Réalités du monde rural aujourd’hui

Diversité des territoires ruraux

Définir le « fait rural » 

La ruralité en question
Le rural a longtemps été défini en opposition à l’urbain, par une approche en négatif : ce qui n’est pas urbain est rural et non pas l’inverse. Toutefois cette définition du monde rural est aujourd’hui dépassée, puisque s’affirment progressivement les complémentarités et les interdépendances entre ces espaces dits urbains et ruraux. En effet, avec l’avènement de la mobilité, les échanges se multiplient entre ces territoires qui trouvent, l’un dans l’autre, les fonctions qui leur manquent. Les complémentarités villes – campagnes s’expriment notamment par l’attraction des villes pour l’emploi, l’éducation (lycées et grandes écoles), les achats tandis que le rural devient lieu d’habitation principale ou secondaire, de villégiature, de détente pour les habitants des villes, ainsi que lieu de sens ou de mémoire induit par la patrimonialisation de la campagne, des paysages et de la nature. Le phénomène de périurbanisation à l’œuvre depuis les années 1960 provoque l’imbrication de communes rurales et urbaines et ainsi « l’intégration » d’une partie de la campagne dans la ville. Mais qu’est ce que le rural (ou l’urbain) aujourd’hui ? Tout d’abord notons que la définition de l’urbain se rapporte encore dans de nombreux pays à un seuil de population associé à un critère d’agglomération, fluctuant selon la densité des pays et variant, à titre d’exemple, de 200 habitants en Scandinavie à 50 000 au Japon. Cette notion est donc mouvante et adaptée à chaque contexte local. Ainsi selon Robert CHAPUIS , « l’espace rural se caractérise par une densité de population relativement faible, par un paysage à couverture végétale prépondérante (champs, prairies, forêts, autres espaces naturels), par une activité agricole relativement importante, du moins par les surfaces qu’elle occupe ».

La notion de ruralité est, quant à elle, récente puisqu’elle a moins d’une vingtaine d’années mais elle fait référence à un « fait rural » qui trouve son origine avec les premières sociétés humaines. Cette notion en pleine évolution est controversée d’autant que les modes de vie urbain et rural (grandement accélérée avec la généralisation de la télévision) tendent à s’homogénéiser. Cependant, si les modes de vie se rapprochent, le terme de ruralité trouve sa signification en opposition au concept d’urbanité que caractérisent les phénomènes de métropolisation et d’agglomération.

Définir l’espace rural
La définition d’une commune rurale de l’INSEE ne s’est pas encore affranchie de la première définition de 1846 (commune < 2000 habitants = commune rurale) toutefois une nouvelle nomenclature a été élaborée. Depuis 1996, l’INSEE a déterminé un espace à dominante rurale (EDR) qui concernait, en 1999, 58,9 % du territoire pour 10,5 millions d’habitants seulement. Selon cette nomenclature spatiale, l’espace à dominante rurale est là encore défini en tant que négatif de l’espace à dominante urbaine, ce dernier regroupant les pôles urbains, les couronnes périurbaines et les communes multipolarisées. En raison de l’inadéquation de la nomenclature selon la version revue en 2002 pour l’étude des espaces ruraux isolés, nous nous référerons donc à la version initiale (1998), qui distinguait en quatre sous-types les territoires ruraux que sont :
➤ le rural sous faible influence urbaine : unités urbaines ou ensemble de communes rurales appartenant à l’espace à dominante rurale, qui ne sont pas pôle rural et dont 20 % ou plus des actifs résidents travaillent dans des aires urbaines ;
➤ les pôles ruraux : unités urbaines ou ensemble de communes appartenant à l’espace à dominante rurale, offrant de 2 000 à 5 000 emplois et dont le nombre d’emplois offerts est supérieur ou égal au nombre d’actifs résidents ;
➤ la périphérie des pôles ruraux : unités urbaines ou ensemble de communes rurales appartenant à l’espace à dominante rurale, n’étant ni pôle rural, ni sous faible influence urbaine, et dont 20 % ou plus des actifs résidents travaillent dans les pôles ruraux ;
➤ le rural isolé : unités urbaines ou ensemble de communes rurales appartenant à l’espace à dominante rurale, n’étant ni pôle rural, ni sous faible influence urbaine, ni périphérie des pôles ruraux. Regroupant 4,9 % de la population sur 23,9 % du territoire métropolitain en 1999, les 6461 communes appartenant au rural isolé se caractérisent tout particulièrement par leur faible densité (22 hab./Km² en moyenne).

Malgré leur diversité, trois traits majeurs caractérisant les territoires ruraux en 1999 peuvent être identifiés :
➤ l’importance et la sur-représentativité des retraités, qui sont une fois et demie plus fréquent dans l’EDR que dans l’espace à dominante urbaine (EDU) ;
➤ le faible poids des agriculteurs, qui ne représentent plus que 8,6 % de la population active de l’EDR ;
➤ la sur-représentation rurale des ouvriers, particulièrement les non-qualifiés.

Cependant, la définition du rural demeure floue puisque l’espace à dominante urbaine (1999) contient plus de 13 000 communes rurales selon la première définition (7,7 millions d’habitants) tandis que l’espace à dominante rurale contient près de 1 400 communes urbaines (3,9 millions d’habitants). L’intégration de la campagne dans la ville semble donc réciproque. L’espace à dominante rurale est ainsi très divers. Dans le cadre de cette étude nous nous intéresserons tout particulièrement aux communes situées dans le rural isolé, qui sont les plus fortement marquées par les problèmes de déclin cumulé et de faible densité.

Les nouvelles fonctions de l’espace rural

Le monde rural a fortement évolué ces cinquante dernières années. Avec l’instauration de la PAC et la révolution agricole, le monde agricole n’est aujourd’hui plus qu’une des sphères du monde rural qui s’affirme également comme industriel et, de plus en plus, tertiaire. Bien que caractérisant l’usage principal des sols, les activités agricoles jouent aujourd’hui un rôle secondaire dans l’économie locale. En effet, entre 1970 et 2005, la population active agricole, soit le nombre de travailleurs salariés ou indépendants ayant pour activité principale l’agriculture, a été divisée par trois pour atteindre en 2005, 894 000 personnes. Elle représente moins de 4% de la population active totale, contre 13 % en 1970 mais présente une forte variabilité locale. Notons cependant le poids relativement important des actifs agricoles parmi les actifs du rural isolé (12,11 % en 1999).

Espace de production de ressources primaires par définition, de nouvelles fonctions sont aujourd’hui attribuées à l’espace rural, il s’agit des fonctions :
• résidentielle, qu’alimente l’étalement urbain, la croissance des résidences secondaires et l’attractivité renouvelée du cadre de vie ;
• récréative et touristique, avec la patrimonialisation des savoir-faire et de l’architecture rurale et la croissance continue du tourisme « vert » ;
• de nature, en tant que patrimoine commun à préserver et à faire partager : elle concerne particulièrement la protection des ressources naturelles, le maintien de la biodiversité, la protection contre les risques naturels, le maintien des aménités et du cadre de vie.
• tandis que la fonction de production se diversifie : démarche de qualité et labellisation agricole, diversification agricole et agri-tourisme, développement du secteur tertiaire et notamment touristique, renforcement des secteurs industriels (Pôle d’excellence rural).

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Table des matières

Avant-propos
SOMMAIRE
Introduction
I. Réalités du monde rural aujourd’hui
1. Diversité des territoires ruraux
1.1 Définir le « fait rural »
1.2 Hétérogénéité et enjeux de l’espace rural
2. Evolutions, perceptions et attraits des territoires ruraux
2.1 Des phénomènes migratoires à la faveur des espaces ruraux
2.2 Analyse des flux migratoires
2.3 Typologie des territoires et attractivité
2.4 Typologie des migrants
2.5 Problèmes d’intégration
2.6 Vaste potentiel migratoire
II. Des politiques d’accueil en réponse aux problèmes
1. Caractéristiques et diversité des politiques d’accueil
1.1 Définir les politiques d’accueil
1.2 Accueil : concept et priorités
1.3 Les publics cibles
1.4 Les acteurs de l’accueil
2. Une mouvance évaluative
2.1 Des approches comparatives non concluantes
2.2 Peu de moyen ni d’outil
2.3 Une efficacité contestée
2.4 Une efficience parfois remise en cause
2.5 Concurrence relative entre les territoires
III. Impact des politiques d’accueil sur les territoires
1. Deux approches distinctes : entre politique sectorielle et transversale
1.1 Diversité de la conscience de l’accueil
2. Forces et faiblesses de ces politiques
2.1 Porte ouverte à l’expérimentation et à l’innovation
2.2 Des partenariats et des réseaux
2.3 Multiplication des acteurs
2.4 La force du réseau plutôt que le guichet unique
2.5 Un enjeu sans moyen dédié
3. Quand l’accueil prend à cœur le projet de territoire
3.1 Une politique partagée lorsqu’elle est transversale
3.2 Une politique empreinte de modernité
3.3 Rôle structurant de la région et des départements
3.4 Amélioration des capacités d’ingénierie des territoires
4. Une politique qui tend à s’institutionnaliser
Conclusion
Glossaire
Bibliographie Générale
Annexes

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