Réflexions autour de la muséomatique

Réflexions autour de la muséomatique

Projet de recherche 1. Mise en contexte

Le musée est un lieu de transmission des patrimoines. La transmission se définit de la façon suivante «action, fait de transmettre; de faire connaître»16, un acte de passation, de communication. Cette communication peut prendre différentes formes : colloques et conférences, livres de référence, concerts et spectacles, expositions, médiation humaine ou numérique, etc. De tous les modes de transmission possibles, l’exposition est l’instrument de communication par excellence du musée17 pour la simple et bonne raison qu’elle est principalement constituée d’objets réels et authentiques. Objets qui sont les faits, preuves et traces desdits patrimoines. Objets qui sont jalousement préservés et protégés par les conservateurs de musée comme autant d’histoires, d’identités et de mémoires précieuses arrachées au temps et à l’espace.

L’exposition est un acte de communication complexe, qui vise à montrer l’invisible, dire l’indicible, révéler l’évanescent. En ce sens, l’exposition ne peut être qu’interprétative : Comme les expôts ne s’expliquent pas par eux-mêmes, il convient d’utiliser les outils expographiques afin de les interpréter, une exposition sans expographie s’avérant impossible : tout objet, même sans aucune indication, placé simplement dans une vitrine, produit inévitablement un message et son interprétation. Dans ce sens, il ne peut y avoir d’exposition «objective».

Réaliser une exposition, c’est faire un pari. Toute la difficulté réside à spatialiser le discours – la subjectivité – à l’intention des visiteurs, car « [le visiteur] part du principe qu’un message lui est communiqué.»19 La transmission est d’autant plus ardue que chaque visiteur est unique et aborde l’exposition avec ses propres savoirs, sensibilités et intérêts ; ses propres clés d’interprétation. Il n’existe pas d’exposition idéale, chacune à ses subjectivités particulières et les bons concepteurs essaient de mettre en place des stratégies congruentes aux discours de l’exposition. «Il est alors compréhensible que la mise en scène de l’exposition prenne une importance considérable dans la mesure où elle constitue en quelque sorte le liant d’une structuration générale du propos.»20 Lors de la conception, divers moyens peuvent être mis en oeuvre pour assurer le confort des visiteurs, capter leur intérêt, faciliter leur compréhension, etc., mais rien n’assure la réactivité du visiteur. Au final, le visiteur est libre.

Ce n’est pas parce que le visiteur est libre que le concepteur n’est pas lié à lui. Bien au contraire! L’évaluation muséale est née du souci de prendre en compte le point de vue du récepteur de l’exposition: le visiteur. Elle engage un dialogue avec lui et s’intéresse autant à ce que fait l’exposition au visiteur qu’à ce que fait le visiteur de l’exposition. Elle met au coeur de ses préoccupations les publics et la rigueur de ces interventions. Elle se pose en tant qu’outils de médiation entre professionnels et publics, afin de permettre aux muséologues une prise de recul sur leur production culturelle. Autrement dit, elle sonde les publics sur des questions précises et restitue de manière scientifique et structurée les réponses obtenues.21 Les résultats ne doivent être en aucun cas perçus comme un examen ou un contrôle du travail des professionnels, mais plutôt comme une démarche d’accompagnent et de réflexion.

Problématique

Les techniques d’observation en évaluation muséale sont sensiblement les mêmes aujourd’hui qu’il y a une centaine d’années : observation directe, prise de photographies et enregistrement vidéo. Ces techniques présentent plusieurs avantages ; elles sont a) simples à mettre en place et à réaliser, b) flexibles selon les besoins de l’évaluation et c) avérées par la communauté scientifique et de pratique. Par contre, elles sont reconnues pour a) être extrêmement chronophages, b) exiger un entraînement particulier, puisqu’elles requièrent des qualités d’observation, de constance et de concentration de la part de l’observateur, et, c) la retranscription et l’analyse des données peuvent être longues et ardues. La recherche de nouvelles techniques d’observation a amené la communauté des évaluateurs à s’intéresser aux systèmes de positionnement intérieur.

Le développement fulgurant de ces systèmes, leurs diversités et leur utilisation de plus en plus conviviale pourraient expliquer leur apparition dans le champ de l’évaluation muséale. Leurs apports27 concernent a) l’automatisation du processus d’acquisition de données spatiotemporelles et du post-traitement, b) la modification de l’échelle d’analyse et d’interprétation des données et, c) leur capacité à recueillir des phénomènes simultanés. Les systèmes de positionnement intérieur permettent principalement de recueillir de l’information sur les mobilités et les temporalités des visiteurs. Ces données prennent énormément d’intérêt lorsque couplées à d’autres sources d’information telles que des données concernant la cellule de visite [Kanda, Shiomi, Perrin, Nomura, Ishiguro et Hagita (2007); Tröndle, Wintzerith, Wäspe et Tschacher (2012)] la motivation de visite [Moussouri et Roussos (2013)] ou les réactions physiologiques des visiteurs [Tröndle, Greenwood, Kirchberg et Tschacher (2012)].

Les recherches concernant l’utilisation d’un système de positionnement lors d’une évaluation muséale peuvent se diviser en deux axes principaux: le développement de méthodologies liées à une technologie ou à un système particulier [Jambon et al. (2007); Tröndle, Greenwood, Kirchberg et Tschacher (2012); Yoshimura, Girardin, Carrascal, Ratti et Blat (2012)] ou l’adoption d’un système de positionnement dans la méthodologie d’évaluation pour les avantages qu’il procure par rapport à une autre technique d’observation [Kanda, Shiomi, Perrin, Nomura, Ishiguro et Hagita (2007); Kiriyama et Sato (2013); Tröndle, Greenwood, Kirchberg et Tschacher (2012); Yoshimura et al. (2014)]. Ces deux axes de recherche visent à explorer les possibilités offertes par ce nouvel outil d’observation.

C’est qu’il existe une grande variété de systèmes de positionnement intérieur, chacun présentant des propriétés informationnelles, techniques et méthodologiques qui lui sont propres. Les systèmes de positionnement intérieur semblent une voie intéressante pour permettre aux petits et moyens musées de réaliser des évaluations plus facilement, rapidement et avec un minimum de ressources spécialisées. Malgré un intérêt du milieu muséal et académique pour ces nouvelles technologies, peu de solutions ont été explorées et de méthodes développées dans l’optique d’en faire un outil adapté aux réalités des petits et moyens musées. En effet, la majorité des recherches sont orientées vers :

Résultats et discussions

L’introduction présente dans un premier temps quelques réflexions sur la muséomatique, nom officiel de cette maîtrise sur mesure. Cette réflexion semble nécessaire puisque la muséomatique constitue le contexte élargi de recherche. Ce projet offre l’opportunité de créer un dialogue cohérent et opérationnel entre les domaines des sciences géomatiques et de la muséologie. Cette opportunité a demandé une attention à toutes les phases du projet, et une exploration préalable du concept de muséomatique nous semble essentielle à la compréhension du lecteur. L’introduction se poursuit sur la présentation du projet de recherche suivant la conduite standard : mise en contexte, problématique, hypothèses, objectifs et démarche de recherche. Le chapitre I. Recension des écrits présente le cadre théorique de la recherche soit : l’évaluation muséale, les techniques et méthodes de positionnement intérieur et les parcours muséographiques.

Une attention a été portée afin de lier ces trois sphères et de faire ressortir autant leurs caractéristiques distinctives que leurs relations mutuelles. Le chapitre II. Rapport d’évaluation sommative représente le coeur du projet de recherche. Il expose les détails de la méthodologie élaborée et testée. Le choix de structurer ce chapitre sous forme d’un rapport d’évaluation permet de faire une distinction claire entre les problèmes, objectifs et démarche de recherche du projet de recherche et les problèmes, objectifs et méthodes propres à l’évaluation réalisée. Afin d’équilibrer la longueur des chapitres, les résultats et les analyses de l’évaluation sommative sont présentés au chapitre III. Résultats et discussions suivi d’un retour critique sur la méthodologie explorée et d’une discussion au regard des objectifs et hypothèses de recherche. Enfin, la conclusion permet de faire un retour général sur le projet de recherche et d’énoncer quelques idées de travaux futurs.

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Table des matières

Résumé
Abstract
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
Remerciements
Introduction
Réflexions autour de la muséomatique
Projet de recherche
Mise en contexte
Problématique
Hypothèses
Objectifs et démarche de recherche
Structure du mémoire
Recension des écrits
Évaluation muséale
Définitions et concepts clés
Acquisition de données spatiotemporelles
Techniques et méthodes de positionnement intérieur
Concepts clés
Présentation de quelques cas en évaluation muséale
Le parcours muséographique
Du parcours muséographique vers les parcours muséographiques
De quelques acquis
Rapport d’évaluation sommative
Mise en contexte
Questions et objectifs d’évaluation
Présentation de l’exposition
Méthodologie
Élaboration des outils qualitatifs
Élaboration des outils quantitatifs
Acquisition des données sur les visiteurs
Traitement des données
Analyse statistique
Résultats et discussions
Évaluation sommative
Résultats de l’analyse statistique
Discussion
Projet de recherche
Retour sur la méthodologie
Remarques conclusives
Conclusion
Intégration du projet de recherche à la muséomatique
Retour sur les hypothèses et les objectifs
Travaux futurs
Bibliographie
Sources primaires
Sources secondaires
Article
Livre et chapitre de livre
Thèse ou mémoire
Conférence
Site internet
Autres
Annexe 1 : Cartographies de l’exposition
Annexe 2 : Entrevue avec les conceptrices
Annexe 3 : Émetteurs
Annexe 4 : Questionnaire
Annexe 5 : Protocole d’acquisition des données spatiotemporelles et descriptives
Annexe 6 : Observations du 10 juillet 2014
Annexe 7 : Métadonnées des données pour les analyses statistiques
Annexe 8 : Sessions utilisées pour les analyses statistiques
Annexe 9 : Graphiques des analyses statistiques des données descriptives
Annexe 10 : Cartographies des temps de visite
Annexe 11 : Graphiques des pointages

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