticiens. L’examen clinique complet du patient à la recherche de lésions génitales à distance était effectué, en raison d’éventuels abus sexuels bien que la transmission non sexuelle prédomine dans cette population [34]. Nous avons observé un cas de condylome génital chez un nourrisson, survenu au cours de la circoncision selon la mère.
En outre, on a noté que les caractéristiques sociodémographiques de la mère étaient associées significativement (p<0.05) aux dermatoses infectieuses (sauf pour le nombre d’enfant à charge). En effet, il existait plus de risque de développer une dermatose infectieuse, chez les enfants issus de mères d’âge inférieur à 25 ans (p ≤0,0001) qui n’avaient aucun niveau d’instruction (p =0,008) et aucun emploi rémunéré (p=0,02), et chez celles qui avaient ≥ 6 enfants à charge (p=0,62). Nos résultats corroborent les études de Kumar et al. [36].  Dermatoses allergiques et inflammatoires La dermatite atopique était la dermatose inflammatoire la plus commune dans notre étude (21%). Elle touchait jusqu’à 83% d’enfants aux États-Unis [26], 2,6% en Jordanie [18] et 4% au Gabon [37]. Au bénin, la dermatite atopique était la forme étiologique d’eczéma la plus fréquente avec 264 cas (61,1 %). Dans notre série, elle touchait volontiers les filles issues d’un niveau socio-économique moyen (p≤0.05). La pollution croissante, l’industrialisation ainsi que l’émergence d’une classe sociale moyennement aisée expliquaient la forte prévalence de la dermatite atopique dans les PVD [38]. Toutefois, cette prévalence est encore plus faible par rapport aux pays développés où la DA est plus fréquente que les infections cutanées [26]. Dans l’étude de Niang et al [10], dans 22% des cas, le début de la DA survenait avant 20 ans. Rajka [22] rapportait que 60% des patients avaient une DA ayant débuté avant 5 ans. Contrairement aux données de la littérature, la prévalence de la DA observée dans notre série, chez les enfants âgés entre [<5-11 ans] (p≤0.05), était expliquée du fait de la prépondérance de ce groupe d’âge. La prépondérance de la DA parmi les filles, était aussi rapportée dans l’étude d’Assimi G.G [10]. Le psoriasis et le vitiligo sont des maladies chroniques de la peau qui peuvent affecter la qualité de vie de l’enfant de façon précoce. Il s’agit d’affections rares chez l’enfant. La prévalence du psoriasis chez les enfants était de 0,1-0,8 % en Allemagne [39]. Une étude antérieure réalisée au service de dermatologie de H.A.L.D. sur 8 ans, indiquait une prévalence hospitalière du psoriasis chez l’enfant de 0,67‰ (39 cas) [40]. Dans notre étude et comme les observations de Hogewoning et al. [37] la prévalence des autres dermatoses inflammatoires et immunologiques était également basse. La moyenne d’âge de survenue de l’acné était de 13,75 ans (± 2,5) et correspondait à l’âge de survenue de la puberté. Chez une fille de 14 ans, l’acné survenait sur un terrain de dépigmentation artificielle. Dans notre série, l’âge moyen du vitiligo était de 3 ans (± 3,0) et était similaire aux données de la littérature [41]. Chez les 3 patients atteints de vitiligo, tous étaient de sexe féminin et nous n’avons pas retrouvé d’antécédents familiaux de maladies auto-immunes. Etant donné que la forme segmentaire était la seule forme observée, celle-ci n’avait pas nécessité des explorations complémentaires (NFS, glycémie à jeûn et fonction thyroïdienne).

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Table des matières

INTRODUCTION
NOTRE ETUDE
1. Objectifs de l’étude
1.1. Objectif général
1.2. Objectifs spécifiques
2. Malades et méthodes
2.1. Cadre d’étude
2.2.Type d’étude
2.3. Population cible
2.4. Critères d’inclusion
2.5. Critères de non inclusion
2.6. Méthodes et outils de collectes de données
2.7. Saisie et analyse des données
2.8. Considérations éthiques
RESULTATS
1. Aspects épidémiologiques
1.1. Fréquence hospitalière
1.2. Répartition des enfants selon le sexe
1.3. Répartition des enfants selon l’âge
1.4. Répartition des enfants selon l’âge et le sexe
1.5. Répartition des enfants selon l’origine géographique
1.6. Répartition des enfants selon la scolarisation
1.7. Répartition des enfants selon le terrain personnel
1.8. Caractéristiques socio-démographiques de la mère
1.9. Répartition des enfants selon le terrain familial
1.10. Répartition des enfants selon le niveau socio-économique
2. Aspects Cliniques
2.1. Itinéraire thérapeutique
2.1.1. Consultation antérieure
2.1.2.Traitement antérieur
2.1.3. Evolution après le traitement antérieur
2.2. Durée d’évolution des symptômes avant le diagnostic
2.3. Signes fonctionnels et symptômes
2.4. Lésions élémentaires
2.5.Topographie
2.6. Complications associées
2.7. Cas similaire
2.8. Examens complémentaires
2.9.Diagnostic étiologique
2.9.1. Répartition globale
2.9.2. Dermatoses infectieuses
2.9.3. Dermatoses allergiques
2.9.4. Dermatoses inflammatoires
2.9.5.Génodermatoses
2.9.6. Dermatoses tumorales
2.9.7. Malformations
2.9.8. Autres diagnostics
2.9.9. Pathologies associées
2.10. Relation entre le sexe des enfants et les dermatoses les plus fréquentes
2.11. Relation entre l’âge des enfants et les dermatoses les plus fréquentes
2.12. Relation entre le niveau-sociodémographique des enfants et les dermatoses
2.13. Association entre les caractéristiques socio-démographiques de la mère et infections
3. Prise en charge
3.1.Traitement
3.2. Demande d’avis spécialisés
4. Aspects évolutifs
DISCUSSION
1. Limite de l’étude
2. Aspects épidémiologiques de l’échantillon
3. Aspects cliniques de l’échantillon
4. Aspects étiologiques de l’échantillon
5. Aspects évolutifs
CONCLUSION ET RECOMMANDATION
REFERENCES

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