Relation entre espace et individu

Relation entre espace et individu

Ce premier thème cherche à identifier et à qualifier les différents processus en jeu dans la relation qu’un individu entretient à un espace.

Sensation de l’espace 

Elle se définit dans le petit Robert (1996) comme « Phénomène psychophysiologique par lequel une stimulation externe ou interne a un effet modificateur spécifique sur l’être vivant et conscient ; état ou changement d’état ainsi provoqué, à prédominance affective (plaisir, douleur) ou représentative (perception). Etat psychologique à forte composante affective (distinct du sentiment par son caractère immédiat, et par un caractère physiologique plus marqué). »

Nous préférerons la définition de Merleau-Ponty (1945) mis en exergue par Audas (2007): « Une sensation, c’est sentir ou ressentir, c’est-à-dire, d’une certaine manière, être affectée physiquement ou moralement, c’est-à-dire, pour Merleau-Ponty « la manière dont je suis affecté et l’épreuve d’un état de moi-même » (phénoménologie de la perception, p.9). La sensation c’est subir les effets agréables ou pénibles dû à « l’épreuve d’un choc indifférencié, instantané et ponctuel » (Merleau-Ponty, 1945).

Nous l’entendrons en tant que réception d’information (sur l’espace) à partir de nos sens.

Perception (de l’espace) 

Elle est définie comme l’ « Activité à la fois sensorielle et cognitive par laquelle l’individu constitue sa représentation intérieure (son image mentale) du monde, de son expérience. » (Levy et Lussault, 1996) . Elle est donc « L’ensemble du processus perceptif qui englobe les sensations, comme informations du milieu extérieur, lesquelles par le biais des significations et des sentiments forgent nos représentations. » (Feildel, 2004)

Nous l’utiliserons donc, en tant que processus d’assimilation des sensations à partir d’un objet, ici l’espace, et de retranscription en une représentation de cet objet, propre à chaque individu.

Représentation de l’espace

Elle possède plusieurs définitions, nous retiendrons qu’elle est pour sa base, « le lien entre un représentant (signe) et un représenté (objet auquel il renvoie) », et qu’elle est dans le cas de notre sujet, une « construction mentale ou/et objectale figurant un espace géographique. » (Levy et Lussault, 2005)

Nous la considérerons dans ce rapport comme le lien subjectif entre un espace et l’idée qu’une personne s’en fait en son absence, à savoir la manière avec laquelle il peut se l’imaginer et surtout la communiquer. Nous nous devons de souligner l’aspect subjectif, incomplet et provisoire de cette notion, chaque personne évaluant un espace en fonction de sa culture ou de son tempérament, sa transmission dépend énormément de quelle signification chacun met sur une description. Elle se retraduira par des discours ou éventuellement des représentations physiques, comme des croquis ou des cartes.

Impression (de l’espace) 

Les impressions sont « le reflet d’une perception […] (qui) s’opère par des filtres perceptifs liés aux organes sensoriels mais aussi à la culture. Ce filtre peut être assimilé à un outil d’appréhension des éléments nouveaux qui consisterait en une comparaison quasi-automatique de la première impression reçue d’un type d’objet à celui découvert par la suite » (Audas, 2007).

L’impression serait donc un type de représentation, caractérisée par le fait qu’elle soit directement issue de l’interprétation de la perception. En sous-entendant donc que cette représentation n’est pas remise en question par la suite.

Affectivité à l’espace

L’affectivité correspond à des modifications de l’état psychique de l’individu, et aussi des modifications liées de l’état physique, définis en tant que « trouble corporel » . Nous nous intéresserons plus spécialement à certains aspects de celle-ci.

Emotions 

Pour le petit robert, elle correspond à « un état de conscience complexe, généralement brusque et momentané, accompagné de troubles psychologiques (pâleur ou rougissement, accélération du pouls, palpitations, sensation de malaise, tremblements, incapacité de bouger ou agitation). Par extension, sensation (agréable ou désagréable), considérée du point de vue affectif.

Nous réutiliserons la définition plus concise : « Entendue comme un état affectif, intense et passager qui provoque un bouleversement corporel et psychique chez l’individu. » (Audas, 2007).

Rapport affectif à l’espace 

Il correspond à « la fois [aux] émotions (fugaces) et [aux] sentiments (s’établissant dans la durée) qui permettent de se forger une opinion à caractère subjectif envers un espace » (Audas, 2007) .

Ainsi le « rapport affectif sous-entend à la fois les sentiments et les émotions, comme éléments constitutifs, de la sphère affective de ce rapport entre l’individu et la ville » (Feildel, 2004) .

Il correspond donc à une évaluation subjective de la ville qui peut être négative ou positive, et révèle du passage par différents filtres de jugement à la fois passionnels et rationnels. Ces modalités d’expression sont multiples, telles les représentations, l’appropriation, ou les comportements au travers de la pratique de l’espace.

Appropriation de l’espace 

Elle se définit comme l’ « action consistant à prendre possession d’un objet physique ou mental. […] Par analogie [avec le monde animal], l’expression “appropriation de l’espace” désigne les conduites qui assurent aux humains, un maniement affectif et symbolique de leur environnement spatial. […] Le médecin autrichien A. Mitscherlich a été l’un des premiers à attirer l’attention sur l’importance sociale de l’appropriation de l’espace et le rôle qu’elle joue dans la construction et l’équilibre de la personnalité individuelle. » (Merlin et Choay, 1996)

Ses modalités sont définies comme recouvrant « plusieurs approches, tout d’abord la matérialité des usages (fréquentations, déplacements, évitements, etc.), ensuite celle des représentations et des significations que les individus accrochent à l’espace, et enfin celle des projections imaginaires et symboliques qu’ils y opèrent. L’appropriation serait une forme de marquage de l’espace par des objets ou simplement par des habitudes, à l’image des représentations élaborées par l’individu. Il tente ainsi de l’adapter à sa convenance notamment en termes de bien-être. » (SEMMOUD, 2001)

Pratique de l’espace 

Elle constitue « la dimension spatiale de l’activité de l’opérateur », et regroupe « l’ensemble de comportements d’un opérateur en relation avec un espace qui constitue pour lui un contexte » (Levy et Lussault, 2005) .

et constituera donc un indicateur de l’appropriation et de la perception de l’espace.

Espace 

Nous allons ici définir ce qu’est la dimension spatiale, dans le cadre des thématiques abordées par ce mémoire. Ainsi nous allons faire appel aux écrits d’auteurs de domaines variés comme la géographie, l’étude des sociétés, de la philosophie, en y soulignant l’aspect sociologique.

Espace urbain 

« A l’échelle des individus, l’espace urbain vécu et pratiqué est orienté et comporte des lieux repères et des zones d’ombre, il est discontinu et recouvre plus ou moins l’aire urbanisée selon le statut culturel des personnes.» (PUMAIN, PAQUOT et KLEINSCHMAGER, 2006)

L’espace urbain est ici variable et correspond au vécu et à l’appréhension de ce dernier par chaque personne. Il est notamment constitué d’un réseau de lieux «connus » par chaque personne.

Lieu
« Un véritable lieu n’existe pleinement que tant qu’il possède une portée sociale, en termes de pratiques comme de représentations, qu’il s’inscrit comme un objet identifiable, et éventuellement identificatoire, dans un fonctionnement collectif, qu’il est chargé de valeurs communes dans lesquelles peuvent potentiellement – donc pas systématiquement – se reconnaître les individus. La caractérisation d’un espace comme lieu est le résultat d’une construction. » (LEVY et LUSSAULT, 2005).

Nous retiendrons qu’un lieu constitue une construction collective et est ainsi une référence commune, en tant que groupe d’éléments indissociables, au niveau de ses représentations comme de ses pratiques.

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Table des matières

Introduction
Mise en contexte : intérêt pour la recherche en aménagement du territoire
De l’intérêt de travailler sur le rapport affectif à la ville
De l’importance de l’immatériel sur la qualité de l’espace public
De l’influence du mouvement des arts de rue sur le sens donné aux espaces publics
Partie 1
Présentation de la recherche
1. Glossaire
11. Relation entre espace et individu
a) Sensation de l’espace
b) Perception (de l’espace)
c) Représentation de l’espace
d)Impression (de l’espace)
12. Affectivité à l’espace
a) Emotions
b)Rapport affectif à l’espace
c) Appropriation de l’espace
d) Pratique de l’espace
1.3. Espace
a) Espace urbain
b) Lieu
c) Espace public
d) Evénement éphémère
e) Intervention artistique éphémère
2. Articulation des notions
20. De la perception à la représentation
21. Représentation et temps : le rapport affectif a la ville
22. Les lieux connus, sous-ensemble de la ville
23. Influence de l’intervention artistique éphémère sur le rapport affectif au lieu
3. Objet de la recherche, la répétition des Interventions Artistiques éphémères
31.Implication possible de l’événement dans la création du rapport affectif a la ville27
32. Synthèse de la démarche aboutissant a la problématique
4. Présentation de la méthode d’étude du terrain
41. Moyens d’obtention de données répondant aux objectifs de l’étude
a) Des terrains d’étude qui correspondent aux hypothèses
b) Evaluer l’affectivité, une information obtenue indirectement au travers des discours
c) Raviver la mémoire de l’éphémère
d) Adéquation de la méthode à l’objectif de recherche
42. Proposition de protocole.
a) Du test au perfectionnement de la méthode de recherche
b) Mode d’emploi de l’analyse des données
Partie 2
Obtention des résultats : modification des representations par les interventions artistiques ephemeres
1. Phase de dépouillement des entretiens
10. Aperçu des conditions d’entretien et des caractéristiques de l’échantillon étudié
11. Traitement des entretiens par les thématiques d’approche : de la perception à l’affectif
a) La mémoire de l’événement
b) La mémoire du lieu de l’événement
c) Représentation spatiale de l’événement : étude de cartes mentales
d)Changement des comportements, des relations sociales.
e) Attachement à l’événement, au festival
f) Modification des représentations du lieu
g) Modification du jugement porté aux lieux
12. Analyse de profils de sensibilité à l’intervention artistique éphémère
a) Le prospecteur
b) Le prospecteur imaginatif
c) Le technicien
d) L’amateur de spectacles, habitué des festivals
e) L’amateur
f) Le découvreur
g) Synthèse de la sensibilité de chaque profil
2. Réponse à la problématique
21. Une réactivité variable selon les individus, les thématiques évoqués et les lieux.
a) Des individus aux représentations modifiées et d’autres insensibles
b) Les aspects morphologiques, politiques et historiques peu évoquées face à la dimension sociale de l’espace public.
c) Des lieux où l’influence des événements est variable
d) Des spectacles davantage susceptibles d’influencer les individus
22. Vérification des hypothèses : infirmation de la répétition des événements et importance du contenu des interventions artistiques
a) La répétition de l’événement peu influente sur le lieu,
b) Les interventions artistiques éphémères partiellement influente
c) Complément de connaissance au mémoire précédent
3. Recul sur la méthode de recherche et les résultats obtenus, orientations d’amélioration de la réflexion et des méthodes d’étude
31. Une échelle d’étude inadaptée : des représentations non spécifiques au lieu mais plutôt à la ville dans sa globalité.
32. Elargir les catégories sociales des personnes interrogées, et pour ce, travailler sur des  événements plus variés
33. Amélioration des techniques d’étude
Entracte : apport pour l’aménagement du territoire
La participation, un moyen de ré-impliquer le citoyen.
La découverte de lieux inconnus : possibilité de dé-stigmatisation des banlieues, et élargir la représentation de la ville au-delà du centre.
L’intervention artistique, un moyen de créer de la mixité, ciment d’un lien social
Une façon de découvrir la ville
Conclusion
Bibliographie

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