Quelle vision éthique de la compétitivité ? L’apport des Maqasid charia

Les crises récentes ont consolidé l’importance des pays en voie de développement, dits « émergents » et ont favorisé le développement d’une économie mondiale à deux vitesses, dans laquelle certains pays, et en particulier les marchés émergents, se développent rapidement, alors que les pays dits « développés » suivent loin derrière, peinant à faire baisser le chômage et s’efforçant de trouver de nouveaux moyens pour renouer avec la croissance.

Dans cette mondialisation économique contemporaine, la compétitivité est souvent considérée comme la qualité ou la valeur par excellence, dans la mesure où il s’agit de répondre à la concurrence internationale qui prévaut dans tous les domaines, au détriment, bien souvent, du respect de la dignité des personnes et des groupes. Ce fait soulève la question de savoir pour quelles raisons un discours soutenu par un concept manifestement flou et controversé est devenu si vital dans les politiques de développement économique et social. Bien que les discours alternatifs portant sur la coopération soient concevables, ils n’ont jusqu’à présent pas pu influencer de manière significative la principale donne selon laquelle une forme particulière et quantifiable de compétitivité nationale est inéluctable, inexorable, et finalement bénéfique.

Aujourd’hui, la spéculation sur la compétitivité est si grande et si intense que la communauté scientifique déclare son inquiétude au sujet de l’impact potentiel de ce débat sur l’acceptation des grandes décisions gouvernementales et corporatives impliquant non seulement l’industrie et le marché, mais aussi d’autres grandes sphères de la société. En vertu du fait que ce débat se distingue par son caractère aléatoire, conceptuel et terminologique, il est nécessaire de promouvoir la mise en œuvre de ses objectifs et de présenter le terme clé qui est au cœur du débat, à savoir le concept même de « compétitivité ».

Le concept de compétitivité constitue une catégorie sophistiquée en raison de son application à différents niveaux de généralisation d’où elle tire des valeurs différentes et dispose de plusieurs indicateurs de mesure. La question la plus discutée est celle de l’interaction des facteurs qui déterminent la dynamique des relations de concurrence. En conséquence, une opinion émerge qui laisse croire qu’il est impossible de préciser la façon dont la compétitivité est formée : est-elle additive, linéaire ou non linéaire, etc. ? En référence à tout objet, sujet, fonction, structure, processus, etc., elle change en fonction des buts, des objectifs et du contenu spécifique des études de recherche ; elle se révèle à partir de différents points de vue, en fonction de la cible de recherche (facteurs de production, stratégies, systèmes, etc.) et du sujet de la compétitivité (personnes, entreprises, régions, associations pays, associations d’insertion, etc.).

Actuellement, l’accent est de plus en plus mis sur la compétitivité dans la littérature académique ; nonobstant ce qui précède, il y a un certain nombre de constructions ambiguës concernant le sens même du terme « compétitivité » et de ses déterminants les plus importants. La compétitivité, sans être originairement un concept d’économie, est particulièrement prégnante dans des domaines de recherche tels que le commerce international, la stratégie économique, l’économie mondiale, la géographie économique, l’économie appliquée.

Le sens de la « compétitivité » est interprété en termes de relations, buts, problèmes, et contenu de l’étude, en référence à une entité économique, à un acteur du marché, au processus économique, etc. Il est utilisé selon des points de vue différents, en fonction de l’objet de recherche (facteurs de fabrication, stratégies, systèmes, etc.) et du sujet des relations de concurrence (personnes, entreprises, régions, pays, associations d’insertion, etc.).

En outre, les images compétitives sont excitantes et leur arsenal de « batailles », « guerres » et « peuples » ont un attrait intuitif pour les affaires habituées au cycle de croissance, de survie et parfois de faillite (Krugman, 1996). Le climat de la mondialisation et le retour vers les formes de régulation néolibérales et capitalistes ont consolidé les intérêts commerciaux et créé une demande pour de nouveaux concepts et modèles de développement qui donnent des instructions sur la manière dont les économies peuvent innover et prospérer face à une compétition croissante pour les investissements et les ressources. Les élites politiques mondiales des gouvernements et des entreprises, qui partagent le même consensus néo-libéral, ont joué un important rôle dans la promotion du discours de la compétitivité nationale, et des politiques de compétitivité qu’elles jugent bonnes pour elles (à l’instar des organismes de soutien et des financements pour les programmes de recherche et de développement). Dans l’Union européenne, par exemple, la Table ronde des industriels européens a joué un rôle important en veillant à ce que le Livre blanc de la Commission de 1993 mette la recherche de la compétitivité nationale (et donc le soutien des entreprises) sur le même pied d’égalité que les objectifs de la création d’emploi et de la cohésion sociale.

Ce discours s’est rapidement répandu et les politiques de compétitivité furent transférées via un réseau mondial de politiques comme de grandes organisations quasi gouvernementales telles que l’OCDE et la Banque mondiale qui ont imposé des programmes de compétitivité nationaux. En outre, le discours sur la compétitivité des pays fait allusion à un ensemble de programmes d’action politique bien précis sur lesquels les institutions ont un certain potentiel d’optimisation des ressources – par exemple par des programmes tels que le développement de relations université entreprise – et de solides réseaux d’innovation. Cela fournit aux décideurs politiques la possibilité de signaler l’existence de chemins apparemment sûrs vers la prospérité, comme le corroborent les succès des régions de référence.

L’attrait du discours portant sur la compétitivité peut partiellement être aussi un produit de la puissance pseudo-scientifique, mathématisée en matière de discipline de l’économie et de stratégie commerciale. Cela crée une impartialité et une technicité innées pour les effets du marché.

Parmi ceux qui ont contribué le plus au développement du « concept de compétitivité», l’on compte des scientifiques qui, dans un premier temps, s’étaient adonnés à l’étude du concept de compétition et de la concurrence. On trouve les pères fondateurs de la théorie de la compétitivité, qui sont les économistes «classiques » (Adam. Smith 1776 et David Ricardo 1817), les économistes marxistes (1867), les scientifiques allemands (Max Weber 1922, Joseph Alois Schumpeter 1942), et les économistes américains (Robert Merton Solow 1957, Alfred Pritchard Sloan 1963, Peter Ferdinand Druker 1969).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE UN Histoire du concept de la compétitivité
I- L’évolution historique du concept de la compétitivité
a. L’étymologie de la compétitivité
i. Origine du mot compétitivité
ii. Origine du mot competitiveness
iii. Origine du mot competitivity
b. L’étymologie des termes connexes de la compétitivité : la concurrence et la rivalité
i. L’étymologie de concurrence
ii. L’étymologie de la coopération
iii. L’étymologie de la rivalité
Conclusion
II- La compétition : un concept équivoque
a. La compétition est un comportement, une interaction
i. Relation entre « individus »
ii. La compétition et autrui
b. La compétition est une fonction
i. La compétition : une sélection évolutive
ii. La compétition économique comme un mécanisme de sélection
c. La compétition est une structure
i. La compétition comme l’absence des barrières à l’entrée et à la sortie
ii. Absence de monopole
d. Conclusion
CHAPITRE DEUX Vision économique de la compétitivité nationale
I- Historique de la compétitivité nationale
a. La compétitivité de l’école classique
i. Un avantage certain (absolu) de Adam Smith (1776)
ii. Un avantage comparatif de David Ricardo (1817)
b. La compétitivité selon l’école néo-classique (1919) et (1933)
c. Conception contemporaine de la compétitivité
i. Avantage compétitif de Michael Porter (1990)
ii. La compétitivité, une dangereuse obsession : Paul Krugman (1994)
d. Conclusion
II- L’évolution de la définition de la compétitivité
a. La vision commerciale de la compétitivité
i. La compétitivité des pays et la compétitivité de l’entreprise
ii. La compétitivité et le commerce international
b. La vision managériale de la compétitivité
i. Compétitivité fondée sur l’environnement des entreprises
ii. Compétitivité basée sur la productivité
c. La vision humaine de la compétitivité
i. Compétitivité multidimensionnelle
ii. Au-delà de la compétitivité
d. Conclusion
CONCLUSION

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