Qualité de la Prise en Charge des Enfants de moins de 5 ans pendant les Gardes dans le district de Bamako

Chaque année 10,6 millions d’enfants meurent avant leur cinquième anniversaire, essentiellement dans les pays en voie développement. Plus de 60% de ces décès sont dus à des maladies transmissibles qui auraient pu être facilement évitées ou prises en charge [1].

En matière de la qualité de la prise en charge, en santé, les pratiques varient d’un pays et d’une culture à l’autre surtout pendant la garde[2].

Une étude récente réalisée auprès des établissements hospitaliers montre que la plupart des professionnels de santé n’ont pas d’idée précise sur la signification de la « qualité ».Par ailleurs, d’après le Baromètre santé 2006, malgré une confiance très forte des Français en leur système de soins (86 % ont le sentiment qu’il est meilleur en France que dans d’autres pays), deux tiers d’entre eux pensent que la qualité des soins en France se détériore. Où la garde constitue 35% des consultations contre 22% entre 8 et 12 heures en service de pédiatrie [3 ; 4].

Au Congo Brazzaville, les hôpitaux de base sont ouverts 24 heures sur 24 mais ils présentent de nombreux dysfonctionnements surtout pendant les heures de garde : absence de personnel, absence de service de réanimation pédiatrique, rupture fréquente en produits médicaux et paramédicaux. Ainsi, ces hôpitaux de base ne jouent pas correctement leur rôle de filtre, en particulier la nuit. Les consultations de nuit représentent 45,7% des passages aux urgences pédiatriques seulement du CHU de Brazzaville. Comparée au taux d’admission des heures ouvrables 38,1%, la demande de soins se révèle plus importante la nuit [5].

En Centrafrique, la qualité des soins donnés aux enfants est jugée insuffisante pendant la garde, surtout la nuit. Les facteurs limitant la qualité de la prise en charge sont l’insuffisance en nombre du staff, l’équipe infirmière est réduite à une personne et un médecin qui assurent la garde en pédiatrie et en médecine interne ; et la motivation insuffisante du personnel. En hospitalisation, le monitoring de base et les soins infirmiers sont insuffisants, surtout la nuit [6].

Au CHU de Donka en Guinée Conakry, la garde enregistrait 53% des décès infantiles entre 20heures à 08heures du matin ; période pendant laquelle la garde n’est assurée que par les internes et les infirmiers anesthésistes seulement [7] Au Mali, la permanence des soins s’avère importante, avec un taux de consultation à 48,2% des urgences médicales pédiatriques contre 51,8% le jour. Dans un pays où les principales difficultés liées à la prise en charge des enfants malades dans les formations sanitaires sont l’insuffisance de personnel qualifié, l’absence de médicaments et de matériels d’urgence, les insuffisances dans l’application des recommandations nationales et des directives de l’OMS en rapport avec des conditions de travail difficiles. Y compris les handicaps économiques, un système de tri inadéquat, l’absence de dossiers médicaux et de fiches de suivi [8 ; 9].

GENERALITE

Historique de la prise en charge des enfants

En 1638 à Paris(France) a été crée le premier hôpital des enfants. Le premier traité de pédiatrie chinois a été rédigé au XIIème siècle. En Europe au XVIIIème siècle apparaissent les premiers ouvrages de pédiatrie. Le premier hôpital spécifique pédiatrique a été ouvert à Londres en 1769 par George ARMSTRONG ; en 1834 le deuxième hôpital à Saint Petersburg. En Français, le terme de pédiatrie apparaît en 1872 ; celui de pédiatre en 1907. Il faudra attendre 1953 pour que la spécialisation soit reconnue en France par le conseil de l’ordre des médecins [11].

Définitions des concepts

« La santé d’après l’OMS est un état complet de bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Elle est un droit fondamental de tout être humain, qu’elles que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique et social sa social.

Qualité des soins ou qualité de la prise en charge

La qualité des soins administrés par le personnel tant médical que paramédical dans les structures sanitaires a un impact sur la santé et la vie de millions d’enfants dans le monde [12]. Le terme « qualité » a plusieurs conceptions différentes dans le contexte des soins de santé.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la qualité des soins, c’est délivrer à chaque patient l’assortiment d’actes diagnostiques et thérapeutiques qui lui assurera le meilleur résultat en termes de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque iatrogène et pour sa plus grande satisfaction en termes de procédures, de résultats et de contacts humains à l’intérieur du système de soins. Selon AVEDIS DONABEDIAN, « la qualité des soins techniques consiste à appliquer des sciences et technologies médicales de manière à arriver au maximum de bénéfice pour la santé sans augmenter pour autant les risques. Le niveau de qualité est par conséquent la mesure par laquelle les soins fournis permettent d’arriver à l’équilibre le plus favorable entre risques et bénéfices » [13]. Cet auteur distingue trois aspects des soins : les structures, les processus, et les résultats.

Les structures correspondent aux ressources mises à disposition pour les soins: dotation en personnel, ses qualifications, équipements, appareils, locaux;

Les processus désignent les soins fournis au patient; on s’intéressera en particulier à leur conformité aux bonnes pratiques professionnelles;

Les résultats des soins comprennent l’état de santé du patient, sa survie, sa qualité de vie, la survenue des complications. Généralement, la satisfaction des patients est également inclue dans cette catégorie [14].

Pour ROEMER MI et Montoya-Aguilar C, la qualité est «l’exécution correcte (conforme aux normes) d’interventions dont l’innocuité est connue, qui sont d’un coût abordable dans la société en question et qui sont capables d’avoir un impact sur la mortalité, la morbidité, l’invalidité et la malnutrition.» [15] « La qualité consiste à faire ce qu’il faut, à le faire correctement, la première fois, et à le faire mieux la fois suivante, avec des ressources limitées et à la satisfaction de la communauté » (Ministère de la Santé et de la Population du Malawi 1997) [16]. Pour le Project d’assurance qualité, la qualité a neuf dimensions qui sont importantes pour les diverses parties concernées, internes et externes, d’un système de prestation de soins de santé :

•La performance technique, l’une des dimensions les plus couramment reconnues de la qualité, désigne la mesure dans laquelle les tâches effectuées par les agents de santé et les établissements sont conformes aux normes ou répondent aux attentes techniques.
•L’accès aux services reflète l’absence d’obstacles géographiques, économiques, sociaux, organisationnels ou linguistiques aux services.
•L’efficacité des soins est la mesure dans laquelle les résultats ou l’aboutissement souhaité sont atteints.
•L’efficience de la prestation de services a trait à l’utilisation des ressources pour produire ces services.
•Les relations interpersonnelles désignent l’écoute et la communication efficaces entre le prestataire et le client ; elles s’appuient sur le développement de la confiance, du respect, de la confidentialité et de la sensibilité aux préoccupations du client.
•La continuité des services désigne la fourniture de soins par le même prestataire pendant toute la durée des soins (lorsque cela est faisable et approprié), ainsi qu’une référence et une communication en temps voulu entre les prestataires lorsque plusieurs d’entre eux doivent intervenir.
•L’innocuité, la mesure dans laquelle les risques de blessure, d’infection et d’autres effets secondaires dangereux est minimisée, est une dimension cruciale des soins de qualité à laquelle on accorde de plus en plus d’attention en raison de l’épidémie de VIH/SIDA.
•La dimension infrastructure matérielle et confort est parfois désignée par le terme d’« agrément » ; elle comprend l’apparence matérielle et la propreté de l’établissement, et le confort ainsi que l’intimité qu’elle offre aux patients.
•Le choix désigne la liberté qu’ont les patients de choisir leur prestataire, leur traitement ou leur plan d’assurance, suivant ce qui est approprié et faisable. Inhérent à cette dimension est l’accès du client à l’information qui permet à celui-ci de faire des choix en pleine connaissance de cause. La qualité des soins désigne la mesure dans laquelle ces neuf dimensions de la qualité sont présentes dans les soins de santé qui sont fournis à un client [16].

Assurance de la qualité

L’assurance de la qualité est « l’ensemble des actions préétablies et systématiques nécessaires pour donner la confiance appropriée qu’un produit ou service satisfera aux exigences relatives à la qualité » (ISO : International Organisation for Standardisation). C’est avoir la performance d’interventions que l’on sait sans danger, que la société peut se permettre, et qui ont la capacité de produire un impact. L’assurance de la qualité vise à garantir un niveau constant de qualité grâce à une organisation spécifique, par la mise en place d’un système de qualité pérenne. La structure peut assurer notamment qu’elle détecte, mesure, corrige les dysfonctionnements potentiels et met en place des actions préventives appropriées de façon continue. L’amélioration continue de la qualité vise à :
– Accroître la qualité ;
– Elever les normes par le biais de la résolution constante des problèmes et l’amélioration continue des processus à travers la mise sur pied des équipes de qualité incluant le personnel et les bénéficiaires [16].

La qualité de la prise en charge est fonction d’un système de tri, qui est le processus par lequel on évalue rapidement les enfants malades dès leur arrivée au centre de santé, de façon à identifier :
➤ Ceux qui présentent des signes d’urgence, et qui ont besoin d’un traitement immédiat ;
➤ Ceux présentent des signes de priorité, et à qui il faut accorder la priorité s’ils font la queue pour qu’ils soient évalués et traités sans retard ;
➤ Les cas non urgents, qui ne présentent ni signes d’urgence ni signes de priorité.

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Table des matières

I. Introduction
II. Objectifs
III. Généralités
IV. Méthodologie
Cadre d’étude
Type d’étude
Période de l’étude
Population d’étude
Echantillonnage
Critères d’inclusion
Critères de non inclusion
Variables à collecter
Techniques de collecte des données
Traitement et analyse des données
Définitions opératoires
Considérations éthiques
V. Résultats
VI. Commentaires et discussions
VII. Conclusion
VIII. Recommandations
IX. Référence bibliographique
X. Annexes

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