Rappel sur le PRG

Le pityriasis rosé, décrit par Mr Camille Melchior Gibert en 1860, est une dermatose éruptive subaiguë ou chronique, bénigne et spontanément résolutive (1). Pityriasis signifie fine squame et rosé traduit sa coloration rose. Son diagnostic clinique est facile, sauf dans les formes atypiques, très diverses mais rares. Son étiologie n’est pas établie mais semble être infectieuse, d’origine virale.

C’est une infection cosmopolite. Il a été rencontré en Europe, Amérique, Afrique (3), Singapour (4), Turquie (5), Hong Kong (6) et Burkina Faso (1). Il est favorisé par la saison chaude et sèche en Australie, en Inde et Malaisie.

Cette dermatose mal connue antérieurement, est actuellement très courant dans le monde entier; elle a été évaluée à 2% des consultations dermatologiques à l’échelle mondiale (7) et dévient de plus en plus fréquente (8). Une augmentation du taux de prévalence a été rapportée en Ouganda (7). Le diagnostic positif se fait par la clinique. Cependant le Pityriasis Rosé de Gibert (PRG) se présente sous forme de différents aspects cliniques pouvant errer le diagnostic et induire des complications par des traitements inappropriés. C’est ce que nous avons constaté chez la plus part des malades référés dans le service de Dermatologie du Centre Hospitalier Universitaire de Mahajanga (CHUM).

RAPPEL SUR LE PRG 

DEFINITION 

Le PRG est une dermatose érythémato-squameuse, éruptive subaiguë ou chronique, fréquente, bénigne et spontanément résolutive (1). Elle se caractérise par l’apparition d’une rougeur diffuse (érythème) associée à une très légère desquamation (chute de minuscules lambeaux de peau) (9,10). Son diagnostic clinique est facile, sauf dans les formes atypiques (11). Son étiologie n’est pas établie mais semble être infectieuse, L’origine virale est l’hypothèse la plus acceptée actuellement. La conduite thérapeutique doit éviter toute mesure intempestive ou inutilement agressive (2).

EPIDEMIOLOGIE 

Fréquence

Le pityriasis rosé est très courant, dans le monde entier. Toutefois, il est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes (1/1,05) (1,8). L’atteinte peut se voir à tout âge, mais surtout chez l’enfant et l’adulte jeune (75 p. 100 des cas surviennent entre 10 et 35 ans) (2, 9, 11, 12). Il n’y a pas de prédominance raciale (4,11). Le PRG est évalué à 2% des consultations dermatologiques à l’échelle mondiale (7). En Turquie, la moyenne annuelle de l’incidence est de 0,75% (8). En 2006, une augmentation du taux de prévalence a été rapportée en Ouganda (1). Le PRG est une dermatose cosmopolite.

Facteurs favorisants

Il est favorisé par la saison chaude et sèche en Australie, en Inde et Malaisie (7). En Europe, le PRG est en recrudescence à l’automne ou au printemps, parfois l’hiver, et une raréfaction en été.

D’autres facteurs favorisants ont été évoqués tels que l’atopie (2) et la notion d’infection récente. On rapporte aussi la possibilité de quelques cas survenus en série dans le milieu familial ou dans de petites collectivités ; cependant la contagiosité serait très faible. (2)

Le stress, la nervosité, les saisons de transition font aussi apparaître ou récidiver le PRG. De même les activités physiques telles que la marche et la course, ou baignade dans de l’eau chaude, peuvent exacerber l’éruption.

ETIOLOGIES

Diverses hypothèses étiologiques ont été proposées. L’origine infectieuse est de plus en plus acceptée actuellement. (12,13) L’étiologie virale longtemps suspectée devant les prodromes, le caractère saisonnier, les épidémies au sein de petites communautés et l’identification de particules virus-like dans les biopsies, a pu être rattachée récemment au virus type herpès virus humain 7 [HHV7].

Cette hypothèse virale est renforcée par l’observation des structures d’allure virale intrakératinocytaires au microscope électronique et la possibilité de transmission du PRG par des extraits de squames de plaque initiale. (17) Le caractère éruptif puis spontanément résolutif du pityriasis rosé de Gibert le classe comme étant une pathologie d’origine infectieuse, probablement virale. (14,15) Bien que la piste virale soit désormais bien admise, le choix du virus en cause ne fait pas l’unanimité dans la communauté des chercheurs (13) : les infra herpès virus humain 6 et 7 (HHV6 et HHV7) seraient impliqués, mais leurs rôles respectifs sont encore à déterminer : le HHV7 aurait le rôle prépondérant, tandis que le rôle du HHV6 est moins évident. (16) Selon F Drago et ses collaborateurs (16, 17), l’HHV7 jouerait néanmoins ici un rôle prédominant et l’HHV6 ne serait qu’un cofacteur activateur mais pour d’autres auteurs le PRG résulterait d’une double infection active par HHV6 et HHV7. (17,18) La possibilité de survenue et de récurrences de PRG lors d’une baisse des défenses immunitaires a conduit à suspecter le groupe des virus herpès, connus pour être capables de se réactiver après des périodes de latence.

DIAGNOSTIC 

Diagnostic positif 

Le diagnostic du PRG est facile et repose sur la clinique (9,19) ; il ne nécessite aucun examen complémentaire dans les formes habituelles. Les constantes biologiques ne sont pas modifiées, ou occasionnellement, de façon non significative. Le diagnostic positif nécessite la présence des 3 signes cliniques suivants (6) :
➤ le médaillon initial, avec collerette périphérique squameuse,
➤ la répartition sur le tronc et les racines des membres,
➤ l’orientation des médaillons le long des lignes de tension de la peau donnant l’aspect d’un « Sapin de Noël » .

DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS 

Le PRG peut être confondu avec plusieurs dermatoses:
✓ Le pityriasis lichenoïde chronique ou para psoriasis en goutte (19) : c’est une dermatose papulo-érythémateuse, lisse, ferme, de 5mm de diamètre environ qui quelques jours devient brune squameuse qui s’affaisse devenant une macule brune persistante. Cette éruption est disséminée sur le tronc, les membres en particulier les faces de flexion.
✓ Le pityriasis versicolore : macule hypo ou hyper chromique à surface finement squameuse à bordure régulière, de dimension variable, prédominant sur les zones séborrhéiques. (6)
✓ La dermatophytie de la peau glabre : Lésion arrondie ou circinée ou ovalaire, légèrement papuleuse d’extension centrifuge, très bien limitée, prurigineuse, avec bordure périphérique érythémato-vésiculo-croûteuse active, et centre squameux. (6)
✓ La dermatite atopique : lésion érythémato-vésiculeuse prurigineuse, bilatérale, symétrique : prédominant au niveau des zones convexes chez les nourrissons, et au niveau des plis chez l’enfant et l’adulte. (7)
✓ Le psoriasis: lésion élémentaire sous forme de maculo-papule érythématosquameuse bien limitée ; arrondie ou ovalaire ou parfois poly cyclique ; avec une topographie évocatrice.
✓ L’eczéma nummulaire : éruption érythémato-vésiculeuse faite de médaillons arrondis bien limité s au fond sombre recouvert tantôt de vésicules suintantes évoluant vers de petites croûtelles tantôt de petites squames sèches. (19)
✓ Le lichen plan : une dermatose prurigineuse, chronique, évoluant par poussée récidivante ; la lésion élémentaire et une papule ferme polygonale mesurant 1à 5mm de diamètre avec une surface légèrement plane d’aspect brillant à reflet argenté ; sur une peau foncée ces lésions sont pigmentée, sur une peau clair ces lésions sont rose violette. (19)
✓ La roséole syphilitique : petites macules de 5 à 10 mm de diamètre, arrondies ou ovalaire, séparées par des intervalles de peau saine, rosées et surtout non infiltrées, non squameuses, non prurigineuses. (30)
✓ Les toxidermies : des médicaments tels que le bismuth, les barbituriques, le captopril, la griséofulvine, la BCG thérapie peuvent provoquer des éruptions ressemblant à celles du PRG mais l’absence du médaillon initial élimine le diagnostic du PRG.

EXAMEN COMPLEMENTAIRE 

Les examens de laboratoire destiné à mettre en évidence le PRG sont inutiles : les modifications biologiques sont absentes ou non spécifiques.

C’est uniquement en cas de problème diagnostique en particulier en présence d’une forme atypique, que l’on aura recours à certains examens tels que : la sérologie syphilitique (9), l’examen mycologique, la biopsie cutanée pour étude histologique afin de discuter de nombreux diagnostics différentiels .

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Table des matières

INTRODUCTION
I. RAPPEL SUR LE PRG
1. DEFINITION
2. EPIDEMIOLOGIE
2.1. FREQUENCE
2.2. FACTEURS FAVORISANTS
3. ETIOLOGIE
4. SIGNES CLINIQUES
4.1. FORMES TYPIQUES
4.2. FORMES ATYPIQUES
5. EVOLUTION
6. DIAGNOSTICS
6.1. DIAGNOSTIC POSITIF
6.2. DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
6.3. EXAMEN COMPLEMENTAIRE
7. TRAITEMENTS
7.1. FORMES SIMPLES HABITUELLES
7.2. ERUPTIONS INTENSES
8. REMARQUE
II. METHODOLOGIE ET RESULTATS
1. METHODOLODIE
1.1. LES PATIENTS
1.2. METHODES
2. RESULTATS
III. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
CONCLUSION
SUGGESTION

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