Relation des prévalences de la Malnutrition chez les enfants de 6 à 59 mois

Données physiques et socio-économiques du Mali

  Le Mali est un vaste pays sahélien d’une superficie de 1.241.238 km² situé entre les 10ème et 25ème parallèles de latitude Nord et entre les 4° de longitude Est et 12° de longitude Ouest. Il est enclavé au cœur de l’Afrique de l’Ouest et entouré de plus de 7.000 km de frontière avec 7 pays limitrophes.Le relief est peu accentué. Les plaines alluviales, très vastes, sont toutefois dominées par quelques plateaux calcaires et de grès (plateaux mandingues et dogon). Le point culminant du Mali est le Mont Hombori Le Mali s’étend du nord au sud sur quatre grands domaines bioclimatiques (saharien, sahélien, soudanien et guinéen) et une zone écologique particulière (le delta intérieur du fleuve Niger). Il est traversé par deux grands fleuves : le Sénégal et le Niger. Le Mali compte (depuis 1999) 703 communes, 49 cercles, 8 régions et un district (Bamako, la capitale) La population est estimée à environ 14,5 millions d’habitants (RGPH, 2009) [3]. Le taux d’accroissement annuel moyen est de 3,6% sur la période 1998-2009. La population est jeune (55,2 % a moins de 19 ans, 17 % moins de 5 ans dont 14 % âgé de 12 à 59 mois) et essentiellement rurale (69,5%). Le secteur primaire (agriculture, élevage et pêche) occupe plus de 80% de la population active et représente 45% du Produit Intérieur Brut (PIB), alors que le secteur secondaire (industrie) ne représente que 16% du PIB et le secteur tertiaire (commerce, services) 39% [3]. Le Mali dispose également d’importantes potentialités énergétiques, touristiques et minières. La lutte contre la pauvreté constitue la priorité de la politique de développement du pays. La pauvreté touche plus de 2/3 des maliens [3]. Si cette pauvreté massive est structurelle, elle s’avère aussi conjoncturelle, eu égard à l’extrême vulnérabilité de la plupart des ménages maliens. L’incidence de la pauvreté atteint 73% en milieu rural contre 20% en milieu urbain [4]. Selon l’étude sur la pauvreté des communes du PNUD/OCHA 2006, plus de la moitié (52%) des communes rurales sont pauvres avec un pourcentage plus élevé pour les régions de Mopti (76%), Kidal (70%), Tombouctou (56%) et Sikasso (55%) [3]. Les difficultés alimentaires rencontrées par la population seraient davantage liées au problème d’accessibilité dû à la pauvreté et aux coûts de transport. L’insécurité nutritionnelle se manifeste essentiellement dans certaines zones agro-pastorales et agricoles. Une analyse structurelle de la malnutrition à partir des résultats des enquêtes
démographique sanitaire de 1987, 1996, 2001 et 2006 a permis de mieux faire ressortir les régions les plus touchées par la malnutrition au Mali qui sont la région de Koulikoro, Kidal, Tombouctou, Mopti, et Sikasso [22]. Les régions les plus touchées par la malnutrition aiguë sont respectivement celles de Kidal (21,45%), Gao (17,55%), Tombouctou (17,33%) et Mopti (15,18%) et les plus touchées par la malnutrition chronique sont les régions de Sikasso (45%), Tombouctou (44%), Mopti (41%) et Koulikoro (39%), selon EDS-IV [5].

Causes de la malnutrition

  Les principales causes de la malnutrition définies selon le cadre conceptuel de l’UNICEF sont :
– Les causes immédiates telles que la diminution des apports alimentaires, les maladies,
-Les causes sous-jacentes qui sont la famine, le niveau d’éducation des populations, l’hygiène des populations et du milieu,
– Les causes fondamentales ou profondes qui entrent dans le cadre de la politique [3]. Selon la Politique Nationale de Développement de la nutrition (PNDN, 2012-2021) [3]. 14 axes d’intervention entrent en jeu dans la lutte contre la malnutrition:
• La surveillance de la croissance et du développement de l’enfant ;
• L’alimentation du nourrisson et du jeune enfant ;
• La lutte contre les carences en micronutriments ;
• La prévention des maladies chroniques liées à l’alimentation ;
• La nutrition scolaire ;
• La production alimentaire familiale à petite échelle et transferts sociaux;
• La communication pour le développement (CPD) ;
• Le renforcement de la participation communautaire en faveur de la nutrition ;
• Le Système d’Information en matière de Nutrition (SIN) ;
• La recherche appliquée et la formation en nutrition ;
• Le contrôle de la qualité des aliments ;
• La préparation et la réponse aux situations d’urgence ;
• L’intégration systématique des objectifs de nutrition dans les politiques et programmes de développement et de protection sociale ;
• Le renforcement du cadre institutionnel.
Aspects cliniques de la malnutrition La malnutrition a plusieurs aspects cliniques dont la malnutrition aigüe ou l’émaciation, la malnutrition chronique ou retard de croissance, la malnutrition globale ou l’insuffisance pondérale ainsi que les carences en micronutriments tels que la vitamine A, fer, iode, zinc, acide folique. Malnutrition aiguë ou émaciation Elle est mesurée par l’indice poids/ taille, et est due à un manque d’apport alimentaire entraînant des pertes récentes et rapides de poids avec un amaigrissement extrême. Il n’y a pas de déficit en vitamines Un apport alimentaire en 4 semaines permet de rétablir une bonne santé. C’est la forme la plus fréquente dans les situations d’urgence et de soudure. Elle traduit un problème conjoncturel [17]. Elle touche près de 10% des enfants de 0 à 59 mois et un peu moins de 1% dans sa forme sévère selon les régions [19]. Interprétation : En cas d’expression en Z score ou écart type (ET) selon l’OMS
– Si le rapport P/T < – 2 ET, malnutrition modérée ;
– Si le rapport P/T < – 3 ET, malnutrition sévère ;
– Si le rapport P/T compris entre – 2 et – 1 ET, il y a risque de malnutrition ;
– Si le rapport P/T compris entre – 1 et 1 ET, l’état nutritionnel est normal;
– Si le rapport P/T compris entre 1 et 2 ET, il y risque d’obésité ;
– Si le rapport P/T est > 2 ET, il y a obésité sévère ou Hypernutrition.
Inconvénients de l’indice poids/taille Ne permet pas de différencier un enfant trop petit pour son âge (qui a souffert de MPC dans son enfance) d’un enfant de taille satisfaisante. Sur le plan clinique, on définit trois tableaux de malnutrition protéino-calorique (malnutrition aiguë), selon qu’il s’agisse d’une carence protéinique, calorique, ou globale [18] La kwashiorkor : il correspond à une insuffisance d’apport protéinique dans la ration alimentaire [18].Les signes les plus marquants sont l’apathie, l’anorexie, la présence d’œdème en particulier aux chevilles, sur le dos des mains, des pieds et parfois au visage (visage bouffi). L’amaigrissement est constant mais souvent masqué par les œdèmes [18]. La peau peut être terne et l’on trouve souvent des lésions du type dépigmentation. Dans la phase la plus avancée, il peut y avoir hyperpigmentation avec craquelures, voire ulcérations de la peau. Les cheveux sont parfois dépigmentés (roux et même blancs), défrisés, cassants et ils se laissent facilement arracher. Il y a souvent une diarrhée par atrophie de la muqueuse intestinale. Biologiquement, on note une chute importante de la protidémie, portant essentiellement sur l’albumine. L’ionogramme sanguin montre des troubles hydro électrolytiques, notamment une hypo natrémie, une hypocalcémie, et une hypokaliémie. Des complications peuvent survenir telles que la déshydratation, les troubles métaboliques etles infections bactériennes, ceux-ci expliquent la mortalité très élevée au cours du kwashiorkor. Le tableau clinique présenté par l’enfant marasmique est tout à fait différent de celui dû au kwashiorkor. Dans la plupart des cas, l’enfant s’intéresse à ce qui se passe autour de lui, il n’a pas perdu l’appétit mais il est nerveux et anxieux. Le signe le plus frappant reste l’amaigrissement : il y a diminution de la couche graisseuse et fonte musculaire, la peau semble trop vaste pour le corps de l’enfant, le visage est émacié, les yeux sont enfoncés dans les orbites. L’enfant a une diarrhée importante par atrophie de la muqueuse intestinale. Il n’y a pas d’œdème, mais un retard de croissance important par rapport aux courbes utilisées localement (poids/taille). Biologiquement la protidémie est légèrement diminuée, l’hématocrite et le taux d’hémoglobine sont aussi légèrement diminués. Même si des complications peuvent apparaître, le pronostic est meilleur que celui du kwashiorkor. La forme mixte : en réalité, les formes cliniques dues au kwashiorkor, associé au marasme se rencontrent rarement. C’est une forme qui associe à des degrés variables, les signes kwashiorkor et du marasme [18].
Malnutrition chronique ou retard de croissance
Elle est mesurée par l’indice taille/âge et se caractérise par des enfants rabougris (trop petit
pour leurs âges). Elle peut être causée par un déficit chronique in utero ou des infections
multiples. Elle apparaît au-delà de 24 mois et est irréversible.
Elle traduit un problème structurel [17].
Elle touche 25 % des enfants de 0 à 5 ans et sa forme sévère, 8 % [16].
Interprétation :
En cas d’expression en Z score ou écart type (ET) :
– Si le rapport T/A < – 2 ET, c’est la malnutrition modérée ;
– Si le rapport T/A < – 3 ET, c’est la malnutrition sévère ;
– Si le rapport T/A est compris entre – 2 et – 1 ET, il y a risque de
malnutrition ;
– Si le rapport T/A est compris entre – 1 et 1 ET, l’état nutritionnel est normal ;
– Si le rapport T/A est compris entre 1 et 2 ET, il y risque d’obésité ;
– Si le rapport T/A est > 2 ET, il y a obésité (hypernutrition).
Inconvénients de l’indice taille/âge Ne permet pas de différencier deux enfants de même taille et de même âge dont l’un serait trop maigre (émacier) et l’autre trop gros (obèse). Malnutrition globale ou insuffisance pondérale Elle est mesurée par l’indice poids/âge et se caractérise par un enfant ayant un faible poids. Utilisée en consultation pour le suivi individuel de l’enfant, elle traduit une malnutrition globale [17].Elle atteint 26 % des enfants de 0 à 59 mois sur l’ensemble du territoire national [16]. Interprétation En cas d’expression en Z score ou écart Type (ET) :
– Si le rapport P/A < – 2 ET, c’est la malnutrition modérée ;
– Si le rapport P/A < – 3 ET, c’est la malnutrition sévère ;
– Si le rapport P/A est compris entre – 2 et – 1 ET, il y a risque de malnutrition ;
– Si le rapport P/A est compris entre – 1 et 1 ET, l’état nutritionnel est normal ;
– Si le rapport P/A est compris entre 1 et 2 ET, il y a risque d’obésité ;
– Si le rapport P/A est > 2 ET, il y a obésité (hypernutrition).
Inconvénients Ne permet pas de différencier deux enfants de même poids et de même âge dont l’un serait grand et maigre (émacié) et l’autre plus petit et plus gros (retard de croissance).

Par rapport à l’état nutritionnel des enfants

EmaciationNotre prévalence pour l’émaciation de 12,8% était au-dessus de la norme internationale car le seuil d’alerte de l’OMS était de 10% pour l’émaciation [4]. Notre prévalence était supérieure à celle trouvée au Niveau mondial en 2011 avec 8,9% [33], en Afrique subsaharienne en 2011 avec 9,0% [33].Elle était également supérieure à la prévalence nationale estimée à 10,4% en 2011 par SMART [6] et 8,9% en 2012 par SMART [32].Nous avions constaté que les enfants de 6 à 23 mois étaient les plus émaciés; cela pourrait s’expliquer par le fait qu’à cet âge les enfants étaient en pleine période de sevrage (l’âge moyen de sevrage était de 20 mois) et de ce fait, étaient plus exposés aux maladies capables de créer un déséquilibre nutritionnel chez l’enfant. Le niveau de prévalence élevé dans notre étude pourrait être influencé entre autre par la période de collecte des données, qui correspondait à la période de soudure dans la région (août-septembre).
Retard de croissance Nous avons également observé que le retard de croissance 30,2% était supérieur par rapport au seuil d’alerte de l’OMS (30%). Notre prévalence était supérieure à celle trouvée à l’échelle mondiale en 2011 avec 26,0% [33], et inférieur à celle trouve en Afrique subsaharienne en 2011 avec 40,0% [33]. En effet, notre taux était nettement au-dessous de la prévalence régionale, de 45,0% et de celle nationale qui était en 2010 [10]. Notre résultat était aussi supérieur à celui nationale de 2011 qui était estimé 28,4%par SMART [6] et celui nationale de 2012 (29,2%) par SMART [32] Cette forme de malnutrition traduit une situation structurelle qui s’installe depuis la conception lorsque la femme est malnutrie durant cette période de grossesse. Il faut savoir que les besoins nutritionnels augmentent en fonction de l’âge, du sexe et de l’état physiologique comme la grossesse et l’allaitement chez les femmes.
Insuffisance pondérale Près de 18,5% des enfants des 6 à 59 mois présentaient une insuffisance pondérale. Notre prévalence était supérieure à celle trouvée au Niveau mondial en 2011 avec 16,0% [33], et inférieur à celle trouvé en Afrique subsaharienne en 2011 avec 21,0% [33]. En 2006, les pays comme le Ghana (18,0%), le Maroc (10,0%) et l’Algérie (4,0%) affichaient des taux inférieurs à ceux de notre étude et inférieur à ceux trouvé au Cameroun (19,0%), [25]. Inférieur également à ceux nationales : (27,0%) en 2006 [4], 22,7% en 2011[6], 19,9% en 2012 [32] et 18,9% en 2010 [10]. Ces taux élevés de malnutrition peuvent s’expliquer par le fait que la majorité des mères n’avait pas de niveau d’instruction.

CONCLUSION 

  Dans cette présente étude, nous avons principalement cherché à étudié la prévalence de la malnutrition chez les enfants de 6 à 59 mois dans le cercle de Banamba en 2012. Au regard des chiffres de la prévalence actuelle, l’émaciation (12,8%), le retard de croissance (30,2%) et l’insuffisance pondérale (18,5%). Dans les villages enquêtés, les enfants de 6 à 59 mois ont présenté des carences nutritionnelles importantes, les cas de malnutrition semblaient plus nombreux chez les garçons que les filles. La diarrhée est l’une des symptômes fréquemment rencontrée chez les enfants malnutris. La supplémentation en vitamine A chez les enfants dans le cercle de Banamba était d’un niveau insatisfaisant. Selon la relation de différentes études, la prévalence de retard de croissance est significativement élevée dans notre étude. Cependant, la prévalence de l’émaciation significativement amélioré entre SMART 2011 et SMART 2012, a connu une hausse importante en 2012 dans le cercle de Banamba.

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Table des matières

1. INTRODUCTION
2. OBJECTIFS
3. GENERALITES
3.1. Caractéristiques générales du Mali
3.2. Définitions et concepts
3.3 Causes de la malnutrition
3.4. Prise en charge de la malnutrition
4. METHODOLOGIE
4.1. Cadre de l’étude
4.2. Matériels et méthode
4.2.1 Type d’étude
4.2.2. Période d’étude
4.2.3. Population d’étude
4.2.4. Critères d’inclusion et de non inclusion
4.2.5 Paramètres étudiés
4.2.5. L’échantillonnage
4.2.6. La taille de l’échantillon
4.2.7. Technique et outils
4.2.9. Organisation de l’enquête
4.3. Saisie et analyse des données
4.4 Considérations éthiques
5. RESULTATS
5.1. Données socio-démographiques
5.2 .Statut nutritionnel des enfants de 6 à 59 mois
5.3. Etat de santé des enfants
5.4. Relation des prévalences de la Malnutrition chez les enfants de 6 à 59 mois
6. COMENTAIRE ET DISCUSSION
7. CONCLUSION
8. PROPOSITIONS
9. REFERENCES
10. ANNEXES 

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