Rapport de l’Homme à la nature

Rapport de l’Homme à la nature 

La nature, des significations multiples et complexes

Commençons dans un premier temps à nous intéresser à la Nature. Ce mot est connu de tous, existe dans toutes les cultures modernes mais renvoie pourtant à des interprétations différentes. Il est important d’étudier ses significations tant il est riche et véhicule des notions complexes. Jean-Marc BESSE distingue deux approches principales:

Signification métaphysique de la nature : 

Une première formulation nous vient de l’antiquité grecque, avec trois directions d’interprétation:
♦ La nature comme profusion spontanée, ressource de l’être. C’est ce qui naît, renaît éternellement, ce qui croit, ce qui est à l’origine et permet le devenir.
♦ La nature comme fondement substantiel des êtres, sentiments et actions. Cette vision se rapporte à l’interne. C’est cette nature qui fait que l’on est ce que l’on est et ce pourquoi on tend vers tel ou tel comportement ou finalité. C’est sur cette notion que repose la différence entre le naturel et l’artificiel. La nature possède ses caractéristiques en son sein ainsi que les principes même de sa transformation tandis que l’artificiel subit ces dernières, « Est naturel ce qui possède en soi son principe de mouvement et de repos ». Aristote Nous pouvons également y voir le fondement de l’opposition entre liberté et servilité. La liberté réside alors dans l’absence de toute contrainte, toute influence extérieure.
♦ La nature comme finalité, orientation vers un type, une norme interne à réaliser, définissant une limite implicite à ne pas dépasser. La nature peut ainsi être vue comme le siège de la vérité profonde de l’être : « la nature est comprise fondamentalement comme lieu de l’expérience, comme fondement des expériences humaines, comme ce à quoi l’homme doit avoir rapport pour s’orienter ; la nature est le domaine et la ressource du sens». J marc Besse Lorsque l’on touche à la métaphysique, on n’est jamais bien loin de tout ce qui se rapporte à la religion et aux idéologies. Et il apparaît en effet que la religion, quelle qu’elle soit ait tissé un lien particulier avec la nature. Celui-ci diffère cependant suivant les croyances. Les religions monothéistes ont davantage placé l’homme au centre du dogme, reléguant la nature dans une stature subordonnée.

Certaines croyances – majoritairement tribales (amérindiennes, africaines, papoue, inuit) comme l’animisme, le shamanisme ou le shintoïsme – en revanche sacralisent véritablement la nature en lui conférant une âme, une volonté et un dessein. Il est intéressant de noter que ces peuples sont (à la base) très proche de la nature, vivent en harmonie avec elle, ce qui correspond en réalité à un rapport ancestral loin du modernisme que nous détaillons dans le paragraphe suivant.

La déesse Gaïa dans la mythologie grecque est un bon exemple de ce type de représentation de la nature puisqu’elle symbolise la « Terre-Mère ». Elle apparaît à la fois comme la source de toute vie, notamment des races divines, mais aussi de monstres dévastateurs. Elle est ainsi l’allégorie de cette force capable à la fois de créer la vie, magnifique et divinement ordonnée mais aussi cette organicité incontrôlable, ce foisonnement chaotique. L’écologiste anglais James Lovelock fonde d’ailleurs une thèse appelée l’hypothèse Gaïa (appelée également hypothèse biogéochimique) en 1970, selon laquelle la Terre serait « un système physiologique dynamique qui inclut la biosphère et maintient notre planète depuis plus de trois milliards d’années, en harmonie avec la vie » . L’ensemble des êtres vivants sur Terre serait ainsi comme un vaste organisme, réalisant l’autorégulation de ses composants, en vue de favoriser et maintenir la vie. Thèse bien sûr très contestée puisqu’elle confère en quelque sorte une « âme » ou en tout cas une volonté intrinsèque à la Terre.

Signification technoscientifique de la nature

Tout d’abord concernant le contenu de la nature, cette définition renvoie aux relations qui existent entre les choses, les phénomènes. Elle est en cela davantage relativiste que substantialiste et s’inscrit dans le courant des sciences descriptives et de la phénoménologie. On envisage donc moins la nature comme un tout que comme un enchevêtrement de phénomènes. Elle n’apparaît plus comme cette force, presque mystique, à la naissance de toute chose mais comme le système de phénomènes et les lois régissant leur succession et leur agencement.

Concernant ensuite la finalité de la nature (dans l’optique de son utilisation, de son exploitation), celle ci est considérée comme pur objet, subordonnée à l’homme, comme espace d’application et d’aménagement. Pour ARISTOTE, la plante et l’animal ne sont que des moyens pour l’homme. Il est intéressant de voir qu’en fait ces différentes définitions renvoient inextricablement aux relations de l’homme avec la nature. A la différence de la conception métaphysique, la liberté réside ici dans le fait de pouvoir s’affranchir de la nature, la modifier, comme pouvoir d’initiative et de bouleversement de l’ordre établie. Rousseau explique d’ailleurs que c’est cette capacité de la raison humaine qui le distingue de l’animal et de son instinct, dicté par la nature : « la volonté parle encore lorsque la nature se tait ». La nature est alors vue comme l’éternelle répétition du même alors que la liberté permet de s’écarter de la règle, de cette même norme intrinsèque à notre première définition. Nous touchons encore une fois ici à la grande question qu’est la relation de l’Homme à la nature. C’est en effet l’un des facteurs qui incitera l’Homme à vouloir constamment et de mieux en mieux maîtriser la nature. Nous aborderons cette question plus largement dans la partie suivante. Nous assistons bien là à une transformation fondamentale de la perception et de la compréhension de la nature, puisque l’expérience moderne de la nature exige une abstraction, ce n’est plus ce qui nous est offert, ce qui est, mais ce que l’on peut étudier, ce que l’on peut expliquer.

Apparaît cependant parallèlement (après le 18ème siècle) une représentation moderne du paysage en tant qu’objet esthétique, de tableau. Qui nécessite à l’inverse, un détachement de toutes les composantes utiles de la nature. L’art compense en quelque sorte les concepts scientifiques et philosophiques modernes qui échouent à dépeindre la nature comme un ensemble (cosmos). La nature est appréhendée alors dans tout son ordre, dans sa totalité, grâce à la sensibilité. C’est bien ici le sentiment qui est au cœur de cette différence de perception et de conception. Nous verrons par la suite que la nature renvoie l’homme au monde sensible et primale et que la rationalité cartésienne est alors reléguée au second plan.

Ainsi, même si il est vrai que la nature dite « vierge » – c’est-à-dire vierge de toute action de l’homme, de tout stigmate de sa présence ou de ses activités – n’existe quasiment plus: « Si quelque chose est dit sur la nature, alors ce n’est déjà plus la nature ». La nature existe tout de même bel et bien. Et même les rosiers plantés bien contentieusement sur le parterre des pavillons résidentiels à renfort d’engrais et d’arrosage automatique sont naturels dans ce sens qu’ils sont animés par une force vitale qui échappe au contrôle de l’homme.

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Table des matières

Introduction
Partie 1 : Définitions et termes de la recherche
1. Rapport de l’Homme à la nature
2. Implication et engagement pour la protection de la nature : Divers profils et des démarches polymorphes
3. Présentation de l’objet de la recherche
Partie 2 : Positionnement théorique et choix méthodologiques
1. Références théoriques
2. Méthode
Partie 3: Analyse des résultats
1. L’échantillon des adhérents interviewés
2. Le protocole d’analyse des entretiens
3. Analyse des discours
Conclusion
Bibliographie

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