Relation entre la fracture et les lésions méningées

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TYPE ET PERIODE D’ETUDE

Il s’agissait d’une étude prospective et descriptive menée sur une période de quatre (04) mois, allant du 06 février au 05 juin 2017.

CADRE D’ETUDE

L’étude s’est déroulée dans la région de Diourbel, l’une de 14 régions administratives du Sénégal, située dans le centre ouest du pays à 175km de Dakar, pour une population de 1.497.455 habitants avec une densité de 241 habitants/ km2. L’hôpital régional HEINRICH LUBKE de Diourbel est la structure sanitaire de référence de la région où nous avons mené notre collecte, précisément dans le service de radiologie et imagerie médicale. Le service de radiologie dispose d’un scanner hélicoïdal 16 détecteurs de marque SOMATOM SIEMENS, de deux tables os-poumon, d’un appareil de mammographie et d’un appareil d’échographie.

Critères de non inclusion

N’ont pas été inclus :
– Tous les patients ayant bénéficié d’un scanner cérébral pour traumatisme crânio-encéphalique de plus d’une semaine.
– Tous les patients ayant bénéficié d’un scanner cérébral pour un motif autre que traumatique.

Protocole d’examen

Une acquisition volumique a été réalisée, centrée sur le crâne en prenant le rachis cervical, sans injection de produit de contraste (PDC) iodé, suivie de reconstructions multiplanaires. Une sédation préalable a été nécessaire chez les patients qui étaient en état d’agitation. La lecture a été faite en fenêtres parenchymateuse et osseuse.

Paramètres étudiés

Les résultats des examens tomodensitométriques étaient repartis en résultats normaux et pathologiques. Les aspects pathologiques étudiés étaient :
– Les lésions cérébrales : hématome intra-parenchymateux (HIP), contusion oedémateuse, lésion pétéchiale et hémorragie intra-ventriculaire (HIV).
– Les lésions péri cérébrales et méningées: hématome extradural (HED), hématome sous-dural (HSD), hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) et pneumencéphalie.
– Les lésions osseuses : fractures de la voûte (simple et embarrure) et de la base du crâne.
– Lésions secondaires : effet de masse, engagement cérébral et oedème cérébral diffus.
– Les lésions associées : lésions du massif facial et du rachis cervical.

Traitement des données et analyse statistiques

Les données ont été saisies et traitées à l’aide des logiciels SPSS 20.0 et Excel 2010.
Après le recueil de données, un redressement des valeurs a été fait, en vue de corriger les valeurs aberrantes. Un seuil de 5% a été fixé, c’est-à-dire 95% de chance de ne pas commettre d’erreur dans nos résultats.
Pour éliminer les biais dus à l’échantillonnage (indépendance des données), le test de STUDENT a été effectué avec comme :
-Hypothèse nulle (H0) : il n’y’a pas de différence significative entre les moyennes
-Hypothèse alternative (H1) : il y’a une différence significative entre les moyennes.
Le calcul de la p-value retrouve la valeur de 0,02 < 0,05 : notre seuil.
Ce résultat est en défaveur de l’hypothèse H0, par conséquent notre série est bien significative.
Nous avons procédé à des études descriptives, croisées, de liaison, illustrées par des tableaux et des figures tout au long de notre étude.

Particularités de l’enfant de 0 à 15 ans

Les patients âgés de 0 à 15 ans étaient au nombre de 32 dont 23 garçons (71,9%) et 9 filles (28,1%) soit un genre ratio de 2,6.
L’âge moyen était de 07 ans.
Les accidents domestiques constituaient la circonstance de survenue du TCE la plus fréquente dans 50%, suivis des AVP avec 31,3%.
La PCI était le signe clinique le plus fréquent dans 32%, suivie de la tuméfaction des parties molles avec 26%.
La TDM était normale dans 37,5% et pathologique dans 62,5%.
De façon globale, les lésions osseuses du crâne étaient majoritairement représentées avec 9 cas (45%), dont 6 cas de fractures simples de la voûte, 2 cas de fractures embarrures et 1 cas de fracture de la base du crâne (rocher). Les autres lésions étaient faiblement représentées.

Aspects scanographiques

Résultats globaux

Dans notre série, la TDM était anormale dans 58,3% des cas. Nos résultats corroborent ceux de CISSE M.K. à Bamako [3] et SANO O. à Kolda [34] qui trouvaient respectivement 70,55% et 73,8% de TDM anormales. Par contre, KINE F. à Thiès [21] et DIA F.M. à Kaolack [8] trouvaient dans leurs séries une prédominance des résultats normaux avec respectivement 56% et 54,7%.
Ceci s’expliquerait par la capacité de la plupart des prescripteurs à distinguer les patients nécessitant un examen scanographique et ceux pour qui l’examen pourrait être inutile. La majorité des patients présentaient au moins un signe d’appel neurologique. Cependant nous notons encore un nombre élevé de prescriptions abusives de la TDM en cas de TCE.
Les lésions crânio-encéphaliques observées dans notre série sont identiques à celles rapportées par la littérature [3, 13, 16, 25, 26, 27, 36, 38, 40].
Les lésions osseuses étaient les lésions les plus fréquentes avec 30,1% de cas. Nos résultats sont superposables à ceux de El HOUSNI I. à Dakar [13] qui notait une prédominance des lésions osseuses dans 37% des cas. Ceci pourrait se justifier par le fait que notre population d’étude était majoritairement constituée d’enfants et que leurs boites crâniennes seraient plus souples [40] et aussi par l’absence de reflexe de protection lors des accidents. Plusieurs auteurs notaient plutôt une prédominance des lésions cérébrales [3, 11, 34, 36, 38].

Lésions cérébrales

Dans notre étude, les pétéchies (contusions hémorragiques) étaient les plus fréquentes des lésions cérébrales avec 48,4%. Ce résultat concorde avec ceux de SECK M. à Ziguinchor [36], MOUEZ J. à Saint Louis [29], SISSAKO A. à Bamako [38] et CISSE M.K. à Bamako [3] avec respectivement 25%, 38%, 62,9% et 81,93%. Elles pourraient être liées à un traumatisme à grande vitesse. Elles se produisent dans la majorité des cas lors d’un mécanisme de coup-contre coup et siègent généralement au niveau de la zone du choc [25, 40].
L’aspect TDM classique est celui de zones hétérogènes de densité élevée au voisinage des zones hypodenses correspondant à l’oedème.
L’hématome intra parenchymateux représentait 12,9% des cas. Il a pour origine le cisaillement des artères et des veines profondes dans un parenchyme cérébral normal. A la TDM, il apparaît comme une masse aux contours nets, spontanément hyperdense, parfois entourée d’oedème [7].
L’hémorragie intra ventriculaire était présente avec une proportion de 6,5%. Le plus souvent secondaire à une hémorragie parenchymateuse péri ventriculaire ou à un cisaillement des veines sous épendymaires. Le risque ultérieur est l’apparition d’une hydrocéphalie qui peut être due au blocage du liquide céphalo-rachidien (LCR) ou à des troubles de la résorption du LCR au niveau des granulations de pacchioni [31].

Lésions péri cérébrales et méningées

L’ HED était la lésion péri cérébrale la plus fréquente dans notre série avec 6 cas. Ce résultat corrobore celui de TSAMBOU J. T. à Dakar [42] avec 7 cas et celui de FADIGBA O. H. et coll. à Parakou [16] avec 28,9% des cas. MENDY J. à Dakar [25] trouvait une prédominance de l’HED et de l’HSA à proportion égale avec 20% des cas chacun. Il s’agit d’une collection de sang entre la dure-mère et l’os, secondaire à une rupture d’artérioles et ou de veinules ostéodurales, ou de l’artère méningée moyenne. C’est l’urgence neurochirurgicale par excellence. Il concerne surtout l’adulte jeune et survient souvent avec une PCI. Il siège majoritairement au niveau des régions temporo-pariétales où la voûte est mince et fragile et il s’associe une fracture dans la plupart des cas. Les fortes adhérences dure-mériennes aux sutures limitent son extension, ce qui explique son aspect en lentille biconvexe [5, 23, 25, 36, 42].
L’HSA se plaçait en seconde position dans notre étude avec 5 cas. C’est la présence de sang dans les citernes, les vallées et les sillons corticaux, dessinant les contours du cerveau. Parfois isolée, elle expose au risque d’ischémie corticale et d’hydrocéphalie post-traumatique retardée [1, 25, 36].
La pneumencéphalie était présente dans 4 cas. C’est la présence d’air intracrânien qui signe habituellement l’existence d’une brèche ostéoméningée, facteur de risque infectieux majeur. Elle peut être extradurale, sous-durale ou intra parenchymateuse [1, 34, 36, 42].

Lésions osseuses

La fracture simple de la voûte crânienne était la lésion osseuse la plus fréquente dans notre série avec 82,3%. Elle était soit linéaire soit comminutive. Plusieurs auteurs dont SANO O. à Kolda [34], et MENDY J. à Dakar [25] ont noté cette prédominance avec respectivement 52% et 17,9%.
La fracture de la base était la deuxième lésion osseuse du crâne observée dans cette étude avec 11,8%. Ce résultat est inférieur à ceux de SISSAKO A. à Bamako [38] et de CISSE M.K. à Bamako [3] avec des taux respectifs de 22,72% et 17,2%. Elle intéressait exclusivement le rocher dans notre série d’où la nécessité d’un suivi ORL régulier afin de limiter la survenue de complications cochléo-vestibulaires.
La fracture embarrure était quant à elle, faiblement représentée avec 5, 9%. Elle est constituée par le détachement d’un fragment osseux tendant à s’enfoncer à l’intérieur de la boîte crânienne.

Lésions secondaires

L’effet de masse était la lésion secondaire la plus fréquente dans notre série avec 66,7%. Ce résultat est partagé par EL HOUSNI I. à Dakar [13] et SANO O. à Dakar [34] qui trouvaient respectivement 53% et 54%.
L’importance des lésions méningées et cérébrales pourrait expliquer cet état de fait et aussi l’engagement cérébral qui représentait 33,3%.
Aucun cas d’oedème cérébral n’a été retrouvé dans notre étude. Il en est de même pour TOURE M.A. à Dakar [41] au cours de son étude.

Lésions associées

La fracture du massif facial était la plus fréquente dans notre travail avec 73,7%. Plusieurs auteurs notaient ce résultat, notamment MENDY J. à Dakar [25], DIA F. M. à Kaolack [8] et SANO O. à Kolda [34] qui trouvaient respectivement 52,7%, 78,6%, et 89%. Par contre GUIDAH S. et coll. à Niamey [19] trouvaient une proportion faible de fracture du massif facial avec 0,64%.
L’existence d’une lésion du rachis cervical est un signe de gravité avec pour conséquence une augmentation de la morbi-mortalité d’où l’intérêt d’un diagnostic et d’une prise en charge rapide.

Relation entre la fracture et les lésions méningées

La survenue d’une fracture explique de façon significative l’existence d’un HED et d’une pneumencéphalie chez les patients. En effet chez les patients présentant un HED, la fracture était noté dans 5 cas contre 1 cas d’HED sans fracture.
DIA F. M. à Kaolack [8] trouvait également une fréquence élevée du couple fracture-HED, comme dans la plupart de la littérature.
Cependant on n’observe pas de différence de l’HSD et de l’HSA entre les patients présentant une fracture et ceux n’en présentant pas (avec des p-values respectivement de 0,88 et 0,18, toutes supérieures à 0,05). La survenue de ces deux événements n’est donc pas liée à la fracture.

Relation entre AVP et PCI

Le test de comparaison des moyennes de la PCI entre les groupes de l’AVP et de non-AVP montre que la PCI est expliquée par l’AVP (p-value =0,0007, inférieure à 0,05). En effet, chez les patients victimes d’un AVP, le taux de PCI est de 73,8% contre 36,2% chez les non-AVP.

Relation entre résultat TDM et PCI

Le test d’indépendance de ki-deux montre un lien entre la PCI et le résultat de la TDM. En effet, avec une p-value de 0,008, le test a permis de rejeter l’hypothèse nulle de l’indépendance de ces deux évènements.
Il faut donc réaliser de façon systématique une TDM cérébrale chez tout patient victime d’un TCE avec PCI.
Selon les critères de Master, le groupe de patients avec PCI devraient bénéficier d’une surveillance neurologique pendant 24-48 heures et d’un scanner cérébral au moindre doute.

Particularités de l’enfant de 0 à 15 ans

L’altération du fonctionnement social et le possible absentéisme scolaire résultant des céphalées post-traumatiques pourraient contribuer à la gravité du TCE, en plus du diagnostic d’une lésion intracrânienne.
Il semble important de bien identifier précocement le risque de survenue de lésions intracérébrales tout en prenant en compte la balance bénéfice-risque de la réalisation d’un scanner cérébrale compte tenu de l’irradiation ionisante liée à cet examen.
L’âge moyen était de 07 ans dans notre série. Ce résultat corrobore celui de SIENG S. à Paris qui trouvait un âge médian de 6,7 ans.
L’accident domestique était la circonstance de survenue la plus fréquente avec 50%. OULD AHMED M.M. à Nouakchott [31] et SIENG S. à Paris [37] notaient également une prédominance de l’accident domestique avec respectivement 45% et 88,6%. TOURE M. A. à Dakar trouvait une prédominance de la chute avec 19 cas. Ceci pourrait s’expliquer probablement du fait de l’importance de la masse céphalique par rapport au reste du corps et aussi par l’inattention des parents ou des gardes bébés à l’égard des enfants.
Les lésions osseuses étaient les plus fréquentes dans notre étude avec 45% des cas. Ce résultat corrobore ceux de TOURE M.A. à Dakar et de OULD AHMED M.M. à Nouakchott qui trouvaient 46% et 60%. Les fractures de la voûte crânienne sont beaucoup plus fréquentes chez l’enfant que chez l’adulte, en raison de l’immaturité du crâne et de l’absence de réflexes de protection en cas de chute. Il peut s’agir de fracture linéaire, comminutive ou embarrure. Une forme particulière d’enfoncement est celle du jeune enfant dont l’os est encore élastique et se laisse déprimer sans se rompre en <<balle de ping-pong >>.

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Table des matières

INTRODUCTION
MATERIELS ET METHODE
1. TYPE ET PERIODE D’ETUDE
2. CADRE D’ETUDE
3. POPULATION D’ETUDE
3.1. Critères d’inclusion
3.2. Critères de non inclusion
3.3. Caractéristiques de la population d’étude
3.3.1. Age
3.3.2. Genre
3.3.3. Circonstances de survenue
3.3.4. Signes cliniques
4. MATERIEL
5. METHODOLOGIE
5.1. Protocole d’examen
5.2. Paramètres étudiés
5.3. Aspect éthique
5.4. Traitement des données et analyse statistiques
RESULTATS
1. Résultats globaux
1.1. Résultats des TDM
1.2. Répartition globale des lésions observées
2. Lésions méningées
3. Lésions cérébrales
4. Lésions secondaires
5. Lésions osseuses
6. Lésions associées
10. Particularités de l’enfant de 0 à 15 ans
ICONOGRAPHIE
DISCUSSION
1. Aspects scanographiques
1.1. Résultats globaux
1.2. Lésions cérébrales
1.3. Lésions méningées
1.4. Lésions osseuses
1.5. Lésions secondaires
1.6. Lésions associées
2. Particularités de l’enfant de 0 à 15 ans
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFFERENCES

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