REFLEXIONS SUR LA PERCEPTION PAYSANNE DE L’ECOLE DYNAMIQUE DE LA PERCEPTION PAYSANNE DE L’ECOLE SUGGESTION

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

METHODES ET TECHNIQUES ADOPTEES

Dans le souci d’acquérir des résultats fiables et conformes à nos objectifs, nous avons utilisé des méthodes et techniques bien sélectionnées en effectuant des enquêtes auprès des ménages dans le contexte concret de leur cadre de vie habituel.
Des contacts fréquents et une connaissance préalable de la Commune rurale de Betafo, nous ont permis de la choisir comme terrain de recherche. Cette communauté nous a offert l’opportunité de rencontrer une dynamique de perception paysanne de l’école en pleine réalisation.
Ainsi, avons-nous effectué des enquêtes auprès des ménages afin d’accéder aux réalités profondes de la perception paysanne de l’école. Ces enquêtes ont permis également de comprendre les interactions qui existent entre les paysans et les milieux (économique, social, politique, culturel) au centre desquels ils se trouvent. Et les ménages enquêtés ont été choisis de façon aléatoire sur un échantillon de 60 ménages. Les enquêtes ont été réalisées du 05 au 20 décembre 2006, par l’usage d’entretiens directifs auprès de ces 60 ménages dont 40 hommes et 20 femmes, dans la classe d’âge située entre 18 ans et plus. Les ménages sont souvent représentés par les chefs de ménages ou les conjointes.
Des informations supplémentaires, mais capitales, ont été acquises grâce à l’utilisation des entretiens libres auprès des leaders locaux (économiques, sociaux, administratifs, politiques, culturels…). Des entretiens libres auprès des techniciens de l’éducation (au niveau de la circonscription scolaire de Betafo) ont permis d’acquérir des informations précises sur la logique de l’institution scolaire. Des entretiens libres auprès des élèves du deuxième cycle secondaire ont pu dévoiler également leur propre perception.
Enfin, des observations directes et des documentations systématiques sur le sujet ont été entreprises afin de s’assurer de la profondeur de notre réflexion et de mieux appréhender la réalité sur le terrain.

CADRAGE THEORIQUE

En tant qu’acteurs, les individus conçoivent et construisent leurs actions à leurs manières. BLUMER (LALLEMENT, Histoire des idées sociologiques, 1996) fonde avec son interactionnisme symbolique sa méthode d’analyse sur les actions réciproques entre les individus, mais également entre les individus et leur milieu. Selon cette conception, les contacts permanents qui relient les paysans avec leurs conditions de vie (manque de revenus monétaires, échec du système de production agricole, forte influence de réseaux sociaux…) les politiques locales, les croyances et coutumes vont modeler et caractériser leur mode et système de pensée. Selon BLUMER (LALLEMENT, Histoire des idées sociologiques, p.219), « Les individus ne subissent pas les faits sociaux, ils ne cessent pas à l’inverse de les produire ». Donc, leurs attitudes, leurs croyances, leurs modes de représentation, à l’égard de l’école, sont grandement façonnés par ces interactions.
Tandis que certains penseurs, notamment les culturalistes (Mead et Benedict), donnent une importance particulière à l’ensemble des croyances et coutumes (habitudes et aptitudes) acquises par l’individu en tant que membre d’une société. Ce courant de pensée a démontré les aspects déterministes des organisations sociales humaines sur les personnalités des hommes et des femmes (MONTOUSSE et al, 100 fiches pour comprendre la sociologie, 2003). Ici donc, la perception paysanne de l’école va être caractérisée exclusivement par les croyances et les coutumes, les normes et les valeurs communes à l’ensemble de la communauté. Ce qui signifie que, malgré les conditions imposées par les milieux, économique, social, politique, seule la culture est la plus déterminante quant à la formation de la perception paysanne de l’école.
Toutefois, il importe de prendre une position, malgré les aspects bénéfiques de la « triangulation méthodologique » (concept méthodologique qui préconise l’adoption de plusieurs théories dans les analyses des faits), surtout vis-à-vis de ces deux courants de pensée. En effet, les comportements humains ne sont pas prévisibles sous l’influence du déterminisme culturel (holisme de Durkheim). Les individus, par leurs actions et leurs interactions avec le milieu, construisent leurs propres attitudes et comportements et leur propre mode de représentation (Constructivisme).
De toutes les manières, la présente étude consacre d’autant plus de valeur à l’aspect qualitatif que quantitatif. Le recours aux différents courants de pensée dans la construction de notre modèle d’analyse est nécessaire en vue d’aboutir à une compréhension du phénomène étudié.
Dans cette perspective, nous essayerons d’apporter quelques éléments de réponse à la problématique énoncée plus haut, en divisant la présente étude en trois parties. Dans la première partie, nous présenterons l’état des lieux sur les situations socio-économiques, socioculturelles et sur la scolarisation dans la Commune rurale de Betafo. Nous rapporterons, dans la deuxième partie, les réalités sur les rapports qui existent entre les paysans et l’école. Enfin, dans la troisième partie, nous serons amené à apporter nos réflexions sur la perception paysanne de l’école, mais également quelques suggestions.

Dégradation du système de production agricole

Aujourd’hui encore, les campagnes malgaches continuent toujours de s’engouffrer dans une pauvreté extrême. Selon le Fonds monétaire international, 71% de la population malgache vivent en- dessous du seuil de pauvreté, soit un dollar par jour (Banque Mondiale, Profil de Madagascar, 2004). Les paysans sont marginalisés sur tous les points de vue : économique, social, politique, culturel.
Avec la dégradation continuelle du système de production agricole dans la Commune rurale de Betafo, la population locale est sceptique quant à l’amélioration de ses conditions de vie (augmentation de revenus monétaires, augmentation du taux d’accès à l’éducation des enfants et aux soins sanitaires de base, etc.).
Cependant, de ce constat, se pose la question de savoir si un jour la situation va s’améliorer, et que les paysans vont, enfin, être satisfaits de leur production agricole. En tout cas, la question la plus pertinente et réaliste est de se demander quels sont les facteurs qui suscitent cette dégradation du système agricole dans l’ensemble des campagnes malgaches.
La première cause de la dégradation du système de production agricole réside, d’abord, au niveau des infrastructures de production. Les infrastructures agricoles sont insuffisantes. Les outils et techniques demeurent encore traditionnels. Les principaux techniques et outils de travail sont l’homme, la bêche, et les bœufs. Il faut noter par ailleurs l’absence de barrage d’irrigation, l’insuffisance de personnel d’encadrement et la réduction de temps de culture, en raison des problèmes de maîtrise d’eau.
Ensuite, la production agricole se trouve confrontée aux problèmes fonciers ; les litiges fonciers entre les héritiers, mais également entre les voisins diminuent souvent la capacité de production des paysans. Ce problème se traduit par d’énormes pertes en temps de travail, au lieu de s’occuper des champs ils consacrent la majeure partie de leur temps et de leur argent à faire le « va et vient » au tribunal. De plus, l’insuffisance des terres cultivables rend encore les choses plus difficiles. Les paysans ne peuvent occuper que de petites parcelles de terre (50 à 60 ares par ménage).
Une cause très importante encore concerne les difficultés des paysans à accéder aux crédits agricoles. Confrontés à des problèmes de manque de revenus monétaires, ces paysans n’arrivent pas à améliorer leur production. Ils ne peuvent pas acquérir de nouvelles terres cultivables ni des matériaux perfectionnés (engrais chimiques, semences sélectionnées…).
Enfin, les mauvaises conditions climatiques telles que l’instabilité de la pluviométrie, cyclones, inondation, sècheresse pèsent énormément sur le système de production agricole.
En général, les facteurs de blocage dans le secteur agricole sont :
– insuffisance de la mécanisation dans l’agriculture .
– manque de capital financier pour l’investissement agricole .
– faible évolution des techniques culturales .
– dégradation des barrages d’irrigation et pour la maîtrise de l’eau .
– insuffisance de marchés pour écouler les produits agricoles .
– mauvais état des routes .
– les produits agricoles ne peuvent pas assurer l’autosuffisance alimentaire locale .
– les problèmes fonciers.
De ce fait, la Commune connaît de graves controverses socio-économiques.

Controverses socio-économiques

L’étude sur les activités économiques de la Commune rurale de Betafo a montré l’incohérence, l’instabilité et le déséquilibre du système économique traditionnel. Les ressources matérielles sont fort limitées. Les ménages ruraux ne disposent que de quelques têtes de bétail utilisées pour la traction des charrues, des bêches pour cultiver la terre. Cette situation catastrophique explique la faible productivité de l’homme, qui ne peut exploiter toutes les possibilités de son environnement. Accablée par les problèmes fonciers de toute sorte, la production agricole enregistre une stagnation généralisée de la production.
Les activités économiques de la Commune sont caractérisées par l’importance des activités agricoles. Ces activités rencontrent actuellement de graves difficultés, tant au niveau du système de production qu’au niveau du financement  de  la  productivité. Ce sont surtout des problèmes de :
– dégradation de l’appareil productif, tel que les routes .
– investissement en matériel et matériau nécessaire à la production (machines agricoles modernes, semences sélectionnées) .
– monopole des pouvoirs, économique et financier, par quelques privilégiés .
– inexistence des moyens de transformation locale .
– manque de technologie dans le secteur productif.
Et ces défaillances affectent tous les systèmes de production, agricole, élevage, agroalimentaire, et paralysent, par conséquent, le développement socio-économique local. Le retard dans le développement socio-économique influence toutes les actions des paysans, tout ce qu’ils entreprennent. En tant qu’acteurs, leur façon de pensée et leur mode de représentation sont également influencés. Ces controverses socio-économiques affectent généralement la perception des paysans vis-à-vis des institutions de la société telles que les institutions scolaires.

LES ATTENTES DES PAYSANS VIS-A-VIS DE L’ECOLE

La vie des paysans est déterminée en grande partie par les liens que ceux-ci tissent avec leur environnement immédiat. Les paysans sont très pragmatiques ; ils réagissent à toutes les éventualités en fonction des situations dans lesquelles ils sont imprégnés. Leurs réactions correspondent donc à certaines attentes. En fait, la Commune rurale de Betafo connaît actuellement un développement assez significatif de l’école, surtout le niveau primaire. Certains Fokontany qui se trouvent très loin du chef lieu de la Commune possèdent des écoles primaires privées (Fokontany Andriamboromanga, Andriamasoandro…). C’est un fait très significatif parce que , par exemple, dans la partie nord de Madagascar, notamment dans la région d’Antsiranana, il est rare que l’on puisse rencontrer des écoles privées dans les milieux ruraux, sauf dans certains chefs lieux des Communes rurales. Ce qui est certain est que ces paysans témoignent des attentes particulières vis-à-vis de l’institution scolaire. Ils perçoivent l’école comme une institution établie par la société en vue de répondre aux besoins des membres de cette société. Ils manifestent à ce titre des attentes principalement économique et sociale vis-à-vis de l’école. Avec l’école, ils tissent des relations compliquées et très particulières.

PERCEPTION PAYSANNE DE L’ECOLE

Ce qui est frappant aujourd’hui c’est que les débats sur la perception de la population sur l’école ne prennent pas une ampleur assez considérable. A Madagascar, les régimes successifs ont élaboré des programmes d’enseignement et apporté des innovations sans tenir compte des perceptions de la population. Tout récemment, le régime en place vient d’introduire un nouveau système, qui est basé sur le prolongement des années d’études pour sept ans au niveau primaire, sans consultation des opinions populaires. Ce qui a provoqué des différences de conception entre le gouvernement et la population. En effet, en milieu rural, la notion de perception est très significative. Par contre, en milieu urbain, le contexte est souvent favorable aux décisions unilatérales des gouvernements. Les mesures prises en matière d’éducation sont souvent prises dans un contexte d’intérêt général qui se réfère aux intérêts des villes. Le national importe plus sur le local.
Dans la Commune rurale de Betafo, la perception de l’école chez les paysans est singulière et a une importance significative dans la scolarisation des enfants. Elle a une influence marquante sur les parents. Les comportements et les rapports des citadins vis-à-vis de l’institution scolaire sont différents de ceux des paysans. La logique des paysans se fonde sur les réalités de leur vie quotidienne. La précarité économique, le manque de revenus monétaires jouent un rôle significatif dans le processus de construction de la logique paysanne. En effet, lorsque nous avons demandé aux parents d’élèves ce qu’ils attendent de l’école, leurs réponses ont été formelles. Ils espèrent des solutions à leurs difficultés économiques, c’est une attente liée directement à la vie quotidienne. Et souvent c’est loin d’être le cas. L’école ne peut pas satisfaire à leurs attentes.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : ETAT DES LIEUX SUR LES SITUATIONS SOCIO-ECONOMIQUES, SOCIOCULTURELLES ET SUR LA SCOLARISATION DANS LA COMMUNE RURALE DE BETAFO
I. SITUATIONS SOCIO-ECONOMIQUES ET SOCIO-CULTURELLES
II. SITUATION DE LA SCOLARISATION
PARTIE II : RAPPORTS DES PAYSANS AVEC L’ECOLE
I. LES ATTENTES DES PAYSANS VIS-A-VIS DE L’ECOLE
II. PERCEPTION PAYSANNE DE L’ECOLE
PARTIE III: REFLEXIONS SUR LA PERCEPTION PAYSANNE DE L’ECOLE DYNAMIQUE DE LA PERCEPTION PAYSANNE DE L’ECOLE SUGGESTIONS
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *