Réflexion et application sur le matériel d’exploitation émis par les distributeurs de films

Réflexion et application sur le matériel d’exploitation émis par les distributeurs de films

Historique international de ces lieux particuliers

L’histoire des cinémathèques est fortement liée aux différentes destructions massives qui se sont succédé depuis l’invention du cinéma. Les premières éliminations ont commencé dans les années 1920 ; à l’époque, on « recyclait » les bobines pour en extraire leur valeur marchande ; c’est-à-dire les sels d’argent et la nitrocellulose. Puis, avec l’avènement du film sonore, dans les années 1930, a débuté la destruction des bobines de film muet qui sont considérés alors comme obsolètes. Dans les années 1950, l’industrie cinématographique va opérer, une fois encore, une destruction systématique. Cette fois, ce sera le tour des films « nitrate » qui seront interdit par la loi en raison de leur inflammabilité. Le support « nitrate » qui porte le triste surnom de « film flamme », est auto-inflammable et sera remplacé dans les années 1950 par le support acétate qui est plus stable. Ce dernier connaît aussi son lot de problèmes, car il se décompose dans un phénomène appelé « syndrome du vinaigre ». Il sera donc, à son tour, remplacé dans les années 1980 par un support « polyester ». C’est pour pallier ces problèmes de destruction voire d’autodestruction des films que certains passionnés se sont mis en tête de sauver les bobines et de constituer, pour eux, une véritable collection. Bien avant que le politique n’y voie une utilité, des collectionneurs ont donc entrepris de garder une trace de l’histoire du cinéma. (Borde 1983)

Les précurseurs de la conservation du film

La première personne à avoir voulu conserver des films est un Polonais nommé Boleslaw Matuszewski. Cet homme qui, à la fin du 19e siècle, possédait un atelier de photographies, se rend bien compte de l’utilité de l’image en mouvement comme preuve d’une vérité. Il publiera tout d’abord un essai nommé : « une nouvelle source de l’histoire » un peu plus tard, en 1898 : « Ozywiona fotografia, czym jest czym byc powinna » ce qui en français correspond à : « la photographie animée, ce qu’elle est, ce qu’elle doit être » qui sera le premier texte faisant mention de la conservation du cinéma. (Mazaraki 2004) Puis, c’est un banquier alsacien, Albert Kahn, qui voudra prendre « en image » les différents peuples qu’il côtoie lors d’un long voyage entrepris au début du 20e siècle à destination du Japon en passant par les États-Unis. Peu après son retour, il repartira au Brésil. En tout, il visitera plus d’une trentaine de pays. Les images photographiques ou cinématographiques qu’il ramènera constitueront ses « archives des planètes ».

Dans son esprit se loge plus une idée de documentation que de sauvegarde, mais, comme il en a les moyens, il conserve ses plus de 170’000 mètres de pellicule (nitrate) dans un institut : l’institut Albert-Kahn qui existe toujours en France sous le nom de « Musée départemental Albert-Kahn » (Desrichard 2004) Une autre personne viendra compléter ce groupe de précurseurs : l’abbé Joye, né en 1852 dans le Canton de Fribourg. Pour illustrer ses cours de catéchismes, il va réunir dans les premières années du 20e siècle 250’000 mètres de pellicule. Restée secrète et gardée par les ecclésiastiques pendant bien longtemps, cette collection sera placée dans les années soixante à la National Film Archive de Londres. (Olmeta 2000) Puis, un article sera édité en France en 1932 dans la revue cinématographique « Pour vous » qui s’intitule : « Sauvons les films de répertoire ». C’est Lucienne Escoubé qui, s’inquiétant de la disparition des films, dressera un tableau d’oeuvres cinématographiques qu’il faudrait absolument sauver avant qu’elles ne disparaissent à jamais. Elle introduit également dans son plaidoyer la notion de conservation dans un lieu qui ressemble fort à nos cinémathèques actuelles. On y parle de sélection, de politique d’acquisition, de classification et de préservation. (Cosandey 1985)

Les directeurs de la Cinémathèque suisse : des personnalités marquantes Un des précurseurs de la Cinémathèque suisse se nomme donc Claude Emery et il sera à ce poste de 1949 à 1951, date de sa démission. Son principal problème réside dans le fait qu’il n’arrivera jamais à trancher entre son mandat à la tête de la FSGFCC et son poste de président de l’association de la Cinémathèque suisse. La direction sera alors reprise par deux bénévoles de la Cinémathèque suisse et passionnés de cinéma : Freddy Buache et René Favre. L’année suivante, en 1952, le comité de la Cinémathèque suisse appelle à la rescousse Henry Langlois lors d’une séance spéciale. Durant cette réunion, il faut décider si l’on continue ou non cette aventure cinématographique ; en effet, la Cinémathèque suisse est au plus mal financièrement. Henry Langlois aidera les membres de la Cinémathèque suisse à sauver l’institution et à créer de nouveaux statuts pour l’association. La nomination de Freddy Buache à la tête de l’institution est alors confirmée.

Freddy Buache sera un homme de terrain qui régnera sans partage sur la Cinémathèque suisse de 1951 à 1995. Il fera rayonner la Cinémathèque suisse et se battra pour la faire reconnaître par les politiques. Mais les questions liées à la gestion des collections lui sont assez étrangères : il veut montrer les oeuvres avant tout. Il conclut, en 1980, un accord avec les distributeurs visant à obtenir des copies de leur film une fois leur distribution commerciale terminée. La Cinémathèque suisse pouvait donc acquérir toutes les copies de films distribués sur le sol suisse. Cette démarche accroîtra considérablement les collections, mais le revers de la médaille sera que les stocks se rempliront à une vitesse effrénée. (Cinémathèque suisse 2015a, p. 7) Puis, de 1996 à 2008, ce sera Hervé Dumont qui prendra les rênes de la Cinémathèque suisse. Ce professeur, chercheur et historien du cinéma sera l’homme d’une nouvelle professionnalisation dans le travail à la Cinémathèque suisse et du nouveau centre d’archivage de Penthaz (sur lequel nous reviendrons dans le chapitre 3.1.7) puisque c’est en 2005 que la Confédération débloque un crédit afin d’acheter un terrain afin agrandir le dépôt de la petite commune vaudoise. (BCU Lausanne 2013) En 2009, le Neuchâtelois et directeur du Festival de Locarno à cette époque, Frédéric Maire prend la direction de la Cinémathèque suisse. Son but est de mettre la Cinémathèque suisse au même niveau que le Musée national suisse. Dans la logique des travaux engagés par son prédécesseur Hervé Dumont, sa mission est non seulement la gestion des collections et la recherche, mais également la mise en valeur de l’institution avec son « centre de recherche et d’archives ». Il poursuit aussi l’étroite collaboration avec le centre d’études cinématographiques (CEC) de l’UNIL et les sept autres partenaires du « Réseau Cinéma CH » qui s’allient pour créer un master « avec spécialisation théorie et pratiques du cinéma »2. (Unil 2015)

Le code d’éthique de la FIAF Adopté en 1998, le code d’éthique de la FIAF publié en français, anglais et espagnol décrit en cinq points les droits et devoirs des institutions conservatrices de films. Ce code d’éthique est plus axé sur la conservation du Film que du Non-Film, mais ces propositions sont applicables à ce dernier. Lors du préambule, il est mentionné dans le premier paragraphe le rôle des archives du film : « Les archives du film et les archivistes du film sont les gardiens du patrimoine mondial de l’image animée. Il leur appartient de protéger ce patrimoine et de le transmettre à la postérité dans les meilleures conditions possible et dans la forme la plus fidèle possible à l’oeuvre originale. » (FIAF 1998) Dans le premier chapitre, nommé « le droit des collections », il est expliqué que les archivistes ont le devoir de protection et de sauvegarde des documents dans leur intégralité. Le second chapitre, lui, parle des « droits des générations futures ».

Ce point est focalisé sur la conservation à long terme des documents, pour cela, toute destruction ou acceptation d’archives doit se faire selon la politique de conservation de l’institution. Le troisième chapitre s’intéresse aux « droits d’exploitations ». On y parle du film en tant que valeur commerciale et artistique et des droits pour les distributeurs. Ce chapitre est particulièrement intéressant pour notre problématique d’après désherbage car il y est écrit que : « Sauf dans les cas où les droits commerciaux sur des documents sont arrivés à échéance, ou ont été annulés légalement, ou cédés à leur institution, les archives s’abstiendront d’exploiter quelque document que ce soit de leur collection en vue de réaliser un profit. » (FIAF 1998) L’avant-dernier chapitre se nomme « les droits des collègues archivistes ». On y fait part de collaboration, de libre diffusion des connaissances entre archivistes et de justesse de l’information donnée. Enfin, la dernière partie porte le nom de « comportement du personnel » et mentionne, entre autres, les clauses de confidentialité et de non-concurrence.

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Table des matières

Déclaration
Remerciements
Résumé
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des abréviations
1. Introduction
Origine
Contexte
Mandat
Attentes
Méthodologie générale
2. Introduction sur les cinémathèques
Historique international de ces lieux particuliers
Les précurseurs de la conservation du film
Les premières cinémathèques et la FIAF
3. La Cinémathèque suisse
Historique de la Cinémathèque suisse
3.1.1 Les Archives suisses du film
3.1.2 La Fédération suisse des guildes du film ciné-club
3.1.3 Le début de la Cinémathèque suisse
3.1.4 Les directeurs de la Cinémathèque suisse : des personnalités marquantes
3.1.5 Une loi sur le cinéma
3.1.6 Un casino et de nouveaux statuts
3.1.7 Le centre d’archivage de Penthaz
La Cinémathèque suisse en 2017
3.2.1 Organigramme actuel
3.2.2 Mission, vision et valeurs
3.2.3 Une bibliothèque patrimoniale au sein de la Cinémathèque suisse Des institutions et des notions sur lesquelles s’appuyer
3.3.1 Mandat de collection de la Bibliothèque nationale suisse
3.3.2 La loi sur le cinéma (LCin art. 2 et 3)
3.3.3 La notion d‘Helvetica
3.3.4 La notion d’UNICA
3.3.5 Le code d’éthique de la FIAF
Le Département Non-Film
3.4.1 Secteur iconographie et appareils cinématographiques
3.4.2 Secteur bibliothèque, médiathèque et documentation
3.4.3 Secteur archives (fonds privés et archives institutionnelles)
3.4.4 Secteur Dokumentationsstelle Zurich
3.4.5 Secteur conservation-restauration
Le Département Film
4. État de l’art
Méthodologie
Politique de collection
4.2.1 Définitions
4.2.2 Histoire
Les surnuméraires
Le désherbage
4.4.1 Définition
4.4.2 Histoire
4.4.3 Les différentes pratiques professionnelles
4.4.4 L’opération de désherbage
4.4.5 Les critères de désélection
4.4.6 CREW ou IOUPI
L’après-désherbage
4.5.1 Ce que l’on garde
4.5.2 Ce dont on se sépare
4.5.2.1 Échanges et transferts entre collectivités publiques
4.5.2.2 Les plans de conservations partagés
4.5.2.3 Le don
4.5.2.4 La vente
4.5.2.5 Le pilon
Et dans le monde des archives ?
5. Entretiens avec d’autres institutions et échanges d’e-mail
Méthodologie
Exemples de traitement des surnuméraires dans les différentes institutions
Les critères de désherbage
Comment se séparer d’un bien
6. Questionnaire sur les surnuméraires
Méthodologie
Analyse des résultats
6.2.1 Les institutions concernées
6.2.2 Le nombre de surnuméraires conservés
6.2.3 Les typologies des surnuméraires conservés
6.2.4 Les critères de désélection
6.2.5 Le désherbage
Biais observés
7. Politique en matière de surnuméraires à la Cinémathèque suisse
Selon le règlement d’application de la politique de collection
Entretiens avec les Départements Film et Non-Film
7.2.1 Film
7.2.2 Non-Film
8. L’exemple des dossiers de presse
Définition
Histoire
Conditionnement
9. Réflexions et propositions de critères
Méthodologie
Pré-tri
9.2.1 La quantité de surnuméraires à conserver
9.2.1.1 Les surnuméraires suisses
9.2.1.2 Les surnuméraires étrangers
9.2.1.3 Récapitulatif sous forme de schéma
9.2.2 La nature des surnuméraires
Les critères retenus
9.3.1 Les critères prioritaires
9.3.1.1 L’état physique du document
9.3.1.2 La nationalité du document
9.3.1.3 La langue utilisée dans le document
9.3.1.4 L’ancienneté du document
9.3.1.5 La numérisation du document
9.3.2 Les critères secondaires
9.3.2.1 Le format du document
9.3.2.2 L’intérêt pour la recherche
Les étapes de la sélection
9.4.1 Étape 1 : La comparaison
9.4.2 Étape 2 : Le traitement
9.4.3 Étape 2 : Critères pour les surnuméraires
Test des schémas
Propositions pour le désherbage
9.6.1 Réflexions sur la vente
9.6.2 Réflexions sur le don
9.6.3 Recommandations
Proposition d’application pour les autres secteurs
10. Conclusion
Bibliographie
Annexe 1 : Mandat concernant les dossiers de presse
Annexe 2 : E-mail type en français et en anglais
Annexe 3 : Guide d’entretien
Annexe 4 : Questionnaire Lime Survey
Annexe 5 : Sélection des critères
Annexe 6 : Exemple de bordereau d’élimination

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