Quelles sont les notions abordées dans les manuels scolaires ?

Cadre Théorique

Définitions des termes du sujet

Je vais définir ici les termes importants ou évoquer ce que j’entends par certains termes qui composent ma question de départ ; question qui amènera ensuite ma problématique.

Les stratégies

Par les « stratégies adoptées dans les manuels scolaires » j’entends les différents supports utilisés par les rédacteurs de manuels scolaires pour véhiculer les savoirs c’est-à dire les textes, les illustrations sous forme de photographies, de dessins, d’images… mais aussi les méthodes et le style pédagogique employés par les auteurs.

Les manuels scolaires

Le manuel scolaire est un outil d’enseignement conçu par des professionnels pour répondre aux différents besoins des élèves et professeurs. Les auteurs élaborent des manuels scolaires qui proposent sous différentes formes (textes, dessins, images, etc.) les contenus d’enseignement tirés des programmes officiels.
Une définition fixée par le décret n°2004-922 du 31 août 2004, nous précise que « sont considérés comme livres scolaires, au sens de l’alinéa 4 de l’article 3 de la loi du 10 août 1981 susvisée, les manuels et leur mode d’emploi, ainsi que les cahiers d’exercices et de travaux pratiques qui les complètent ou les ensembles de fiches qui s’y substituent, régulièrement utilisés dans le cadre de l’enseignement primaire, secondaire et préparatoire aux grandes écoles, ainsi que des formations au brevet de technicien supérieur, et conçus pour répondre à un programme préalablement défini ou agréé par les ministres concernés.
La classe ou le niveau d’enseignement doit être imprimé sur la couverture ou la page de titre de l’ouvrage ».

Notions relatives aux images, aux textes et aux styles pédagogiques

Les images 

Lorsque l’on évoque les images, plusieurs aspects de celles-ci nous parviennent, une image est une représentation visuelle parfois mentale d’un objet, d’une personne ou d’un concept.
« On rencontre souvent, de façon interchangeable et fluctuante, des termes comme image, schéma, graphisme dont le statut est mal défini. Afin de ne pas se perdre dans ces fluctuations, on se donnera pour règle conventionnelle de désigner sous le nom d’image, l’ensemble des objets ayant pour point commun de s’opposer au « langage » ou au « texte » ».
Pour cela, lors de l’analyse des manuels scolaires de sciences, seront considérés comme image les objets suivants : les photographies, les dessins, les schémas, les croquis, les graphiques mais aussi les tableaux.
L’image peut prendre différentes fonctions par rapport au texte, elle peut être complémentaire, supplémentaire ou incluse dans le texte.
On dit qu’elle est supplémentaire lorsqu’elle apporte des informations ou des explications en plus par rapport au texte.
Elle est complémentaire lorsqu’elle complète le texte sans apporter d’informations supplémentaires.
Et enfin, elle est incluse dans le texte lorsque celui-ci en fait référence. Cette fonction de l’image n’est pas apparue lors de l’analyse des manuels, de ce fait elle ne figure plus dans la grille d’analyse.

Problématique

De ma question de départ découle d’autres interrogations qui m’amènent à préciser mon objet de recherche.
Les mentalités ont-elles évoluées concernant la reproduction humaine et donc la sexualité ? Et comment ?
La réponse à cette question me paraît évidente. En effet, l’enseignement de la reproduction humaine est apparu quelques années après l’entrée des Sciences dans les programmes scolaires. Cette introduction tardive montre un intérêt survenu pour cet enseignement.

Quelles sont les notions abordées dans les manuels scolaires ?

Les notions enseignées aux élèves aujourd’hui sont-elles les mêmes que celles enseignées auparavant ? L’intérêt de trouver la réponse à cette question est de montrer la transposition didactique opérée par les auteurs pour s’adapter au public scolaire, dans le but de lui enseigner la reproduction humaine. De même, le choix des notions est directement dépendant de l’évolution des mentalités.
Les choix des auteurs sont-ils plus dépendants des mentalités, des tabous plutôt que des choix pédagogiques ? Y a-t-il une certaine part d’autocensure de la part des auteurs ?
Depuis l’instauration de l’enseignement des Sciences dans les programmes scolaires, des documents d’application des programmes sont à disposition des enseignants mais aussi des auteurs de manuels scolaires. Toutes les notions à aborder avec les élèves sont détaillées dans ces documents. Pour autant, les rédacteurs prennent-ils réellement en compte tous les savoirs à enseigner dans les documents d’accompagnement ? Ce qui relèverait soit de notions taboues soit de choix pédagogiques et des conceptions pédagogiques des auteurs.

Quelle est la part des images par rapport aux textes dans les manuels scolaires ?

Certaines notions du concept de reproduction humaine ne peuvent, à mon avis, être expliquées avec un texte (démarche trop compliquée à expliquer voire impossible de façon brève et explicite). Pour la compréhension de la plupart des élèves, il est certainement préférable d’utiliser les images (schéma, dessin, photographie, etc.). Cependant, les textes restent importants puisque certaines notions quant à elles ne peuvent être amenées par images.
Pour cela, je pense qu’il peut être intéressant de travailler sur une analyse du rapport textes/images.

Que faisions-nous figurer sur les images ? Et que montrons-nous maintenant ?

L’intérêt de cette question est de montrer l’adaptation des rédacteurs, au travers des représentations iconographiques (images, photographies, schémas, etc.), par rapport à l’évolution des mentalités.

Quels sont les mots les plus utilisés dans les textes ?

Traiter de la reproduction humaine en classe amène à utiliser des mots qui peuvent choquer, faire rire, être des « tabous » voire même des mots interdits pour certains en fonction du contexte social, familial ou religieux. C’est pourquoi, il me semble intéressant d’effectuer une analyse quantitative et qualitative des termes qui peuvent être utilisés et susceptibles de gêner certaines personnes.

Méthodologie

Dans cette seconde partie, je vais présenter la méthode de travail qui sera suivie tout au long de mes recherches et travaux.

Les étapes à suivre

La première partie de mes travaux, avant toute analyse des programmes officiels et des différents manuels scolaires, est le recueil des différents éléments qui me seront utiles pour répondre à la problématique posée et la mise en place d’un cadre théorique.
Dans un premier temps, il me faudra rassembler les différents programmes officiels existants concernant l’enseignement de la reproduction humaine afin de retracer l’histoire de cet enseignement à l’école primaire. Dans un second temps, il me faudra poser un cadre théorique sur lequel je pourrais m’appuyer durant mes travaux. Tout d’abord, il est primordial de définir chaque terme important de la question de départ afin d’être au clair sur ce que l’on entend par là et permettre une compréhension plus juste du lecteur. Ensuite, il me paraît important de développer la notion même de reproduction humaine afin de mettre en avant ce que l’enseignant se doit de savoir mais aussi ce que les élèves doivent apprendre sur ce sujet.
Enfin, il sera aussi utile de développer les notions relatives à l’image et aux textes pour analyser de manière efficace les différents éléments constitutifs des manuels scolaires.
De plus, j’effectuerai quelques recherches sur les différentes méthodes pédagogiques et styles éducatifs existants afin d’analyser au mieux, ceux qui sont adoptés dans les manuels étudiés.
Une fois que tous ces éléments seront rassemblés, il sera possible pour moi de commencer le réel travail de recueil des données ainsi que l’analyse.
La seconde partie de mes travaux sera consacrée à l’analyse des programmes officiels recueillis durant la première phase de travail puis l’analyse des manuels scolaires.
Voici les différentes étapes à suivre pour envisager de répondre à la problématique posée.

Analyse des programmes officiels relatifs à l’enseignement de la Reproduction Humaine du XIXème siècle à nos jours

Cette première analyse me permettra de déterminer le début de l’enseignement des sciences à l’école primaire, le début de l’enseignement de la reproduction humaine, les changements survenus dans les programmes, etc.
En parallèle avec cette analyse, je travaillerai sur les « pourquoi ? ». Pourquoi enseigne-t-on la reproduction humaine depuis « … » et pas avant ?; pourquoi y a-t-il eu des changements dans les instructions officielles concernant cette notion ?; etc. Cette partie sera proche d’un travail en histoire, l’histoire des programmes officiels ; l’histoire de l’enseignement de la reproduction humaine ; l’évolution des mentalités, des comportements, etc.
Pour ce travail historique, je m’entretiendrai avec M.DESVISGNES, Professeur agrégé en Histoire Géographie et par ailleurs, j’effectuerai des recherches dans différents ouvrages.

Constitution d’un corpus de manuels scolaires étudiés

Le corpus de manuels étudiés sera présenté sous la forme d’un tableau dans lequel ceux-ci seront classés par Maisons d’Edition et par ordre chronologique.
Le travail d’analyse portera sur des manuels scolaires de différentes maisons d’édition telles que : Nathan, Bordas et Hachette afin de découvrir si dans une même période de l’histoire (donc même programmes officiels à respecter), les auteurs des différents éditeurs abordent la reproduction humaine de la même manière (les mêmes notions abordées, les mêmes images et mêmes textes proposés, etc.). Cette analyse peut être intéressante dans le cas où ceux-ci traitent le sujet différemment. A partir de ce moment, on pourra se demander quelles en sont les raisons.

Analyse des manuels scolaires de Sciences, Cycle 3

Dans les manuels, les notions peuvent être présentées sous forme de documents iconographiques ou textuels.
Documents textuels : documents présentés sous forme de textes : légendes, textes, etc.
Documents iconographiques : documents sous forme d’images, illustrations telles que les photographies, les dessins, les schémas, etc.
L’analyse qui va être menée est une analyse épistémologique de manuels scolaires.
Tout d’abord, je vais effectuer une analyse quantitative pour certains critères, une analyse qualitative pour d’autres et enfin une approche comparée des manuels afin de mettre en évidence l’évolution des stratégies qui sont adoptées dans les manuels scolaires de sciences pour enseigner la reproduction humaine en fonction de l’évolution des programmes officiels et des « mentalités » au fil du temps.

Le recueil de données

L’histoire de l’enseignement des sciences à l’école primaire

L’enseignement scientifique commence à prendre de l’importance au cours du 19ème siècle. Celui ci est introduit dans les programmes de l’école primaire dès les débuts de la IIIème république cependant, il « faut attendre la mi-19ème pour que l’école primaire s’ouvre véritablement aux sciences ». Cette introduction fut « préparée par les grandes lois intervenues au cours du 19ème siècle et par la création dans les écoles primaires de bibliothèques comportant des récits et ouvrages de vulgarisation scientifique ».
Comme le montre l’article « Histoire de l’enseignement des sciences » (Jean HEBRARD, 1997), l’apparition de cette formation scientifique s’est faite progressivement au fil du temps. D’abord uniquement consacrée aux élites, elle s’est peu à peu ouverte au peuple.
La loi du 28 mars 1882 prévoit « un enseignement d’éléments de sciences naturelles, physiques et mathématiques, leur application à l’agriculture, à l’hygiène, aux arts industriels, aux travaux manuels et usage des outils des principaux métiers ».
Dans le décret du 18 janvier 1887 apparaît l’expression « leçons de choses » : « l’instruction primaire élémentaire comprend les leçons de choses et les premières notions scientifiques ».
Au cours du 20 ème siècle, les « exercices ou travaux pratiques » apparaissent dans l’enseignement secondaire (1902), ils sont toujours d’actualité et même étendus au primaire. Les élèves réalisent des expériences en sciences dès l’école maternelle. En 1970, on note la création d’une nouvelle discipline, la technologie toujours enseignée aujourd’hui.
Dans les années 1970, les « activités d’éveil » donnent une forte impulsion à l’enseignement des sciences, cependant elles présentent des limites.
Depuis 1985, on constate des évolutions concernant cet enseignement. Les programmes de 1985, 1995, 2002 et 2008 définissent précisément les contenus de l’enseignement des sciences et de la technologie à l’école primaire. Les derniers programmes de 2012 quant à eux donnent des repères afin d’organiser la progressivité des apprentissages et pour chaque niveau, les connaissances et compétences à acquérir sont identifiées.
En 1995, l’opération La main à la pâte est lancée par l’Académie des sciences à l’initiative de Georges CHARPAK, prix Noble de physique en 1992. La Fondation de coopération scientifique La main à la pâte est créée en 2011.

Le style pédagogique

Cette grille n’a pas été la plus simple à remplir car elle pose le problème « à partir de quand j’estime que le manuel est participatif ». Je me suis donc fixée sur ce point, le manuel est dit participatif lorsque les auteurs proposent au lecteur des activités et des études de documents, à partir de ce moment celui-ci construit ses connaissances, on ne lui fournit pas directement.
Les styles pédagogiques principalement utilisés sont le style informatif et le participatif mais la majorité est de type participatif. On ne retrouve dans aucun manuel les styles injonctif et persuasif. Cependant, l’étude se fait uniquement sur la notion de reproduction les résultats obtenus ne sont valables que pour cette notion, le manuel complet n’a pas été analysé. L’évolution que l’on peut constater se situe au niveau de la collection Hachette, les manuels des programmes de 1985 et 1995 étant de style plutôt informatif (pas beaucoup d’activités ou questions voire aucune) alors que celui des programmes de 2008 est de style participatif. Pour le manuel 9, vous pouvez remarquer que deux styles pédagogiques ont été cochés : informatif et participatif, ce n’est pas une erreur c’est simplement le fait que dans ce manuel il y a une part importante d’activités pour l’élève mais la part de « cours » est aussi importante.

Bilan 

Les résultats d’analyse des textes ont fait apparaître une hausse dans l’utilisation des textes informatifs et explicatifs au fil des années. Mais encore une évolution dans l’utilisation du vocabulaire : des termes employés uniquement dans la troisième période (programmes de 2008), des termes de plus en plus utilisés, des termes différents pour parler d’un même objet et enfin, des termes quasiment pas employés alors qu’ils le devraient.
Les résultats d’analyse des différents manuels scolaires ont montré que la majorité des images utilisées pour la notion de reproduction humaine sont illustratives puis explicatives. Ces images peuvent être soient figuratives résultant d’une observation macroscopique ou microscopique soient figuratives sous forme de schémas et dessins explicatifs. On ne trouve aucune image heuristique qui exprime une situation-problème contenant des questions qui inciterait la participation active des élèves.
La troisième analyse est l’étude du style pédagogique (informatif, injonctif, persuasif, participatif) dans les manuels scolaires de sciences concernant la reproduction humaine et l’éducation à la sexualité. Les résultats de celle-ci ont montré que dans sept manuels sur neuf étudiés, le style pédagogique utilisé par les auteurs est participatif. Pour les deux manuels restant, le style pédagogique employé est le style informatif. Pour étudier le style pédagogique des différents manuels, je me suis appuyée sur la présence d’un parcours de lecture et d’activités mais aussi sur le type de questions posées aux lecteurs.
Concernant les parcours de lecture, on remarque la présence de ceux-ci dans sept manuels sur neuf et pour les activités, un seul manuel ne fait état d’aucune activité ni question (il existe peut-être un carnet d’activités et de questions en plus du manuel mais il n’y a aucune référence à celui-ci). Concernant maintenant les différentes questions posées, on constate que dans les manuels des programmes de 1985 et 1995, la majorité des questions posées aux élèves est fermée. Cependant, avec les programme de 2008, on tend à une égalisation, une harmonisation du nombre de questions ouvertes et fermées (à une question près, on a la même quantité de questions ouvertes et fermées).

Interprétation des résultats et discussion

Interprétation des résultats

Les résultats de l’analyse du type de textes, répertoriés dans le tableau 2, ont fait apparaître une évolution de la quantité de textes informatifs et explicatifs utilisés dans les manuels scolaires de sciences concernant la notion de reproduction humaine. On peut trouver différentes raisons à cette hausse et c’est ce que nous allons développer maintenant.
Tout d’abord, l’émancipation des femmes qui pourrait s’expliquer, en dehors des actions militantes, par le déclin de l’influence de l’Eglise, par la généralisation du travail féminin et de ce fait les changements dans la cellule familiale et enfin par les progrès des conceptions des mœurs et de l’individu, a fait évoluer la société. Il y a donc une évolution culturelle de la place de la femme dans la société.
En France, le planning familial a été créé en 1956. « C’est une association à but non lucratif dont le principal objectif fut d’obtenir le droit à la contraception qui a été interdite jusqu’en 1967 » . En janvier 1975, la loi Simone Veil est promulguée, celle-ci dépénalise l’avortementou l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) qui jusque là été interdit et même déclaré comme « crime contre l’humanité » en 1942. Enfin, une nouvelle technique de procréation médicalement assistée est arrivée en France, c’est la fécondation in vitro (FIV). Le premier bébé éprouvette, comme on les surnomme, voit le jour en 1982. Toutes ces évolutions qui concernent les femmes ont permis une évolution de la société et des mœurs. Tout ceci, nous informe aussi sur le fait que l’évolution des sciences et de la médecine on fait évoluer la reproduction humaine.
De plus, on parle aujourd’hui de l’hypersexualisation de la société. En mars 2010, la sénatrice UMP Chantal Jouanno remis un rapport sur l’hypersexualisation des jeunes filles et annonçait quelques propositions afin d’y remédier telles que l’interdiction de la promotion des images d’enfants sexualisés et l’interdiction des concours de mini-miss se basant uniquement sur le physique. Suite à cela, un article du Monde parût concernant cette hypersexualisation de la société et plus particulièrement des jeunes filles, deux sociologues sont interviewés. Richard Poulin parle d’une période de régression de la société puisque « la femme et les jeunes filles ressentent l’obligation d’être sexualisées pour plaire » dans une société où la pornographie est très présente et non règlementée.
Pour illustrer cet article, on y a incorporé une photographie du défilé d’Agatha Ruiz dela Prada lors de la Fashion Week colombienne de juillet 2010 sur laquelle apparaisse un mannequin femme et une jeune fille d’une dizaine d’années défilant en maillot de bain. Grâce aux nouvelles technologies et l’accès facile à internet, il est de plus en plus courant pour les jeunes d’aujourd’hui de tomber sur des images à caractère pornographiques, mais aussi l’accès aux réseaux sociaux qui les rendent plus vulnérables face aux problèmes de cyber-harcèlement ainsi qu’aux actes de pédophilies.
Toutes ces évolutions qui ont marqué notre société, ont impacté sur l’évolution des programmes puisqu’on rencontre des changements dans les programmes concernant l’enseignement de cette notion de reproduction. On voit apparaître dans les textes officiels des précisions concernant ce qui doit être abordé sur ce sujet mais aussi l’apparition dans les textes de 2002 de l’éducation à la sexualitéce qui nous amène à l’école élémentaire à évoquer de nouveaux points tels que l’acte sexuel, la dimension affective autant que la dimension « reproduction », les maladies sexuellement transmissibles, la contraception, etc. Autant de nouvelles notions que l’on se doit d’aborder depuis récemment en classe.
Toute ceci, nous montre que l’émancipation de la femme concernant la contraception et l’avortement ; les évolutions techniques et médicales pour l’exemple de la fécondation in vitro et l’hypersexualisation de la société ont eu un impact sur l’évolution des programmes officiels de l’école. D’une part, on fait la transposition didactique de certaines notions nouvelles comme la fécondation in vitro ; d’autre part, on intègre à l’enseignement de la notion de reproduction une éducation à la sexualité qui seradis pensée par les enseignants.
Ce développement nous permet de justifier l’augmentation de la quantité de textes informatifs et explicatifs dans la mesure où l’on enseigne de nouvelles notions aux élèves, en plus des précédentes. On se doit donc de les informer des nouvelles notions et de leur expliquer les moins évidentes.

Discussion

Les travaux effectués durant mes deux années de Master Professorat des Ecoles, m’ont permis de montrer une évolution sur la notion de reproduction et la sexualité.
L’analyse épistémologique des différents manuels de sciences et les différentes recherches concernant l’histoire de l’enseignement des sciences, des instructions officielles mais aussi l’histoire de la société ont révélé que l’évolution de la société et donc des mentalités impacterait sur l’évolution des programmes et par conséquent grâce aux transpositions didactiques à l’évolution de l’enseignement de la reproduction humaine et la sexualité dans les manuels scolaires. Parallèlement à cela, ces recherches m’ont également montré une évolution des méthodes pédagogiques et de ce fait une évolution du style pédagogique employé dans les manuels dont l’une des causes pourrait être la loi d’orientation de Jospin (1989) dans laquelle il préconise que l’élève soit acteur de ses apprentissages, l’élève au centre du système éducatif.
Cependant, j’ai pu rencontrer quelques difficultés lors de l’élaboration de ce mémoire.
Tout d’abord, concernant la méthodologie de recherche, je pense avoir été trop ambitieuse quant à la quantité de travail que je mettais fixée au départ. Si l’on reprend le tableau intitulé « Les critères d’observation et les indicateurs associés » (III. B. ; p.14) vous pourrez remarquer que certains critères d’observation tels que les dimensions culturelles et ethniques, l’approche historique et la conformité avec les programmes officiels n’ont pas été traités. Ces différents critères auraient pu préciser les résultats obtenus ci-dessus cependant, ils ne me semblent pas indispensables pour répondre à la question de départ.
Ensuite, dans ma méthodologie de recherche, j’avais pour objectif de créer un cadre théorique sur lequel je pourrais m’appuyer tout au long de mes travaux. Cet objectif a été partiellement rempli puisque concernant la partie sur l’évolution des mentalités au sujet de la sexualité, je n’ai réussi à trouver aucune étude qui pourrait valider ou réfuter nos idées reçues qui affirment qu’aujourd’hui, les personnes seraient plus ouvertes à ce sujet.
Cependant, j’ai pu réunir certaines informations concernant l’évolution de la société sur ce point (émancipation des femmes avec l’accès à l’avortement, la contraception mais aussi l’hypersexualisation de la société, etc.) qui m’ont permis d’interpréter les résultats des analyses effectuées et de ce fait, montrer une évolution des mentalités sur le « sexe ».
Enfin, le troisième point qui m’a posé problème s’est trouvé dans l’analyse de la proportion des textes et des images dans les manuels scolaires. Par rapport à la codification choisie au départ, chacune des images a bien été codifiée individuellement même si celle sci faisaient partie d’un même document mais le problème s’est posé dans la codification des textes (1légende = 1texte, 1paragraphe = 1texte). Ce problème m’est apparu lorsque j’ai voulu décrire puis interpréter les résultats obtenus. De ce fait, j’airéfléchi à une autre manière d’analyser ces proportions, plutôt que de quantifier le nombre de textes et d’images il serait plus judicieux de calculer la surface utilisée par les textes et la surface utilisée par les images.
Concernant maintenant l’analyse à proprement parler, deux points seraient peut être à améliorer. D’une part, lorsque j’ai entrepris cette analyse épistémologique des manuels, j’ai voulu réunir des manuels d’éditions différentes mais dans chacune des éditions, les manuels devaient suivre les programmes de 1985, 1995, 2002 et 2008. J’aurais aimé pourvoir analyser des manuels plus anciens cependant, je n’ai pu en trouver. Lorsque je me suis rendue compte que les manuels des programmes de 2002 et de 2008 étaient quasiment identiques, j’ai abandonné l’analyse des manuels de 2002. Cependant, lors de l’interprétation des résultats, je me suis aperçue que l’analyse des manuels de 2002 serait utile puisque c’est à partir des programmes de 2002 que débute l’éducation à la sexualité dans les classes de l’école primaire. Pour cela, on aurait pu constater si ce que l’on voit apparaître uniquement durant la troisième période étudiée c’est-à-dire les programmes de 2008 est apparu en 2002 ou non. Ceci m’aurait permis de peaufiner les résultats et surtout d’être plus précise pour les interpréter. D’autre part, il serait peut être plus judicieux de refaire les différentes analyses sur un corpus de manuels plus conséquent.

Conclusion

Durant les travaux et recherches effectués pour l’élaboration de ce mémoire, nous avons tenté de montrer une évolution de l’enseignement de la reproduction humaine à travers les stratégies adoptées dans les manuels scolaires de sciences de 1980 à nos jours.
Pour cela, nous avons eu recours à une méthodologie quantitative afin d’obtenir des statistiques qualitatives.
Grâce à l’analyse épistémologique de neuf manuels scolaires de sciences de trois éditions différentes que j’ai croisé avec différents éléments explicatifs tels que l’histoire de l’enseignement des sciences et plus particulièrement l’enseignement de la reproduction humaine et la sexualité, l’histoire des instructions officielles sur cette notion et enfin l’histoire de la société et des mentalités ; nous avons constaté qu’il y avait une évolution de la prise en compte de la notion de reproduction humaine et de la sexualité.
Tout ceci nous a amené à montrer que l’évolution de la société et donc des mentalités aurait impacté la prise en compte de la notion de reproduction et de la sexualité dans les programmes scolaires. En effet, puisque l’école doit être le lieu de transmission des connaissances culturelles, la transposition didactique de ces notions se fait consécutivement à ces évolutions. Parallèlement à cela, nous avons aussi montré une évolution des méthodes pédagogiques et de ce fait une évolution du style pédagogique employé dans les manuels dont l’une des causes pourrait être la loi d’orientation de Jospin (1989) dans laquelle il préconise que l’élève soit acteur de ses apprentissages.
Suite à cette étude, nous pouvons nous attendre avec la sur-médiatisation du mariage pour tous et peut-être l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples homosexuels à une nouvelle évolution qui suivrait le même cheminement que celui montré tout au long de ces travaux. Sylvie Marcé, PDG des éditions Belin et viceprésidente du Syndicat national de l’édition (SNE), explique dans un article du Monde paru le 19 avril 2013 que « dans une société aux mutations de plus en plus rapides, il est illusoire d’imaginer que les questions sociétales n’irriguent pas l’école ».

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Table des matières
Introduction 
I.Cadre Théorique
A.Définitions des termes du sujet
B.Notions relatives aux images, aux textes et aux styles pédagogiques
II.Problématique
III.Méthodologie
A.Les étapes à suivre
B.Les grilles d’analyse
IV.Le recueil de données
A.Partie théorique
B.Analyse des données
V.Interprétation des résultats et discussion
A.Interprétation des résultats
B.Discussion
Conclusion 
Bibliographie 
Annexes

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