Un développement urbain concentrique autour d’un riche patrimoine architectural

L’aménagement du territoire doit être pensé pour améliorer la qualité de vie des habitants, tout en conciliant des problématiques plus larges qui, de plus, sont en perpétuelle évolution. Celles-ci sont fondamentalement liées aux changements qu’initie et que subit notre société : les nouvelles formes de composition familiales, le vieillissement de la population, les progrès techniques et technologiques d’une part, et d’autre part la diminution des ressources naturelles, les crises économiques, ou le réchauffement climatique. L’aménagement doit donc prendre en compte les aspirations des habitants et les contraintes imposées par ces nombreux changements. Le projet de la rénovation d’un bâtiment répond aux enjeux actuels de lutte contre l’étalement urbain et de densification des villes. En même temps, il se doit d’essayer de correspondre au mieux aux besoins des habitants, en proposant des solutions qui, si elles peuvent paraître utopiques, n’en sont pas moins porteuses de pistes de réflexion et source d’avancées. « Alors que la crise frappe de plein fouet nos concitoyens les plus fragiles, il est plus que jamais nécessaire de renforcer les politiques publiques des quartiers d’habitat social. La politique de la ville doit rester ambitieuse, volontariste et redonner aux habitants une place citoyenne. Nous devons impérativement développer le “vivre ensemble” et l’engagement d’ACCM restera significatif dans ce sens. » Propos de Bernard Jourdan, conseiller communautaire délégué aux solidarités territoriales et au contrat urbain de cohésion sociale. Il s’agit donc pour les collectivités de favoriser « le mieux vivre ensemble » en soutenant une dynamique de développement social en direction des habitants des quartiers prioritaires.

Contextualisation 

Le renouvellement urbain, un enjeu national qui prend toute sa signification sur Tarascon

Les politiques d’aménagement placent le renouvellement urbain au cœur de ses priorités. Les villes se développent et ont besoin de trouver des espaces pour mettre en place les nouvelles infrastructures nécessaires à la construction. Les politiques de renouvellement urbain incitent à recycler le foncier situé au cœur des villes, tout en traitant les problèmes sociaux, économiques ou démographiques auxquels ces espaces peuvent faire face. Les propositions d’aménagements faites dans ce projet s’inscriront dans une réelle dynamique de renouvellement urbain, en tentant de répondre à trois enjeux nationaux.

Une prise de conscience des problèmes écologiques
Réutiliser des espaces abandonnés ou mal valorisés en ville permet de limiter l’étalement des villes sur les campagnes et de faire face à trois problématiques environnementales. Tout d’abord, actuellement, 79 000ha2 de terres naturelles et agricoles sont perdues en France chaque année à cause de la croissance des villes. Cela implique à la fois une importante perte de biodiversité mais aussi la consommation de terres agricoles qui sont et seront de plus en plus nécessaires pour nourrir la population. Les villes ont besoin de la présence à proximité d’une agriculture subvenant à leurs besoins. D’autre part, l’étalement des villes augmente la construction de voirie, de places de stationnement, ce qui implique l’augmentation de surfaces goudronnées, bétonnées et donc imperméables. Les sols n’absorbent plus aussi bien l’eau, les nappes phréatiques diminuent et les crues s’en trouvent favorisées. Créer des infrastructures au cœur d’une ville permet aussi de diminuer le nombre de déplacements nécessaires, car cela permet de regrouper en un même lieu les équipements, les commerces, les lieux de travail ou d’habitation, un axe devenu priorité à l’heure actuelle, où les transports, et en particulier la voiture individuelle, sont à l’origine de près de 25% des émissions de gaz à effet de serre.

Un contexte économique tendu
A l’heure où les restrictions budgétaires sont de plus en plus nombreuses pour les collectivités, la réutilisation d’un bâtiment abandonné permet de densifier la ville et de rentabiliser les services urbains déjà disponibles (comme la voirie, le raccordement à l’eau ou les services de transport). De plus, le contexte économique auquel nous faisons face (faible croissance, fort taux de chômage et inflation), place les ménages dans une position difficile. Il est actuellement plus facile si on est en ville d’atténuer ces problèmes, en réduisant les distances, et donc les transports, et en étant proches des bassins de vie et d’emplois. Economistes et géologues s’accordent tous à dire que la production de pétrole est vouée à diminuer dans les prochaines années (le peak oil a été atteint) et par conséquent notre consommation de carburant ainsi que notre facture énergétique devront suivre la même tendance. Ainsi la densification d’un habitat moins gourmand en énergie et plus dense s’impose comme une solution. On peut ajouter que la profusion de pavillons à l’architecture standardisée dévalorise nos paysages, qui sont une richesse grâce à laquelle se développe une partie du tourisme français. Le grignotage des zones naturelles dans la région provençale pourrait avoir un réel impact économique sur le long terme, en dénaturant l’image du territoire.

L’enjeu de la mixité sociale
Dans beaucoup de communes, les ménages ayant pu avoir accès à la propriété ont quitté le centre-ville pour s’installer dans des quartiers résidentiels périphériques ou dans des communes-dortoirs en milieu rural. Cela a créé de fortes disparités sociales dans l’espace : les classes les plus populaires sont regroupées dans les quartiers d’habitat social quand les classes moyennes se tournent vers les pavillons. Les fluctuations du marché immobilier et des prix du foncier contribuent à cette ségrégation sociale, et entrainent des phénomènes de gentrification pour certains quartiers quand d’autres subissent une réelle paupérisation. On assiste à la formation d’un véritable mouvement en spirale dans lequel les difficultés socioéconomiques de certains territoires s’accélèrent et contribuent à la dégradation progressive des liens avec les autres quartiers, aboutissant à une véritable ghettoïsation. Le renouvellement urbain vise à rééquilibrer l’offre d’habitat, pour réussir un brassage des classes sociales, des générations, des ethnies. D’autre part, densifier les villes et regrouper les habitants et les infrastructures permet d’offrir des services et des équipements à tous et de qualité égale. Les centres sont le cœur des activités culturelles et économiques qui bénéficient à toute la population. Au contraire, on parle souvent du désert culturel et médical auquel sont en proie les villes diffuses.

La loi Solidarité et Renouvellement Urbain 

En décembre 2000, le gouvernement Jospin adopte la loi relative à la Solidarité et au Renouvellement Urbain (SRU) qui modifie la réglementation de l’urbanisme en France et en particulier les outils de planification (schéma de cohérence territoriale, plans locaux d’urbanisme). Cette loi traduit la volonté du gouvernement de promouvoir un aménagement s’inscrivant dans une démarche de développement durable et social de nos villes et tente de répondre aux différentes problématiques citées ci-dessus. Incitant à réduire notre consommation d’espaces, elle supprime la limite minimale de taille des terrains constructibles pour que tout espace situé en zone à urbaniser devienne constructible. Pour promouvoir des transports en commun de proximité et mieux les agencer, la loi délègue l’organisation des transports ferroviaires (TER) aux régions, et incite à mieux coordonner les plans d’urbanismes et les plans de déplacements. L’article le plus connu demeure celui imposant aux communes de plus de 3500 habitants de disposer d’un parc de 20% de logements sociaux par rapport à leur parc de résidences principales. Proposer à tous un logement digne est un des enjeux de cette loi.

Un manque de foncier constructible sur la commune

Ces enjeux écologiques, économiques et sociaux sont évidemment présents sur la commune de Tarascon, mais si le renouvellement urbain y est essentiel c’est surtout parce que la ville ne plus s’étendre, du fait du risque d’inondations. La commune de Tarascon est longée à l’Ouest par le Rhône. Le fleuve fut le vecteur de son développement et de son enrichissement en particulier grâce au commerce fluvial de la Foire de Beaucaire, mais il a aussi été la cause de grandes catastrophes au cours de son histoire. La dernière grande crue remonte à décembre 2003, et causa d’important dégâts matériels. Le Plan de Prévention des Risques d’Inondations a été revu en 2012. La commune a vu sa surface potentiellement constructible passer de 150 ha à 15 ha de surface constructible (dont 13ha se situent à l’arrière des casernes militaires et ne seront probablement pas urbanisés). Ceci est une vraie contrainte pour le développement de Tarascon, mais constitue aussi un défi, une opportunité pour montrer que le développement d’une commune n’est pas obligatoirement lié à son extension spatiale. De plus, le PPRI énonce que « Les crues de 1993-1994 et de 2002-2003 ont montré que l’aménagement hydro-électrique ne gère que les débits ordinaires, mais n’empêche en aucun cas la formation de grandes crues similaires à celles du XIXe siècle. » Tarascon fut en effet proie à une crue exceptionnelle en 1856, qui est utilisée comme référence, où le fleuve atteignit un débit de 12 500m3 /s (sachant que le débit moyen annuel est de 1700 m3 /s selon les données comprises entre 1920 et 2005). Dans les zones constructibles définies par le PPRI les objectifs sont: «de limiter la construction et de viser la réduction du risque encouru par une diminution significative de la vulnérabilité des personnes et des biens, et de préserver les capacités d’écoulement et d’expansion des crues pour ne pas aggraver les risques pour les zones situées en amont et en aval du projet. » .

➢ La « Doctrine Rhône » contraint fortement l’urbanisation du territoire communal ; la ville ne possède plus que peu de terrains constructibles libres et l’étalement urbain est donc limité. Si l’état a traduit sa volonté de favoriser le renouvellement urbain en France, par la loi SRU, celleci s’impose sur la commune de Tarascon à cause de la pénurie de terrains constructibles. Le recyclage des ressources foncières et bâties au cœur de la ville, et donc la réhabilitation de la gendarmerie sont d’autant plus justifiés.

Présentation de la ville de Tarascon

Tarascon est une ville de taille moyenne (13 290 habitants en 2009) située dans les Bouches du Rhône, à quelques kilomètres de l’endroit où le fleuve se scinde en deux, formant ainsi le delta de la Camargue. Celle-ci se trouve sur la rive gauche du fleuve tandis que sa « jumelle » Beaucaire (30) se situe sur la rive droite. Au cœur d’une plaine agricole (de maraîchages et de vergers), la commune est le chef-lieu d’un canton regroupant cinq communes rurales, et fait partie de la communauté de communes ACCM, Arles-Crau-Camargue-Montagnette.

Une ville au carrefour de trois pôles urbains

La ville de Tarascon se situe au cœur du triangle Arles, Nîmes, Avignon et donc à la limite de trois départements (à savoir les Bouches du Rhône, le Gard et le Vaucluse). Cette localisation stratégique, lui offre des réseaux de transports de qualité. Tarascon, à proximité de trois axes autoroutiers majeurs, s’appuie sur un réseau dense de routes départementales, permettant de rejoindre les aires urbaines majeures en moins d’une demi-heure. La ville est aussi dotée d’une gare ferroviaire, bien desservie (à la fréquence d’un train par heure dans les 2 sens), bien que des trains supplémentaires soient nécessaires aux heures de pointe. Les TER permettent de rejoindre les villes d’Aix en Provence, Marseille et Montpellier en une heure, tandis que Avignon, Nîmes et Arles se trouvent désormais à 15 minutes du centre-ville. Il faut ajouter que la ville d’Avignon possède une gare TGV, accessible en 20 minutes depuis Tarascon.

Cette localisation à un carrefour stratégique de trois pôles urbains d’importance est certes un atout pour la commune, mais ces centres urbains représentent aussi des centres d’attractivité plus performants (en matière d’offres commerciale, culturelle et touristique) qui captent les populations et leur consommation.

Un développement urbain concentrique autour d’un riche patrimoine architectural

Historiquement, la ville s’est développée grâce à une importante foire de commerce ayant lieu, à partir du 13ème siècle, dans la commune voisine de Beaucaire . Le Rhône offrait alors une importante voie de communication et la foire de la Marie Madeleine attirait 100 000 visiteurs et marchands apportant prospérité économique et notoriété à la ville de Tarascon. A la Révolution, si la foire s’essouffla, Tarascon conserva sa prospérité grâce à la présence d’un tribunal d’instance, de casernes militaires et de nombreux couvents, tandis que la ville de Beaucaire connut un fort déclin économique. Aujourd’hui la petite bourgeoisie de robe, et l’Eglise ont laissé au centre-ville de beaux hôtels particuliers, de nombreux couvents, une vraie richesse pour la commune, qui n’est pas toujours mise en valeur. La ville de Tarascon était à l’origine entourée de remparts de protection qui furent détruits en 1820. Leur empreinte est toujours visible car ils ont été remplacés par des boulevards qui encerclent la ville. Dans le centre, le bâti est très dense, et les rues étroites. Comme nous l’avons dit, il abrite des bâtiments d’une qualité architecturale exceptionnelle. Quelques couvents et maisons bourgeoises étaient présents à l’extérieur de la vieille ville mais c’est à partir du XIXème siècle que les faubourgs se sont développés tout autour de la vieille ville. C’est là que furent implantées les nouvelles infrastructures nécessaires à l’époque comme la gare, la gendarmerie.

Aujourd’hui, la commune de Tarascon s’organise autour d’un centre ancien et d’une banlieue pavillonnaire en périphérie. Elle possède également des zones d’activité économique, génératrices de nombreux emplois mais assez éloignées de l’agglomération (Roubian et Ragoux). Les quartiers pavillonnaires sont organisés sous forme de lotissements peu denses et présentant une trame viaire souvent organisée sous forme d’impasses. La commune abrite également un quartier d’habitat social important : les Ferrages qui présente un bâti caractéristique des grands ensembles des années 1960.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. CONTEXTUALISATION
1. LE RENOUVELLEMENT URBAIN, UN ENJEU NATIONAL QUI PREND TOUTE SA SIGNIFICATION SUR TARASCON
2. PRESENTATION DE LA VILLE DE TARASCON
3. L’ANCIENNE GENDARMERIE
II. DIAGNOSTIC
1. UNE POPULATION FRAGILE
2. ETUDE DU PARC DE LOGEMENTS
3. DES EQUIPEMENTS PUBLICS DIVERSIFIES ET DE QUALITE
4. LA POLITIQUE DE VALORISATION DU CENTRE ANCIEN
III. ENJEUX
1. ANALYSE SWOT DE LA REHABILITATION DE LA GENDARMERIE
2. UN NOUVEAU RAPPORT AU LOGEMENT
3. FAIRE PARTICIPER LES HABITANTS
IV. PROPOSITIONS D’AMENAGEMENT
1. LA CREATION D’UNE MAISON INTERGENERATIONNELLE
2. CREATION D’UNE CHARTE DE SOLIDARITE ET D’UNE ASSOCIATION DE LOCATAIRES
V. ELABORATION DU PROJET
1. ACHAT DU BATIMENT DE LA GENDARMERIE
2. LES PRETS DESTINES AUX BAILLEURS SOCIAUX
3. LE PORTEUR DU PROJET
VI. LES LIMITES DU PROJET
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
MEMOIRE
OUVRAGES ELECTRONIQUES
SITES INTERNET
DOCUMENTS D’URBANISME
ARTICLES DE PRESSE
INDEX DES SIGLES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLES DE FIGURES
TABLE DES PHOTOS
ANNEXES

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