Qu’est-ce que la motivation ?

Qu’est-ce que la motivation ?

Apparu tardivement au cours du XIXe siècle, le terme « motivation » vient du latin movere qui signifie « se déplacer, se mouvoir ». La notion de « mouvement » semble être ainsi au cœur de ce concept. La motivation peut donc, a priori, être définie comme la « source de tout mouvement ». Nous comprenons alors d’entrée l’importance que revêt la motivation dans l’apprentissage : tout apprentissage étant rendu impossible « sans cette mise en mouvement initiale, sans cet élan du cœur, de l’esprit et même du corps » (Vianin). Néanmoins, au-delà de cette dimension étymologique, la motivation demeure un domaine de recherche complexe qui fait l’objet d’une multiplicité de sources, de littératures et qui suscite de nombreux débats. Galand & Bourgeois (2006 ) écrivent, à ce propos, que « dans le champ de la motivation, il n’existe pas à l’heure actuelle de théorie unifiée ». Vianin explique, en effet, que « les définitions de la motivation sont multiples [car] elles se rattachent souvent à des « écoles » particulières » (2006). Afin de mieux rendre compte de ce concept complexe, il importe de présenter brièvement ces différentes écoles et les différentes approches théoriques et conceptuelles de la motivation qui ont émergé tout au long de ces deux derniers siècles.

Historique des différentes approches théoriques

« Parler de motivation pour expliquer le comportement revient à se demander pourquoi l’individu agit. Cette recherche des causes du comportement humain a d’abord été l’objet de différentes conceptions philosophiques avant de devenir celui de théories psychologiques » (Fabien Fenouillet).

En effet, les premières études sur ce qui détermine les comportements humains trouvent leurs sources chez les anciens philosophes grecs (ca. 400 av. J.C.). Tandis que Thrasymaque (- 454 av.JC), le sophiste, postule que « le comportement de l’organisme est motivé par l’intérêt personnel, la recherche du plaisir et l’évitement de la douleur » – ; les partisans du rationalisme – notamment Socrate, Platon et Aristote – affirment, par opposition, que « la raison est le déterminant premier du comportement humain ».

Fabien Fenouillet indique, dans son ouvrage, que si la conception de Thrasymaque – reprise ensuite par l’hédonisme – est devenue populaire au cours du XVIIIe siècle et se retrouve en filigrane dans certaines théories modernes de la motivation ; l’avènement, au début du XXe siècle, d’une étude du comportement humain sur des bases empiriques – qui s’appuie sur l’expérience et non sur la théorie – a révélé les limites de cette philosophie du comportement. Fabien Fenouillet explique qu’il est, en effet, très difficile de déterminer précisément les évènements susceptibles de provoquer du plaisir ou de la douleur puisqu’ « une grande partie de cette évaluation demeure subjective et donc inaccessible » .

Dans les années 1890, les premières études sur ce que nous appelons maintenant la « motivation » se sont donc appuyées sur un objet d’étude spécifique, à savoir l’ «instinct ». Dans la lignée des travaux de Darwin, Williams James a ainsi déterminé une liste d’une dizaine d’instincts (la peur, la colère, la curiosité, etc.) qui influenceraient, selon lui, les différents comportements humains. Toutefois, selon Fenouillet, McDougall (1908) est le premier auteur à avoir proposé une théorie ambitieuse de l’instinct. En effet, la définition qu’il en propose induit qu’un instinct particulier (la peur, la colère, la curiosité, etc.) est reconnaissable au but qu’il poursuit – les comportements étant dirigés vers un objectif. Cette définition permet ainsi d’établir une classification riche qui tend à inclure l’ensemble des comportements finalisés de l’être humain (la sociabilité, par exemple, peut donc être considérée comme un instinct au même titre que la peur ou la curiosité). De plus, cette théorie met notamment en évidence l’existence de comportements d’approche ou d’évitement en présence des objets qui pourront a priori satisfaire ou décevoir l’instinct.

L’explication des comportements humains par l’« instinct » s’est largement développée au début du XXe siècle – cette terminologie fut, d’ailleurs, fréquemment reprise par les psychologues, sociologues mais aussi économistes contemporains – et a favorisé l’émergence de nouvelles approches.

Approche psychanalytique 

Selon la théorie psychanalytique (Freud, 1917) et celle des pulsions (Hull, 1943), tous les comportements sont déterminés par un nombre limité de pulsions physiologiques ; le terme « pulsion » étant la traduction française du terme allemand Trieb qui fut choisie à la place de la traduction initiale « instinct » – terme trop utilisé par la psychologie pré-freudienne. Ainsi, la théorie psychanalytique « aborde la question de la motivation dans le registre affectif et la considère comme une caractéristique individuelle de la personne » (Vianin). De cette théorie émerge le « modèle de réduction de tension » ou « modèle homéostatique » : à l’origine, il y a une pulsion qui crée une tension désagréable ; puis, cette tension pousse le sujet à l’action pour rétablir l’équilibre (en réduisant la tension). Deux principes sous-tendent ce modèle, à savoir les principes de plaisir et de réalité (frustration).

Approche béhavioriste

Dans le cadre de la psychologie, le débat s’est principalement cristallisé autour de «l’inné et de l’acquis » ainsi qu’autour des problèmes épistémologiques sur la prise en compte ou non des processus mentaux. Un autre courant théorique, le béhaviorisme (ou comportementalisme), s’est distingué de la position de McDougall sur ces deux points. En effet, la théorie behavioriste – qui émerge au milieu du XXe siècle avec Skinner et ses études sur le conditionnement – postule que « le comportement des individus est modelé par les récompenses (ou leur absence) et les punitions (ou leur absence) qui en découlent ; il peut ainsi être renforcé positivement ou négativement » (Houssaye, 1993, p.224). En ne considérant pas la motivation comme une caractéristique individuelle de la personne, nous constatons que cette théorie ne prend finalement en compte que les motivations dites « extrinsèques », c’est-à-dire des motivations qui sont extérieures à l’individu (à l’apprenant).

Approche humaniste

À partir des années 1950, des chercheurs tels que Maslow et Rogers, établissent que la motivation serait finalement plutôt déterminée par des besoins physiologiques. Si cette approche humaniste présente des similarités avec la théorie des pulsions – comme Freud et Hull, Maslow estime que les individus naissent avec des besoins innés qu’ils tentent continuellement de satisfaire -, elle présente néanmoins un certain nombre de différences. Maslow ajoute, en l’occurrence, qu’un individu tend à assouvir des besoins qui sont hiérarchisés (cf. modèle de la Pyramide de Maslow). Ainsi, avant d’atteindre la réalisation de soi, un individu doit satisfaire d’autres besoins. Ces besoins – qui sont les conditions nécessaires à une possible motivation – sont les suivants : « la sécurité économique, la sécurité psychologique, le besoin d’être libéré de toute culpabilité, le besoin d’appartenir à une collectivité, le besoin d’amour et d’affection, le besoin de réussite, le besoin de partager et de se sentir respecté et le besoin de comprendre et de se comprendre » (Vianin). En conséquence, si ces différents besoins ne sont pas respectés, l’enfant ne pourra pas se concentrer sur les apprentissages.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. La motivation scolaire
1.1. Champ théorique et conceptuel
1.1.1. Qu’est-ce que la motivation ?
1.1.2. Historique des différentes approches théoriques
1.1.2.1. Approche psychanalytique
1.1.2.2. Approche béhavioriste
1.1.2.3. Approche humaniste
1.1.2.4. Approches cognitivistes
1.1.3. Perspectives théoriques et conceptuelles récentes
1.1.4. Liens entre motivation et réussite scolaire
1.2. Méthodologie de recherche
1.2.1. Cadre de l’étude
1.2.2. Population, procédure et outils
1.2.2.1. Population
1.2.2.2. Procédure
1.2.2.3. Outils
1.3. Analyse réflexive des résultats
1.3.1. Traitement des résultats
1.3.2. Analyse des résultats
1.3.2.1. Corrélations entre le SEP et les résultats scolaires
1.3.2.2. Corrélations entre le SEP, la motivation intrinsèque, le flow et les résultats dans des activités de lecture-compréhension
1.3.2.1. Corrélations entre la motivation intrinsèque, la motivation extrinsèque et les résultats dans des activités de lecture-compréhension
2. L’impact de l’interdisciplinarité sur la motivation et la réussite scolaire
2.1. Champ théorique et conceptuel
2.1.1. Qu’est-ce que l’interdisciplinarité ?
2.1.1.1. Définitions
2.1.1.2. Histoire des disciplines
2.1.1.3. Niveaux et modes d’intégration des disciplines scolaires
2.1.2. Cadre institutionnel
2.1.3. Construction du sens des apprentissages, impact sur la motivation et la réussite scolaire
2.2. Méthodologie de recherche
2.2.1. Cadre de l’étude
2.2.2. Participants, procédure, outils
2.2.2.1. Population
2.2.2.2. Procédure
2.2.2.3. Outils
2.3. Analyse réflexive des résultats
2.3.1. Traitement des résultats
2.3.2. Analyse des résultats
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
RESUME

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