Chronologie de l’urbanisation des principaux grands ensembles qui structurent un quartier

Qu’est-ce que le quartier « Pablo Picasso »

La ville de Nanterre 

La commune de mon terrain d’étude est la commune de Nanterre. Ville de la première couronne de la banlieue parisienne, située à une dizaine de kilomètres de la ville de Paris. Préfecture du département des Hauts-de-Seine, la ville est délimitée au nord par la Seine et au sud par le Mont Valérien. Nanterre est membre de la communauté d’agglomération du Mont Valérien, avec les communes de Puteaux et de Suresnes, agglomération qui disparaitra le 1er Janvier 2016 au profit de la Métropole du Grand Paris.

Nanterre se distingue des communes limitrophes notamment par sa taille importante qui lui permet, malgré sa population élevée, d’avoir une densité bien inférieure à ses voisins. Elle est environ deux fois moins importante que celle de la commune de Puteaux. Cette faible densité laisse présager de son potentiel foncier. En effet, la ville est en profonde mutation et voit certains quartiers être complètement remodelés. Bien que Nanterre abrite une partie du quartier d’affaires de la Défense la ville est populaire: historiquement la ville a été composée d’une forte population ouvrière et d’employés, de plus c’est l’une des communes française avec le plus fort taux de logements sociaux (54%).

Cependant cela tend à changer, la population ouvrière chute tandis la population de cadres et de professions intermédiaires augmente fortement. Les chiffres les plus récents (2011) montrent une continuité du phénomène, la population ouvrière qui était de 17,4% est passée à 16,8%, la baisse la plus importante concerne celle des employés qui a compensé la population des cadres passée de 14 à 20%.

le quartier Pablo Picasso

La ville de Nanterre est composée d’une dizaine de quartiers. Le quartier d’études situé dans l’extrême sud de Nanterre est limitrophe à la commune de Puteaux et au centre d’affaires de la Défense. Le quartier est appelé par défaut quartier Pablo Picasso du fait de la présence sur son territoire des emblématiques tours Nuages. Son nom administratif est le quartier du Parc. Un premier découpage du quartier est possible en reprenant les limites de la Z.U.S du Parc.

Sur cette image en rouge figure la Z.U.S du Parc. Ces délimitations ne sont plus à jour d’un point de vue administratif car la dénomination de Z.U.S a disparu au profit de celle de quartier prioritaire. De plus ce découpage regroupe seulement les endroits du quartier qui correspondent aux critères de classement en Z.U.S au-delà de toute considération urbaine. En effet, en réalité le quartier du parc s’étend au-delà de la Z.U.S. Celle-ci abrite environ 14 000 habitants tandis que 20 000 habitants résident dans le quartier du Parc. Il y a deux sous quartiers dans le parc : le quartier du Parc Nord et le quartier du Parc Sud. Les deux sont séparés par le parc départemental André Malraux. Le quartier est marqué par une très forte dimension sociale, dans la Z.U.S près de 99,5% des logements sont des H.L.M. Dans le reste du quartier très peu d’habitants sont propriétaires.

Les acteurs soulignent les difficultés économiques du quartier.

Classement en Z.U.S et statistiques

La dimension défavorisée du quartier est une composante structurante dans la mesure où elle influe sur son architecture, sur les commerces et sur la composition de la population. La Z.U.S du parc étant composée à plus de 99% de logements sociaux.

Le quartier du Parc abrite une population globalement défavorisée. En 2006 près de 70% de la population de la Z.U.S était couverte par des prestations de la CAF pour 50% en région parisienne et ce malgré la proximité avec le centre d’affaires de la Défense, bassin de plus de 150 000 emplois. En effet, sur 92000 Nanterriens, seulement 3000 y travaillent . On ne connaît pas les chiffres précis du nombre d’habitants du quartier du Parc qui y travaillent mais ce dernier est très faible. Il y’a très peu de liens économiques entre le quartier du Parc et le centre d’affaires. Le quartier présente les caractéristiques des Z.U.S: une population jeune, marquée par une faible qualification et vivant dans une précarité financière. Le quartier possède ainsi un indice de jeunesse de 3.1 alors qu’il est respectivement de 2.3 et 1.5 pour la ville de Nanterre et l’Île de France. Le quartier du Parc concentre une forte population immigrée certains descendant des travailleurs des bidonvilles ayant occupé la commune de Nanterre et d’autres sont arrivés plus récemment. La population étrangère compose 21% du quartier tandis que la moyenne nationale est de 5,8%. L’abandon de la dénomination Z.U.S pour celle de « quartier prioritaire » fait état de la précarité du quartier. En effet, cette nouvelle classification prend uniquement en compte le critère du revenu pour déterminer si un quartier doit être classé ou non en tant que prioritaire. Lors des calculs le revenu du territoire considéré est pondéré par celui des territoires avoisinants.

Historique du quartier

Les bidonvilles

La dimension sociale du quartier est partie intégrante de son histoire. En effet, la ville de Nanterre ainsi que le quartier du Parc abritaient de nombreux bidonvilles de travailleurs immigrés sur leur territoire dans les années 1960 (de 1950 à 1971). Nanterre fait partie des villes de proche banlieue parisienne qui ont connu le phénomène des bidonvilles. Ces camps de baraquements de fortune constitués quasi exclusivement de travailleurs immigrés issus d’Algérie et du Portugal on fait partie du paysage de la région parisienne pendant de nombreuses années. Ces témoins du processus de migration économique ont connu deux vagues : la première a concerné l’arrivée en France de pères de familles issus des colonies ou anciennes colonies afin de travailler dans des usines. Quelques décennies plus tard ces derniers ont été rejoints par leur famille, ce phénomène s’est accéléré en 1970 avec la loi sur le regroupement familial. Au maximum de leur affluence, les bidonvilles Nanterriens comptaient jusqu’à 14 000 habitants. Les bidonvilles, lieux insalubres, sans eau courante, avec de rares sanitaires apparaissent ainsi comme des lieux totalement inadaptés à la présence de familles. Sur ce constat la construction de cités de transit commence. Le quartier voisin du Parc, le quartier du petit Nanterre voit ainsi apparaître les premières cités de transit. Les logements sociaux Nanterriens sont venus remplacer bidonvilles et cités de transit, les HLM ont donc été un formidable bond en avant pour l’époque. Une partie des logements sociaux ont été construits dans la dynamique du quartier d’affaires de la Défense. L’architecte Emile Aillaud qui a largement contribué à la construction du quartier du Parc a également a joué un rôle dans l’histoire architecturale du quartier de la Défense même si le quartier ne porte pas son empreinte aujourd’hui.

Phases d’urbanisation

Remplaçant au fur et à mesure les divers bidonvilles, cités de transit et terrains vagues, le quartier a vu apparaître des grands ensembles à l’architecture standardisée. Le quartier ne possède quasiment plus de logements patrimoniaux, sur la zone du parc seulement 20 logements datent d’avant 1949 . L’urbanisation du quartier s’est effectuée en phases progressives avec un rythme différent selon que les logements soient de l’office municipal H.L.M de Nanterre ou de l’office départemental H.L.M des Hauts de Seine.

Pour l’office municipal H.L.M il y a eu globalement deux phases de construction: une première phase aux alentours des années 1970 puis une deuxième accompagnée de réhabilitations dans les années 1990.

Chronologie de l’urbanisation des principaux grands ensembles qui structurent le quartier

Lorilleux (en vert sur la figure 6): ensemble de 4 tours et 5 immeubles construits en 1965 et réhabilités en 1991 Le Champs aux Melles (en bleu ciel sur la Figure 6): ensemble de 8 tours construites en 1969 et réhabilitées de 1994 à 1998 (office municipal hlm) Les Fontenelles (en rouge sur la Figure 6) : ensemble de 8 immeubles construits autour des années 1970 (1965 pour les plus anciens bâtiments) Il y’a eu une deuxième phase de réhabilitation et de nouvelles constructions dans les années 1990: La deuxième phase de construction concerne surtout le quartier du Parc Nord. L’office départemental H.L.M a surtout construit dans les années 1980 avec des immeubles le long de l’avenue Pablo Picasso ainsi que les célèbres tours Nuage (en marron sur la Figure 6). La construction des logements s’est accompagnée de celle d’équipements ; par exemple l’école d’architecture Paris La Défense conçue par l’architecte Serge Kalisz, a été construite en 1972. Le parc départemental André Malraux, qui donne son nom au quartier, a été conçu sur 10 ans. Les travaux du parc ont débuté en 1971 et le parc a ouvert progressivement entre 1977 et 1980. L’école de danse de l’Opéra de Paris, imaginée par l’architecte Christian de Portzamparc, a été ouverte en 1987.

L’agglomération

Les disparités entre le quartier du Parc et les communes avoisinantes sont marquantes. En effet, le Parc est situé dans le département des Hauts-de-Seine deuxième département ou le niveau de vie est le plus élevé derrière Paris. La ville de Nanterre fait partie de la communauté d’agglomération du Mont Valérien. Les habitants des deux autres communes de la communauté d’agglomération, ainsi que les autres villes limitrophes, possèdent un revenu médian bien supérieur à ceux des habitants du Parc. De fait, la part des ménages aux revenus fiscaux imposés est de 50% dans le quartier du Parc, tandis qu’elle s’élève à peu près à 73% pour les communes de Puteaux et de Suresnes. On ne dispose pas d’autres chiffres permettant de comparer directement le niveau de vie dans le quartier du Parc à celle des communes avoisinantes car les statistiques de l’INSEE sur le quartier sont limitées. En revanche on peut effectuer une comparaison plus complète sachant que le Parc est l’un des quartiers les moins aisés de Nanterre. La commune se démarque notamment par des habitants à revenu plus faible et au niveau de diplôme moins important. D’après l’INSEE, 18,2% des habitants de plus de 15 ans sont titulaires d’un diplôme d’études longues à Nanterre alors que ce chiffre culmine à plus de 38% pour la commune de Puteaux et 33,2% pour la moyenne départementale. Le revenu fiscal mensuel déclaré des ménages par unité de consommation est de 900,1 euros alors qu’il est de 1774,1 euros pour la communauté urbaine.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. Présentation du territoire
a) Qu’est-ce que le quartier « Pablo Picasso »
b) Historique du quartier
c) L’agglomération
d) Les mutations qui entourent le quartier du Parc
II. Le quartier et son urbanisation
a) Analyse du bâti
b) Analyse de la circulation et des flux
c) La composition et les fonctions du quartier
III. Projet
a) Cadre général du projet de renouvellement urbain
b) Propositions pour la réorganisation de l’avenue Pablo Picasso
c) Travail sur les espaces publics : réappropriation des espaces publics
d) Parc départemental
CONCLUSION

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Comments (2)

  1. Bonjour, je suis étudiante en architecture et je réalise mon mémoire sur les tours Pablo Picasso à Nanterre. Votre mémoire est riche en information, j’aimerais savoir quelles ont été vos sources, surtout sur la datation du bâtis.

    1. Carraz, Maurice La rénovation des quartiers d’habitat social
      Paris : Éd. La Découverte, 2007 (200 p.)

      Mangin, David Projet urbain
      Marseille : Parenthèses, 1999 (185 p)

      Audouin, Jean Traits urbains
      Paris : Agence Innovapresse, 2005

      Bouchain, Patrick Construire ensemble le grand ensemble
      Arles : Actes Sud 2010 (72 p.)

      Dominique Lefrançois, Paul Landauer Émile Aillaud
      Infolio Paris : Éd. du Patrimoine, DL 2011 (192 p.)