Qu’est-ce qu’une trace en maternelle ?

Qu’est-ce qu’une trace en maternelle ?

L’école maternelle

Depuis les nouveaux programmes de 2015, l’école maternelle constitue un cycle unique défini en trois axes :
– Une école qui s’adapte aux jeunes enfants
– Une école qui organise des modalités spécifiques d’apprentissages
– Une école où les enfants vont apprendre et vivre ensemble .

L’école maternelle doit donner envie aux enfants d’aller à l’école pour apprendre et développer leur individualité. Aucun enfant de maternelle n’arrive seul en classe, il est accompagné par sa famille. Cet enfant comme sa famille, ont besoin d’être guidés pour comprendre le rôle de l’école. C’est pour cela que, comme le préconisent les programmes, l’enseignant doit communiquer avec les parents : Dès l’accueil de l’enfant à l’école, un dialogue régulier et constructif s’établit entre enseignants et parents ; il exige de la confiance et une information réciproques. Pour cela, l’équipe enseignante définit des modalités de relations avec les parents, dans le souci du bien-être et d’une première scolarisation réussie des enfants et en portant attention à la diversité des familles. Ces relations permettent aux parents de comprendre le fonctionnement et les spécificités de l’école maternelle (la place du langage, le rôle du jeu, l’importance des activités physiques et artistiques…).

L’école maternelle prépare les élèves (et leurs familles) à l’entrée à l’école élémentaire. Pour cela elle doit expliciter les rôles et le but de chacun des apprentissages. Créer des situations stimulantes qui permettent à l’élève d’expérimenter par lui-même. L’enseignant doit créer des situations claires qu’il nomme et commente pour permettre aux enfants de stabiliser les informations. Il s’appuie sur des évènements réguliers et des situations de langage pour aider les jeunes enfants à mémoriser. C’est également le lieu où les enfants vont apprendre à vivre ensemble à travers des situations de groupe qui permettent de créer une culture commune. C’est en s’appuyant sur cette culture de classe que l’enfant va apprendre à se construire progressivement en temps qu’élève au sein du groupe. L’élève doit également apprendre à exprimer son individualité, pour cela le professeur est amené à le mettre dans des situations où il va devoir formuler ses pensées, émotions et sentiments. L’enseignant s’attache à faire du lien entre les apprentissages pour permettre à l’élève d’acquérir des habitudes de travail, celles-ci vont être amenées à évoluer tout au long de sa scolarité. Il fait expliciter et verbaliser par les élèves les activités qu’ils ont réalisé, les différentes étapes par lesquelles ils ont dû passer pour atteindre cet apprentissage. Nous pouvons être amenés à nous poser cette question : Quels outils peut utiliser l’enseignant pour mettre en place tout ceci dans sa classe ? La liste de ses outils n’a de fin qu’avec les limites de l’imagination du professeur, je ne m’attacherai à développer ici que les traces. Je vais maintenant vous formuler une définition de la trace que nous replacerons dans le contexte des programmes et ressources de l’école maternelle. Je décrirai ensuite la mise en place dans la classe de ces différents types de traces, parler de leurs différents supports et enfin je reviendrai sur le rôle de l’enseignant dans l’élaboration de ses traces.

Définition de la trace dans les programmes et les ressources pour la classe maternelle 

Définition de la trace

Il existe une multiplicité de définition des traces, j’ai choisi pour ma part de m’appuyer sur la définition littéraire du Larousse, qui me semble être la plus proche du sens de ma problématique : « Ce qui subsiste de quelque chose du passé sous la forme de débris, de vestiges, etc. ». Dans le cadre qui nous intéresse, la classe, la trace peut en effet être le résultat d’un travail réalisé par les élèves, l’aboutissement d’une action qui va entrainer la compréhension d’une notion. Cependant le mot « trace » est utilisé régulièrement dans les programmes de maternelle. Nous allons essayer de dégager ici certains des sens donnés au mot « trace » dans les programmes, également trouvés dans « Ressources maternelle, Explorer le monde du vivant, des objets et de la matière » .

Les traces dans les programmes

Le mot « trace » est utilisé dans un premier temps dans le paragraphe « Une école qui pratique une évaluation positive », qui présente les traces comme étant ce que l’enseignant garde et qui permet de montrer les réussites des élèves : Chaque enseignant s’attache à mettre en valeur, au-delà du résultat obtenu, le cheminement de l’enfant et les progrès qu’il fait par rapport à lui-même. Il permet d’identifier ses réussites, d’en garder des traces, de percevoir leur évolution.

Nous dirons que ces traces peuvent être organisées dans un « carnet de réussite » de l’élève qui sera ensuite communiqué aux parents pour qu’ils puissent voir l’évolution du travail de leur enfant. Elles seront ensuite transmises en fin d’année à l’enseignant de la classe supérieure. Ce carnet qui suit l’élève durant sa scolarité permet de faire le lien avec les parents, entre les enseignants du cycle de maternelle, et également avec les enseignants du cours préparatoire. Les traces du carnet de réussite peuvent se présenter sous la forme de dessins, tel que le dessin du bonhomme, qui permet de voir l’évolution des représentations du corps tout au long de l’année et sur tout le cycle. Elles peuvent également être des photographies réalisées en classe des puzzles réussis par l’élève. Les puzzles sont rangés dans la classe par niveau de difficultés, lorsqu’un élève réussit à passer au puzzle de niveau supérieur (avec plus de pièces, etc. ) l’enseignant colle la photo du puzzle dans son carnet de réussite. Le carnet de réussite peut également regrouper quelques échantillons des premiers écrits réalisés par l’élève. Bien d’autres traces peuvent être élaborées par les enseignants pour ce carnet de réussite.

Dans « Développer du goût pour les pratiques artistiques » les traces ne se résument pas seulement à des progrès d’élèves sélectionnés par l’enseignant.

Dans « Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques (…) Développer du goût pour les pratiques artistiques », les traces sont présentées pour parler des dessins réalisés par les élèves : Les enfants doivent avoir des occasions fréquentes de pratiquer, individuellement et collectivement, dans des situations aux objectifs diversifiés. Ils explorent librement, laissent des traces spontanées avec les outils qu’ils choisissent ou que l’enseignant leur propose, dans des espaces et des moments dédiés à ces activités.

Pendant certaines pratiques artistiques, les élèves réalisent des traces en expérimentant la manipulation d’outils. La répétition des séances d’expérimentations permettra aux élèves de maitriser de mieux en mieux ces nouveaux outils et ainsi de faire évoluer ces traces. Que ce soit pour rendre compte des acquisitions des élèves ou de leurs réalisations « spontanées », les traces ont leur place au sein de tous les domaines de l’école maternelle mais elles ont été particulièrement utilisées dans le domaine « Explorer le monde du vivant, des objets et de la matière ». Nous allons maintenant étudier à travers l’analyse des ressources pour la classe dans ce domaine spécifique comment les traces peuvent être utilisées dans les séquences en général.

Les traces dans « Explorer le monde du vivant, des objets et de la matière » 

In « Orientations générales, chapitre 3, Comment conduire des discussions et des actions matérielles ? » il est expliqué qu’il faut adapter les traces que l’on utilise aux capacités des élèves. Les élèves à l’aise à l’oral peuvent dicter à l’adulte des traces écrites, pendant que ceux qui sont plus familiarisés avec le dessin réalisent des « dessins d’observation », pour les autres, l’enseignant doit trouver d’autres façons de les faire travailler par des actions de manipulation du réel, ou bien encore par la photographie : Les traces, écrites ou non, peuvent jouer un rôle important pour articuler le travail collectif et l’activité individuelle des enfants. Il est alors nécessaire de tenir compte des compétences de “ communication ” très variables selon l’âge des enfants, et d’un enfant à un autre. Par exemple, dans une classe de moyenne section, il est possible que certains élèves aient une expression orale aisée et que d’autres soient capables de réaliser des dessins d’observation tout à fait pertinents. Certains peuvent n’être capables ni de l’un ni de l’autre sans que cela les empêche pour autant de comprendre ce qui se passe. Il faudra permettre à certains élèves de participer aux échanges en employant d’autres moyens que des énoncés oraux ou des dessins ; par exemple, avec des gestes ou des actions montrées aux autres enfants.

On peut penser à tort que les traces écrites sont plus utilisées en élémentaire. Malgré le fait que les élèves ne sachent pas encore lire les traces sous la forme de textes écrits avec les élèves en dictée à l’adulte peuvent être très utiles. En fonction des différents usages de ses écrits ils permettent aux élèves de comprendre :
-La fonction de mémoire de l’écrit.
-Que l’on communique avec quelqu’un qui n’est pas immédiatement présent.
-Que l’on n’écrit pas comme on parle.
-La permanence de l’écrit.

J’ai analysé à partir d’exemples, dans la partie sur les traces réalisées dans ma classe, comment faire comprendre aux élèves les différents rôles de la trace écrite exposées ici. Il est également fait état dans le chapitre 3 des traces sous forme de « dessins d’observation ». A la différence du dessin d’expression, le dessin d’observation répond à des règles précises. Il doit être réalisé au crayon de papier à main levée sur une feuille blanche, au centre de la page, comprendre une légende, une échelle et un titre. Il représente ce que l’on vient de faire et pour cela est dépourvu de tous détails parasites pour atteindre une image significative qui doit être le plus fidèle possible à l’objet observé. Il faut noter qu’en maternelle les élèves utilisent souvent les objets pour en faire le contour, mais en les sollicitant plusieurs fois, on réussit à leur faire réaliser un dessin à main levée, ce qui est le but recherché. L’évolution du dessin d’observation vers un processus plus abouti est long, il se fait tout au long de la scolarisation.

Plus loin : En fonction du contexte de la classe, de son expérience personnelle et de ses choix pédagogiques, chaque enseignant organise un parcours cohérent qui intègre différents éléments :[…]
• des traces de l’activité : intermédiaire/finale, individuelle/collective, pour la classe/pour les parents/ pour d’autres classes, sous forme matérielle/écrite/numérique… ; […]

Durant le travail de préparation de la séquence, l’enseignant doit prévoir les traces en fonction de ce qu’il sait de la classe. Pour cela, il doit choisir si ces traces doivent être réalisées durant la séquence et/ou à la fin pendant la phase de bilan, si elles peuvent être faites individuellement par les élèves ou bien en classe entière, et à qui elles sont destinées. Les élèves de maternelle commencent un apprentissage en manipulant (espace vécu), dans l’action et les gestes, cette partie de l’apprentissage s’appelle l’expérience sensorimotrice et affectivo-motrice. Ils doivent ensuite passer par l’expérience imagée et terminer par l’expérience verbale (espace représenté). Les images constituent donc un mode intermédiaire d’appropriation d’un apprentissage. Les traces sous forme d’images permettent de raconter l’expérience vécue en mettant une distance avec la manipulation pour mieux se concentrer sur l’objet étudié.  Les traces peuvent être une photographie, un dessin, un schéma, etc. Pour comprendre ces traces les élèves doivent passer par une analyse des informations qu’elles contiennent : qui a pris la photo ? pourquoi ? Cela permet de mettre à distance l’action et de se concentrer sur le phénomène que l’on est en train d’étudier. Pendant la réalisation de ses traces, on peut également passer par des techniques visuelles telles que la colonne, l’alignement, le tableau pour permettre les tris, classements, rangements, et comprendre ainsi les relations entre les phénomènes étudiés. Ce langage n’est pas évident pour les enfants qui doivent en apprendre les usages. « L’acquisition du langage verbal, à l’oral et à l’écrit, est une priorité à l’école maternelle. » Ces traces sont ensuite reprises, assemblées, ordonnées et connectées sur des supports différents que je vais vous exposer maintenant.

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Table des matières

Introduction
1. Qu’est-ce qu’une trace en maternelle ?
1.1. L’école maternelle
1.2. Définition de la trace dans les programmes et les ressources pour la classe maternelle
1.2.1. Définition de la trace
1.2.2. Les traces dans les programmes
1.2.3. Les traces dans « Explorer le monde du vivant, des objets et de la matière »
1.2.4. Les différents supports des traces
1.2.5. Rôle de l’enseignant lors de la production des traces
2. Analyse des traces réalisées dans ma classe
2.1. Traces pour apprendre
2.1.1. Traces photographiques et dessins
2.1.2. Traces sous forme d’affichage évolutif pour apprendre
2.2. Traces pour expliciter
2.2.1. Expliciter les actions pendant l’atelier de motricité
2.2.2. Traces sur les albums de jeunesse
2.3. Traces pour mémoriser
2.3.1. Les rituels en maternelle
2.3.2. L’affichage du calendrier
2.4. Traces pour communiquer
2.4.1. Communiquer avec les élèves
2.4.2. Communiquer avec les parents
Conclusion

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