Regeneration naturelle dans les differents types de forets a tampolo cas de la forêt marécageuse

Madagascar dispose de ressources forestières très importantes. Des espèces végétales et animales endémiques y refugient et comptent jusqu’à 85% pour la flore et 90% pour la faune (ONE, 2004). L’un des aspects les plus saisissants de Madagascar réside dans la diversité remarquable des communautés écologiques et des flores associées (GOODMAN, 2007). Dans la côte Est, la végétation primaire est constituée de forêts denses humides sempervirentes, de forêts des cimes, de forêts littorales, de forêts marécageuses, de marais herbeux ainsi que de forêts ripicoles et des alluvions (IEFN,1996). Les forêts littorales regroupent des espèces rencontrées sur tout le domaine de la côte Est, mais elles renferment également d’autres espèces propres au littoral. Sur les 12 000 espèces floristiques malgaches, environ 1 200 (soit 10%) sont représentées dans les forêts littorales, et près de la moitié de ces espèces sont strictement littorales (RALAMBOMANANA-ANDRIAMAHEFA, 2006). Or, de nos jours, cette forêt se dégrade de plus en plus et ce fait endommage la régénération qui permet la reconstitution de la forêt. Il faut ainsi assurer un bon épanouissement aux espèces qui constituent la forêt, depuis leur jeune âge. Cette étude qui s’intitule « la régénération naturelle des différents types de forêt à Tampolo : Cas de la forêt marécageuse », va se focaliser sur l’analyse de l’état de la régénération naturelle des différentes espèces dans la forêt marécageuse de Tampolo, une des variantes de la forêt dense humide sempervirente de basse altitude du domaine oriental malgache.

Problématique et hypothèses

Problématique

D’après ROLLET (1983) : « Par définition la régénération naturelle est le processus par lequel les plantes se multiplient dans une formation végétale sans intervention sylvicole ». METRO (1975) a aussi énoncé que : « La régénération est le renouvellement naturel d’un peuplement forestier par voie de semence. Elle peut désigner le jeune peuplement ainsi obtenu ». JOLY (1970) ajoute : « Une bonne gestion de la forêt sous-entend sa régénération continue ». La régénération est considérée comme un des critères déterminants dans l’évaluation du risque d’extinction. Elle est nécessaire pour assurer la continuité de la descendance de l’espèce. La connaissance de l’état de la régénération s’avère donc être très importante pour pouvoir évaluer le futur d’un peuplement. La question principale qui se pose se formule alors ainsi : Quel est l’état actuel de la régénération naturelle dans la forêt marécageuse de Tampolo ? De cette question principale découlent les questionnements suivants :
– Quels sont les taux de régénération des différentes espèces d’arbres dans la forêt ?
– Comment se présente la viabilité des individus de régénération ?

Hypothèses

Pour essayer de répondre à ces questions, les hypothèses suivantes sont avancées:
H1 : La régénération naturelle dans la forêt est bonne avec une importante diversité floristique. Cette hypothèse essaie d’avoir des informations concernant l’état de la régénération naturelle dans la forêt marécageuse en général. Après le traitement des données concernant les espèces, une déduction sera faite à propos de la potentialité de régénération naturelle et de la distribution des individus de régénération dans la forêt.
H2 : Les individus de régénération peuvent assurer le peuplement futur de la forêt marécageuse. L’analyse des individus de régénération permettra de conclure sur la viabilité des individus qui pourront assurer le peuplement futur de la forêt à long terme. En effet, c’est à partir de la hauteur de 30 cm que les individus dépassent le stade de sélection naturelle. En deçà de cette hauteur, les individus sont encore vulnérables face aux diverses perturbations.

Etat des connaissances sur le milieu

Cadre physique

Localisation
La forêt littorale de Tampolo, géographiquement, se trouve entre 49°24’00’’ et 49°26’30’’ de longitude Est et entre 15°00’ et 17°17’ 30’’ de latitude Sud, avec une altitude comprise entre 5 et 10 m sur mer (RATSIRARSON et al., 2001).

Elle couvre une superficie de 675 hectares. Elle se situe à environ 10 km au Nord Ouest de la ville de Fenoarivo Atsinanana allant sur la route vers Maroantsetra. De point de vue administratif, elle est incluse dans :
– la Commune Rurale d’Ampasina-Maningory,
– le District de Fenoarivo Atsinanana,
– la Région d’Analanjirofo et
– le Province de Toamasina.
Elle est délimitée :
– au Nord par le lac Tampolo,
– au Sud par la rivière Antentezambe,
– à l’Est par l’Océan Indien et
– à l’Ouest par l’ancienne route nationale n°5 (RN5) menant à Rantolava.

Topographie et relief
Le relief de la forêt littorale de Tampolo est caractérisé par une alternance de bas fonds et de replats sommitaux, du côté de la mer en allant vers l’intérieur, les crêtes ne dépassant pas 10m d’altitude (RAJOELISON, 1995). Suivant le transect du layon principal (cf Carte 2), deux bas-fonds se succèdent, dont les côtes abritent des forêts marécageuses.

Géologie et pédologie

La forêt littorale de Tampolo repose sur des sédiments quaternaires (BATTISTINI, 1964 in RAJOELISON 1997). C’est une forêt naturelle sur sables dunaires, pauvres en matières organiques. Les pH y existants varient entre 3,7 et 4,6 (RATSIRARSON, 1998). On peut y distinguer quatre sous-unités caractéristiques dont :
– des sols peu évolués d’apport,
– des sols podzoliques,
– des sols hydromorphes tourbeux et
– des sols pseudopodzols de nappe. (RANAIVONASY et al., 2015) .

Climat
La forêt littorale de Tampolo se trouve dans la région bioclimatique orientale de Madagascar, caractérisée par un climat tropical perhumide et chaud. Vu sa localité dans la Région d’Analanjirofo, Tampolo est très souvent victime du passage des cyclones. En effet, elle se situe dans la deuxième partie de Madagascar entre Sambava et Mananjary qui subit le plus important nombre de passage de cyclones qui touchent terre (MAVUME et al. 2008 in RANAIVONASY et al., 2015).

La précipitation annuelle de Tampolo s’élève à 2712 mm. Elle se répartit sur 199 jours dont les pics sont en janvier et mars avec des valeurs respectivement de 437 et 450.9 mm. Les mois les plus secs sont septembre et octobre avec des valeurs respectives 100.4 et 95 mm. La variation de la température dont la moyenne annuelle est de 24°C, n’est pas accentuée. Les trois premiers mois du début de l’année sont les plus chauds. Le climat-diagramme fait état de onze mois perhumide (P > 2T et P > 100 mm), de Novembre à Septembre, et d’un mois humide (P > 2T et P < 100 mm) en Octobre.

NAP Tampolo
La station forestière de Tampolo, en octobre 1990, par un protocole d’accord entre la Direction des Eaux et Forêts et l’ESSA-Forêts, était devenue un des sites d’application, à la disposition de ce dernier.

Ainsi, des chercheurs et étudiants entreprenaient des essais sylvicoles ou des mémoires de fin d’études dans la station. Un gîte a été construit pour faciliter les accueils de ces chercheurs. En 2006, suivant l’objectif de l’Etat Malagasy de multiplier la superficie des Aires Protégées, Tampolo a été classée dans le Système des Aires Protégées de Madagascar (SAPM). En 2015, elle a été désignée en NAP (Nouvelle Aire Protégée) de catégorie V (Paysage harmonieux et protégé) suivant le décret 2015-788 du 28 Avril 2015. La gestion de la NAP Tampolo est de ce fait, assurée par l’ESSA-Forêts, en collaboration avec le Ministère de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts de la Région Analanjirofo, les autorités et communautés locales. (Monographie de la NAP Tampolo, 2018) .

Forêt marécageuse de la NAP Tampolo

La NAP de Tampolo est constituée par 4 types de forêt à savoir : la forêt haute littorale, la forêt temporairement inondée, la forêt marécageuse et la forêt d’enrichissement (RATSIRARSON et al., 1998). Longeant de part et d’autre des dendrites Antetezambe et Lohalava issues du lac Tampolo, la forêt des marécages est la moins représentée dans la forêt de Tampolo parmi les 4 types de forêts existants (RATSIRARSON et al., 1998). Elle est marquée par la présence d’eaux stagnantes, avec des sols hydromorphes tourbeux.

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Table des matières

I- INTRODUCTION
II- METHODOLOGIE
2-1- Problématique et hypothèses
2-1-1 Problématique
2-1-2 Hypothèses
2-2- Etat des connaissances sur le milieu
2-2-1 Cadre physique
2-2-1-1 Localisation
2-2-1-2 Topographie et relief
2-2-1-3 Géologie et pédologie
2-2-1-4 Climat
2-2-2 NAP Tampolo
2-2-3 Forêt marécageuse de la NAP Tampolo
2-3- Matériels et méthodes
2-3-1 Etude bibliographique
2-3-2 Etude cartographique
2-3-3 Inventaire floristique
2-3-3-1 Déroulement
2-3-3-2 Paramètres relevés et matériaux utilisés
2-3-4 Traitement des données
2-3-4-1 Composition floristique
2-3-4-2 Indice de structure
2-3-4-3 Taux de régénération
2-3-4-4 Indice de dispersion
2-3-4-5 Prévision du futur peuplement
2-4- Cadre opératoire
2-5- Résumé schématique de la méthodologie
III- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
3-1- Composition floristique
3-1-1 Richesse spécifique
3-1-2 Coefficient de mélange (CM)
3-2- Densité
3-3- Taux de régénération
3-4- Répartition spatiale des individus
3-5- Prévision du futur peuplement
IV- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
4-1- Discussions sur la méthodologie
4-2- Discussions sur les résultats
4-3- Vérification des hypothèses
4-4- Recommandations
V- CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

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