Suggestions pour aider les jeunes mères célibataires et sa famille

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Service publics et santé

Ambinaniroa a trois centres de santé de base : CSB II Mandazaka, CSB II Sahanala et CSB II Ambinaniroa. La commune a quatre personnels médicaux dont un docteur, une sage femme et deux infirmiers travaillant dans ces CSBII. Il y a également un dispensaire privé dont s’occupent les sœurs. Cela signifie donc 1,89 agent pour 10 000 personnes.
Dans ce lieu, on rencontre des Médecins traditionnels dont 31 guérisseurs et 22 matrones. La population a le choix, de consulter le médecin à l’hôpital ou bien consulter les médecins traditionnels.

L’éducation

Dans le cadre de l’éducation, il y a 19 EPP et trois 3 écoles primaires privées à Ambinaniroa, un CEG et deux 2 collèges privés. Malheureusement, malgré la présence d’EPP dans chacun des Fokontany, le taux brut de scolarisation est faible de 12,3 % en 2004. D’après les renseignements venant de la Mairie, le niveau d’instruction de la population est très faible, plus de 50 % de la population est analphabète et dix personnes seulement ont le diplôme de baccalauréat et trois sont diplômés de l’enseignement supérieur. C’est tout à fait le contraire pour les autres communes du district d’Ambalavao dans lequel les intellectuels sont nombreux.
L’éducation constitue aussi donc un problème car on ne peut pas se développer sans être éduqué, l’éducation est aussi la base du développement.

Culture et Religion

Cette société est riche en culture car elle rassemble les différentes us coutumes venant de presque toutes les ethnies de Madagascar. Les ethnies existantes à Ambinaniroa sont : Antandroy, Betsileo, Bara, Merina, Tsimihety, Sakalava, Antaisaka, Tanala, Antaimoro, Antanosy, Sihanaka, Mahafaly, Makoa, Bezanozano. Du fait que les Antandroy et Betsileo sont en grand nombre, leurs cultures dominent dans la société. C’est le cas du JIHE, l’enterrement Betsileo.
Mais il y a aussi, des cultures que presque toutes les ethnies pratiquent comme la circoncision, l’exhumation, le mariage, le tolon`omby etc. Ainsi que le respect des tabous de la région interdisant la culture du pois de terre ou voanjobory, le séchage des produits sur la natte et surtout de parler le langage Merina dans certaines localités comme la colline de Mandazaka, et certaines rivières sont défendues pour la baignade.

Religion

Certains gens pratiquent à la fois la religion traditionnelle et la religion chrétienne. Les catholiques, suivi des protestants sont en grand nombre, viennent ensuite les sectes qui sont : Rhéma, Jesosy Mamonjy, Témoin de Jéhovah.
Selon le prêtre de l`église catholique, En général 10% de la population seulement sont pratiquants, parmi les 75% qui ne vont pas à l’église le dimanche, environ 50% ne sont pas des croyants. (Ce sont surtout les Antandroy)

Loisirs et centre culturel

Les loisirs des jeunes à Ambinaniroa sont surtouts le sport (Basket, foot) et la vidéo. Dans chaque Fokontany il y a au moins deux vidéos.
Comme centre de lecture il y a une bibliothèque CLIC (ou Centre de Lecture d’Information et de Communication).

Politique

Le parti politique dominant à Ambinaniroa est le TIM qui est le parti du gouvernement actuel. Sur le point de vue politique les paysans ont peur de l’Etat et respectent les dirigeant locaux.

Sécurité

L’insécurité règne à Ambinaniroa, il s’agit surtout du vol de zébus et différents crimes et assassinats. Chaque année il y a au moins une personne tuée. On parle même du “ TEXAS ” en référence au western dans lesquels tout est permis. Quand on est en colère, on cherche directement à tuer quelqu’un par une arme ou bien d’autres moyens.
Dans la plupart des cas la raison qui pousse les gens à tuer quelqu’un est une affaire conjugale et les habitants y sont habitués. Il y a un poste avancé de Gendarmerie mais les gens n’ont pas peur de la prison, l’important pour eux c’est d’avoir réussi à soulager leur douleur en prenant en main la vengeance.
L’insécurité est donc un problème majeur de la population, chaque jour on risque la mort si jamais nous avons fait ou dit quelque chose qui a choqué quelqu’un d’autre ; pourtant sans sécurité un développement est inimaginable.

CADRE THEORIQUE

Dans ce chapitre, nous développerons le cadre théorique du sujet. Afin d`avoir plus de connaissances sur les questions liées à notre thème nous allons parler des généralités sur la sexualité, la puberté, la culture, le mariage, la famille et la planification ainsi que la conception malgache des mères célibataires et de l`enfant.

Notions sur la sexualité

La sexualité est un sujet intime qui est plus exprimé en ville qu’en milieu rural. C’est aussi le cas de la commune rurale d’Ambinaniroa, dans la plupart des cas, la discussion liée à la sexualité reste un sujet tabou. Pourtant la manifestation de la sexualité est fréquente dans la vie quotidienne. Sur ce, l’éducation sexuelle est impossible à part l’expérience de l’individu lui-même. En général, en milieu rural une fille commence à avoir un petit copain à l’âge de 12 ans ; et souvent, elle sort avec une personne plus âgée dont le but est seulement d’ avoir une relation sexuelle avec elle ; cela affirme l’idée de Freud sur le but de l’amour sensuel qui est juste un acte sexuel.7 A cause de l’insuffisance de connaissance sur la sexualité à l’âge de la puberté, c’est-à-dire l’âge de procréer, la plupart des adolescentes subissent des grossesses indésirables.
L’acte sexuel est un instinct naturel qui pousse les sexes opposés mâle et femelle à s’unir par le biais d’un rapport sexuel, cela afin d`assurer la progéniture et surtout pour le plaisir. C’est pendant la période de l’adolescence que l’individu découvre sa capacité sexuelle mais selon Freud la sexualité a un caractère inné, il utilise le mot “ sexualité infantile ” pour désigner cela.
“ L’instinct sexuel ne pénètre pas dans l’enfant à l’époque de la puberté (comme, dans l’Évangile, le diable pénètre dans lesporcs. L’enfant présente dès son âge le plus tendre les manifestations de cet instin ct, il apporte ces tendances en venant au monde, et c`est de ces premiers germes que sort au cours d` une évolution pleine de vicissitude et aux étapes nombreuses, la sexualité acte normale de l’adulte.”8
La sexualité n`apparaît donc pas brusquement à lapuberté mais existe déjà dès l’enfance. Et cet instinct se développe au furet à mesure où l’enfant grandit et se manifeste normalement comme étant celui de l’adulte à partir de l’adolescence.
Comme la sexualité est un sujet tabou dans la famille malgache, il est donc impossible d’entendre une discussion très détailléeliée à la sexualité. La société malgache cache donc la sexualité en évitant d’en parler.
Pourtant le mysticisme dont chacun essaie d’envelopper la sexualité ne résout pas, les problèmes permanents qu’il pose9 à l’exemple du phénomène des mères célibataires. Cela montre l’importance de la communication, et la discussion liée à la sexualité à la maison et dans la vie quotidienne.
TIECHE Maurice est du même avis : “ Je ne crois pa s me tromper en découvrant, à l’origine de malaise qui s’empare de nous dès que nous avons à parler de la sexualité, une déviation fâcheuse de notre propre éducation de nos complexes physiques et moraux non résolus.
Nous attachons en effet, une idée de laideur, de bassesse et de péché à tout ce qui concerne la perpétuation de la vie. Il s’ensuit que l’être humain, s’accommodant en général fort bien de cette imperfection, et n’étant pas porté par nature à la faire disparaître, se sent coupable del’accepter avec tant de désinvolture. S’il s’en inquiète, c’est moins pour la supprimer que pour imposer le maximum de discrétion. C’est de là que provient toute la question.
L’usage mal placé et l’abus de la fonction de reproduction revêtent toujours un caractère d’exceptionnelle gravité. C’est sans doute la raison pour laquelle nous essayons inconsciemment de lâcher l’existence de ce tte fonction à nos enfants ainsi de les préserver de tomber dans les mêmes égarements que nous y sommes tombés nous même.” 10
Nous pouvons déduire que c’est notre considération de la sexualité qui nous pousse à ne pas l’aborder et c’est aussi le cas des parents qui éprouvent beaucoup de gène à en parler.

La puberté

La puberté c’est la période où l’on passe de l’état d` enfant à celui d’adolescence. Il n’y a pas d’âge fixe pour la pube rté ça dépend des gens, en général elle débute à 12 ou 16 ans, mais plutôt chez les filles que chez les garçons.
C’est un moment plus difficile à gérer pour l’adolescent que pour les parents car l’adolescent subit des changements au niveau de son corps : apparition des boutons et des poils, transpiration plus que d’habitude, augmentation du volume des seins et le début des règles pour les filles, apparition de moustache et de barbe et la voix qui mue pour les garçons.
A part ce changement physique, l’adolescent subit aussi un bouleversement psychique. Sur ce, on rencontre également un changement des comportements : l’adolescent se rend bien compte qu’il est entrain de changer pour devenir grand alors il se comporte comme s’il avait la même indépendance que ses parents. C’est pourquoi dans cette période les adolescents ont l’habitude de contrer leurs parents et de faire des bêtises.
La puberté est aussi la période où le désir sexuel et l’amour pour une personne de sexe opposé apparaissent et où l’individu découvre sa capacité sexuelle.
Si la puberté s’est mal passée, cela peut avoir des conséquences sur l’individu. Ce plutôt sur le plan psychologique que sur sa vie en général. Sur ce, nous pensons que cette période est plus difficile pour les filles car c’est aussi la période où leur corps est prêt à recevoir un bébé et à la m oindre inattention elle peut être enceinte. En général, en Afrique, pour les filles, l’adolescence est la période pendant laquelle elles doivent être préparées au mariage et à la grossesse. A part les crises d’adolescence, il y a aussi les problèmes de la difficulté de l’ajustement social que l’enfant peut être appelé à faire.

La préadolescence

La préadolescence se manifeste par un trouble psychologique. A la découverte de son nouveau corps l’enfant subit des troubles émotionnels. En se rendant compte de la transformation de son corps qui se rapproche de celui des adultes, l’enfant se comporte comme étant indépendant.

L`adolescence proprement dite

C’est la période pendant laquelle la curiosité et al capacité intellectuelle de l’adolescent se développent de plus en plus et il s’intéresse davantage sur son devenir. C’est aussi le moment où il découvre l’amour.

La phase de maturation

C’est la période qui marque la fin des crises pubertaires. C’est le moment où l’adolescent devient de plus en plus mature et commence à avoir sa vraie identité. C’est d’ailleurs le moment entre l’adolescence et l’âge adulte.

Conception de la puberté chez les Betsileo d`AMBALAVAO

Chez les Betsileo la puberté se divise en deux parties :
– Le Somandrara11 est un mot utilisé pour designer les adolescentes qui sont encore célibataires. Il est aussi utilisé pour décrire le passage à l’adolescence caractérisé par la transformation du corps de l’adolescente (apparition des seins, des règles). C’est donc la période de la manifestation extérieure de la puberté. A partir de ce moment l’adolescente est considérée comme étant mûre et on l`appelle Somandrara. C’est le signe extérieur qui montre que la fille n’est plus une petite fille et qu’elle est prête à se marier.
Cette phase n’a pas vraiment d’importance pour les parents mais elle ne se passe pas totalement inaperçue. Les parents ne considèrent pas le passage de l’enfant en “ Somandrara ” comme une manifestation de la puberté en son sens exact du terme. De ce fait ils ne se précipitent pas encore de parler des sujets liés à la sexualité à l’adolescente. Dans la plupart des cas les mères indiquent à leurs filles juste ce qu’il faut faire sans encore entrer dans les détails en expliquant la signification de la puberté.
– La période de FIALATSAKANA12: c’est la période de crise pubertaire. C’est le moment où l’adolescente traverse des crises psychologiques et les expriment extérieurement. Nous pouvons dire que chez les Betsileo, cette étape est considérée comme la véritable phase pubertaire car c’est ici que les parents s`inquiètent et interviennent en aidant leurs enfants à sortir de cette crise. Les crises se manifestent différemment chez les adolescentes : rire, pleurs, maladie, silence, fureur, timidité, elles aiment sortir sans direction, ne raisonnent pas, font des bêtises, ne respectent pas les parents, etc.
Les différentes interventions des parents :
– Il y a ceux qui vont consulter les médecins traditionnels (Ombiasy)
– Il y a ceux qui utilisent les moyens adoptés par les ancêtres :
– On demande à la fille de chercher quelque chose dans une natte enroulée qui ne contient rien et quand elle ne trouve rien la dedans elle est furieuse du mensonge et sera guérie à l’instant même.
– On demande à la personne de prendre un « saronakarona » dès qu’elle le tient, on le met sur sa tête comme un ch apeau, elle sera surprise et sera guérie.
– On demande à son frère de mettre de l’eau froide dans la bouche et quand la fille est concentrée à faire quelque chose, le frère
jette l’eau de sa bouche sur le visage de sa sœur e t s’enfuit loin. En étant surprise et furieuse à la fois, la fille se met à sa poursuite et quand elle se calme, on avoue que c’est pour l’aider à se débarrasser de ses crises pubertaires. Le fait d’intervenir de cette façon est appelé « MANALA SAKANA » ou se débarrasser de la cr ise pubertaire.
Sur ce, les parents n’ont plus besoin de parler ou de discuter avec l’adolescente sur les questions liées à la sexualité qui est d` ailleurs un sujet tabou.
– Il y a également des parents qui décident seulement d` en parler avec la fille, de parler avec leur fille. En général les sujets évoqués sont très limités et ne touchent pas directement al sexualité.

Généralités sur la culture

A part le milieu familial, le milieu extérieur joue un rôle important dans la socialisation d’un individu. Il détermine aussi donc le caractère et la personnalité de quelqu’un. En plus, pendant l’adolescence, l’enfant s’ouvre de plus en plus au monde extérieur, apprend à entrer en relation avec ses amies, à connaître les normes et les valeurs de la société à laquelle il appartient.
Ainsi, le groupe, l’association, l’école, le milieu ambiant en général contribue à son individualisation et ce qu’il vit au sein de la société influence son comportement.
Selon Amadou Mahatar M`Bow, ancien directeur général de l’UNESCO “ La culture aux sens large du terme, m’apparaît comme ’ensemble de traits distinctifs, spirituels, intellectuels, matériels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social. Sur le plan individuel, elle exprime la dimension spirituelle de l’homme, somme de ses croyances, de son savoir, de son expérience, de sa sensibilité. La culture est ainsi le facteur essentiel de la perception que chaque personne a d’elle, de sa société et de celle des autres, elle est la source première de ses motivations, de ses choix, de sa créativité, et de ses actions. ”13
La culture affecte le comportement et la perception des choses d’une personne. D’un coté, le comportement d’une personne ne prend sens que rapporté à celui du groupe social auquel elle appartienne. D’un autre coté, le comportement social n’a de réalité qu’une fois incarnée dans lesconduites individuelles. Il n’y a pas donc de différence entre comportement individuel et comportement social.

Le marché d’Ambalavao

Selon le dictionnaire Larousse : “ Le marché signifie un lieu public en plein air ou couvert où des commerçants vendent des marchandises, aussi le marché signifie, une réunion périodique dans une localité ou un quartier d’une ville, pour la vente de marchandises. ”
Dans le district d’Ambalavao ; le marché a une grande importance non seulement pour sa fonction économique puisqu’il constitue le lieu d’échanges de l’offre et de la demande. Mais les marchés d’Ambalavao sont aussi des lieux de rencontre. Le grand marché de la commune urbaine d’Ambalavao se déroule le mercredi ; et c’est une occasion pour les hommes et les jeunes femmes des milieux ruraux de se rencontrer. La plupart des jeunes s’en vont pour rencontrer quelqu’un juste pour une aventure d’une journée ou de quelques jours. Il est à noter qu’on rencontre ce phénomène dans tous les marchés d’Ambalavao y compris à Ambinaniroa.
Partout, les manières de séduction sont les suivantes :
Si un homme repère une jeune femme qui lui plait, sans la connaître, il se permet de prendre sa main et l’attire de force vers lui, il n’y a pas encore de discussion, l’homme relâche un peu la main de la je une fille qui est un signe d’avance, et si elle est intéressée, elle ne retire pas sa main et fait semblant de refuser, c’est là que le mouvement commence. Les deux personnes s’attirent l’une vers l’autre, la fille fait semblant de partir et l`homme l`attrape sans retirer sa main en proposant des offres, de l’argent ou bien des cadeaux. Cet acte continue jusqu’à ce que les deux personnes arrivent à une attente. Normalement selon la loi cet acte est classé comme une atteinte à la pudeur mais puisque c’est une coutume reconnue par la société elle peut donc se perpétuermalgré la force de la loi au sein de cette société. La relation est juste temporaire, c’est juste une aventure pour l’homme, c’est la même chose pour la femme seulemen t elle gagne de l’argent.
L’existence d’argent nous conduit à définir la prostitution : “ La prostitution est un acte par lequel une personne consent à des rapports sexuels contre de l’argent. Elle est dite sous le terme technique de travail de sexe. ” 14. Dans l’Encyclopédie elle est définie comme étant : “ le commerce qui, moyennant un prix déterminé, s’offre à servir des partenaires en vue de rapports sexuels et une clientèle prête à payer ce prix en échange de leur service. ” 15
En se référant à ces définitions, ce qui se passe au marché d’Ambalavao peut être considéré comme une sorte de prostitution car il y a le fait d’échanger un rapport sexuel contre de l’argent. Mais ça ne l’estpas aux yeux de la société car la finalité et l’objectif ne sont pas les mêmes. En outre il s’agit d’une culture partagée par tous les membres de la société. Dans la vie quotidienne les gens sont occupés à leur travail, et le jour du marché est un moment de détente. Les parents ne sont pas contres les enfants qui vont au marché pour des rencontres. Les mères ont aussi passé par là quand elles étaient jeunes et les pères de familles ont toujours le droit de s’y rendent même en étant mariés.
Selon l’histoire, autrefois le “ FILANA AMPELA”16ou séduction d’une jeune fille n’exigeait pas de l’argent ou bien des cadeaux bien définis ; c’était juste une marque de satisfaction que l’homme donne à la femme après une aventure et témoigne du fait que les deux personnes sont satisfaites du plaisir obtenu lors de cette aventure. Dans ce cas, la femme a le choix de sortir avec celui qu’elle aime vraiment sans l’influence de l’argent. Mais actuellement, le besoin accru d’argent pour des différentes raisons poussent les jeunes femmes à marchander et les hommes à proposer des offres pour faire accepter les femmes qu`ils désirent. Nous pensons que l’existence des opérateurs économiqueset la circulation de beaucoup d’argent dans cette localité due à l’abondance de productions influencent le comportement des jeunes filles et femmes pour tendre vers la prostitution.

Le phénomène d’acculturation

L’acculturation est un processus par lequel un groupe assimile une culture différente de la sienne. C’est le cas d’Ambinaniroa où différentes cultures venant de presque toutes les régions de Madagascar s’y rencontrent et où la culture occidentale commence à avoir une grande ampleur sur la localité.
La sexualité a aussi subi le phénomène d’acculturation à Ambinaniroa. Le résultat est évident, la véritable culture Betsileos’est transformée au fur et à mesure que les émigrants venaient peuplés la région.
Actuellement la modification de la civilisation ne vient plus de la diversité ethnique mais surtout de la domination de l’urbanité en milieu rural.

Généralités sur le mariage

Dans la plupart des cas en milieu rural, les jeunes filles se marient tôt, à partir de 14 ans.
« Les femmes africaines se marient jeunes, dans de nombreuses régions, le mariage à un âge proche de l’apparition des premiè res règles est fréquent. »17
D’après le SRA, actuellement 30% des mères à Madagascar sont âgées de 14 à 19 ans, et la plupart de ces jeunes mères se trouvent en milieu rural.18
Le mariage précoce est aussi fréquent dans les milieux ruraux du district d`Ambalavao. L’avantage de ce mariage c’est de protéger les jeunes filles à ne pas devenir des mères célibataires car la sexualité fait partie de la vie de tout le jour. Le fait d’être célibataire pendant une longue période augmente la probabilité de finir enceinte sans être mariée.
Dans la plupart des communes rurales du district d’Ambalavao, la relation amoureuse des jeunes n’est pas sérieuse et ne dure pas. C’est le cas d’Ambinaniroa où il n’y a pas des relations fixes entre les jeunes ; Il s’agit juste d’une relation passagère sans lendemain. Il est donc possible qu’une jeune fille a eu des aventures avec plusieurs hommes de son village et c’est aussi le cas des hommes.
Souvent un jeune homme ne prend pas comme épouse une personne qu’il connaît vraiment ou qu’il côtoie dans la même localité. Il préfère chercher une épouse ailleurs. Il est à noter que c’est un grand honneur pour un homme de ramener une épouse venant de loin. Un inconnu débarquant dans un village peut avoir la main d’une jeune fille à condition qu’il effectue la coutume en faisant le “ALAFADY” 19 qui est à la fois une sorte de test, si les couples s’entendent bien ils se marient officiellement par le biais du “TANDRAVADY”20

Définitions du Mariage

Un couple est marié si les époux sont unis par le ienl du mariage.

Approche juridique

Selon l’article premier de la loi n° 2007-022 du 3 août 2007 relative au mariage et aux régimes matrimoniaux : “ Le mariage est l’acte civil, public et solennel par lequel un homme et une femme qui ne sont pas engagés ni l’un ni l’autre dans les liens d’un précédent mariage, établissent entreeux une union légale et durable dont les conditions, les effets de formation et la dissolution sont déterminés par la loi. ”.
Il est à noter que l’âge matrimonial est de 18 ans révolus pour la femme et l’homme.

Approche chrétienne

Du point de vue chrétien ; le mariage est un sacrement et doit être célébré par un prêtre ou un pasteur. Le mariage est ainsi c onsidéré comme une institution divine. La bible nous renseigne plus sur ce sujet : “ Au commencement, le créateur les fit homme et femme, et les deux deviendront un seul être ” 21
Pour les chrétiens, le mariage a un aspect indissoluble. “ Les propriétés essentielles du mariage, sont l’unité et l’indissolubilité qui, dans le mariage chrétien en raison du sacrement, acquiert une solidité particulière ”22.
L’Eglise chrétienne est contre le concubinage ou “ Tokatrano Imaso ”. Pour les catholiques ; les concubines ne pourraient pas communier et le 3ème enfant ne peut pas être baptisé. De ce fait, la situation de “ mères Célibataires ” n’est pas appréciée par l’église.
Concernant la planification familiale, les catholiques sont favorables à l’utilisation des méthodes naturelles tandis que les protestants prônent surtout les méthodes contraceptives.

Approche coutumière

Le mariage est un lien qui unit deux individus de sexes différents et deux familles par une sorte de contrat. Il impose aux deux époux au moins trois obligations “ la fidélité, l’entraide et la cohabitation ”23 dont le Tandravady est une condition vis-à-vis de la famille.
En bref, le mariage marque l`engagement de deux personnes à fonder une famille, c`est donc l`union de deux individus. Le mariage légal ou coutumier est un contrat entre deux êtres (en régime monogamique. Po ur les malgaches, il reflète l’alliance de deux groupes ou de deux familles. Il est alors fréquent de ne rencontrer dans le mariage une circulation de personne et de biens. Sur l’échange de personne on parle de  » Foza lahy atakalo foza vavy  » qui se traduit littéralement par « un crabe mal remplacé par un crabe femelle », cela démontre que désormais après le mariage la femme appartient à la famille de son époux et l’homme à celle de son épouse. C’est donc normal d’avoir du respect envers les beaux-parents. Il est aussi opportun de signaler que la famille étendue a une emprise sur la famille nucléaire.
En général en milieu rural le mariage légal n’est pas fréquent, pour Ambinaniroa environ 5% des ménages seulement sont mariés légalement, par contre le mariage coutumier est obligatoire et a une grande importance. Il est honteux pour la famille de laisser sa fille aller habiter définitivement chez un homme sans se présenter avec toute sa famille chez la famille de la femme.
Le mariage traditionnel n’est pas de caractère définitif comme celui des chrétiens. Le couple peut librement se séparer à condition que le mari qui a demandé la main de la femme la ramène chez ses parents saine et sauve selon le contrat effectué lors de la célébration de leur mariage. Cet acte officialise leur séparation vis-à-vis de la famille, et de la société.
A l’heure actuelle, les Malgaches pratiquent encore ce type de mariage comme étant une sorte de fiançailles pour en suite procéder au mariage légal à la Mairie et à l’église.
Il y a différentes façons de célébrer un mariage coutumier selon le milieu, dans le cas d`Ambinaniroa en général cela se passe comme suit :
Le mariage se caractérise par deux étapes successives. La première consiste à faire le « ALAFADY » (une sorte de fianç ailles) qui est une manière de se présenter solennellement pour la première fois devant les parents de la jeune femme, en leur donnant de l’argent à titre de respect. Après cet événement, la femme est emmenée par son mari. Quand une année est écoulée, le mari procède au TANDRAVADY (mariage officiel) qui consiste à donner une jeune vache aux parents de son épouse si celle ci n’a pas encore d’enfant. Si le couple a déjà eu un enfant c’est une vache avec son petit veau (et de l` argent dont la valeur est consentie par les deux parties, à part la caution de 30 000 fmg) qui est donnée à la famille de l’épouse. Au cours de cette cérémonie, el mari doit être accompagné par son ou ses frères cadets. L’épouse quitte sa maison natale avec des dotes (articles d’ameublement, tissu divers, ustensiles de cuisine, articles de vannerie.
Puisqu’il s’agit d’un milieu contenant différentes ethnies, nous pouvons parler d’interculturalité, il y a des gens qui gardent leurs coutumes et d’autres qui les composent ou ceux qui suivent tout simplement la culture de la localité. Les Antandroy sont aussi en plus grand nombre à Ambinaniroa, juste après les Betsileo. Sur ce, il est important de parler de leurs cultures liées au mariage et à la sexualité. Ainsi nous pouvons évoquer la pratique de la polygamie pratiquée surtout par les Antandroy.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : Cadre général
Chapitre I : MONOGRAPHIE D`AMBINANIROA
1.1. Historique
1.2. Situations géographiques
1.3. Situation Démographique
1.4. Renseignements d’ordre économique
1.5. Renseignements d’ordre socio-économique
1.5.1. Communication
1.5.2. Transport
1.5.3. Service publics et santé
1.5.4. L’éducation
1.5.5. Culture et Religion
a) Religion
b) Loisirs et centre culturel
1.5.6. Politique
1.5.7. Sécurité
Chapitre II : CADRE THEORIQUE
2.1. Notions sur la sexualité
2.2. La puberté
2.2.1. La préadolescence
2.2.2. L`adolescence proprement dite
2.2.3. La phase de maturation
2.2.4. Conception de la puberté chez les Betsileo d`AMBALAVAO
2.3. Généralités sur la culture
2.3.1. Le marché d’Ambalavao
2.3.2. Le phénomène d’acculturation
2.4. Généralités sur le mariage
2.4.1. Définitions du Mariage
a) Approche juridique
b) Approche chrétienne
c) Approche coutumière
2.4.2. Conception malgache du mariage
2.5. Conception des jeunes mères célibataires
2.6. Conception malgache de l’enfant
2.6.1. Rôles des enfants
2.6.2. Considération de l’enfant vis-à-vis de la loi
a) La filiation légitime
b) La filiation naturelle
2.7. Généralités sur la famille
2.7.1. La socialisation
2.7.2. Rôle éducateur de la famille
2.7.3. L`importance de la présence du Père
2.7.4. Complexe d’OEdipe et de la castration de Freud
a) Complexe d’OEdipe
b) Complexe de castration
2.7.5. Les autres obligations de la famille
2.8. Généralités sur la planification familiale
Partie II : ANALYSE DU PHENOMENE MERES CELIBATAIRES
Chapitre III : RAISONS D’EXISTENCE DES JEUNES MERES CELIBATAIRES A AMBINANIROA
3.1. Faible niveau d’instruction
3.1.1. Niveau d’instruction des parents
3.1.2. Niveau d’instruction des jeunes mères célibataires
3.2. Connaissance sur la sexualité et la procréation
3.2.1. Connaissance sur la santé génésique
3.2.1.1. Connaissance des mères sur les IST
a) Le SIDA
b) Les autres IST
3.2.1.2. Connaissances des parents sur les IST
3.2.1.3. Connaissances sur la Planification Familiale
a) Question sur l’enfant
b) Connaissance du père de l’enfant
c) Fréquence d’utilisation des méthodes contraceptives
d) Avis des parents sur l’utilisation de la contraception et la Planification Familiale
3.3. Qualité de l’éducation familiale
3.3.1. Communication et discussion liées à la sexualité
3.3.1.1. Source d’information sur le rapport sexuel
3.3.1.2. Discussion liée à la sexualité
3.3.2. Education des filles au sein de la famille
3.3.2.1. Les parents face à la période pubertaire
3.3.2.2. Liberté d’éducation des adolescentes
3.3.2.3. Ségrégation sexuelle
3.3.2.4. La place de l’enfant au sein de la famille
3.4. Influence du milieu sur l’individu
3.4.1. Insuffisance de loisirs
3.4.2. Contraintes écologiques
3.4.3. Urbanité en milieu rural
3.4.4. L’attraction du marché
a) L’influence du marché de zébu
b) Conséquence de l’existence des patrons et des opérateurs économique sur le marché des femmes
3.4.5. Influence culturelle
a) Le mariage arrangé
b) Mariage traditionnel Betsileo
c) Problèmes de mentalité féminine
Chapitre IV : CONSEQUENCES DE LA SITUATION
4.1. Sur la jeune mère
4.1.1. Sur la santé
4.1.2. Sur l’éducation
4.1.3. Sur la vie sociale
4.1.4. Impacts psychologiques
4.2. Sur l’enfant
4.2.1. Sur l’éducation
4.2.2. Sur la santé
4.2.3. Sur la vie sociale
4.2.4. Impacts psychologiques
4.3. Sur les parents
4.4. Sur le milieu
4.4.1. Impacts économiques
4.4.2. Sur la localité d’Ambinaniroa
4.5. Sur le pays
4.6. Impacts sociaux et culturels
Partie III : SOLUTIONS ET SUGGESTIONS
Chapitre V : LA POLITIQUE DE L’ETAT ET LES EFFORTS FAITS PAR LA LOCALITE
5.1. La politique de l’Etat
5.1.1. La lutte contre le VIH/SIDA
5.1.2. La politique de Planification Familiale
5.1.3. Promotion féminine
5.1.4. Autres
5.1.4.1 Education
5.1.4.2 La facilitation de l’adoption
5.2. Les efforts faits par la localité
5.2.1. Efforts des CSB II
5.2.2. Efforts des autorités locales
5.2.3. Les associations
5.2.4. Le CLIC (Centre de Lecture et d’Information Culturelle)
5.2.5. La SEECALINE
Chapitre VI : SUGGESTIONS
6.1. Suggestions pour freiner le nombre des jeunes mères célibataires à Ambinaniroa
6.1.1. Solutions en faveurs des parents
6.1.2. Donner une formation en matière de Planning Familial
6.1.3. Solutions en faveur des jeunes filles
6.1.3.1. Rôle de l’Eglise
6.1.3.2. Rôle des autorités locales
6.1.4. Solutions en faveur de la société
6.2. Suggestions pour aider les jeunes mères célibataires et sa famille
6.2.1. Création d’une association de mères célibataires
6.2.2. Création d’emploi pour les jeunes mères
6.2.3. Formation sur la pratique de la culture moderne
6.2.4. Soutien de la part de la famille et de la société
6.2.5. Renforcement du travail de la SEECALINE
6.2.6. Solutions en faveur des enfants des mères célibataires
6.2.7. Solutions pour l’Etat et les partenariats
6.3. Conditions de réussite
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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