REFLEXION L’ETAT DE LA COOPERATION DECENTRALISEE AU NIVEAU LOCAL

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Hypothèses

Les hypothèses de ce travail de recherche s’articuleront au tour des points suivants :
– Les collectivités locales peuvent à elles seules améliorer les conditions socio-économiques de leurs administrés.
– La coopération décentralisée est indispensable pour une bonne gouvernance locale.
– La coopération décentralisée permet de pallier le manque de moyens techniques et financiers criard dans cette zone rurale.
– Le suivi et l’évaluation de ces projets.
– Avoir des services sociaux de base financés par la coopération n’est pas synonyme de développement ou d’une amélioration des conditions de vie des populations.
– Les collectivités locales sont confrontées à un manque de capacités.
– Les réalisations des partenaires ne sont pas généralement pérennes.

METHODOLOGIE

REVUE DOCUMENTAIRE

Au cours de ce travail de recherche un certain nombre d’ouvrages portant sur la coopération décentralisée et le développement local ont été consultés dont :
Raffestin, cité par Offner (J.M) et Puman(D), 1996, dans l’ouvrage Réseaux et territoires, significations croisées. Dans ce document l’auteur prenant la coopération décentralisée comme un ensemble de réseaux exprime son importance en ces termes : « élément de base du système territoire, le réseau est ce qui lie les acteurs, assure la communication en fonction du facteur distance ; visible ou invisible, abstrait ou concret, le réseau devient en définitive la révélatrice d’une manière de maitriser l’enveloppe spatio-temporelle »14. Il poursuit en affirmant « le développement de l’interconnexion laisse émerger de nouvelles normes sociales qui contribuent tout autant que les infrastructures à modeler les territoires ». La coopération décentralisée implique donc une mise en réseau d’un nombre important d’acteurs très divers. Un autre auteur qui a attiré notre attention est :
GuyDimeo, qui dans son ouvrage intitulé Géographie sociale et territoire, décrit une articulation à différentes échelles et estime que la coopération décentralisée est le fait que deux ou plusieurs groupes sociaux puissent entreprendre des relations plus ou moins durables, plus ou moins directes et permet donc une approche de l’altérité : il s’agit d’essayer de caractériser quels types de relations que ces populations entretiennent entre elles à plusieurs milliers de kilomètres et qui constituent un « jeu d’influence »15 . Cette influence est donc une méthode pour attirer les partenaires en vue de réaliser des programmes féconds qui propulseront les collectivités vers des lendemains meilleurs.
Serge Allou et Phillipe Di Toreto (coordonateur) dans leur ouvrage dénommé De la coopération décentralisée au développement local urbain en Afrique, parlent de la coopération décentralisée entre les villes françaises et les villes africaines. Ils montrent l’apport que les villes françaises peuvent apporter à celles africaines notamment en matière de formation des élus . Selon les auteurs, les tenants de cette démarche cherchent à renforcer les compétences de l’institution municipale, afin qu’elle puisse pleinement assumer son rôle d’animation et de gestion du développement local. Il est donc nécessaire de s’intéresser à ce type de coopération et de se poser la question suivante : qu’engendre la coopération décentralisée en matière de dynamique ? Rosnert Ludovic Alissoutin dans son ouvrage intitulé les défis du développement local au Sénégal, s’interroge sur la politique de décentralisation et sur la réaction des populations locales en faisant la présentation du monde rural caractérisé par la morosité économique «J’ai fait le tour des communautés rurales, mais je vous assure : il n’y a rien ! »16
R. Mac Adam dans son Mémoire de recherche portant sur le sujet la coopération décentralisée, une stratégie pour les collectivités territoriales françaises, n’a pas manqué de mettre en exergue cet instrument. La coopération décentralisée permet-elle, en conséquence, de promouvoir un développement local durable des différents territoires impliqués dans la coopération entre collectivités locales ou entre des partenaires ? 17
Momar Ndiaye dans son Mémoire de maitrise dont le sujet est rôle et enjeux des acteurs dans la gouvernance territoriale, parlant du processus de décentralisation au Sénégal, montre les concepts majeurs liés à la décentralisation comme le développement local et le développement territorial18. Amadou Diop (2008), dans son livre qui a pour titre Enjeux urbains et développement territorial en Afrique contemporaine, nous fait un diagnostic socio-économique qui révèle de grandes disparités entre les villes du nord et celles du sud et entre les villes ouest africaines elles mêmes. La pauvreté est donc la caractéristique fondamentale de nos collectivités locales qui, sous le poids de la technicité de certaines compétences et le manque criard de moyens humains et financiers, ne parviennent pas à décoller.19
Guy Belloncle dans son ouvrage Quel développement rural pour l’Afrique 175pages comportant trois parties, évoque la problématique des ressources financières énormes mises en œuvre pour les projets agricoles et qui tournent malheureusement à l’échec. Il termine par préconiser des solutions pour pallier ce fléau20.
Abdel Kader Djeflat et Bruno Boidin dans leur ouvrage la coopération décentralisée face aux enjeux du développement durable, estiment que la coopération décentralisée en tant que telle est venue combler un vide, compléter et corriger les dispositifs de la coopération bilatérale et multilatérale qui existent entre pays du nord et pays du sud et qui avaient commencé à essouffler les municipalités. Ils démontrent par la suite l’érection du jumelage comme instrument privilégié de rapprochement entre populations et ont des plates-formes de travail ; ceci constitue à la fois des besoins de développement municipal et local du sud et de coopération au nord. La coopération décentralisée est donc en passe de devenir une nouvelle norme en matière de développement. L’évolution récente de l’aide publique au développement au niveau international révèle d’ailleurs des avancées nouvelles en termes de volume et d’objectifs quantifiés mais aussi de débats et propositions pour en améliorer l’efficacité et le financement.
Jean Sossou Biadja dans son Mémoire de DEA qui porte sur le sujet Décentralisation et coopération décentralisée au Benin : vers la légitimation des espaces publics locaux pour le développement des collectivités locales 2004, revient sur la problématique du concept de coopération décentralisée, sa place et ou sa différence par rapport à la coopération bilatérale ou multilatérale. Le chercheur poursuit son travail en s’intéressant sur les finalités de la coopération décentralisée. De ce point vue, il estime que la coopération décentralisée est la participation au processus de développement21. Elle doit viser la promotion et l’implication des organisations de la société civile et des pouvoirs locaux dans l’élaboration des programmes. Son objectif est aussi d’accompagner la transformation de l’organisation administrative et technique des pays en voie de développement où la décentralisation reste dans un état peu avancé, de consolider les collectivités locales et de renforcer leurs capacités à répondre aux aspirations des populations dans le respect des traditions et spécificités des sociétés concernées. Pour résumer sa vision de ce paradigme qui est la coopération décentralisée, l’auteur s’exprime en ces termes « bref d’une manière globale, nous pouvons constater et affirmer que la coopération décentralisée n’est qu’un nouvel instrument ou thème d’action de la coopération au développement, elle est tout simplement une nouvelle donne dans la manière de repenser, de concevoir et de pratiquer le développement à travers la coopération. »
Corinne Hommage dans sa thèse de doctorat en 2006 portant sur la cohérence territoriale et la cohésion sociale parle de l’acquisition progressive et une capacité autonome des pouvoirs locaux et la mise en place de politiques publiques. Elle estime que le développement des territoires connait un regain d’intérêt dans un contexte marqué par ce qu’elle appelle un paradoxe « à l’heure de la globalisation le monde devient local ». La décentralisation donc par sa coopération est un outil de globalisation. D’après Hommage le développement local doit s’inscrire sur un territoire assez vaste pour pouvoir mener un projet et assez proche pour impliquer la population : la démocratie participative est la force du développement local: la réussite d’une telle démarche dépend beaucoup de la participation réelle de la population au projet et du partenariat mené avec toutes les personnes concernées22.

enquêtes de terrain

Dans cette partie de la méthodologie il est question de recueillir des informations et de les traiter. Ces informations sont de deux natures :
 Les données qualitatives: elles sont obtenues par le biais du guide d’entretien. Des visites exploratoires ont été donc menées au prés des personnes ressources de la commune qui sont entre autres le nouveau Maire, le chef du CADL, le Maire sortant, les directeurs d’établissements, les présidentes de groupements féminins ainsi que les acteurs de la société civile locale.
 Les données quantitatives : elles sont obtenues par les enquêtes de terrains ; l’approche choisie après avoir recensé des informations des actions de la coopération décentralisée, est d’aller au prés des villages ciblés par ces derniers pour voir d’abord l’effectivité des travaux mais aussi le degré de satisfaction ainsi que l’impact réel des projets par rapport à l’amélioration des conditions de vie des populations.
 Mais compte tenu de la complexité du sujet et de la multiplicité des villages à enquêter par rapport aux différents domaines d’intervention des partenaires (sante, éducation, hydraulique, micro-finance et assainissement), des focus groupe ont été souvent organisés.
 Une analyse systématique des données reçues des institutions municipales a été aussi menée.
 Pour les enquêtes de ménages un échantillon de 100personnes a été utilisé.

LA LOCALISATION

La Commune de Ndiaganiao est située dans le département de Mbour, région de Thiès et elle couvre une superficie de 378,5 km². Localisée entre 16°43’60 longitude-Ouest et 14°33’00 latitude Nord sur une altitude moyenne de 25m, la Commune de Ndiaganiao fait partie plus précisément de l’arrondissement de Fissel (CF. carte N°1).23
Elle est limitée
• Au Nord par la Commune de Ngoundiane,
• Au Sud par celles de Sessène et de Sandiara,
• A l’Est par la commune de Fissel et
• A l’Ouest par Tassette et Sindia.
Elle couvre une superficie de 378,5 km2. Erigée en communauté rurale avec l’application de la réforme administrative, territoriale et rurale en 1972, devenue commune avec l’acte 3 de la décentralisation en 2014, elle est composée de 38 villages répartis sur trois grandes zones notamment celles de Ndiaganiao, des Bas – fonds et de Sandock.
La Zone de Ndiaganiao située au centre de la collectivité locale est définie sur la base de son pouvoir d’attraction, de polarisation des autres villages, elle est la plus nantie car elle abrite le Poste de Santé, la Maison communautaire, le marché hebdomadaire, un Collège d’enseignement moyen, un lycée et un Centre de lecture et d’animation culturel. Elle est également la zone la plus accessible du fait qu’elle est reliée à la route nationale par une route goudronnée de 15 Km et sert de lieu de jonction entre les habitants des villages satellites.
C’est ainsi qu’elle est la plus peuplée avec quinze (15) villages dont le chef-lieu de la commune pour une population de 26 369 habitants, soit prés de 50% de la population de la collectivité locale.
La Zone des Bas Fond : Avec une population de 10525 habitants répartie dans 9 villages, elle est la zone la moins peuplée (20% du total). C’est une zone dotée d’un important réseau de mares et marigots, d’un forage qui est géré par une ASUFOR et d’un poste de santé. C’est une zone à vocation agro-sylvo-pastorale. Le maraichage y est développé et c’est une zone réputée pour la production de henné.
La Zone de Sandock: Située au sud de Ndiaganiao elle est peuplée de 14 865 habitants partagés entre 14 villages, et les populations ont des difficultés d’accès à l’eau potable et à des soins de santé de qualité du fait de l’existence de cases de santé peu fonctionnelle. Sandock rassemble 29% de la population totale de la commune de Ndiaganiao.24

LES CARACTERISTIQUES GEOGRAPHIQUES

LE MILIEU PHYSIQUE

Relief :

Le relief est légèrement élevé en quelques endroits atteignant des altitudes tournant autour de 25 m. Cependant des zones de basses altitudes sont également rencontrées dans sa partie septentrionale vers Guélor et sont communément désignées sous le nom des Bas – fonds.

Sols :

Différents types de sols sont retrouvés dans la zone allant des sols Dior, Deck et en Deck – Dior. Ils sont inégalement répartis dans les 3 zones.
• Les sols Dior ou sols ferrugineux tropicaux (de couleur rouge) composés de sables grossiers, meubles et de faible capacité de rétention,
sont fortement affectés par le lessivage et l’érosion. Très pauvres en matières organiques et minéraux, ils sont propices aux cultures de rentes et principalement l’arachide, le niébé et la pastèque. Ils représentent 20% de la superficie de Ndiaganiao et 80% pour les zones des bas– fonds et de Sandock.
• Les sols Deck ou sols ferrugineux tropicaux peu ou pas lessivés sont fins et sablo argileux, de couloirs noirs riches en matières organiques, à forte cohésion et difficiles à travailler. Peu perméables, ils ont une grande capacité de rétention et s’apprêtent favorablement au maraichage, à l’horticulture et à la culture du sorgho. Ils représentent 30% de la superficie de Ndiaganiao et 70% pour les zones Sandock et des Bas – fonds.
• Les sols Deck – Dior ou sols hydromorphes ou encore sols des Bas-fonds, de texture argilo-humifère, très favorables à l’arboriculture (culture du manioc), du sorgho et au maraichage. Ils constituent 10% de la superficie de Sandock contre 20% pour la zone des Bas–fonds et 50% pour celle de Ndiaganiao.

LE MILIEU HUMAIN

La population était estimée en 2000 à 34 887 habitants. Actuellement, la Commune de Ndiaganiao compte environ 48 751 habitants en 2014 (Enquête DP et données ANSD 2013) représentant 55 % de la population de l’arrondissement de Fissel et 8,6 % de celle du département de Mbour (C’est une population marquée par une forte tendance à l’exode rural.)
La densité de la population est assez acceptable, car pour une superficie de 378,5km2, elle est de 116 habitants au km².
Signalons, cependant, que la distribution des villages est très homogène. La répartition spatiale de la population entre les villages montre que l’habitat est de type groupé même si on rencontre en quelques endroits un type d’habitat dispersé. Cette situation s’explique par le fait que la majorité de la population est sérère disposant d’un important cheptel ce qui les amène le plus souvent à vivre hors de leur village d’origine ce qui favorise le développement des habitats spontanés ou hameaux.
En effet, parmi les 38 villages de la commune de Ndiaganiao, 5,3% des villages ont une population comprise entre 100 et 300 habitants ; 13,1% de 300 à 500 habitants ; 26,3% se situent entre 501 et 1000 habitants et seuls 8 villages ont respectivement plus de 2000 habitants et sont les plus peuplés des établissements humains de la collectivité locale.

Le commerce et l’artisanat

Il est relativement bien développé dans la Commune de Ndiaganiao surtout avec les loumas ou marchés hebdomadaires. Sur le plan social, les Loumas constituent le principal moyen pour véhiculer ou transmettre des informations. C’est aussi un cadre d’échange et de rencontre pour les populations vivant à l’intérieur et à l’extérieur de la Commune.
De par sa position géographique, la commune de Ndiaganiao pourrait jouer un rôle très important dans le commerce intra villageois pour faciliter l’écoulement des productions agricoles et maraîchères provenant essentiellement de Thiès, Tassette et de réapprovisionnement des boutiques villageoises. Par ailleurs, l’implantation de boutiques au niveau des autres villages contribue de manière significative à l’approvisionnement des populations en denrées alimentaires et autres produits de première nécessité.
Les principaux maux dont souffre le secteur commercial se résument ainsi qu’il suit :
– Inorganisation des commerçants,
– Problème d’approvisionnement en produits de qualité du fait de la présence massive de produits de contrefaçon dans le louma.
– Manque de financement qui est faiblement pallié par les opérations financières du crédit mutuel du Sénégal (CMS) et l’IMSEC
La crise de l’emploi dans le secteur moderne et le manque de formation ont amené beaucoup de personnes surtout celles dont on dit « couches marginalisées » à s’investir dans le secteur artisanal. Selon les estimations issues des enquêtes des animateurs communautaires, les artisans représentaient 02% de la population29. Les artisans locaux s’activent dans les domaines de la couture, de la menuiserie métallique.
Une analyse approfondie de ces trois types d’activités dominantes de la localité révèle un dynamisme de l’économie locale qui est assujettie aux aléas naturels et un manque d’organisation et de formation des intervenants. Cette situation provoque dans les mois creux de l’année des conditions de vie difficiles pour les populations surtout celles qui sont dans le bas fond et au Sandock qui dépendent essentiellement de l’agriculture et de l’élevage.

les services sociaux de base

Les services de santé

Le secteur de la santé constitue l’épine dorsale du domaine social de la collectivité locale du fait de l’insuffisance des infrastructures, leur sous équipement et la vétusté de certains établissements sans compter une répartition inégale des postes et cases de santé. Mais comparé aux autres communes voisines Ndiaganiao est relativement bien équipé.
Ainsi, le potentiel sanitaire de la commune de Ndiaganiao se présente comme suit :
– 02 postes de santé avec maternité rurale à Ndiaganiao et Ndiarao
– 01 dispensaire des missionnaires catholique et cabinet d’infirmerie privée à Ndiaganiao
– 14 cases de santé réparties presque dans tous les grands villages de la commune.
Cette couverture spatiale qui semble assez correcte relativement aux autres collectivités locales du pays est loin de répondre aux normes préconisées par l’OMS qui stipule qu’il faut un ICP pour 10000 habitants et des objectifs du DSRP 2 qui souhaitent un rapprochement des infrastructures sanitaires (les postes de santé) des populations sur un rayon minimal de cinq
(5) Km et limiter à 3000 les habitants qui seront pris en compte au niveau de ces structures sanitaires. En effet prés de 90% de ces infrastructures mises en place ne sont pas fonctionnelles depuis des années faute d’équipements ou de personnel qualifié. Il y a un infirmier chef de poste au niveau de chaque poste de santé ainsi que des matrones et un dépositaire de pharmacie. Par contre Ndiarao dont la maternité s’est effondré n’a plus de matrone30 avait un certain nombre de difficultés.

HISTORIQUE DES PARTENARIATS

Tout est parti d’une relation entre un ressortissant de la Commune, Michel Ndet Faye et son ami de Saint Herblain. Cette relation s’est traduite par une coopération entre l’association de « Mbudday » au Sénégal et « Amitié Godaguène » en France.
C’est en 1986 qu’il a été vu la nécessité de dépasser ce stade de relation entre associations pour aller vers une coopération plus formelle. La mairie de Saint Herblain et le conseil rural de Ndiaganiao décident de jumeler. Une délégation de Saint Herblain fait une première visite au Sénégal. Des axes prioritaires de coopération sont dégagés dans plusieurs domaines. Un Comité est mis sur pied avec comme mission de piloter la coordination des actions.
La commune de Saint Herblain s’est révélée comme l’un des partenaires les plus dynamiques de la Commune de Ndiaganiao. La coopération entre les deux collectivités a permis le financement d’importants projets dans l’hydraulique, un appui constant aux femmes qui ont peu bénéficié d’une aide conséquente pour leurs activités.
À un moment, la coopération a connu une certaine léthargie. Cependant loin de freiner l’appui apporté aux populations de Ndiaganiao, la coopération a été orientée vers des organisations locales. Des petits projets ont été ainsi réalisés :
• la boutique des parents d’élèves a été mise en place,
• du matériel a été offert au CLAC (photocopieuse, ordinateurs, Fax, livres..) ;• une ambulance a été offerte au poste de santé
• Le secteur éducatif a reçu un appui considérable (construction de salles de classe, fournitures scolaires, clôture du CEM)
• les femmes ont reçu des subventions pour aménager leur verger et équiper leur foyer.
Pour une meilleure gestion des activités, le comité de jumelage a été renouvelé. En outre, la commune de Saint-Herblain en accord avec le conseil rural a signé un protocole d’accord avec l’ONG Eau Vive pour garantir un suivi rigoureux des activités et une meilleure transparence dans la gestion des fonds alloués.
Le nouveau Comité de Jumelage est composé :
– des représentants du Conseil rural.
– d’un représentant de l’administration.
– d’un représentant des jeunes.
– d’une représentante des femmes.
– Un président
– Un Vice-président
– Un Secrétaire général
– Un Trésorier
– Des Commissions (Santé, Eau, Education…)
Apport de la Communauté Rurale dans la coopération
Au delà des aspects matériels et financiers, la Commune de Ndiaganiao entend apporter sa contribution dans la coopération avec Saint-Herblain. Cet apport porte sur :
– ses valeurs culturelles
– son artisanat
– une mobilisation constante de la population pour tous les projets qui seront mis en œuvre
– un échange interactif entre les jeunes à travers l’organisation de camps de vacances ou de séjours découverte ….
Jumelage entre associations
Des associations du Nord entretiennent des relations de partenariat avec la commune de
Ndiaganiao. On peut citer le jumelage entre :
– Amitié Godaguène – Mbudday
– Sautron – Sand
– Houk – Soussoung
– Saint-Malo – Mbalakhate

LES STRATEGIES D’INTERVENTION

L’approche participative

Dans la commune de Ndiaganiao l’essentiel des projets sont définis par les populations à travers des colloques organisés sur l’ensemble des 38 villages. Une fois ce travail fait, des panels qui ont pour but de fédérer ces besoins à des niveaux supérieurs pour une meilleure harmonisation ; rappelons que la commune est séparée en 3 zones distinctes qui n’ont pas forcément les mêmes besoins. Ce travail est piloté par les relais communautaires qui jouent le rôle d’intermédiaire entre les populations et les dirigeants. Un travail de synthèse des 3 zones suivi d’une priorisation et de regroupement des besoins par secteur s’en suit. Ce procès est d’ailleurs appliqué au moment de l’élaboration du budget (Ndiaganiao est l’une des premières communes à adopter le principe de budget participatif). Cette stratégie présente des avantages par:
 Une appropriation plus nette des populations pour ces projets qu’elles définissent et identifient.
 Une meilleure localisation des projets pour répondre en même temps aux besoins des villages exprimant les mêmes demandes.
 Une plus grande cohésion sociale.
L’approche participative est donc une réalité au niveau décisionnel car à ce niveau toutes les grandes décisions (orientations à prendre investissements à réaliser) touchant la conduite des projets sont partagées entre les différentes parties prenantes dans le cadre des projets du conseil municipal. Retenons que les groupements en toute autonomie peuvent élaborer des projets en fonction de leurs spécificités et chercher des financements au prés des partenaires.

L’exécution financière

Après cette approche participative de recoupement des besoins, l’élaboration des demandes, le travail de finalisation qui aboutit à une sélection de projets phares, l’identification des localités devant les accueillir, le conseil municipal par le biais d’une ONG intermédiaire basée à Thiès (EAU VIVE) exprime des demandes au prés de ses partenaires surtout avec SAINT HERBRAIN partenaire clé de la collectivité qui finance plus de 90% des projets de la coopération décentralisée au niveau local. Les partenaires après accords versent les montants financiers sur le compte de l’ONG intermédiaire qui assure le pilotage et le suivi du projet à réaliser en collaboration étroite avec le conseil rural.
Pour les groupements du mouvement associatif la négociation et le financement de projet se fait directement avec les partenaires sans l’intervention de « EAU VIVE »
La stratégie d’intervention de la coopération décentralisée au niveau de la localité est donc la suivante :
 Expression des différents besoins par les populations au niveau de chaque village.
 Une synchronisation au niveau des trois zones géographiques de la commune.
 Restitution générale au niveau communal suivi d’une priorisation et d’une sélection.
 L’intervention de « EAU VIVE. »
 Proposition aux partenaires.
 Versement des montants sur le compte de l’ONG.
 Réalisation du projet par le conseil rural en rapport avec l’ONG « EAU VIVE. »
 Restitution de rapport aux partenaires.
Un changement majeur est noté dans les procédures de décaissement à partir de 2014. En effet, l’exécution financière n’est plus assurée par l’ONG intermédiaire, les partenaires versent désormais les financements directement au trésor qui les restituent à la collectivité.
Par compte il existe des financements qui se faisaient sans la participation d’un tiers intermédiaire ; il s’agit surtout des projets démarchés et confectionnés entre les associations de jumelages de la localité et leurs partenaires du nord tout ceci en rapport avec le conseil rural. C’est le cas des financements de Sautron, de Saint Malo et des autres partenaires intervenants.

LES REALISATIONS ET LEURS IMPACTS SUR LES POPULATIONS

au niveau de l’hydraulique villageois

 De 2000 à 2005
 projet d’alimentation en eau potable à Godaguene
Ce projet concerne le village de Godaguene qui compte 3000 habitants repartis dans plusieurs hameaux. Le village disposait d’un forage et d’un réseau interne mais l’ouvrage a eu des arrivées de sable et est devenu inutilisable et irrécupérable.
Le raccordement de Godaguene a été fait à partir de both escale par une conduite d’une longueur de 2554ml en PVC 110. Le projet a permis la réhabilitation des 11 bornes fontaines existantes.
 Projet de construction d’un château d’eau de 200 m3/20 m
Il s’agit de la construction d’un ouvrage de stockage en béton armé de 200 m3/20 m à Soussoum. Le réservoir a permis d’assurer l’alimentation en eau des villages du basfonds
(Koulouck-Sérère, Koulouck-Wolof, Keur-Cheikh-Dior, Koone, Loumatyr, Ndoutoute,Koulouck-Mbada 1, Koulouck-Mbada 2, Mballokh, Ndiayène, Keur-Ndème, Keur-Ass Kébé,Keur-Malick-Coumba, Keur-Mor-Sène, Keur-Mapenda, Keur-Falé, Keur-Diégane, Djimling,Fass Djimling, Keur-Djibril-Fall, Keur-Ko-Diouf).
 Projet d’alimentation en eau de Gnigning, Sankhaye et Thiandène
L’alimentation en eau potable des 3 villages a permis à 4 700 personnes d’avoir accès à l’eau.
Les travaux ont été divisés en deux réseaux.
• Un réseau qui alimente les villages de Sankhaye et Gnigning à partir de la conduite principale PVC qui alimente Both-Escale. Ce réseau est long de 2 736 ml en PVC et comporte 3 bornes fontaines à 2 robinets, 1 borne fontaine à 1 robinet et 1 abreuvoir.
• Un réseau alimentant le village de Thiandène à partir de Both-Escale. Les travaux ont permis la pose de 2 928 ml de conduites en PVC, la réhabilitation de 2 bornes fontaines à 2 robinets, la construction de 6 bornes fontaines à 2 robinets et de 2 bornes fontaines à 1 robinet.
 Projet de clôture du site du forage et de construction d’un logement conducteur et d’une cabine de pompage à Soussoum,
Après la construction du château d’eau, il fallait sécuriser le site du forage. C’est ainsi qu’il a été procédé à des travaux pour protéger les équipements et les ouvrages.
• Construction d’un logement conducteur comportant une pièce et des toilettes. La surface d’emprise du bâtiment est de 6,04 m x 5,04 m, soit 30,44 m2; hauteur finie vue façade principale = 3,50 m et vue façade arrière = 3,80 m (par rapport au TN).
• Construction d’une cabine de pompage ou abri-moteur : Ce bâtiment est divisé en deux pièces :
– la cabine de pompage de dimensions suivantes :
– l’abri forage accolé à la cabine de pompage de dimensions : longueur = 1,72 m et largeur = 1,62 m. cet abri est constitué d’un châssis métallique démontable et recouvert de tôle et de métal déployé sur les façades latérales.
• Clôture du périmètre du forage en grillage maillé de 10×10 de hauteur 1.5 m. La clôture délimite un carré de 50m de côté comprenant le forage, les 2 châteaux d’eau, le logement conducteur et l’abri-moteur. La clôture est soutenue par des poteaux en béton armé et des fils tendeurs. L’écartement entre deux poteaux est de 4 m.
 Projet de raccordement du périmètre maraîcher des femmes de Ndiaganiao
Le programme d’approvisionnement en eau potable a aussi appuyé le Groupement féminin “Mboog Yaay” de Ndiaganiao. Ce groupement féminin est la synthèse de l’ensemble des sous-groupements féminins existants dans la Commune.
Ce groupement a bénéficié, de la part des autorités locales, d’une parcelle pour mener des activités génératrices de revenus. Mais les femmes étaient confrontées au problème d’eau car leur site était éloigné des conduites existantes et elles ne disposaient pas d’assez de moyens pour faire le raccordement.
Du fait que ce groupement féminin était en contact avec l’Association “Amitiés Godaguène” qui est une structure de la Ville de Saint-Herblain, principal partenaire financier de ce programme d’hydraulique, il a été demandé à Eau Vive de trouver une solution pour le raccordement du périmètre. C’est ainsi que les travaux suivants ont été exécutés :31
• Fourniture et pose de 600 m de conduites PVC.
• Construction d’un bassin d’arrosage de 3.5 m3.
• Clôture en grillage maillé du périmètre maraîcher. Le grillage est long de 700 m.
Les travaux de poses conduites et de construction du bassin d’arrosage ont confiés à un tâcheron du village de Both-Escale, Pape Sarr.

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Table des matières

INTRODUCTION
I PROBLEMATIQUE
I- 1 contexte et justification
I- 1-1 contexte
I 1-2 justification
I- 2 analyses conceptuelles
I- 3 objectifs de l’étude
I-4 hypothèses du travail
II METHODOLOGIE
II-1 La recherche documentaire
II-2 les enquêtes de terrain et le traitement des données
PREMIERE PARTIE : LE CADRE D’ETUDE
Chapitre I: la localisation
Chapitre II : les caractéristiques géographiques
I -Le milieu physique
II- le milieu humain
Chapitre III : la situation socio-économique
I- l’agriculture
II- l’élevage
III- le commerce
V- les services sociaux de base
DEUXIEME PARTIE: LA COOPERATION DECENTRALISEE
Chapitre I : historique des partenariats
Chapitre II : les stratégies d’intervention
II- L’approche participative
II- L’exécution financière
Chapitre III : les réalisations et leurs impacts sur les populations
I- au niveau de l’hydraulique villageoise
II- au niveau de l’éducation et renforcement des capacités
III- au niveau de la sante
IV-au niveau agricole, micro finance et assainissement
V- niveau global
TROISIEME PARTIE : REFLEXION L’ETAT DE LA COOPERATION DECENTRALISEE AU NIVEAU LOCAL
I Forces du partenariat
II ses faiblesses
III Perspectives
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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